Opinions publiques et partis politiques face à l intégration européenne en Hongrie, Pologne et République tchèque - article ; n°1 ; vol.30, pg 139-164
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1999 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 139-164
Considered mainly from the economic angle, European integration is approved by a majority of the people and especially by the elites in Hungary, Poland and the Czech Republic. But there are doubts stemming from a widespread lack of knowledge about the European Union and from competing views about each of these countries' future. Social and economic policies arouse fear as well as the partial transfer of sovereignty. However, this relative consensus about Europe played a central role in the emergence of political parties in 1989-1990, some parties thus acquiring, or re-acquiring, legitimacy. Three poles pro-European, anti-European and Euro-skeptical have crystallized since then. Despite greater differentiation in politics and the opening of negotiations for membership, populations are not much involved in this process, and debate about European integration is rather superficial in all three countries.
Envisagée avant tout sous l'angle économique, l'intégration européenne est approuvée par une majorité de ces populations et d'abord par leurs élites. Elle suscite aussi des réticences fondées sur une méconnaissance généralisée de l'Union européenne, des visions concurrentes de l'avenir du pays, ainsi que des craintes sociales, économiques ou liées à la délégation partielle de la souveraineté. Le consensus relatif à l'Europe a cependant joué un rôle central dans l'émergence des partis politiques en 1989-90, permettant à certains d'entre eux de se créer ou re-créer une légitimité. Trois pôles se sont ensuite cristallisés, schématiquement qualifiés de pro-européens, d' anti-européens et d'euro-sceptiques. Malgré cette différenciation accrue du champ politique et l'ouverture des négociations d'adhésion, les populations sont peu impliquées dans ce processus et le débat européen reste relativement superficiel dans les trois pays étudiés.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Laure Neumayer
Opinions publiques et partis politiques face à l'intégration
européenne en Hongrie, Pologne et République tchèque
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 30, 1999, N°1. Dossier: "retours sur le passé". pp. 139-164.
Abstract
Considered mainly from the economic angle, European integration is approved by a majority of the people and especially by the
elites in Hungary, Poland and the Czech Republic. But there are doubts stemming from a widespread lack of knowledge about
the European Union and from competing views about each of these countries' future. Social and economic policies arouse fear
as well as the partial transfer of sovereignty. However, this relative consensus about Europe played a central role in the
emergence of political parties in 1989-1990, some parties thus acquiring, or re-acquiring, legitimacy. Three poles pro-European,
anti-European and Euro-skeptical have crystallized since then. Despite greater differentiation in politics and the opening of
negotiations for membership, populations are not much involved in this process, and debate about European integration is rather
superficial in all three countries.
Résumé
Envisagée avant tout sous l'angle économique, l'intégration européenne est approuvée par une majorité de ces populations et
d'abord par leurs élites. Elle suscite aussi des réticences fondées sur une méconnaissance généralisée de l'Union européenne,
des visions concurrentes de l'avenir du pays, ainsi que des craintes sociales, économiques ou liées à la délégation partielle de la
souveraineté. Le consensus relatif à l'Europe a cependant joué un rôle central dans l'émergence des partis politiques en 1989-
90, permettant à certains d'entre eux de se créer ou re-créer une légitimité. Trois pôles se sont ensuite cristallisés,
schématiquement qualifiés de pro-européens, d' anti-européens et d'euro-sceptiques. Malgré cette différenciation accrue du
champ politique et l'ouverture des négociations d'adhésion, les populations sont peu impliquées dans ce processus et le débat
européen reste relativement superficiel dans les trois pays étudiés.
Citer ce document / Cite this document :
Neumayer Laure. Opinions publiques et partis politiques face à l'intégration européenne en Hongrie, Pologne et République
tchèque. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 30, 1999, N°1. Dossier: "retours sur le passé". pp. 139-164.
doi : 10.3406/receo.1999.2958
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1999_num_30_1_2958|
Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1999, vol. 30, n° 1, pp. 139-164
Opinions publiques et partis politiques
face à l'intégration européenne en hongrie,
Pologne et République tchèque
Laure NEUMAYER*
résumé : Envisagée avant tout sous l'angle économique, l'intégration européenne est
approuvée par une majorité de ces populations et d'abord par leurs élites. Elle suscite
aussi des réticences fondées sur une méconnaissance généralisée de l'Union européenne,
des visions concurrentes de l'avenir du pays, ainsi que des craintes sociales, économiques
ou liées à la délégation partielle de la souveraineté. Le consensus relatif à l'Europe a
cependant joué un rôle central dans l'émergence des partis politiques en 1989-90, per
mettant à certains d'entre eux de se créer ou re-créer une légitimité. Trois pôles se sont
d' anti-européens et ensuite cristallisés, schématiquement qualifiés de pro-européens,
d'euro-sceptiques. Malgré cette différenciation accrue du champ politique et l'ouverture
des négociations d'adhésion, les populations sont peu impliquées dans ce processus et le
débat européen reste relativement superficiel dans les trois pays étudiés.
abstract : Considered mainly from the economic angle, European integration is
approved by a majority of the people and especially by the elites in Hungary, Poland and
the Czech Republic. But there are doubts stemming from a widespread lack of knowledge
about the European Union and from competing views about each of these countries'
future. Social and economic policies arouse fear as well as the partial transfer of sove
reignty. However, this relative consensus about Europe played a central role in the emer
gence of political parties in 1989-1990, some parties thus acquiring, or re-acquiring,
legitimacy. Three poles pro-European, anti-European and Euro-skeptical have crystalli
zed since then. Despite greater differentiation in politics and the opening of negotiations
for membership, populations are not much involved in this process, and debate about
European integration is rather superficial in all three countries.
Depuis la signature en décembre 1991 des accords d'association entre la
Communauté européenne d'une part et la Pologne, la Hongrie et la Tchéco
slovaquie i de l'autre, on peut compter sept années de relations de plus en plus
étroites entre la CEE2 et ses partenaires et de reprise progressive de l'acquis
communautaire par les pays candidats à l'adhésion. Or il apparaît que, dans tous
Centre Français de Recherche en Sciences Sociales-Cefres (Vysehradskà 49, 12000 Praha
2, République Tchèque. TéL/fax : 00 42 2 29 75 39 ; e-mail : cefres@terminal.cz).
1. Dans le dernier cas, l'accord d'association a été renégocié avec la République tchèque et la
Slovaquie après la partition de 1993.
2. Devenue Union européenne avec l'entrée en vigueur du Traité de Maastricht en 1993. 140 Laure Neumayer
ces pays, les populations sont restées très largement en-dehors de ce processus
d'ajustement structurel. L'objet de cette étude est de montrer les raisons et les
enjeux de la position de retrait qu'ont toujours les citoyens d'Europe centrale par
rapport au thème de l'intégration européenne. Leur point de vue, souvent ignoré,
est important à prendre en considération puisqu'ils devront sans doute se pro
noncer par référendum sur l'adhésion et que leurs attentes et leurs craintes condi
tionneront le résultat de ces consultations. Et dans l'hypothèse d'une intégration
effective, une fausse perception de l'adhésion pourrait plonger l'Union euro
péenne (UE) dans une crise de confiance et de crédibilité, d'autant qu'il existe
dans tous ces pays un décalage important entre des élites pro-européennes et des
populations plus réticentes.
On peut analyser ces perceptions par deux approches complémentaires
- l'étude des sondages d'opinion et celle des programmes politiques des princ
ipaux partis - pour essayer d'aller au-delà de l'idée reçue selon laquelle les popu
lations sont résolument favorables à l'intégration européenne. Lors de
l'effondrement du système communiste, dans les structures euro
péennes faisait largement l'unanimité parmi les populations de l'Europe du
Centre-Est et la crédibilité comme la popularité des différentes formations poli
tiques reposaient en grande partie sur leur attitude vis-à-vis de l'"Europe",
confondue avec la CEE. Cet enthousiasme était largement fondé sur des consi
dérations émotionnelles mais, sur la base de l'expérience de l'UE acquise en tant
que pays associés, une approche plus prudente et plus réaliste s'est développée,
qui a conduit à une differentiation des attitudes envers l'intégration, bien qu'au
cune opposition structurée à l'adhésion ne soit apparue dans les trois pays.
L'état actuel des opinions publiques, pour ce qui concerne l'intégration à l'UE,
se caractérise dans tous les pays candidats par une insuffisance de débat, source
de confusion et d'incertitude, qui crée parfois, particulièrement dans certains
groupes sociaux, une attitude attentiste et réservée face au thème de l'adhésion.
En ce sens, on peut parler d'un consensus populaire symbolique et relativement
superficiel sur la question européenne et de la persistance d'incohérences dans
les opinions des citoyens sur l'UE. Ceci participe d'ailleurs d'une critique du
processus d'intégration, perçu comme étant mené par les élites (elite driven) et
excluant les sociétés.
Pour ce qui est de l'approche des partis politiques envers l'UE, il faut tout
d'abord souligner que la mauvaise articulation du di

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