Mémoire - compte-rendu ; n°1 ; vol.1, pg 398-414
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Description

L'année psychologique - Année 1894 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 398-414
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1894
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mémoire
In: L'année psychologique. 1894 vol. 1. pp. 398-414.
Citer ce document / Cite this document :
Mémoire. In: L'année psychologique. 1894 vol. 1. pp. 398-414.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1894_num_1_1_1159l'année psychologique. 1894 398
très souvent on se rappelle quelques mots pendant les intervalles qui
s'écoulent entre la perception de deux termes voisins de la série; cette
reviviscence spontanée, involontaire, influe certainement sur les asso
ciations en ce sens que les différents mots ou syllabes d'une série
n'ont pas la même importance ; on remarque davantage certains
mots que les autres; il y a aussi des changements dans l'attention,
elle n'est pas dirigée de la même façon sur les différents termes d'une
série. Enfin quelques sujets ont une tendance à grouper les mots par
deux ou à compléter une syllabe pour former un mot, etc.
Ce travail, qui n'apporte pas une réponse décisive à la question
des associations médiates, indique bien la complexité de la et
nous croyons que le principal mérite des recherches de Smith consiste
à montrer les précautions qu'il faut prendre lorsqu'on étudie les
associations d'idées. •
Victor Henri.
BIGHAM. — Mémoire. (Psych. Rev. I, n° 5, p. 453.)
Bigham s'est proposé d'étudier différentes conditions qui influent
sur la faculté reproductrice de la mémoire. La méthode employée par
l'auteur est la même que celle de Münsterberg. Il s'agit de séries de
mots, de lettres, de couleurs, de chiffres qu'on présente au sujet soit
sous la forme visuelle, soit sous la forme auditive ; le doit
retrouver et recomposer la même série qu'il a vue ou entendue, en
se servant de cartons pareils mis à sa disposition.
Dans toutes les expériences de Bigham, les séries offertes à la
mémoire des sujets se composent de dix éléments, dix couleurs, dix
mots, dix lettres, etc. Dans le cas où on donne à l'expérience la
forme visuelle, la série est présentée simultanément toute entière,
pendant vingt secondes, soit deux secondes pour chacun des éléments
composants. Dans le cas où l'expérimentateur récite sans rythmer
les noms des éléments (forme auditive) il s'arrange pour faire durer la
récitation un temps égal. Six sujets de vingt-cinq ans en moyenne
prennent part aux recherches. Les temps ont été pris avec une montre
à arrêt ; on a évité les effets de l'exercice, de la fatigue et aussi de
la suggestion, en n'indiquant pas au sujet les erreurs commises ; le
sujet était seul avec l'expérimentateur dans la chambre.
La première question examinée est l'influence du temps qu'on laisse
écouler entre la perception et la reproduction; l'intervalle de temps
est laissé vide, le sujet doit s'appliquer à ne pas se souvenir, avant
qu'on le lui dise ; cette contrainte est paraît-il fort pénible. On a
choisi les intervalles de 2 secondes, 10 secondes et 30 secondes. Voici
la moyenne des erreurs de mémoire commises parles 6 sujets :
Après 2 secondes 25,2 p. 100
— 10 — 28,8 —
- 30 - 31,1 — BIGHAM 399
C'est le fait bien connu de l'augmentation des erreurs de mémoire
avec le temps. On voit que est lente.
Les erreurs indiquées sont de deux sortes ; ce sont des oublis et
des déplacements dans le rang des éléments (par exemple un mot qui
était le troisième de la série dictée est placé le cinquième par souven
ir) . Si on calcule le nombre de ces différentes erreurs par rapport
au temps, on a :
Oublis. Déplacements.
Après 2 secondes 8,1 p. 100 14,9 p. 100.
— 10 — 10,8 — 16,2 —
— 30 — 11,5 — 17,5 -
II se produit parfois un autre genre d'erreurs, beaucoup plus rares :
les erreurs de substitution ou d'imagination, qui font croire qu'on a
perçu une chose qu'on n'a réellement pas perçue. Voici les proport
ions de ces erreurs, pour les mots :
Erreurs Erreurs
par oubli. par substitution .
Après 2 secondes 34,4 p. 100 0,4 p. 100.
Ce sont absolument les mêmes résultats que nous avons obtenus
nous-mêmes (voir p. 19).
L'auleur s'est également préoccupé du rang où se produisent les
erreurs. Nous rappelons que chaque série sur laquelle il opère se com
pose de dix éléments, vus simultanément ou entendus successivement.
Or voici le nombre de déplacements qui ont été opérés suivant le
rang :
Rang 123 4 5 6 7 8 9 10
de déplacements. Nombre ) 4 3 7 ß j2 13 ß 15 4 15 ß n & n g g Q 6g
Les déplacements sont plus considérables dans le milieu de la série.
Il en est de même pour les oublis, comme le montre la table sui
vante :
Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre des oublis. . 7,6 14,3 18,8 23,6 22,1 17,7 23,7 14,7 11,6 7,6
La répartition des erreurs d'imagination est tout à fait différente :
elles sont surtout nombreuses au commencement :
Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Nombre par imagination. des erreurs ) )''>'>'>>>• { 4 , 1 ?
L'ensemble de ces résultats est conforme à ceux de nos recherches,
qui ont porté uniquement sur la mémoire verbale de forme auditive.
Sur la rapidité de répétition, l'auteur fait une remarque très ingé- L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE. 1894 400
nieuse; la répétition est d'autant plus rapide qu'elle est plus exacte.
Ainsi, la dure :
Après 2 secondes 45,4 secondes.
— 10 — 47,2 —
— 30 - 48,8 —
Or, nous avons vu que la répétition est d'autant plus exacte que
% l'intervalle est plus court ; on voit donc que l'exactitude et la rapi
dité vont de pair.
L'intervalle qui sépare la perception et la reproduction par la mé
moire peut être laissé vide, comme cela a été fait dans les expé
riences précédentes ; c'est une condition un peu artificielle, qui pro
duit, comme nous l'avons vu, une impression pénible. L'auteur a
cherché à occuper l'intervalle par ce qu'il appelle un remplissage
visuel ou auditif, en faisant lire le sujet ou en lui faisant écouter une
lecture. Ce remplissage affaiblit la mémoire, comme le montrent les
chiffres suivants, exprimant le nombre d'erreurs commises.
Intervalle vide. Remplissage visuel. Remplissage auditif.
Après 2 secondes. 25,2 29,4 34,7
10 — 28,8 31 36
30 - . 31,1 33 37,1
Le remplissage auditif produit plus de trouble que l'autre. Si on
tient compte de la nature de la mémoire qui s'exerce au moment de
l'expérience, on constate que la visuelle est surtout troublée
par des sensations visuelles, la auditive par des sensations
auditives.
Remplissage visuel Remplissage auditif
de l'intervalle. de l'intervalle.
34,5 33,3 Série visuelle. auditive. 31,4 38,3
constatation qui, comme beaucoup de précédentes, a une sérieuse
importance pédagogique. En terminant, nous sommes obligés de re
gretter que l'auteur ait recueilli et calculé les réponses de ses sujets
en négligeant complètement de les interroger sur leurs impressions
internes. Cette partie psychologique si instructive, on comprend qu'on
doive y renoncer dans les expériences collectives faites sur des en
fants; mais pourquoi la négliger quand il s'agit d'adultes et surtout
de personnes qui, faisant de la psychologie par goût, ont vraisembla
blement quelque disposition à l'analyse mentale ? A. Binet.
A. BINET. — Psychologie des grands calculateurs et joueurs d'échecs,
(In-18 Paris, Hachette, 364 p.)
Études consacrées spécialement à la mémoire. Chez les joueurs
d'échecs qui jouent sans voir plusieurs parties, la mémoire visuelle
de l'échiquier est le plus souvent indispensable, parce que c'est elle
qui permet au joueur de se rendre compte des relations réciproques BINET 401
des pièces sur l'échiquier; la mémoire verbale contrôle, vérifie la mé
moire visuelle, remplit quelques-unes de ses lacunes, mais ne peut
pas la remplacer complètement. Cette mémoire visuelle n'est point
une mémoire concrète dans laquelle seraient représentées comme dans
une photographie ou un miroir la couleur et la forme des pièces;
c'était l'opinion de Taine, et il faut l'abandonner. La mémoire visuelle
du joueur est le plus souvent abstraite; elle ne retient de chaque
pièce et des positions sur l'échiquier que ce qui est ess

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