Perception et réalisation de l espace dans la société merina - article ; n°3 ; vol.32, pg 412-432
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1977 - Volume 32 - Numéro 3 - Pages 412-432
The Imerina offer a striking example of a geographical society in which individuals and social groups are defined principally by their relation to space. Space is perceived as a differienciated reality, interpreted according to astrological data as well as in terms of sacred place cults. To fix one's gaze upon a space is both the instrument and the sign of domination.
Every Merina situates himself simultaneously in time (generations) and in the space wherein is inscribed his foko, or group of relatives on his mother's side. This group is highly endogamous ; its members are defined by residence or at least by their tomb site.
The Merina system of lineage does not necessarily imply this situation which is the result of chosing mode of functioning (generalized endogamy and the construction of collective tombs). This choice was imposed neither by agricultural necessity (irrigated rice paddies) nor by marriage between Merina immigrants and the original inha- bitants. It seems linked to political circumstances which brought about the apparently contradictory combination of two strategies ; that of a class of bandit-lords concerned with acquiring subjects; and that of groups of peasants who, threatened by raids, reinforced their solidarity. The variations in local situations can be accounted for by the different rapports de force between the two groups.
This territorial definition of groups was taken over by a unifying monarchy which federated the foko and integrated them into a hierarchy defined with respect to the sovereign.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Pierre Raison
Perception et réalisation de l'espace dans la société merina
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 32e année, N. 3, 1977. pp. 412-432.
Abstract
The Imerina offer a striking example of a "geographical society" in which individuals and social groups are defined principally by
their relation to space. Space is perceived as a differienciated reality, interpreted according to astrological data as well as in
terms of sacred place cults. To fix one's gaze upon a space is both the instrument and the sign of domination.
Every Merina situates himself simultaneously in time (generations) and in the space wherein is inscribed his foko, or group of
relatives on his mother's side. This group is highly endogamous ; its members are defined by residence or at least by their tomb
site.
The Merina system of lineage does not necessarily imply this situation which is the result of chosing mode of functioning
(generalized endogamy and the construction of collective tombs). This choice was imposed neither by agricultural necessity
(irrigated rice paddies) nor by marriage between Merina immigrants and the original inha- bitants. It seems linked to political
circumstances which brought about the apparently contradictory combination of two strategies ; that of a class of bandit-lords
concerned with acquiring subjects; and that of groups of peasants who, threatened by raids, reinforced their solidarity. The
variations in local situations can be accounted for by the different rapports de force between the two groups.
This territorial definition of groups was taken over by a unifying monarchy which federated the foko and integrated them into a
hierarchy defined with respect to the sovereign.
Citer ce document / Cite this document :
Raison Jean-Pierre. Perception et réalisation de l'espace dans la société merina. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 32e année, N. 3, 1977. pp. 412-432.
doi : 10.3406/ahess.1977.293830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1977_num_32_3_293830ESPACE OGRAPHIQUE
PERCEPTION ET ALISATION DE ESPACE
DANS LA SOCI MERINA
importance du peuplement des Hautes Terres centrales de Madagascar
toujours surpris observateur Pourquoi dans une île sous-peuplée ce rassem
blement humain sur des terres réputées pauvres quand tant de régions plus
riches dont certaines ne sont guère éloignées attendent encore des défricheurs
Les justifications classiques par une position de refuge ou une plus grande salu
brité du climat qui est pas toujours évidente ont jamais pleinement satisfait
et on de longue date souligné la remarquable capacité organisation de
espace dont ont fait preuve Merina et Betsileo qui purent ainsi capitaliser leurs
excédents de population la mise en valeur des plaines de Tananarive avant
époque coloniale en est la marque la plus frappante Triomphe de organi
sation sur une nature hostile explication semble un peu facile En fait les
Hautes Terres centrales sans pittoresque tropical ne sont pas des terres pauvres
et les fortes densités elles portent nous ont semblé en définitive raison
nables Le problème nous posent est pas en fait ordre quantitatif
mais qualitatif Raisonnable la répartition du peuplement est pas pour autant
rationnelle en ce elle aboutit délaisser sur les Hautes Terres mêmes des
régions de réelle valeur tandis que certains cantons ruraux sont bien proches du
surpeuplement elle était moins rationnelle encore au xvnie siècle où elle était
marquée par une concentration en noyaux séparés par importants espaces
vides alors que la mise en valeur des principales plaines de drainage difficile
était hors des environs de Tananarive peine esquissée et que la riziculture
savante largement décrite hui était nullement généralisée
Comment expliquer cette fixation précoce sur des territoires pas mieux dotés
que autres Comment comprendre un attachement aux vieux terroirs des
espaces très précisément définis qui est encore présent une des constantes de
la pensée paysanne et qui il ne peut que ralentir les mouvements de la
population parvient souvent les occulter au profit une idéologie de la sta
bilité Seule notre sens une analyse des rapports entre la société et espace
peut éclairer cette question
Merina et Betsileo comme sans doute beaucoup autres groupes malgaches
que nous connaissons moins bien vivent intériorisent un point surprenant la
412 J.-P RAISON ESPACE MERINA
géographie Certes abord comme tout peuple paysan qui dépend étroitement
du milieu ils ont de celui-ci une bonne connaissance mais là est pas notre
sens essentiel La connaissance empirique de la nature est pas en réalité le
point fort des populations des Hautes Terres qui ont avec elle des rapports où la
volonté de transformation et de maîtrise semble emporter sur esprit adapta
tion Le trait original réside ailleurs dans une réflexion sur espace en lui-
même sur sa valeur et ses qualités propres sur la situation de homme dans
espace et sa signification organisation de espace empirique sans doute
origine est puissamment rationalisée et systématiquement liée une orga
nisation sociale qui ne peut se comprendre que dans espace la fois abstrait et
concret où elle prend forme Sens et place de espace dans les sociétés merina et
betsileo formeraient eux seuls le sujet une longue étude nous ne pouvons
ici que esquisser parce elle seule nous permet aborder dans histoire et la
géographie ces deux faits antagonistes que sont la fixité et la mobilité des popu
lations du centre des Hautes Terres
La langue malgache elle-même nous semble remarquablement révélatrice de
importance de la position des hommes dans espace Inégalement précise selon
les domaines elle est fort riche en adverbes de lieu ils sont correctement
maniés ceux-ci ont pour le locuteur une double fonction une part comme
dans notre langue mais avec une finesse beaucoup plus grande ils permettent
de définir la distance des objets du discours par rapport au sujet mais autre
part ce qui est plus rare ils qualifient la situation du sujet par rapport aux
objets distance comparable on utilisera pas le même adverbe pour parler
un objet situé dans la maison quand le sujet est extérieur ou intérieur
hors du village voire du terroir selon que le sujet trouve ou non espace est
donc mesuré mais il est aussi qualifié spontanément divisé en dedans et
dehors en domaines qui relèvent des degrés divers du sujet et domaines
qui de manière plus ou moins marquée échappent son emprise La précision
de ce langage est suffisante pour que par exemple Délivré ait pu par
analyse des adverbes déterminer où résidaient certains informateurs dont les
propos étaient fidèlement rapportés par le Callet auteur des Tantar
Andriana recueil de traditions sur les rois Imerina
De manière plus courante apparaît dans expression le constant souci de
situer toutes choses en se référant la distance hui mesurée et aux
points cardinaux Un objet une personne ne se trouvent pas droite ou
gauche mais ouest ou est emplacement un village est pas
seulement défini par une direction et une distance par rapport un point connu
mais par un faisceau de directions convergentes partir un grand nombre de
points en général montagnes ou autres villages
Or toutes ces directions sont chargées de significations présent
astrologie occupe dans la vie quotidienne des Malgaches une place très consi
dérable Tout acte important de la vie naissance mariage enterrement cons
truction une maison ou travail des champs était et est encore souvent
entrepris après consultation de astrologue le mpanandro qui définit le
destin des acteurs et leurs rapports avec ceux des jours et des heures selon la
répartition des douze destins dans les vingt-huit jours du mois lunaire et dans les
différents moments de la journée Mais exprimés dans le temps les destins sont
également traduits dans espace est dans la maison que cette division est le
plus clairement traduite toujours orientée nord-sud elle est une rosé des des-
413 ESPACE OGRAPHIQUE
tins chaque angle correspond un des destins majeurs Alahamady Aso-
rotany Adimizana Adijady chacun entouré de deux destins mineurs Selon
ces orientations êtres et choses trouvent leur place Alahamady au nord-est est
le coin des ancêtres où sont notamment faites les libations vers le sud-ouest
Adimizana se trouve le foyer au nord-nord-est le lit est-sud-est la grande
cruche Alakaosy proximité du coin nord-ouest est traditionnellement la
place du souverain Adimizana sud-ouest celle des riches Alakarabo ouest-
sud-ouest celle des pauvres Adalo nord-nord-ouest celle de hôte on veut
honorer T

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