Note sur la formation et la disparition des ménisques intra-articulaires du genou - article ; n°1 ; vol.9, pg 19-32

F. Defénis

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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1918 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 19-32
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

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• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1918
• Nombre de lectures: 27
• Langue: Français
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Extrait

F. Fénis (de)
Note sur la formation et la disparition des ménisques intra-
articulaires du genou
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 9, 1918. pp. 19-32.
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Fénis (de) F. Note sur la formation et la disparition des ménisques intra-articulaires du genou. In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 9, 1918. pp. 19-32.
doi : 10.3406/bmsap.1918.8849
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1918_num_9_1_8849F. DE FÉNIS. — MÉNISQULS INTRA-AUTICULA1RES DU GENOU 19
NOTE SUR LA FORMATION ET LA DISPARITION DES MÉNISQUES INTRA-
ARTICULAIRES DU GENOU.
PAR F. DE FÉMS.
(Travail du Laboratoire d'Anatomie comparée du Museum d'Histoire naturelle).
(Séance du 7 novembre 1918).
TABLE DES MATIÈRES
Pages
§ 1. — Opinions des auteurs relativement au rôle joué dans l'articulation
du genou par les ménisques 19
§ 2. — Les Chiroptères nous offrent tous les stades de la disparition des .* ménisques du genou 22
§ 3. — Gomment on peut s'expliquer la disparition progressive des ménis
ques du genou chez les Chiroptères 24
§ 4. — Expériences tentées pour justifier l'explication proposée ... 25
§ 5. — Peut-on étendre cette explication aux ménisques des articulations
sterno-claviculaire et temporo-maxillaire? 28
§ 6. — Conclusion 30
| 1. — Opinions des auteurs relativement au rôle joué dans l'articulation du
genou par les ménisques.
De nombreux travaux ont été publiés dans le but de décrire la forme et
les connexions des ménisques du genou, et de rendre compte de leur
fonctionnement. Mouret, 1891 [14J, Bugnion, 1892 [5], Pauzat 1895 [17] et
Higgins 1895 [1 1 et 12], notamment, ont indiqué avec toute la précision
désirahle la nature et l'étendue des déplacements exécutés par les ménis
ques au cours des mouvements dont le genou est le siège ; tandis que
Lucien, 1904 [13] et Grynfeltt, 1904 [9 et 10] nous montraient comment ces
organes se comportent au cours du développement et aux dépens de quels
tissus ils prennent naissance.
Par contre, bien rares sont les auteurs qui se sont demandé quelles
étaient les causes qui avaient pu leur donner naissance. Dans le traité
d'anatomie humaine de P. Poirier, la question est posée. En effet, dans
le chapitre relatif au développement des articulations, Nicolas dit : « On
rencontre les fibro-cartilages interarticulaires dans certaines articula
tions dont les surfaces articulaires ne se correspondent pas, comme au
genou et à la -temporo-maxillaire ; ils sont là, dit-on, pour rétablir la
concordance entre les surfaces.
« Cette explication de l'existence des fibro-cartilages interarticulaires
est loin de me satisfaire. Il a été démontré au moins pour l'un d'entre
eux (V. Poirier, La Clavicule et ses articulations, Journ. de VAnat.etde la
Pysiol., 1890) que telle n'était pas la signification de tous les ménisques
et que certains étaient les vestiges d'éléments squelettiques disparus au >
20 société d'anthropologie de paris
cours de l'évolution dans le squelette humain. Je crois que la même
signification sera accordée à plusieurs d'entre eux quand nous aurons
mieux comparé notre anatomie à celle des autres espèces animales. »
Nous aurons à revenir plus loin sur le mémoire de Poirier cité par
Nicolas; nous remarquerons seulement ici que les auteurs qui, s'occupant
de mécanique articulaire comme Wilhelm Roux, 1895 [27], Rudolf Fick,
1890 [8] et Gustav Tornier, 1895 [28], ont cherché a élucider les causes
mécaniques qui ont donné naissance aux formes diverses des surfaces
articulaires, n'ont nen dit de celles qui président à la formation des fibro-
cartilages intra-arliculaires.
Les seules indications précises que l'on trouve sur ce point sont apport
ées par deux auteurs. 1° Retterer [19 à 25] qui, de 1905 à 1907 a examiné
un certain nombre de cartilages intra-articulaires appartenante des Mamm
ifères variés et même à quelques Oiseaux. Pour cet auteur [19] « le
développement et la structure des ménisques dépendent du sens et de l'
étendue des mouvements qui s'effectuent dans le genou. »Et ailleurs: [21J
« chez les grands Mammifères où ils supportent une pression considérable
leur protoplasma extra-capsulaire se transforme en une trame conjonctivo-
élastique. Lorsque, par contre, les mouvements de rotation (glissements
ou frottements) l'emportent sur la pression, le protoplasma extra-capsul
aire élabore de la substance caitilagineuse à l'état fibrillàire (lapin) ou
bien du cartilage hyalin et môme de l'os (Cobaye et Rat). »
2° H. Vallois. 1914 [29], qui, après avoir passé en revue un certain nomb
re de ménisques du genou appartenant aux Tarsiidss,&xLX Lemuridse^ux.
Simiidœ et aux Anthropoideœ, conclut que : «ces organes sont très ouverts
chez les Primates sauteurs et tendent à se fermer chez ceux d'entre eux
qui sont grimpeurs et coureurs, et surtout chez les, grimpeurs de forte
taille. »
Voicjjfifc^bservations de cet auteur sur ce point. Le Tarsins philippi-
nensis possède deux ménisques très ouverts ainsi que YHemigalago Demi-
doffii où il existe en outre un Sésamoïde dans chaque ménisque. Le Chiromys
Madagascar iensis, le Lemur catta le Loris gracilis, le Nycticebus tardigradus
et le Perodicticus potto possèdent deux ménisques en G, avec, pour les deux
derniers, un sésamoïde dans le ménisque péronier. Ont également
ménisques en G : VHapale penkillata (Ouistiti)," le Midas rosalia (Tamarin),
les Nycticebus felinus et trivirgatus, VAlouata seniculus (Hurleur), le Cebus
fatuellus (Sajou), le Chrysothrix sciurea (Saïmiri) et VAteles pentadactylus.
Les Cercopithecidae etles Anthropoideae sont remarquables par la forme en 0
de leur ménisque péronier. Parmi les premiers, lesPapio sphynx et hama-
dryas, le Thenopithecus gelada, le Macacus cynomolgus, le Cercocebus collaris
et lee Cercopithecus callitrickus, nictilans, patas, sabseus, la présentent
tous ; parmi les seconds, VOrang est seul à avoir, comme l'Homme, le
ménisque péronier ouvert quoiqu'à un faible degré cependant. Il est
complètement fermé chez le Gibbon, le Chimpanzé et le Gorille.
D'après Retterer, ces cartilages intra-articulaires existent pareillement
chez le Cobaye, le Rat [19] ; le Cheval, le Bœuf, le Chien [21]; l'Ecureuil DE FÉNIS. — MÉNISQUES INTRA-ARTICULAIRES DU GENOU 21 F.
[24]. Ils existent aussi chez les Oiseaux : le Coq, le Dindon, la Cigogne, le
Vanneau [23] ; et, comme nous l'avons constaté nous même, chez la
Grue cendrée.
Nous avons rencontré également des ménisques chez plusieurs Insecti
vores : le Talpa europsea et le Scalops canadensis où ils présentaient chacun
un noyau osseux; chez le Condylure et le Tupaja où ils étaient unique
ment flbro-cartilagineux. Nous les avons observés également} chez le
Galéopithèque et chez un Edenté : VUnau.
T. P. T. P.
Tarsius Cebus
fS ^^v * Chrysofchrix Chiromys
Ateles Lemur
T P
Papio
Hemigalago Galeopithecus c y
Macacus Nycticebus Talpa CO
Cercocebus Perodicticus
Scalops
Loris / -^ Hylobales Condylura CO
Simia f w Tupa'ia Hapale
Mus Midas Anthropopithecus Q J& CO
Cholœpus Nyctipithecus , Gorilla
Alouata C ) Homo Grus <^>
Fig. 2. — Diagramme Fig. 1. — Diagramme montrant la forme des mé
nisques intra-articulaires du genou chez les Pri montrant la forme
des ménisques intra- mates, d'après H. Vallois.
articulaires du genou Le ménisque tibial est à gauche, le ménisque
péronier est à droite, la tubérosité du tibia est chez divers Mammif
ères et un Oiseau. supposée en haut.
Les ligaments transverse, rotulien, ménisco-fé- Même orientation que
moral sont indiqués en traits fins. fig- *•;
Retterer remarque qu'ils n'existent pas chez la Roussette [19 et 22] et se
trouvent cependant chez une autre Chauve-souris, le Plecotus (Oreillard)
et il fait à ce propos la remarque suivante: « II existe un groupe d'an
imaux où ce dernier genre de mouvements (pronation et supination de la SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DK PARIS
jambe par rapport à la cuisse) a complètement disparu dans le genou. Je
veux parler des Chauves-souris. La Chauve-souris, on lésait, se traîne au