Modèles d équilibre général calculable et répartition des revenus dans les PED : quelques éléments d évaluation - article ; n°142 ; vol.36, pg 411-442
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Modèles d'équilibre général calculable et répartition des revenus dans les PED : quelques éléments d'évaluation - article ; n°142 ; vol.36, pg 411-442

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Description

Tiers-Monde - Année 1995 - Volume 36 - Numéro 142 - Pages 411-442
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 54
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alain Zantman
Modèles d'équilibre général calculable et répartition des revenus
dans les PED : quelques éléments d'évaluation
In: Tiers-Monde. 1995, tome 36 n°142. pp. 411-442.
Citer ce document / Cite this document :
Zantman Alain. Modèles d'équilibre général calculable et répartition des revenus dans les PED : quelques éléments
d'évaluation. In: Tiers-Monde. 1995, tome 36 n°142. pp. 411-442.
doi : 10.3406/tiers.1995.4961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1995_num_36_142_4961DOCUMENTATION
MODELES
D'ÉQUILIBRE GÉNÉRAL CALCULABLE
ET RÉPARTITION DES REVENUS
DANS LES PAYS EN VOIE
DE DÉVELOPPEMENT :
QUELQUES ÉLÉMENTS D'ÉVALUATION1
par Alain Zantman*
I - INTRODUCTION
Un modèle d'équilibre général calculable est un modèle de simulation visant
à donner une représentation de l'ensemble des transactions d'une économie de
marché.
Le cœur « walrasien » est constitué d'un modèle micro-économique rendant
compte des ajustements sur les marchés des biens et services non factoriels, sur
les marchés des facteurs de production et, dans certaines constructions, sur les financiers. Les agents économiques sont caractérisés par une dotation
initiale (en biens et services et en facteurs de production) et des règles de com
portement conformes à l'individualisme méthodologique. La résolution du
modèle permet de déterminer conjointement les prix et les quantités échangées
à l'équilibre, la condition d'équilibre général étant par définition celle du
modèle walrasien (égalité offre-demande sur l'ensemble des marchés). Le peut naturellement intégrer les transactions extérieures, par le simple
• GREIDT-CEDI, ERUDITE-Université Paris XII.
1. Je remercie P. Blanchard (ERUDITE-Université Paris XII), V. Fitzgerald, (Université d'Oxford),
J.-M. Fontaine (CRE, IEDES), D. Hochraich (CRE, Direction de la prévision), С Le Van (CEPREMAP),
J. Mazier (CEDI, Université Paris XIII), P. Salama (Université GREIDT-CEDI, Paris XIII) et P. Sevestre
(ERUDITE-Université Paris XII) de leurs critiques et de leurs encouragements, restant seul responsable des
erreurs et omissions pouvant être contenues dans ce texte. Une première version de cet article a été présentée
au Colloque international Réhabilitation de la demande : finance, commerce et technologie (MSH, 29 sep
tembre 1994 au Ie octobre 1994, Paris).
Revue Tiers Monde, t. XXXVI, n° 142, avril-juin 1995 412 Alain Zantman
ajout d'un marché des exportations et des importations, marché ayant pour
variable d'ajustement — « signal prix » guidant les comportements de
agents — le taux de change réel, c'est-à-dire le prix relatif des biens échangeab
les en termes de biens non échangeables.
Aussi irréaliste que semble être un tel cadre pour construire des modèles
appliqués, de nombreux facteurs vont expliquer son succès. En dépassant le
cadre simpliste de l'équilibre partiel, ces modèles révèlent l'interdépendance des
différents marchés et l'impact direct et indirect des modifications exogènes. La
grande liberté que possède le modélisateur au niveau de la définition et du degré
de désagrégation des biens et services, des facteurs ou des agents lui permet
d'étudier une grande diversité de problèmes théoriques ou empiriques (voir
G. Pyatt, 1988). En ce qui concerne les pays en voie de développement, la mult
iplication des megc (Modèles d'équilibre général calculable) résulte de l'imposs
ibilité de recourir à des modèles économétriques, lorsque les séries longues sont
inexistantes ou lorsque les comportements estimés changent en raison de la
rapidité des mutations ou de la fréquence et l'ampleur des perturbations1. Les
modèles egc sont en effet des modèles déterministes construits sur une base sta
tistique restreinte et autorisant une évaluation endogène de certains paramètres.
Ajoutons que les caractéristiques walrasiennes ont rapidement été remises
en cause pour laisser place, en particulier dans les modèles adaptés aux pvd, à
des hypothèses plus réalistes concernant comportements et caractéristiques
socio-institutionnelles. L'équilibre général n'étant plus garanti, le « bloc walra-
sien » a alors été intégré à un modèle macro-économique.
Les megc s'appuient sur une base numérique présentée dans le cadre des
Matrices de comptabilité sociale (mcs), synthèse des tableaux d'échanges inte
rindustriels et des tableaux économiques d'ensemble. La procédure la plus cou
rante consiste à partir d'une mcs supposée être représentative d'une économie
en situation d'équilibre général pour déterminer, à partir du modèle, les modifi
cations pouvant résulter d'un changement de l'environnement économique
(variation des termes de l'échange, modification de la demande mondiale,
impact d'une sécheresse...) ou de l'adoption de politiques macro-économiques du taux de change nominal, réformes budgétaires ou monétaires) ou
micro-économiques (réformes fiscales ou tarifaires...).
Point de départ de la construction du modèle, la construction de la mcs
sera également le point de départ de cet article, l'accent portant sur les carac
téristiques et les prolongements permettant de traiter des questions de réparti
tion et de pauvreté. Nous exposerons ensuite les caractéristiques, les prolonge
ments et les dépassements hétérodoxes des megc. Enfin, nous terminerons cet
exposé par la présentation d'une sélection de travaux utilisant des modèles
egc pour analyser les effets redistributifs des politiques de stabilisation et
d'ajustement.
1 . Il existe d'autres types de constructions d'inspiration plus strictement macro-économique et compt
able : citons en particulier les travaux de G. Olive, G. de Monchy ou B. Leenhardt, à la SEDES, ou à la
Caisse française de développement. Modèles d'équilibre général calculable 413
II - LES MATRICES DE COMPTABILITÉ SOCIALE
II. 1. Principes de construction
Une mcs reproduit l'ensemble des flux réalisés dans un système économique
(groupe de pays, pays, région...) au cours d'une période. A chaque catégorie de
biens ou services non factoriels, de services factoriels, d'agents économiques (ou
secteurs institutionnels) correspond une entrée en ligne et en colonne. Chaque
ligne répertorie l'origine des ressources de chaque agent, et chaque colonne
l'utilisation (« emplois ») de ces ressources. Cet ensemble de comptes à partie
double garantit que tout emploi d'une branche, d'un facteur de production ou
d'un agent économique correspond à une ressource pour une autre branche, un
autre facteur ou un autre agent, la somme des ressources étant égale, pour cha
cun d'entre eux comme pour l'économie nationale, à la somme des emplois. Les
mcs mettent ainsi en évidence les relations entre structures de production et dis
tribution de revenus, ainsi que les flux de capitaux et les transactions financières
au niveau interne, comme entre l'économie domestique et le reste du monde.
Elles détaillent en outre l'origine des revenus des différentes catégories de
ménages, selon que ces revenus proviennent de la vente de « services factoriels »
aux producteurs ou de transferts.
La structure du tableau sera déterminée à la fois par le projet théorique et
empirique du modélisateur, par les données disponibles, enfin par les moyens de
traitement dont il dispose. Nous présentons ici une mcs relativement standard
dans les analyses de répartition. Elle comporte quatre sous-matrices :
— la sous-matrice nord-ouest répertorie les opérations courantes : production,
répartition et emploi de la valeur ajoutée ;
— la sud-ouest détaille la structure de l'épargne globale ;
— la sous-matrice nord-est désagrège la formation de capital ;
— enfin la sud-est représente l'équilibre de flux des fonds prêta-
bles (variations des actifs monétaires et financiers).
Les quatre premières entrées rendent compte de la production et de la
répartition fonctionnelle des revenus. Les étapes suivantes

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