Note ethnographique sur les Bosjesmans - article ; n°1 ; vol.9, pg 567-578
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Note ethnographique sur les Bosjesmans - article ; n°1 ; vol.9, pg 567-578

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1886 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 567-578
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1886
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Docteur Ernest-Théodore Hamy
Note ethnographique sur les Bosjesmans
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 9, 1886. pp. 567-578.
Citer ce document / Cite this document :
Hamy Ernest-Théodore. Note ethnographique sur les Bosjesmans. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III°
Série, tome 9, 1886. pp. 567-578.
doi : 10.3406/bmsap.1886.4909
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1886_num_9_1_4909■ E.-T. HAMY. — NOTE ETHNOGRAPHIQUE SUR LES BOSJESMANS. 567-
Note ethnographique sur les Bosjesmans 5
' ' ' ' * ; PAR M. E.-T. HAMT.
La troupe de Bosjesmans N'Tchabbas, qui, nous est au
jourd'hui présentée, arrive de Berlin, comme celle^ des Aust
raliens dont nous avons vu les derniers débris l'an dernier.
Elle a été étudiée minutieusement par M. Virchow, qui a
laissé peu de chose à dire, après son mémoire, sur les ca
ractères physiques des sujets dont elle se compose, M. To-
pinard vient de résumer les quelques observations que nous
avons trouvé à faire dans un long examen pratiqué en com
mun; je ne reviendrai sur son exposé que pour insister sur la
docilité extraordinaire de ces bons petits sauvages, qui posent
comme des modèles d'atelier et se laissent mesurer, dessiner,
photographier, sans la moindre difficulté.
Je les ai vus longuement à diverses reprises; je les ai
trouvés constamment enjoués et aimables", adroits et intell
igents. Leurs relations entre eux sont affectueuses, et leurs
occupations, pour être souvent enfantines, dénotent cepen
dant un esprit d'invention, bien supérieur à celui qu*on leur
prête d'ordinaire. Par exemple, on a dû, par décence et par
hygiène tout à la fois, leur fournir des couvertures pour les
exhiber au public ; ils n'ont de cesse qu'ils ti'en soient dé
barrassés, et alors ils donnent à ces pièces de tissus, contour
nées de diverses manières, les aspects] les plus différents.
Celui-ci, roulant sa couverture, se fabrique une case, dont le
bourrelet entoure toute sa petite personne ; cet autre dispose
la sienne de façon à en faire un obstacle qu'il franchit en
bondissant avec légèreté. L'autre soir, le petit garçon de six
ans, N'Arkar, jouait littéralement au soldat avec une image
que M. Deniker lui avait apportée. La fillette de douze ans,
N'Aissi, exécute avec un certain entrain de petits portraits
grotesques qui décèlent un véritable esprit d'observation.
Les sourcils, les lunettes, les favoris de M. Topinard ont
excité au plus haut degré sa verve et se trouvent rendus sur , SÉANCE DU 7 OCTOBRE 1886. 568
ses croquis enfantins d'une façon extrêmement amusante.
Ils interprètent d'ailleurs parfaitement les dessins qu'on
leur présente, et N'Aissi, notamment, a très bien reconnu de
face et de profil N'Kon-N'Qui, le vieux chef, et N'Arkar, le
petit garçon dont je parlais plus haut, figurés avec elle-
même sur la planche V du Zeitschrift fur Ethnologie. N'Kon-
N'Qui s'est d'ailleurs désigné lui-même d'une façon très
expressive, quand je lui ai montré cette page de lithogra
phies qu'il n'avait point encore vue ; .il a, du reste, l'habi
tude du miroir, et fait même des effets de toilette avec ses
anneaux d'oreille, ses colliers de verroteries et sa ceinture
en peau de panthère. On orne quelquefois sa tête d'une cou
ronne de plumes dressées assez semblable à celles de l'Ama
zone et qui, pour être pittoresque, n'en est pas moins pas
sablement incorrecte, au point de vue ethnographique1. La
véritable coiffure du chasseur bosjesman est, en effet, un
bandeau de peau qui retient les fléchettes empoisonnées, ses
projectiles favoris. L'agent qui accompagne nos Bosjesmans
a bien voulu me montrer la flèche de chasse dont ces sau
vages se servent aujourd'hui; ce n'est plus la flèche primit
ive, qui se terminait en une sorte de tranchant presque
transversal armé de deux éclats de pierre. C'est une flèche à
pointe de fer courte et relativement large, avec deux bar-
belures fort aiguës, et couverte, comme l'ancienne, dans
toute sa portion terminale d'un épais manchon de résine
formidablement toxique. Cette extrémité est mobile , et,
quand on veut arracher l'arme fixée dans la plaie par ses
deux crochets récurrents, elle y reste et inocule, avec une
rapidité souvent foudroyante, le poison spécial dont elle est
imprégnée.
Ces flèches se lancent avec des arcs de dimensions fort
différentes et dont l'usage exclusif chez telles ou telles bandes
\ La seule parure de tête que leur attribuent les auteurs [sérieux con
siste en quelques plumes d'autruche collées dans les cheveux et retombant
sur les tempes et la nuque (Cf. Fritsoh, taf. XXVII). '
HAMY. — NOTE ETHNOGRAPHIQUE SUR LES BOSJESMANS. 569 E.-T.
de Bosjesmans leur a valu, de la part "des colons, les sobri- •
quets de Grands et de Petits Arcs. A en juger par l'engin ;
que manie avec tant de dextérité le chasseur N'Fim-N'Fom,
nos Bosjesmans seraient du groupe des Grands Arcs. Cette
expression est d'ailleurs toute relative; le petit arc bos-
jesman dépasse rarement 50 centimètres de hauteur, celui
que l'on nous montre a plus du double. Il est tout à fait
pareil à celui des noirs du Zambèze, auxquels il est dès lors
assez probable que les Bosjesmans en ont emprunté le mod
èle, en le réduisant quelque peu.
Nos Bosjesmans ne possèdent, outre ces arcs et ces fl
èches, que quelques ornements d'oreille et de cou de fabrique
européenne, des trophées de chasse, peaux de panthère et
d'autruche, ou crânes de canna, et. une toute petite hutte
en forme de ruche, sous laquelle ils peuvent se blottir et
dormir assis, le menton sur les genoux. »
Dans le désert de Kalahari, d'où on' a ramené nos petits
sauvages, il n'y a point de grottes qui puissent leur fournir
des demeures, et ils ont été obligés d'adopter l'abri, facil
ement transportable, dont je vous place la représentation
sous les yeux. Le voyage qu'ils ont fait pour venir du Cap ■
en Europe paraît avoir profondément impressionné ces sau
vages, étrangers à toute navigation, quelle qu'elle soit ; et
N'Kon-N'Qui a composé un récit de sa traversée, qu'il en
tremêle des onomatopées les plus singulières, et dont il mime
avec une étonnante vivacité les circonstances les plus r
emarquables. Il y a surtout dans son histoire un épisode de
gros temps, qu'il raconte en imitant de la façon la plus
curieuse les sifflets du maître de manœuvres, les poses des
marins qui carguent les voiles, le mal de mer et toutes ses -
conséquences. Un autre récit qu'il fait plus volontiers, parce
qu'il est plus court, est consacre au voyage en chemin de
fer, et fait assister l'auditeur à tous les bruits de la machine
en marche, s
N'Kôn-N'Qui dit et redit tout cela avec cette belle humeur
qui ne se dénient jamais ; ce n'est point un acteur qui récite ■ . SÉANCE DU 7 OBTOBRB 1886. 570
une composition littéraire, qu'on lui a apprise, c'est un voya
geur qui raconte son odyssée avec un entrain- communicatif
à des, auditeurs sympathiques. Sa voix est bien timbrée,
comme celle de tous ses compagnons ; le maniement d'une
langue particulièrement difficile a développé, chez nos
N'Tchabbas, l'aptitude à reproduire les sons et les bruits ;
vous pourrez vous assurer notamment de l'aisance et de la
netteté avec laquelle 'ils redisent les mots les plus difficiles
des langues européennes. Ils ont d'ailleurs à un haut degré
la mémoire des sons, comme ils possèdent celle des figures ;
c'est ainsi que les trois plus grands viennent de reconnaître
fort bien, en rentrant dans la salle, ceux d'entre nous qui les
ont visités.
Quelques observations sur les Boshimans;
/ PAR M, DENIKER,
Je n'ai pas grand'chose à ajouter aux savantes commun
ications de mes collègues sur les Bochimans ici présents.
Cependant je tiens à signaler quelques particularités que
j'ai observées. Et d'abord deux mots sur leurs yeux. On a
souvent dit que les Boshimans ont des yeux mongoloïdes;
mais' c'est vrai, en examinant si l'on ne l'œil s'en tient de plus qu'à près, la première on constate

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents