Pratique et signification de la sous-traitance dans l industrie automobile en France - article ; n°2 ; vol.26, pg 280-306
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Pratique et signification de la sous-traitance dans l'industrie automobile en France - article ; n°2 ; vol.26, pg 280-306

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Revue économique - Année 1975 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 280-306
L'examen concret de la nature des relations techniques et économiques qui se nouent dans un secteur, l'industrie automobile, fait apparaître derrière une notion unifiante, la « sous-traitance », une logique très forte et conquérante, celle des donneurs d'ordres et une très grande diversité de situations des sous-traitants face à leurs partenaires. L'effort de maîtrise de l'ensemble du procès de production et de la commercialisation effectué par les constructeurs automobiles les conduit à une gestion sectorielle de l'appareil de production dans laquelle les sous-traitants sont des unités intégrées ou intégrables.
Rejetant les notions de sous-traitance « concurrente » ou « complémentaire », l'auteur propose une grille de lecture des positions des sous-traitants en fonction de leur degré d'engagement dans le secteur automobile et de leur aptitude à maîtriser la technique, la production et le marché. Il note l'absence de continuité structurelle et de passage d'une catégorie à l'autre.
Enfin cette recherche ouvre le champ à des réflexions sur la restructuration des rapports sociaux de production dans la société industrielle développée.
Practice and meaning of subcontracting in car industry in France
The concrete survey of the nature of the technical and economical relations that become entangled in a sector, the car industry, shows ont behind an unifying notion, « subcontracting », a very strong and agressive logic, the one of « order-givers » and a wide range of positions of subcontractors faced with their partners. The effort for mastering the whole process of production, and merchandizing, carried ouf by the car manufacturers leads them unto a sectorial management of the production system in which subcontractors are integrated or integrable units. Putting aside the notions of « competing » or « complementary » subcontracting, the author proposes a reading code of the situations of subcontractors according to their degree of involvement in the car production system and of their. ability to master the technique, the production and the market. He points out the lack of structural continuity and of transfer from .one category into another. At last this research opens up the field to reelections on the rearrangement of the social relations of production in an industrially developped society.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Bruno Vennin
Pratique et signification de la sous-traitance dans l'industrie
automobile en France
In: Revue économique. Volume 26, n°2, 1975. pp. 280-306.
Citer ce document / Cite this document :
Vennin Bruno. Pratique et signification de la sous-traitance dans l'industrie automobile en France. In: Revue économique.
Volume 26, n°2, 1975. pp. 280-306.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1975_num_26_2_408204Résumé
L'examen concret de la nature des relations techniques et économiques qui se nouent dans un secteur,
l'industrie automobile, fait apparaître derrière une notion unifiante, la « sous-traitance », une logique très
forte et conquérante, celle des donneurs d'ordres et une très grande diversité de situations des sous-
traitants face à leurs partenaires. L'effort de maîtrise de l'ensemble du procès de production et de la
commercialisation effectué par les constructeurs automobiles les conduit à une gestion sectorielle de
l'appareil de production dans laquelle les sous-traitants sont des unités intégrées ou intégrables.
Rejetant les notions de sous-traitance « concurrente » ou « complémentaire », l'auteur propose une
grille de lecture des positions des sous-traitants en fonction de leur degré d'engagement dans le secteur
automobile et de leur aptitude à maîtriser la technique, la production et le marché. Il note l'absence de
continuité structurelle et de passage d'une catégorie à l'autre.
Enfin cette recherche ouvre le champ à des réflexions sur la restructuration des rapports sociaux de
production dans la société industrielle développée.
Abstract
Practice and meaning of subcontracting in car industry in France
The concrete survey of the nature of the technical and economical relations that become entangled in a
sector, the car industry, shows ont behind an unifying notion, « subcontracting », a very strong and
agressive logic, the one of « order-givers » and a wide range of positions of subcontractors faced with
their partners. The effort for mastering the whole process of production, and merchandizing, carried ouf
by the car manufacturers leads them unto a sectorial management of the production system in which
subcontractors are integrated or integrable units. Putting aside the notions of « competing » or «
complementary » subcontracting, the author proposes a reading code of the situations of subcontractors
according to their degree of involvement in the car production system and of their. ability to master the
technique, the production and the market. He points out the lack of structural continuity and of transfer
from .one category into another. At last this research opens up the field to reelections on the
rearrangement of the social relations of production in an industrially developped society.Zîo
PRATIQUES ET SIGNIFICATION
DE LA SOUS-TRAITANCE
dans l'industrie automobile en France
U NE recherche sur ce thème 1 nous a amenés à nous interroger
sur le caractère opératoire du point de vue scientifique, du concept
de « sous-traitance ». Couramment utilisé sur la base de définitions
variables mais qui ont toutes un tronc commun, à savoir : un pro
cessus d'échange marchand de produits et de techniques, ce concept
révèle, à l'examen des pratiques, d'importantes inflexions dans la
structure du procès de production et du procès de travail la
grande industrie moderne. Néanmoins, il était important de partir
d'une définition communément admise qui, éclairée par une nouvelle
grille de lecture construite en cours de recherche au vu des pratiques
effectives, nous permet d'attribuer une signification nouvelle à ces
pratiques de sous-traitance.
A partir d'une première observation, nous avons été alors conduits
à reposer le problème de la sous-traitance en tant qu'objet scienti
fique et de le référer à notre analyse concrète de ces pratiques
vues soit du côté des donneurs d'ordres, soit du côté des sous-
traitants.
Enfin, cherchant à généraliser les observations ainsi faites, nous
avons été amenés à proposer un certain nombre de remarques sur
l'évolution de la division du travail au stade actuel du mode de
production capitaliste. Ces remarques se situent par rapport à une
approche de l'organisation du procès de production dans la grande
industrie moderne.
1. Par Bruno Vennin et Etienne de Banville. Recherche financée par le
CORDES, Commissariat du Plan, Rapport CRESAL, multigraphié, mai 1973,
164 p. LA SOUS-TRAITANCE 281
L'industrie automobile offre, à cet égard, un terrain d'observat
ion très propice. Industrie très concentrée, industrie mécanique type
à la fois comme référence de mode d'organisation 2 et comme produi
sant des objets qui sont le symbole même de la production et de
la consommation de masse, elle met en jeu, à travers quelques firmes,
quatre essentiellement en France, un puissant secteur industriel fort
ement hiérarchisé et qui diffuse son organisation productive dans un
vaste réseau d'entreprises parfois fort éloignées de la mécanique
automobile. Au-delà des caractères spécifiques propres à cette
industrie, les enseignements généraux de la réflexion ainsi présentée
nous paraissent cependant avoir valeur de modèle dans de nombreux
secteurs industriels.
Notre exposé abordera donc successivement les points suivants :
1. La notion commune de sous-traitance.
2. La pratique des constructeurs.
3. Vers une typologie des sous-traitants.
4. La place de la sous-traitance dans la grande industrie moderne.
I - LA NOTION COMMUNE DE SOUS-TRAITANCE
Quelles que soient les réserves qu'on peut faire sur la validité
du concept, il est indispensable de partir d'une base claire et de
prendre une première définition de la sous-traitance afin de situer
les éléments de ce discours. On peut retenir celle que formule l'Avis
du Conseil économique et social sur « Les problèmes posés par la
sous-traitance » 3 :
« La sous-traitance est l'opération par laquelle une entreprise
confie à une autre le soin d'exécuter pour elle et selon un certain
cahier des charges pré-établi, une partie des actes de production
ou de services dont elle conserve la responsabilité économique
finale. »
2. C'est ainsi, par exemple, que tous les articles ou prises de position se
référant à l'industrialisation d'une activité particulière, l'industrie du bâtiment,
font constamment référence à l'industrie automobile comme modèle d'organisation
d'une production de masse moderne à technologie évoluée.
3. Avis du 21 mars 1973 sur rapport de M. J.J. Stefanelly. .
282 REVUE ECONOMIQUE
Cette définition est immédiatement spécifiée en deux catégories :
— la sous-traitance de capacité ou conjoncturelle qui revêt pour le
donneur d'ordres « un caractère d'opportunité et comporte, de
ce fait, de nombreux aléas pour les sous-traitants »,
— la sous-traitance de spécialité ou structurelle qui « favorise une
réelle répartition des tâches ».
Au-delà des variations de détail, cette définition recueille un assez
large consensus. Elle s'accompagne d'un discours assez complet et
homogène sur les fonctions et mérites de la sous-traitance dans
l'économie moderne. En outre, il s'est constitué une sorte de « doc
trine » de la sous-traitance qui l'autonomise en tant qu'objet et lui
accorde une place et une portée dans le cadre de la politique écono
mique de l'Etat (le Plan, la Charte de la sous-traitance) et dans
celle des organisations patronales (FIMTM, INSTAT) 4. Il y a
donc des enjeux réels derrière les mots et il convient de s'arrêter
un instant sur cette notion 5.
Il est d'ailleurs frappant de remarquer qu'au-delà de la rituelle
distinction entre « bonne sous-traitance » qualifiée de complémentaire
ou spécialisée et « mauvaise » qualifiée de concurrente
ou de capacité, les textes ou prises de position sur la sous-traitance
sont presque toujours unificateurs, traitant globalement des relations
donneurs d'ordres - sous-traitants et des améliorations à y apporter,
alors que la réalité des positions de sous-traitants du secteur auto
mobile fait apparaître une forte différenciation.
1,1. Quoi qu'il en soit, ce discours unifi&#

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