Phénomènes intellectuels. Pensée et attitudes mentales - compte-rendu ; n°1 ; vol.24, pg 526-537
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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 526-537
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 14
Langue Français
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Extrait

IX. Phénomènes intellectuels. Pensée et attitudes mentales
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 526-537.
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IX. Phénomènes intellectuels. Pensée et attitudes mentales. In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 526-537.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4557526 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
marquants, des jours précédents. L'auteur est donc peu favorable
aux vues de Freud. Il faut selon lui, user avec la plus grande pru
dence de théories empruntées à la pathologie pour expliquer la psy
chologie normale. En tout cas, l'étude des rêves peut être conduite,,
selon des méthodes positives, en dehors de toute vue spéculative.
G. P.
IX. — Phénomènes intellectuels.
Pensée et attitudes mentales
M. BOMFIM. — Pensar e dizer (Penser et Dire). — In-16 de 518 p.,
Rio de Janeiro, Casa Electros, 1923.
M. Bomfim qui fut, à Paris, l'élève de Binet, et qui enseigne la
psychologie pédagogique à Rio de Janeiro, a consacré un important
volume de plus de 500 pages, à l'importante question des rapports
de la pensée et du langage, et particulièrement à la question du sym
bolisme.
Il fait preuve d'une pensée très personnelle, d'une documentation
large, et d'un sens avisé, au cours de l'examen de ces difficiles pro
blèmes.
Il fait dans l'introduction sa profession de foi ; il n'est pas de
ceux qui préconisent les méthodes de laboratoire, car, à côté de
quelques expérimentateurs lucides faisant œuvre utile, on trouve
surtout des « enregistreurs myopes d'associations d'idées », des ba
taillons de « preneurs de temps de réaction », uniquement préoccupés
de ce que Binet a appelé l'horlogerie de laboratoire. Est-ce du labo
ratoire qu'on peut tirer une explication définitive des processus
psychiques ? Wundt lui-même a du y renoncer.
Il a eu à sa disposition un laboratoire sans en tirer très grand parti ;
mais le problème de la pensée échappe à de telles investigations.
C'est que la pensée est un phénomène humain, mais social, qui
évolue avec les symboles collectifs.
« Dans le langage, dit-il, il y a condensation manifeste et expli
cite du psychisme humain, socialisé comme lui, pour ce qui est du
sentiment, de la pensée et de l'action ».
Mais M. Bomfim n'admet pas que ce soit le langage qui condi
tionne la pensée. Si le mot « nous » manque aux Cherokees, c'est
que l'idée leur manque, déclare-t-il, à rencontre de Lévy-Bruhl,
qui lui paraît « mettre la charrue avant les bœufs», quand il dit que
le défaut d'expression ne permet aux primitifs qu'une généralisation
réduite, une abstraction rudimentaire.
L'attitude de Bomfim n'est pas strictement sociologique, elle
est psycho- sociale, et s'inspire volontiers de Tarde.
Mais on comprend que ces préoccupations et le souci des problèmes
psychologiques les plus complexes, l'aient éloigné de la psychologie
de laboratoire. La méthode historique l'intéresse, et elle est utile
pour aborder certaines domaines des manifestations mentales de
l'homme ; mais, cela n'exclut pas la méthode biologique et sa valeur
pour l'étude expérimentale des processus élémentaires, du psychisme
individuel. La psychologie de laboratoire ne peut rendre compte PHÉNOMÈNES INTELLECTUELS. PENSEE ET ATTITUDES MENTALES 527
de toute la production mentale humaine, mais il lui reste assez à
faire, et les applications de l'anthropométrie psychologique, qui
cherche à préciser le fond individuel, sous la croûte sociale éducative,
ont justement entraîné un développement énorme, dans ces dernières
années, des recherches « de laboratoire » que l'on disait mortes, et
auxquelles M. Bomfim, garde une rancune un peu excessive, de ce
qu'elles n'ont pas pleinement satisfait ses aspirations prématurées
à une science psychologique explicative totale.
Mais, sur le terrain où il se place, la psychologie sociale et la psy
chologie pathologique apportent à coup sûr les documents les plus
précieux ; on ne peut que le féliciter d'y avoir fait appel et d'avoir
pénétré même sur le terrain de la linguistique, dans son intéressant
ouvrage sur le symbolisme.
H. P.
C.-K. OGDEN et I.-A. RICHARDS. — The Meaning of Meaning. —
Avec une Introduction par le professeur J.-P. Postgate, et deux
essais supplémentaires, l'un de B. Malinowski, Ph. D., D. Se,
lecturer d'Anthropologie sociale à l'Ecole des Sciences Econo
miques de Londres sur le Problème de la signification dans les
langues primitives, et l'autre de F. G-. Crookshank, M. D., F. R. C. P.,
sur V importance d'une Théorie des Signes et d'une critique du lan
gage en Médecine (in-8 de 544 pages, Londres, Kegan Paul, 1923.)
Ce livre, comme le titre l'indique, traite d'un problème classique,
surtout chez les philosophes d'Outre-Manche et d'Outre-Atlantique,
le problème du Meaning of Meaning, qui est ici conçu — ainsi que
le sous-titre nous en avertit — comme l'influence du langage sur
la pensée. Les auteurs sont deux M. A. de Magdalene College, à
Cambridge • le premier est directeur du Cambridge Magazine et
de l' International Library of Psychology, Philosophy and Scientific
Method, la première collection philosophique moderne anglaise ; le
second est Lecturer au Magdelene College à Cambridge ; tous deux
se sont déjà fait connaître par des travaux divers en Psychologie,
Esthétique, et Sociologie, écrits en collaboration ou séparément
( The Foundations of Aesthetics, Word Magic, The Principles of Criti
cism, etc.).
Leur dernier livre prétend résoudre définitivement le problème
du Meaning of Meaning, de l'influence des mots sur la pensée,
étant donné qu'ils l'ont envisagé d'un point de vue tout à fait nou
veau et radical : celui de la science du symbolisme, qu'ils se pro
posent de fonder.
Le point de départ des recherches qui ont abouti à cette science
du Symbolisme, c'est la difficulté que l'on rencontre presque fata
lement dans toute espèce de discussion : chacun des adversaires
emploie, dans un sens différent, l'un ou plusieurs des termes du pro
blème dont on discute, si bien que personne n'arrive à s'entendre
et que la plupart des discussions aboutissent à des remarques comme
celles-ci : « Que voulez- vous dire (what do you mean...) pax tel mot ? »,
ou « Vous employez tel mot dans un sens différent du mien », ou
« Cela dépend du sens que vous donnez à ce mot » (it depends on
your meaning). 528 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
Cette science du symbolisme comprendra une partie théorique
qui étudiera les processus mentaux intervenant dans la Symbolisa-
tion, le symbole lui-même et les relations entre le symbole et la chose
symbolisée, — et une partie pratique, où les auteurs nous appren
dront les règles de l'usage correct des symboles.
Dans la première partie, nous voyons que la pierre d'achoppement
de toute théorie du symbolisme antérieure à celle de MM. Ogden
et Richards, c'est la manière dont on a considéré les rapports entre
le symbole et la chose symbolisée. Pour le commun des mortels et
même pour les philosophes, ce rapport est une correspondance : au
Discours correspond un Univers et l'Univers correspond au Dis
cours ; au nom dans une phrase correspond une chose dans la réalité.
De cette croyance sont nés la théorie^ platonicienne des Idées, le
problème des Universaux, en général tous les problèmes philoso
phiques et « the behavior of logicians and others among modern
mystics. »
Mais cette croyance n'est qu'une survivance inavouée de la magie
des mots, de la théorie magique du nom comme partie de la chose.
Eclairés par la sociologie, nous devons renoncer à concevoir des
rapports magiques entre la pensée et les choses ; nous devons traiter
ce rapport comme un rapport causal. Sur ce point les auteurs se
rattachent aux théories du Dr Semon. Le meaning résulte donc de
l'expérience, d'un sorte d'influx des choses sur l'esprit. Une autre
partie originale du livre, est celle où MM. Ogden et Richards ex
posent leur théorie de la pensée, conçue comme une interprétation
de signes ; cette interprétation n'est que notre réac

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