Performance individuelle et performance de groupe dans des tâches de résolution de problème - article ; n°2 ; vol.72, pg 519-545
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Description

L'année psychologique - Année 1972 - Volume 72 - Numéro 2 - Pages 519-545
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Ghiglione
J.-L Beauvois
Performance individuelle et performance de groupe dans des
tâches de résolution de problème
In: L'année psychologique. 1972 vol. 72, n°2. pp. 519-545.
Citer ce document / Cite this document :
Ghiglione R., Beauvois J.-L. Performance individuelle et performance de groupe dans des tâches de résolution de problème. In:
L'année psychologique. 1972 vol. 72, n°2. pp. 519-545.
doi : 10.3406/psy.1972.27961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1972_num_72_2_27961PERFORMANCE INDIVIDUELLE
ET DE GROUPE
DANS DES TÂCHES DE RÉSOLUTION DE PROBLÈME
par Rodolphe Ghiglione et Jean-Léon Beauvois
Equipe de Recherche « Elude des acquisitions chez Vhomme »
associée au C.N.R.S.
et Laboratoire de Psychologie de V Université de Nancy II
Notre but est d'explorer un domaine de recherches dont le propos
semble être résumé par une question de Zajonc (1967) : « Deux valent-
ils mieux qu'un ? » ou plus généralement : un groupe vaut-il mieux
qu'un individu ? Ceci en matière de performance, et en élargissant de
production individuelle et de groupe. Le problème a été effectivement
posé en matière d'activité imageante à support projectif (de Montmollin,
1955, 1957 a et b, 1959), en matière de Brainstorming (Bouchard et
Hare, 1970), et il est sous-jacent dans la notion de « production de
groupe » (Palmade, 1959).
A ces questions, d'autres — non équivalentes — peuvent être substi
tuées suivant les procédures d'analyses utilisées : un individu produit-il
davantage en groupe qu'il ne produirait seul ? La performance d'un
groupe contient-elle un surcroît non réductible à la somme des travaux
individuels ?...
En fait, cette dernière façon de poser le problème semble la plus
pertinente dans le débat performance de groupe/performance indivi
duelle et sera l'objet de cette analyse.
La portée théorique de ce problème présente au moins deux aspects,
l'un intéresse la psychologie dite des groupes, l'autre une théorie psycho
logique des processus cognitifs. Si, ainsi qu'on le suppose, la question
essentielle est celle du « surcroît non réductible », une réponse positive
qui permettrait l'appel aux notions d'interaction, de régulation par
exemple, ne serait rien de moins qu'une justification théorique — et
non strictement empirique — du concept de groupe pour ce qui est de
la théorie de la performance. En l'absence de la production expériment
ale d'un tel surcroît, l'appel à la notion de groupe ne présente aucune
pertinence théorique et pourrait ne renvoyer qu'à la confusion des
niveaux d'analyse (ceci, en effet, ne préjuge en rien de la pertinence du
concept dans une théorie sociologique). L'opposition des théories REVUES CRITIQUES 520
« interactionnistes » et des modèles « non interactionnistes » structurée
par cet enjeu théorique sera analysée par la suite.
Enfin, et de façon non indépendante, il est certain qu'une connais
sance plus précise de la performance « des groupes » ne serait pas sans
répercussions sur notre conception des processus en jeu dans les activités
intellectuelles. La nécessité par exemple de la distinction entre des
problèmes à « une étape » et des problèmes soit à « n étapes » soit à « n
parties », introduite à propos de l'opposition groupe/individu (Lorge
et Solomon, 1955 ; Davis, 1969) ne peut qu'être utile à une théorie des
processus cognitifs de la résolution des problèmes.
STRATÉGIES DE COMPARAISON
Les plans expérimentaux utilisés dérivent directement de la formul
ation du problème. Ils sont généralement simples lorsque n'est mani
pulée que la variable indépendante groupe/individu. Une tâche étant
fixée, les sujets doivent généralement y travailler individuellement puis
en groupe. Mais ainsi énoncé, le principe de la manipulation pose le
problème d'un contrôle des effets d'apprentissage, les deux tâches devant
être équivalentes. Ce problème est résolu : soit par l'introduction d'un
troisième temps de travail individuel ; soit par l'interversion du proces
sus pour une moitié des sujets qui opèrent d'abord en groupe puis, après
coup, individuellement ; soit par l'intervention d'un contrôle
de sujets qui fonctionnent dans les deux temps de l'expérience en session
individuelle.
Les hypothèses statistiques ne vont pas sans poser quelques pro
blèmes (et parallèlement la variable dépendante) puisque ce sont elles
qui prolongent l'ambiguïté de la question initiale empruntée à Zajonc.
Effectivement, on peut concevoir plusieurs types de comparaison ayant
à charge de tester différentes hypothèses nulles. Le principal problème
étant de savoir si ces diverses sont situées sur un continuum
ou sont, au contraire, hétérogènes. Situées sur un ordre, l'infirmation
de certaines hypothèses nulles impliquera l'infirmation d'hypothèses
plus faibles ; hétérogènes, les divers tests produiront des résultats
incomparables.
Si l'on s'en tient aux expérimentations classiques effectuées anté
rieurement à celles ayant pour but de tester un modèle statistique
prédictif des comparaisons des performances individuelles et en groupe,
il semblerait que l'on puisse effectivement faire référence à un continuum.
a) Prenons l'exemple d'une tâche consistant à construire des mots
courts avec les lettres d'un mot plus long (Watson, 1928). On veut
montrer la supériorité de la performance du groupe sur la performance
individuelle. On peut tester trois types d'hypothèses nulles. R. GHIGLIONE ET J.-L. BEAUVOIS 521
Ho(x) : La performance d'un groupe est égale à la moyenne des perfor
mances de ses membres en situation individuelle. On compare
le nombre de mots construits par le groupe au nombre moyen
de mots construits par les individus préalablement :
groupe/moyenne individuelle.
Ho(2) : La performance d'un groupe est égale à la performance du
meilleur de ses membres en situation individuelle. On compare
pour tester cette hypothèse le nombre de mots construits par
le groupe au nombre de mots construits par le meilleur individu :
groupe/meilleur individu.
Ho(3) : La performance du groupe est égale à la somme des perfor
mances de ses membres en situation individuelle. On compare
le nombre de mots construits par le groupe à la somme des
performances individuelles : groupe « réel »/« groupe » par
sommation.
Ces trois hypothèses nulles se situent sur un continuum d'exigence.
En effet la contrainte supportée par l'invalidation de Ho(3) est supérieure
à celle supportée par l'invalidation d'Ho(2) ou Ho^). Il existe une relation
d'implication car la somme des performances contient la performance
du meilleur individu qui elle-même est nécessairement supérieure à la
moyenne des performances individuelles de telle sorte que si Ho(3) est
infirmée dans le sens où la performance de groupe est à la
somme des individuelles, cela entraînera nécessairement
l'infirmation d'Ho(x) et Ho(2) dans le même sens. La réciproque n'étant
pas vraie. Ho(3) semble de prime abord plus conforme au projet de la
plupart des auteurs qui entendent démontrer l'existence d'un « surcroît »
de production lié au groupe.
Effectivement, la dissymétrie des deux premières comparaisons (Ho(X)
et Ho(2)) n'échappera pas. Dans le premier cas on compare une somme
à une moyenne et dans le second une somme à l'un de ses termes virtuels.
Ainsi, pour ce type de problème, dans lequel la performance se distribue
de façon quantitative :
— soit Ho est acceptée et on démontre la possibilité d'effets négatifs
du groupe (effets d'inhibition)1 puisque nécessairement certains
individus auront moins produit en situation de groupe qu'en situa
tion individuelle ;
— soit Ho est rejetée et on démontre une évidence (3 + 2 > 3 ou 2 ;
3 + 2 > 2,5).
1. Nous utilisons l'expression « effets inhibiteurs » dans la mesure où
elle constitue le terme symétrique de l'expression « effets facilitateurs »,
et permet de rester dans la même problématique.
Par ailleu

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