Note sur quelques paléoformes «périglaciaires» observées en Algérie orientale - article ; n°2 ; vol.13, pg 37-47
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Méditerranée - Année 1973 - Volume 13 - Numéro 2 - Pages 37-47
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Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 30
Langue Français
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Extrait

Jean-Pierre Tihay
Note sur quelques paléoformes «périglaciaires» observées en
Algérie orientale
In: Méditerranée, Deuxième série, Tome 13, 2-1973. pp. 37-47.
Citer ce document / Cite this document :
Tihay Jean-Pierre. Note sur quelques paléoformes «périglaciaires» observées en Algérie orientale. In: Méditerranée, Deuxième
série, Tome 13, 2-1973. pp. 37-47.
doi : 10.3406/medit.1973.1480
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1973_num_13_2_1480n° 2 - 1973 37 Méditerranée.
"PERIGLACIAIRES" NOTE SUR QUELQUES PALEOFORMES
OBSERVEES EN ALGERIE ORIENTALE
par Jean-Pierre TIHAY *
Les processus et formes d'origine périglaciaire sont diversement con
nus selon les pays du Maghreb. Décrits e t répertoriés au Maroc depuis plus
de vingt ans (1), notés succintement en Tunisie (2), ils sont presque inconnus
dans la littérature géomorphologique ou géologique en Algérie (3). Les obser
vations qui suivent ont pour but de décrire quelques formes caractéristiques
et d'en préciser les modalités de genèse.
INDIGENCE DES PROCESSUS ET FORMES FONCTIONNELS LIES A L'AC
TION DU FROID ET DE LA NEIGE
Les formes cryonivales se rencontrent actuellement dans l'étage «su-
praforestier» des plus hautes montagnes (4). Malgré la faible extension spa
tiale de tels processus, ils n'en restent pas moins très nets. Des sols poly
gonaux, des pavages nivaux, des éboulis de gélifraction assistés ou non par
le ruissellement des eaux de fonte de neige, de petites niches de nivation ou
de gélivation fonctionnent à l'heure actuelle à partir de 1 800 m d'altitude dans
la chaîne du Djurdjura. La principale originalité de ces formes réside
leur ocairrence à des altitudes sensiblement plus basses que dans les massifs
montagneux continentaux marocains (Haut-Atlas et Moyen -Atlas). A priori,
cette extension ne semble pas affectée outre mesure à des latitudes plus fai
bles (5). Sur les principaux massifs calcaires des Hautes Plaines constanti-
noises (Djebel Rheriss, Djebel Guerioun vers 1600 m d'altitude) les lapiaz
sont rapidement détruits par le gel ; ce processus de gélifraction débute i
nsensiblement à partir de 1 200 m, montrant ainsi l'efficacité d'un gel saisonn
ier. Les moyennes climatiques couramment utilisées sont établies à partir
de températures relevées sous abri. Une rapide comparaison effectuée à 1 a
station météorologique de l'aéroport de Constantine pendant l'hiver 1969, en
tre relevées au sol et sous abri, montre un décalage fréquent de
3° en moyenne entre les minima respectifs ; au lieu de 5 gelées sous abri on
enregistre au moins 14 gelées «vraies» au sol (cf. figure 1). Ces quelques
* Département de Géographie, Université de Constantine, ALGERIE. 38
manifestations géomorphologiques du froid sont un bon indicateur du passage
vers un milieu qui devient franchement montagnard vers 1300 m d'altitude et
ceci quelque soit la position de la montagne vis-à-vis de la mer. Ils rempla
cent avantageusement dans certains cas le seul critère biogéographique dans
des régions où le couvert végétal est difficilement utilisable parce que trop
dégradé.
FIGURE 1
Températures minimales sous abri et au sol pendant la première quinzaine du mois de
décembre 1969 à la station météorologique de l'aéroport de Constantine.
en ordonnée : températures minimales journalières,
en abscisse : les jours ; une division = 48 heures.
LESPALEOFORMES LIEES AL1 ACTION DU FROID ET DE LA NEIGE DANS
LES MONTAGNES LITTORALES
En Grande Kabylie, dans la dorsale calcaire, toute une collection de
formes reliques allant du cirque de névé aux grèzes litées est remarquable
ment conservée. Des formes moins nettes mais visibles se retrouvent dans la
Kabylie des Babors, d'une manière systématique entre le méridien de Bougie
et celui de Kherrata. Elles répondent à deux types morphologiques bien défi
nis : des formes d'érosion cryonivale de dimension métrique ou hectométrique,
et des formes d'accumulation de versants qui sont souvent en relation directe
avec les formes d'érosion immédiatement supérieures. On peut affirmer que
tous les massifs calcaires (écaille de calcaire liasique) constituant 1 ' épine
dorsale de la Petite Kabylie sont frangés par ces formes à partir de 1 200-
1 300 m. Nous décrirons plus précisément, les paléoformes du Djebel Tloudè-
ne culminant à 1 391 m immédiatement au sud de Ziama Mansouriah entre Bou
gie et Djidjelli. Le massif malgré sa faible altitude, et la proximité de la mer
(quelques kilomètres seulement) semble jouir d'un climat de montagne assez
rude. Lors de nos observations au mois de septembre, nous avons noté une
dizaine de degrés de différence entre le littoral baigné de soleil et les crêtes
encapuchonnées dans une brume persistante. Cette brume semble être une
constante des plus hauts sommets, entretenant une humidité continuelle sur
tout sur le flanc nord ; les calcaires sont découpés en lapiaz de 1 m de 39
profondeur environ, légèrement détruits en hiver par la gélifraction. Le flanc
sud de l'arête calcaire est formé par un plan rectiligne en forte pente (20 à
35° ) tronquant les calcaires subverticaux ; ce plan incliné vient butter contre
la falaise sommitale réduite à un chicot rocheux. Après avoir éliminé soigneu
sement l'hypothèse d'un escarpement de faille, ce plan représente à notre sens
une surface de cryoclastie parfaite non actuelle car couverte d'une végétation
de chaméphytes assez abondante. On rencontre également à la même altitude
des formes de nivation : niches en fauteuil souvent installées sur des faibles
ses structurales de la roche, et niches en van à fond plat de plusieurs dizai
nes de mètres dans la plus grande largeur ; ces niches sont souvent parsemées
de petits clochetons résiduels. Les dépôts de pente et leur structure s'ordon
nent directement en fonction de ces deux formes :
- dépôts non lités, très hé té romé triques à la base des plans de cryonivation
ou de niches de gélivation ; ce sont donc desébàulis de gravité rarement re
touchés par le ruissellement nival ;
- par contre au débouché des niches en van, les gélifractes calcaires sont
triés : ils s'ordonnent dans le sens de la plus grande pente en lits parallè
les entre eux, les séquences étant alternativement grossières sans éléments
fins (cailloux de plus de 5 cm), et fines à litage très serré ; cette structure
du dépôt présente toujours son meilleur développement au droit des débou
chés des niches en van, alors qu'elle s'atténue latéralement et passe aux
éboulis de gravités décrits plus hauts.
Ces différenfes formes sont mieux développées sur le flanc sud que
sur la face nord de l'arête calcaire ; on peut suivre actuellement l'élaboration
de telles formes sur les plus hautes crêtes du Djurdjura ( Ras Timédouine à
plus de 2 000 m) ; l'humidité de l'air y est forte, la neige stationne sur les
pentes abruptes pendant plus de cinq mois de l'année avec de brusques fontes
de neige dues aux incursions très rapides et très courtes de l'air chaud saha
rien ; nous avons observé à plusieurs reprises l'efficacité des petits ruisse-
lets d'eau de fonte chargés de matériaux fins (sables et limons) peignant la
surface des éboulis sur quelques mètres et percolant rapidement à travers la
masse des gélifractes (7).
Les températures moyennes ne sont pas exceptionnellement basses, il
suffit simplement de coups de froid très vifs et périodiques pour gélifracter
les parois calcaires et réduire les blocs éboulés en menue pierraille. La struc
ture finale des dépôts est celle de grèzes. Rapportées à la dernière période
froide en Algérie, la collection de formes identiques sur les hauts massifs de
Petite Kabylie apparaît quelques 500 m plus bas. Toutes ces formes bien con
servées dans les montagnes littorales perdent de leur netteté dans les autres
secteurs régionaux de l'Algérie orientale. 40
MANIFESTATIONS DU FROID DANS LES REGIONS CONTINENTALES DE
L'ALGERIE ORIENTALE
Les observations qui précèdent ont été effectuées s

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