Peut-on encore parler d accès hiérarchisé lorsque les acceptions d un item ambigu sont presque équiprobables ? - article ; n°1 ; vol.87, pg 9-27
21 pages
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Peut-on encore parler d'accès hiérarchisé lorsque les acceptions d'un item ambigu sont presque équiprobables ? - article ; n°1 ; vol.87, pg 9-27

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Description

L'année psychologique - Année 1987 - Volume 87 - Numéro 1 - Pages 9-27
Summary : Does a frequency-ordered search model account for the processing of nearly equiprobable homographs ?
Two experiments were carried out to determine whether the effect of the relative frequency of meanings in the processing of homographs depends on the degree of dominance of one meaning relative to the other. In Experiment I, subjects were given a meaning classification task, using unambiguous sentences which ended with nearly equiprobable French homographs (for example, « pêche » : « fishing » or « peach » ). In this condition, sentences inducing the slightly more frequent meaning were classified a little more rapidly and correctly than those inducing the less frequent meaning, but this frequency effect was very small and statistically insignificant. In Experiment II, with an ambiguity detection task, a frequency effect was found only in the case of high dominance items, and not in the case of nearly equiprobable homographs. The analysis of this Frequency by Dominance interaction underlines bolh the relevance and the limits of a frequency-ordered search model's account of the lexical organization of homographs.
Key words : lexical access, lexical ambiguity, relative frequency of meanings.
Résumé
Deux expériences ont été réalisées pour étudier si l'effet de la fréquence relative des acceptions observé dans le traitement d'homographes dépend du degré de dominance d'une acception sur l'autre. Dans l'expérience I, les sujets doivent juger de l'acceptabilité de phrases non ambiguës terminées par un item ambigu dont les acceptions sont presque équiprobables. Dans ces conditions, l'effet de facilitation prédit par un modèle de recherche ordonnée pour la compréhension de la phrase induisant l'acception un peu plus usuelle est très faible et statistiquement non significatif. Dans l'expérience II, qui utilise une tâche de détection d'ambiguité, on ne retrouve une facilitation pour l'acception plus rare que pour les homographes dont les acceptions sont très hiérarchisées mais pas pour les homographes dont les acceptions sont presque équiprobables. L'analyse de cette interaction entre fréquence relative des acceptions et degré de dominance d'une acception sur l'autre montre à la fois l'intérêt et les limites d'un modèle de recherche ordonnée selon la fréquence pour décrire l'organisation lexicale des homographes.
Mots clés : accès au lexique, ambiguité lexicale, fréquence relative des acceptions.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Marquer
Madeleine Léveillé
Peut-on encore parler d'accès hiérarchisé lorsque les
acceptions d'un item ambigu sont presque équiprobables ?
In: L'année psychologique. 1987 vol. 87, n°1. pp. 9-27.
Citer ce document / Cite this document :
Marquer Pierre, Léveillé Madeleine. Peut-on encore parler d'accès hiérarchisé lorsque les acceptions d'un item ambigu sont
presque équiprobables ?. In: L'année psychologique. 1987 vol. 87, n°1. pp. 9-27.
doi : 10.3406/psy.1987.29181
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1987_num_87_1_29181Abstract
Summary : Does a frequency-ordered search model account for the processing of nearly equiprobable
homographs ?
Two experiments were carried out to determine whether the effect of the relative frequency of meanings
in the processing of homographs depends on the degree of dominance of one meaning relative to the
other. In Experiment I, subjects were given a meaning classification task, using unambiguous sentences
which ended with nearly equiprobable French homographs (for example, « pêche » : « fishing » or «
peach » ). In this condition, sentences inducing the slightly more frequent meaning were classified a
little more rapidly and correctly than those the less frequent meaning, but this frequency effect
was very small and statistically insignificant. In Experiment II, with an ambiguity detection task, a
frequency effect was found only in the case of high dominance items, and not in the case of nearly
equiprobable homographs. The analysis of this Frequency by Dominance interaction underlines bolh the
relevance and the limits of a frequency-ordered search model's account of the lexical organization of
homographs.
Key words : lexical access, lexical ambiguity, relative frequency of meanings.
Résumé
Deux expériences ont été réalisées pour étudier si l'effet de la fréquence relative des acceptions
observé dans le traitement d'homographes dépend du degré de dominance d'une acception sur l'autre.
Dans l'expérience I, les sujets doivent juger de l'acceptabilité de phrases non ambiguës terminées par
un item ambigu dont les acceptions sont presque équiprobables. Dans ces conditions, l'effet de
facilitation prédit par un modèle de recherche ordonnée pour la compréhension de la phrase induisant
l'acception un peu plus usuelle est très faible et statistiquement non significatif. Dans l'expérience II, qui
utilise une tâche de détection d'ambiguité, on ne retrouve une facilitation pour l'acception plus rare que
pour les homographes dont les acceptions sont très hiérarchisées mais pas pour les homographes dont
les acceptions sont presque équiprobables. L'analyse de cette interaction entre fréquence relative des
acceptions et degré de dominance d'une acception sur l'autre montre à la fois l'intérêt et les limites d'un
modèle de recherche ordonnée selon la fréquence pour décrire l'organisation lexicale des
homographes.
Mots clés : accès au lexique, ambiguité lexicale, fréquence relative des acceptions.L'Année Psychologique, 1987, 87, 9-27
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université René-Descartes
EPHE 3e section, EHESS, associé au CNRS1
PEUT-ON ENCORE PARLER
D'ACCÈS HIÉRARCHISÉ
LORSQUE LES ACCEPTIONS
D'UN ITEM AMBIGU
SONT PRESQUE ÉQUIPROBABLES ?
par Pierre Marquer et Madeleine Léveillé
SUMMARY : Does a frequency-ordered search model account for the
processing of nearly equiprobable homographs ?
Two experiments were carried out to determine whether the effect of the
relative frequency of meanings in the processing of homographs depends
on the degree of dominance of one meaning relative to the other. In Expe
riment I, subjects were given a meaning classification task, using unambi
guous sentences which ended with nearly equiprobable French homographs
(for example, « pêche » : « fishing » or « peach y>) . In this condition, sentences
inducing the slightly more frequent meaning were classified a little more
rapidly and correctly than those inducing the less frequent meaning, but
this frequency effect was very small and statistically insignificant. In
Experiment II, with an ambiguity detection task, a frequency effect was
found only in the case of high dominance items, and not in the case of
nearly equiprobable homographs. The analysis of this Frequency by
Dominance interaction underlines both the relevance and the limits of a
frequency-ordered search model's account of the lexical organization of
homographs.
Key words : lexical access, lexical ambiguity, relative frequency of
meanings.
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 10 P. Marquer el M. Léveillé
L'étude de l'organisation des différentes acceptions d'homo
graphes occupe une place de choix dans l'abondante littérature
consacrée à du lexique interne (cf. Simpson, 1984).
Dans un article antérieur (Marquer, Le Nestour, Léveillé et
Welitz, 1982), à partir d'un résumé succinct de quelques-unes
des principales recherches relatives au traitement des ambi
guïtés lexicales, nous avions présenté des données expérimentales
montrant le rôle que joue, dans le traitement des homographes,
la fréquence relative de leurs différentes acceptions. Ces données,
obtenues à l'aide d'une tâche de détection d'ambiguïté et d'une
tâche de jugement d'acceptabilité, semblaient conformes au
modèle d'accès hiérarchisé. Selon ce modèle, proposé par
Hogaboam et Perfetti (1975), l'acception la plus fréquente d'une
paire d'homographes serait la plus rapidement accessible ; ce
n'est qu'ensuite, si la tâche le nécessite, que l'on pourrait avoir
accès à l'acception plus rare.
A la suite de nombreux travaux (par exemple, Swinney,
1979 ; Tanenhaus, Leiman et Seidenberg, 1979 ; Onifer et
Swinney, 1981 ; Tanenhaus et Donnenwerth-Nolan, 1984), cet
effet de la fréquence relative des acceptions, tout comme celui
du contexte, a généralement été considéré ces dernières années
comme prenant place « après » l'accès au lexique, qui serait
lui-même non sélectif. L'un des arguments en faveur d'un tel
accès non sélectif, qui reste néanmoins parfois contesté (cf.
Glucksberg, Kreuz et Rho, 1986), réside dans son caractère
relativement automatique et donc économique : il serait moins
coûteux d'avoir à choisir entre deux acceptions d'un item que
de devoir faire appel à sa connaissance du monde pour accéder
à la seule acception pertinente (cf., par exemple, Seidenberg,
Tanenhaus, Leiman et Bienkowski, 1982).
Quel que soit le moment où elle intervient, la fréquence
reste considérée par de nombreux chercheurs, à la suite de
Forster (1976), comme l'une des bases de l'organisation du
lexique interne et un certain nombre de données expérimentales
(cf. Marquer et al., 1982 ; Simpson, 1984) tendent à montrer que
les différentes acceptions des homographes sont organisées dans
le lexique en fonction de leur fréquence relative. Encore faut-il
préciser les limites de validité d'un modèle de recherche ordonnée
selon cette fréquence. L'une des limites du modèle pourrait
être liée aux caractéristiques du matériel employé : peut-on
encore parler de recherche ordonnée lorsque les acceptions des Accès au lexique el ambiguïté 11
homographes utilisés ne sont plus très hiérarchisées mais, au
contraire, presque équiprobables ? C'est à cette question du
rôle de la dominance d'une acception sur l'autre que tente de
répondre la présente recherche.
Certains auteurs, notamment MacKay et Bever (1967) et
Rubenstein, Lewis et Rubenstein (1971), ont suggéré que les
homographes à acceptions presque équiprobables ne se comport
aient pas de la même manière que les homographes dont les
acceptions sont hiérarchisées. Ce problème n'a pourtant donné
lieu qu'à un petit nombre de recherches expérimentales, utilisant
le plus souvent des tâches de détection d'ambiguïté (consistant
à dire si un mot peut ou non avoir plusieurs acceptions). Par
exemple, Hogaboam et Perfetti (1975) ont montré que, si la
détection d'ambiguïté est plus rapide quand le contexte induit
le sens le plus rare du mot ambigu, cet effet est beaucoup moins
importan

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