Nouvelle perspective sur l avenir de l agriculture et sur la question agraire en Égypte - article ; n°121 ; vol.31, pg 15-28
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Nouvelle perspective sur l'avenir de l'agriculture et sur la question agraire en Égypte - article ; n°121 ; vol.31, pg 15-28

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Tiers-Monde - Année 1990 - Volume 31 - Numéro 121 - Pages 15-28
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mahmoud Abdel-Fadil Hussein
Nouvelle perspective sur l'avenir de l'agriculture et sur la
question agraire en Égypte
In: Tiers-Monde. 1990, tome 31 n°121. pp. 15-28.
Citer ce document / Cite this document :
Hussein Mahmoud Abdel-Fadil. Nouvelle perspective sur l'avenir de l'agriculture et sur la question agraire en Égypte. In: Tiers-
Monde. 1990, tome 31 n°121. pp. 15-28.
doi : 10.3406/tiers.1990.3893
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1990_num_31_121_3893NOUVELLE PERSPECTIVE
SUR L'AVENIR DE L'AGRICULTURE
ET SUR LA QUESTION AGRAIRE
EN EGYPTE
par Mahmoud Abdel-Fadil*
II semble admis que la situation et les rapports socio-économiques
dans la campagne égyptienne aient subi de profonds changements durant
les années 70, période marquée par les paramètres liés que constituent la
mise en œuvre de la politique économique dite de VInfitâh (ouverture
économique), l'émigration massive de la main-d'œuvre agricole vers les
pays arabes pétroliers, et la diffusion de nouveaux modes de vie et de
consommation dans la campagne égyptienne. En conséquence de quoi,
la plupart des caractéristiques économiques qui prévalaient durant les
années 50 et 60, de même que les propositions analytiques qui s'y rap
portaient, doivent être reconsidérées en relation avec les changements
intervenus.
En l'absence, durant ces vingt dernières années, de publication de
matériaux statistiques détaillés (les derniers parus étant ceux du recense
ment agricole de 1961), et en attendant la sortie des résultats du dernier
recensement agricole (1981-1982), notre information reste incomplète,
nos indicateurs statistiques fragmentaires et nos séries chronologiques
tronquées.
Malgré ces lacunes, nous allons tenter ici de mettre l'accent sur les aspects
marquants et les inflexions stratégiques de l'évolution de l'agriculture égyp
tienne durant la période des années 70 au début des années 80.
♦ Professeur d'économie à l'Université du Caire.
Revue Tiers Monde, t. XXXI, n» 121, Janvier-Mars 1990 16 MAHMOUD ABDEL-FADIL
I. — ÉVOLUTION DE LA DISTRIBUTION
DE LA PROPRIÉTÉ FONCIÈRE AGRICOLE À LA FIN DES ANNÉES 70
Les données les plus récentes et les plus crédibles sur la distribution
de la propriété agraire en Egypte datent de 1976, et proviennent de la
publication de référence éditée par le capmas1 et intitulée Surface cadastrée
et surface cultivée en République arabe ď Egypte en 1976 (publiée en 1980).
Dans ce type d'informations, le nombre de propriétaires appartenant à
chaque classe de taille de propriété est estimé d'après les Moukalafat
— c'est-à-dire l'enregistrement de l'ensemble des parcelles possédées par un
propriétaire donné, sur le territoire agricole d'un village donné — , ainsi que
la superficie de chaque parcelle, les impôts — généraux et spécifiques — qui
la frappent, la localisation et la nature juridique de la propriété.
Ces données révèlent que les propriétaires de moins ďun feddan* consti
tuent 70 % du total des propriétaires et détiennent ensemble 17 % seulement
(soit 944 000 feddans) du total des terres cultivées. Quant à la catégorie
des petits propriétaires (soit la totalité de ceux qui possèdent moins de
5 feddans), elle représente 95 % de l'ensemble des propriétaires mais ne pos
sède que 44 % du total des terres cultivées. On constate par ailleurs que
le nombre des propriétaires de classe intermédiaire (de 5 à 20 feddans)
s'élève à 134 000, réunissant 21,3 % des terres cultivées. En ce qui concerne
enfin les propriétaires de la classe supérieure (de 20 à 50 feddans), leur
nombre n'est que de 23 000, mais ils possèdent à eux seuls 12,2 % des
terres cultivées.
Le changement dans la répartition de la propriété agricole ne suffit
pas, à lui seul, à rendre compte de l'évolution de la situation de l'agriculture
égyptienne et des rapports de production qui la caractérisent; il doit être
complété par la prise en considération de la superficie louée dans le total
de la surface cultivée et de la répartition de ces superficies entre les divers
modes de location qui joue un rôle capital dans la redistribution des terres
selon les divers modes de faire-valoir, déterminant au premier chef les
statuts économiques et sociaux des locataires et des propriétaires fonciers
dans la campagne égyptienne.
II. — LES TERRES AGRICOLES SOUMISES AU SYSTÈME DE LOCATION
Si l'on se rapporte aux données fournies par le ministère de l'Agriculture
pour l'année 1977-1978, le total des superficies louées s'élève à 2,24 millions
1. Central Agency for public mobilization and statistics.
* 1 feddan = 4 200 m2. l'avenir de l'agriculture et la question agraire en Egypte 17
de feddans, soit 40 % environ du total de la surface cultivée (estimée à
5,65 millions de feddans). Ce taux, très élevé, justifie pleinement la prise en
compte de la question des modes de faire-valoir et des rapports de location
dans le débat sur l'évolution de la question agraire égyptienne.
Les mêmes données du ministère de l'Agriculture indiquent que la
majeure partie de la superficie louée (81,5 %) relève du système du loyer
monétaire (fermage). Cependant, on peut constater que la superficie louée
selon le système de la musharaka (métayage) revêt une grande importance
dans certains gouvernorats comme ceux de Kafr al-Shaykh (57%),
al-Fayoum (58 %), al-Sharkhiyya (41 %), Aswan (34,5 %), al-Daqahleyya
(26 %), Damiette (25 %). Evidemment ces données ne mentionnent pas
les terres louées à la saison (loyer payé pour chaque culture) comme
c'est le cas, par exemple, pour un propriétaire qui loue une parcelle à
cultiver en bersim (trèfle d'Alexandrie) pour une période de trois ou quatre
mois.
Il n'existe pas malheureusement de bulletin statistique officiel concer
nant la distribution par taille et par type de faire-valoir des exploitations
agricoles en Egypte, excepté une estimation publiée dans le Bulletin d'Eco
nomie agricole édité par le ministère de l'Agriculture, et qui concerne
l'année 1974-1975. Selon cette source, le nombre des exploitants de
5 feddans et moins s'élève à 92,5 % du total des exploitants et cette catégorie
cultive près de deux tiers (66 %) des terres agricoles. Si cette donnée est
exacte, cela signifie que ces petits exploitants (5 feddans et moins) prennent
en location, en plus des terres qu'ils ont en propriété, près de 1,2 million de
feddans, soit 22 % des cultivées. Mais on peut douter de l'exactitude
de ces chiffres, car selon nos calculs, ils surestiment la superficie supplément
aire louée par les petits exploitants. Il faudrait nécessairement avoir à notre
disposition des données récentes et crédibles sur la location des terres agri
coles en Egypte, pour savoir qui loue à qui dans la campagne égyptienne.
Le phénomène le plus frappant,, à ce propos, réside dans la diminution
régulière de la superficie des terres prises en location. En effet, la surface
cultivée en location est passée de 3,7 millions de feddans (60 % de la
surface agricole) en 1952 à 3 millions de feddans (51 % de la surface
agricole) en 1961, puis à 2,2 de feddans (40 % de la surface agri
cole) fin 1970.
La question que l'on peut se poser ici est celle de savoir comment a
pu s'opérer cette réduction de la surface prise en location et sa trans
formation en exploitations sur le mode du faire-valoir direct, et ce en dépit
des effets prévisibles de la législation sur les baux, au terme de laquelle
les contrats de location de terre sont héritables, le paysan locataire ne pou
vant être expulsé. La terre prise en location est en effet considérée comme MAHMOUD ABDEL-FADIL 18
soustraite à la circulation, c'est-à-dire à la vente et à l'achat, et donc au
marché foncier. Cependant, l'on peut indiquer deux voies principales qui
ont pu conduire à la transformation des terres prises à bail en terre en
faire-valoir direct au cours des années 70.
— Ve voie : les propriétaires peuvent verser au locataire un « dessous
de table » afin de récupérer leur terre et, ainsi, soit l'exploiter eux-mêmes
en fai

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