Note sur le vocabulaire des couleurs chez les Arabes d Algérie - article ; n°1 ; vol.9, pg 698-710
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1886 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 698-710
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1886
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Mademoiselle Isabelle Gaultier
de Claubry
Note sur le vocabulaire des couleurs chez les Arabes d'Algérie
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 9, 1886. pp. 698-710.
Citer ce document / Cite this document :
Gaultier de Claubry Isabelle. Note sur le vocabulaire des couleurs chez les Arabes d'Algérie. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 9, 1886. pp. 698-710.
doi : 10.3406/bmsap.1886.4924
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1886_num_9_1_4924,
- , SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 1886. 698
4°, Trois époques distinctes marquées par les sépultures.;
2° Deux populations : l'une relativement sous-dolichocé •
phale, qui serait franque ; l'autre mésaticéphale,
qui serait gauloise ; , , ,
3° Dans la première, deux type3 dominants : l'un dolicho
céphale à face longue, l'autre dolichocépale à face courte ;
4° Hypothèse d'une populationnéolithique antérieure ; .
5° Plusieurs détériorations de crânes ayant l'apparence de
trépanations voulues, soit sur le vif, soit post mortem. '
Des premières, il ne reste qu'un cas qui demeure sujet à
contestation.1 , - „ -
il demeure établi que, sous la domination méToutefois,
rovingienne, la trépanation chirurgicale était pratiquée dans
notre pays, et il paraît probable que, par suite de traditions
superstitieuses, on avait le culte des reliques parmi les
quelles pouvaient se trouver des amulettes crâniennes.
'.Noie sur le vocabulaire des couleurs chez les Arabes
d'Algérie ; . .
* PAR Mlle ISABELLE GAULTIER DE CLAUBRY.
(Lue par M. Hervé.) « .
Monsieur, sur le conseil de mon père, M. X. Gaultier de
Claubry, membre de la Société d'anthropologie, je prends la
liberté de vous adresser quelques observations que j'ai eu
l'occasion de faire sur la manière dont nos Arabes voient et
nomment certaines couleurs; observations qu'il serait peut*
être intéressant de rapprocher de la communication lue à la
Société, dans le courant de l'année 1879, sur le vocabulaire
des couleurs dans l'antiquité classique.
Les dictionnaires arabes traduisent notre mot violet par
les mots mour, halhali, loun el belesfendj (couleur de la
violette); mais ces expressions, empruntées à la langue
écrite, paraissent toutes également ignorées dans le peuple.
J'avais déjà pu le remarquer en m'entretenant avec les
Arabes de notre entourage, ou en faisant jouer leurs enfants. DE CLAUBRY. — DES COULEURS CHEZ LES ARARES. 699 G.
Hier je me suis donné le. plaisir d'une observation plus comp
lète et plus précise. • ' , ,
Le taleb Rebbah ben Ahmed ben Joussef étant en visite à
la maison, je lui montrai un plat en cloisonné japonais, fond
bleu d'outre mer, ayant dans la bordure des parties violet
d'aniline foncé : ces deux couleurs étaient pour lui également
du bleu. 11 qualifia de même l'encre violet d'aniline dont
il venait de se servir. On lui montra des rubans do soie, du
même violet, mais de trois teintes différentes ; le troisième
était lilas pâle. Il le qualifia de blanc et les deux autres
de bleu. Au contraire, il appela rouge (et non pas rose,
parce que le mot leur manque) une soucoupe en porcelaine
à dessins mauve clair sur fond blanc.
J'appliquai sur une vitre exposée au soleil, un papier à
lettres très mince, teinté en bleu pâle. Rebbah ainsi que notre
domestique Belkassem ben Ali en reconnurent la couleur.
Alors je le doublai d'un papier rose pâle, et j'obtins une
teinte mauve claire qui n'était pas très pure et tournait légè
rement au gris. Ils déclarèrent l'un et l'autre que c'était du
jaune. Je me serais plutôt attendue à leur entendre dire
rmedi% couleur de cendre, que nous traduisons par gris
et qu'ils emploient pour désigner beaucoup de teintes inter
médiaires. Cependantj'ai pu constater qu'ils ne l'employaient
pas pour le brun, bien qu'ils ignorent le mot asmert donné
par le dictionnaire. -
En effet, je leur montrai sur une toile cirée, et sur un tapis
en alfa, des couleurs variant du jaune-ocre au noir en pas
sant par différentes teintes de bois et bruns. A part le noir,
le tout, pour eux, était du jaune; mais en leur demandant
lesquelles se rapprochaient le plus du jaune ou du noir
[grib le biot grib el khal), ils arrivèrent sans peine à les
classer dans leur ordre véritable; sur quoi je les enga-.
geai, faute de mieux, à appeler le brun du jaune-noir as fer
khal.
Je voulus savoir enfin s'ils distinguaient là [couleur oran
gée. Mais n'ayant aucun objet de cette nuance à leur mon- . ' SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE 4886. 700
trer, je dus me contenter de cette réponse, que leg citrons
étaient jaunes, et que les oranges étaient rouges.
Je serais heureuse et flattée, monsieur le président, si cette
modeste communication pouvait contribuer pour une part
si petite qu'elle fût au progrès de la science.
• J'ai appelé Arabes les sujets soumis à mes observations,
parce qu'ils en ont la civilisation et lalangue ; mais les Arabes
pur sang sont très rares dans notre région, et ceux-ci sont
plus ou moins croisés de Kabyles surtout de Kabyles de la
grande race (voir la communication de M. Sabatier, à la
séance du2i décembre 1882). Voici quelques renseignements
sur leur origine.
Le taleb Rabbah ben Ahmed ben Joussef, d'après une tra
dition consacrée dans sa famille, descend d'un Arabe de la
tribu des Ouled-Zegris, nommé Joussef, qui vint à une
époque relativement récente se fixer chez les Beni-Touffout,
au sud de Gollo. Ils ignorent si ces Ouled-Zegris sont les
mêmes qui figurèrent avec éclat dans l'histoire de la conquête
arabe, si leur ancêtre Joussef appartient à la descendance
du Joussef Backin, fondateur de la dynastie des Zegris-
Sanendjites qui régnèrent un siècle sur le nord-ouest de
l'Afrique. Cette histoire leur est 'complètement inconnue aussi
bien qu'aux Sanendja de la plaine de l'Oued-el-Kebir, entre
Philippeville et Bône, et qui pourraient se croire leurs frères
d'origine. Toujours est-il que Rebbah et son frère jumeau,
Salah, n'ont ni des traits, ni des manières, ni des sentiments
vulgaires. La Société d'anthropologie possède la photogra
phie de ce Salah ben Ahmed ben Joussef, offerte par mon
père à M. Broca en 1879 en même temps que celle de Saad
ben KantchouJ, comme lui garde chez M. Emmanuel Gault
ier de Claubry, mon oncle. Entrés au service tous les deux
dans leur enfance il y a plus de vingt-ans, ils sont également
attachés à la maison qui les a élevés ; mais l'un est resté un
rustre et l'autre a l'élévation de sentiment, les goûts et les
manières d'un grand seigneur. G. DE CLAUBRY. — DES COULEURS CHEZ LES ARABES. 701
Les deux jumeaux et leur frère Belkassem sont blonds,
comme les Kabyles de la petite race. Salah, le plus remar
quable des, trois et que nous avons plus d'occasions d'obser
ver, rappelle les Kabyles de la grande race par plusieurs
caractères, surtout la manière dont les cheveux sont implant
és et qui rappelle la coiffure dite à la Marie Stuart et le
port de la tête en arrière. Mais il est petit de taille ; il a comme
les Arabes la barbe complète, quoiqu'il nelalaissepaspousser;
le nez, d'une belle courbe, n'a pas l'épaisseur des apophyses
montantes du maxillaire et les ailes sont finement déliées.
Belkassem ben Ali ben Saad, interrogé avec le précédent, a
pour père un Arabe des environs d'El-Arrouche, delà tribu
pastorale et passablement pillarde des Zerdeza, mais qui
garde honnêtement nos troupeaux. Sa mère est d'une famille
de Gollo, celle des Daradji. Chez ses huit frères que nous
connaissons, les caractères de la race arabe se trouvent in
également mélangés avec ceux de la grande race kabyle ou de la
petite. Chez ses trois frères germains, dont l'un est notre garde,
ce sont les caractères delà grande race qui dominent,cheveux
implantés à la Marie Stuart, quoique d'une manière moins
marquée que chez le sujet étudié ci-dessus, port de la tête
en arrière, raideur des articulations, des bras et des mains,
la saillie des apophyses montantes maxillaires, la taille est
élevée,

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