Nouvelles données sur l émigration grecque - article ; n°4 ; vol.19, pg 707-726
21 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Nouvelles données sur l'émigration grecque - article ; n°4 ; vol.19, pg 707-726

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
21 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Population - Année 1964 - Volume 19 - Numéro 4 - Pages 707-726
L'émigration prend peu à peu, dans le monde, des formes nouvelles, principalement du fait de l'attraction exercée par les pôles de développement industriels. Des pays traditionnels d'émigration comme l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la Suède sont devenus des pays d'immigration. Cette attraction s'exerce principalement sur les pays moins développés et peu éloignés, comme la Grèce. De ce fait, l'émigration grecque a pris à la fois une orientation nouvelle et une plus grande intensité, devenant un des importants phénomènes économiques et sociaux de ce pays. M. Bernard Kayser, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, en présente ici les principaux aspects.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bernard Kayser
Nouvelles données sur l'émigration grecque
In: Population, 19e année, n°4, 1964 pp. 707-726.
Résumé
L'émigration prend peu à peu, dans le monde, des formes nouvelles, principalement du fait de l'attraction exercée par les pôles
de développement industriels. Des pays traditionnels d'émigration comme l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la Suède sont
devenus des pays d'immigration. Cette attraction s'exerce principalement sur les pays moins développés et peu éloignés, comme
la Grèce. De ce fait, l'émigration grecque a pris à la fois une orientation nouvelle et une plus grande intensité, devenant un des
importants phénomènes économiques et sociaux de ce pays. M. Bernard Kayser, professeur à la Faculté des lettres de
Toulouse, en présente ici les principaux aspects.
Citer ce document / Cite this document :
Kayser Bernard. Nouvelles données sur l'émigration grecque. In: Population, 19e année, n°4, 1964 pp. 707-726.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1964_num_19_4_8452NOUVELLES DONNÉES
SUR L'ÉMIGRATION GRECQUE
L'émigration prend peu à peu, dans le monde, des formes
nouvelles, principalement du fait de l'attraction exercée par les
pôles de développement industriels (1). Des pays traditionnels
d'émigration comme l'Allemagne, la Suisse, la Belgique, la
Suède sont devenus des pays d'immigration. Cette attraction
s'exerce principalement sur les pays moins développés et peu éloi
gnés, comme la Grèce.
De ce fait, l'émigration grecque a pris à la fois une orientation
nouvelle et une plus grande intensité, devenant un des importants
phénomènes économiques et sociaux de ce pays. M. Bernard
Kayser, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse, en pré
sente ici les principaux aspects.
I. — LES DONNÉES STATISTIQUES
Sur 131.000 kilomètres carrés, la Grèce compte (1961) 8.388.553 habitants,
soit une densité de 64,07 hab./km2, qui tombe à 37,58 pour la population
rurale, et qui est sensiblement inférieure à celle du Mezzogiorno (plus de
100 hab./km2 en Calabre) .En regard du marché européen de la main-d'œuvre,
les disponibilités s'avèrent très limitées : la population active du pays n'excédant
guère 3.600.000 personnes. Or l'émigration grecque suit maintenant un
rythme jamais connu dans un passé, pourtant riche d'expériences migratoires,
atteint toutes les régions, tend à devenir un des facteurs de premier plan de
la vie économique et sociale. Qu'en connaissons-nous à l'heure actuelle?
Enregistrement La mesure de l'émigration par le Service
et calcul de l'émigration. national statistique de Grèce est, jusqu'à
présent, empirique et approximative. La plu
part des citoyens pouvant traverser librement les frontières du royaume ^2\
leur qualité d'émigrant n'est connue et comptabilisée officiellement que dans
(1) Voir Population janvier- mars 1962 : «Le renversement du courant d'immigration
séculaire », par Alfred Sauvy et Claude Moindrot.
(a) En 1963, l'obtention du passeport est encore conditionnée par la délivrance, par la
police, d'un « certificat de civisme ». L'émigration grecque est donc affectée par un certain
coefficient de sélectivité politique. 708 NOUVELLES DONNÉES SUR L'ÉMIGRATION GRECQUE
les cas où ils ont requis, par l'entreprise du ministère grec du Travail, un
contrat d'embauché dans le pays destinataire (voir plus loin). En conséquence,
et nonobstant cette source d'informations exactes, mais partielles, la déter
mination du nombre « réel » des emigrants est opérée directement au S.N.S.G.
sur la base des fiches de sortie remises par tous les citoyens à la police des
frontières : dans un bureau spécialisé, on trie ces fiches, et on « décide »,
dans chaque cas, sur le vu de la combinaison réalisée par certains renseigne
ments élémentaires (pays de destination, profession, date de la dernière
rentrée en Grèce), s'il s'agit ou non d'émigration. Une grande partie des
retours en émigration, après un congé passé au pays, peut ainsi être éliminée.
Connaissant ces méthodes on n'est pas étonné de l'approximation ou
même de la vanité de certains calculs statistiques, comme ceux, affligés il
est vrai d'autres causes d'erreur, qui tendent à déterminer le nombre des emi
grants ayant quitté le pays entre les deux derniers recensements (1951-1961).
D'après les statistiques officielles, l'émigration s'est montée, pendant la
période 1955-1960, à 191.537 personnes. Pour la période 1951-1954, seule
est connues l'émigration transocéanique (48.297 personnes) ; mais si on admet
que le rapport entre l'émigration transocéanique et l'émigration européenne
est du même ordre pendant cette période et pendant l'année 1955 — ce
qui est vraisemblable — soit 2/3-1/3, on obtient, pour les quatre premières
années, un total de 72.455 emigrants, qui, ajouté à celui des six dernières donne la somme définitive de 263.992 emigrants entre les deux
recensements.
Or l'émigration nette calculée s'élève, elle, pour la même période, à 207.397
individus (accroissement naturel : 963.149, accroissement réel, d'un recense
ment à l'autre : 755.752). L'importante différence entre ces deux résultats
peut avoir plusieurs sources. Le calcul de l'immigration, d'une part, qui aurait
pour effet de réduire l'écart, en augmentant le chiffre de l'émigration nette,
pourrait entrer en ligne de compte; mais les retours au pays, ď «Américains»
ou autres, sont bien peu nombreux. D'autre part, le mode d'enregistrement
peut être cause d'une exagération de l'émigration : sa rectification réduirait
l'écart. Par contre, deux distorsions augmentent l'écart, par sous-évaluation
de l'émigration nette calculée : la légère minoration du nombre des habitants
au recensement de 1951, minoration reconnue par les autorités, et le caractère
excessif du solde naissances-décès dû à l'enregistrement insuffisant de la
mortalité <1}.
En bref, de sérieuses précautions doivent être prises pour utiliser et inter
préter les données anciennes. Mais, compte tenu de la remarquable améliora
tion du service national statistique, pendant les dernières années, et à condition
de s'en tenir plus aux ordres de grandeur qu'aux chiffres précis, l'étude de
l'évolution récente mérite d'être entreprise.
(1 ' Cf. V. Valaoras, Reconstruction of the demographic history of modern Greece, MUbank
Memorial Fund Quarterly, avril 1960. NOUVELLES DONNÉES SUR L'ÉMIGRATION GRECQUE 709
Accélération De 1901 à 1921, 400.000 Grecs ont quitté leur pays
du mouvement. natal, pour aller s'établir au-delà des mers, aux États-
Unis dans 95% des cas (1); la plupart d'entre eux étaient
originaires de la « Vieille Grèce » libérée, soit d'un pays de deux millions et
demi d'habitants en 1901. Une centaine de milliers d'émigrants de plus ont
suivi cet exemple, mais à un rythme ralenti, entre les deux guerres. A partir
de 1946, le mouvement a repris, lent d'abord — moins de 10.000 cas par an
en moyenne — et toujours à destination transocéanique, le Canada et l'Aust
ralie ayant remplacé, comme exutoire, les États-Unis ; puis à partir de 1955,
nettement plus rapide.
Tableau I. — Nombre d'émigrants 1955-1963
Années Nombre Années Nombre
29.787 1960 47.768 1955..
1956 35.349 1961. . .. 58.837
1957. . . . 30.428 1962. . . . 84.054
24.521 1963. . . . 100.072 1958. . . .
1959. . . . 23.684
Le nombre des départs après 1955 est le plus fort enregistré depuis plus de
trente ans. Mais l'émigration ne tarde pas à franchir un nouveau palier. Elle
double en 1960 par rapport à 1959, — battant aussi le record annuel : 47.768,
contre 37.957 en 1914 — et prend dès lors, quantitativement et géographique-
ment, des caractères tout à fait nouveaux.
Les destinations. La part de l'émigration transocéanique dans l'émigration
totale, qui était encore des 3/4 en 1955 et des 2/3 en 1959,
tombe à 39,5 o/o en 1960, 30,2

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents