Origine du polymorphisme hématologique chez l homme et dynamique des populations - article ; n°6 ; vol.34, pg 1324-1343
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Origine du polymorphisme hématologique chez l'homme et dynamique des populations - article ; n°6 ; vol.34, pg 1324-1343

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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1979 - Volume 34 - Numéro 6 - Pages 1324-1343
The origin of haematological polymorphism in man and population dynamics Jean Bernard et Jacques Ruffié
The study of genetically transmitted characteristics in the blood has made great progress over the past fifteen years, both in the number of systems known and in the development of mathematical models for the analysis of data gathered. These advances have profoundly modified traditional physical anthropology. Today it is possible to define rigourously the biological structure of a population. This structure depends on : 1) the ancestral genetic stock of the population and the possibility of genetic contributions from neighbouring populations (interpopulational genetic flux; migrations, and hybridization); 2) chance (genetic drift) which plays a role especially in closed populations of small size; 3) natural selection-some factors are not neutral in relation to the environment.
Taking into consideration these three parameters, it is possible to retrace the biological history of each human group which is in large part the reflection of conventional history as we know it.
Examples are given for the Mediterranean zone, Western Europe, Black Africa, the Far East, and South America which show how the great historical events, especially the neolithic revolution, have left lasting marks on the structure of populations. Thus the study of haematological anthropology bridges the gap between the social sciences and the life sciences. From now on, historians, demographers, ethnologists and sociologists will benefit more and more from this field of study.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Ruffié
Jean Bernard
Origine du polymorphisme hématologique chez l'homme et
dynamique des populations
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 34e année, N. 6, 1979. pp. 1324-1343.
Abstract
The origin of haematological polymorphism in man and population dynamics Jean Bernard et Jacques Ruffié
The study of genetically transmitted characteristics in the blood has made great progress over the past fifteen years, both in the
number of systems known and in the development of mathematical models for the analysis of data gathered. These advances
have profoundly modified traditional physical anthropology. Today it is possible to define rigourously the biological structure of a
population. This structure depends on : 1) the ancestral genetic stock of the population and the possibility of genetic contributions
from neighbouring populations (interpopulational genetic flux; migrations, and hybridization); 2) chance (genetic drift) which plays
a role especially in closed populations of small size; 3) natural selection-some factors are not neutral in relation to the
environment.
Taking into consideration these three parameters, it is possible to retrace the biological history of each human group which is in
large part the reflection of conventional history as we know it.
Examples are given for the Mediterranean zone, Western Europe, Black Africa, the Far East, and South America which show
how the great historical events, especially the neolithic revolution, have left lasting marks on the structure of populations. Thus
the study of haematological anthropology bridges the gap between the social sciences and the life sciences. From now on,
historians, demographers, ethnologists and sociologists will benefit more and more from this field of study.
Citer ce document / Cite this document :
Ruffié Jacques, Bernard Jean. Origine du polymorphisme hématologique chez l'homme et dynamique des populations. In:
Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 34e année, N. 6, 1979. pp. 1324-1343.
doi : 10.3406/ahess.1979.294127
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1979_num_34_6_294127NOUVEAUX DOMAINES
ORIGINE DU POLYMORPHISME MATOLOGIQUE
CHEZ HOMME ET DYNAMIQUE DES POPULATIONS
hémotypologie connu au cours des dernières décennies un développe
ment incomparable abord fondée sur étude des facteurs immunitaires du sang
groupes érythrocytaires groupes ïhistocompatibilité systèmes sériques elle
est étendue analyse un grand nombre de structures protéiques dont
beaucoup constituent des enzymes Cette extension est liée au perfectionnement et
la généralisation des techniques électrophorèse Tous les systèmes mis au jour
ou presque révèlent un vaste polymorphisme génétique au point il est
possible hui de définir un individu par son hémotype une fa on aussi
rigoureuse que par ses empreintes digitales Au lendemain de la deuxième guerre
mondiale hémotypologie permettait de classer tous les êtres humains en huit
catégories groupes de base AB au sein desquels on distinguait des
sujets Rh et des sujets Rh hui si on prend en compte tous les
systèmes connus le nombre de combinaisons possibles est tel en dehors des
jumeaux vrais il ne doit pas exister et il existera sans doute jamais deux êtres
humains tout fait identiques
La même précision se retrouve quand il agit de définir une population
caractérisée maintenant par des fréquences géniques originales et qui ne se
retrouveront dans aucune autre population
Des variations du même ordre sont observées dans toutes les espèces animales
ou végétales reproduction sexuée qui correspondent immense majorité des
groupes vivants Au début de ce siècle sous influence des idées de Darwin
zoologistes et anthropologues considéraient la sélection naturelle comme un
facteur uniformisant hui elle apparaît comme source de polymor
phisme la même époque les généticiens voyaient origine de toute espèce dans
un mutant isolé sorte de monstre prometteur produit du hasard qui en
venant au monde jouait quitte ou double tout avenir du phylum
Nous savons maintenant une espèce dérive en réalité non un seul
individu incapable de porter en lui le polymorphisme colossal présent dans tous
les groupes) mais une population marginale qui est géographiquement isolée
1324 BERNARD RUFFI GROUPES SANGUINS ET MIGRATIONS
de espèce primitive et subit dans le milieu qui lui est propre une pression
sélective originale et un isolement sexuel rigoureux
Récemment les travaux de cytogénéticiens ont porté un regain intérêt aux
théories postulant origine individuelle de chaque espèce voir de Grouchy Ce
schéma théoriquement possible ne résiste pas la critique Les
remaniements chromosomiques ont sans nul doute joué un rôle important dans
isolement génétique des groupes vivants mais ils ne sauraient être considérés
sauf peut-être dans des cas exceptionnels comme un primùm movens de la
spéciation2
interroger sur origine des espèces ou des races revient interroger sur
origine de la variation et donner la génétique hématologique présent
restée géographique une dimension temporelle En autres termes ayant établi
de fa on souvent précise la répartition des caractères sanguins dans espace
peut-on retracer leur évolution dans le temps et il en est ainsi identifier les
causes de cette évolution
Au cours des récentes décennies grâce surtout au développement de la
transfusion sanguine hématologistes et anthropologues ont recueilli de multiples
données qui intéressent la quasi-totalité des populations mondiales
Quelle est origine de cette répartition Trois facteurs durent intervenir pour
réaliser le tableau hématologique actuel de humanité
le stock génique ancestral
la pression sélective
les migrations
Il convient de les envisager successivement
Le stock génique ancestral Adam probablement jamais existé car si
humanité descendait un seul ancêtre ou plutôt un seul couple ancêtres elle
aurait pu en quelques millions années temps relativement bref au regard
de évolution biologique acquérir le vaste polymorphisme génétique on lui
connaît hui
Le groupe humain ou plutôt préhumain doit se détacher une branche
commune homme et aux grands singes anthropomorphes vers le milieu du
miocène
Le changement climatique important apparu cette époque sécheresse
progressive de la zone intertropicale avec remplacement au moins partiel de la
grande forêt ombrophile par la savane favorisa ou même exigea des
modifications profondes dans le comportement puis anatomie et la physiologie
de nos premiers ancêtres acquisition de la station debout libération de la main
augmentation du volume de encéphale qui permit un important développement
du psychisme)
Les données de la paléontologie humaine comme celles de la préhistoire
montrent que ce mouvement fut global il intéressa non un seul individu mais
tout un groupe ou même une série de groupes qui subirent sous effet des
mêmes contraintes une évolution parallèle La plupart disparurent au cours de
ces tentatives hominisantes Un seul semble avoir réussi il vivait près des
grands lacs Afrique orientale et nous est connu par un rameau latéral celui des
australopithèques Les données paléontologiques montrent aussi que ce
mouvement fut progressif il se manifeste par tranches successives qui étalent
sur plusieurs millions années aucun moment histoire biologique du
1325 NOUVEAUX DOMAINES
rameau humain évoque apparition une mutation brutale déterminante qui
aurait mis un de nos précurseurs sur la voie qui conduit nous Ce schéma
évolutif qui implique un mouvement par paliers et affecte toutun groupe rend
bien compte de la corrélation qui existe entre le type de répartition géographique
des différents marqueurs sanguins et leur moment apparition dans la
phylogénie4
Pendant plusieurs millions années les hominiens vivent de la cueillette et de
la chasse Leur comportement ne diffère pas de fa on fondamentale de celui des
autres mammifères prédateurs Ils sont plus intelligents et ayant adopté
omnivorie moins inféodés un régime et donc un milieu Leur culture est
encore balbutiante ils disposent outils très simples ce qui limite beaucoup leur
champ action
Durant toute cette période humanité est faite de petites populations plus ou
moins endogamiques et réparties sur de grands espaces Géographiquement
isolés ces groupes doivent présenter entre eux peu échanges sexuels ils sont

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