Préférences esthétiques et personnalité - article ; n°1 ; vol.58, pg 45-69
26 pages
Français

Préférences esthétiques et personnalité - article ; n°1 ; vol.58, pg 45-69

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
26 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 45-69
Summary
The results in generai indicate that the subjects tend to project themselves in their choice of pictures. People like in a picture the representation of situations or moods which correspond to their own expressed tendencies and dislike the expression of feelings that they try to repress in themselves. Compensation rarely occurs.
It was found that the practical type of person preferred the naturalistic representation of things. The introvert person preferred modem and more abstract paintings. The expansive or manic character disliked rigid forms, but specially liked emotional expression in the pictures. The sociable personality rejected pictures with rigid forms and order.
These relationships are consistent with an explanation in terms of a transfer of cathexis from the real object to the picture. To an active orientation toward the world and people corresponds an attraction towards the realistic representation of objects and people. To a passive, subjective attitude corresponds a preference for the world of phantasy of contemporary schools of painting. Subjects who control thesir agressivity and their emotions reject the representation of agressive scenes or emotional effect in the pictures. People who are looking for warmth in personal contacts reject coldness and rigidity in the pictures. A relationship between preference for good form and introversion seems also to have appeared, independently of the subjects' color preferences, and might express an intolerance for ambiguity in perception.
Where comparison was possible, the results tended to agree with those of previous research in the same field. Some apparently well established relations on which the studies agree might be summarized as follows : stable introverts like peaceful scenes and dislike any overt appeal to their feelings. Liking for paintings with straight line strokes indicates an assertive attitude in social relationships while preference for curves corresponds to a more affectionate disposition toward people. Neatness and order in paintings is appreciated by people who are self-controlled while impulsive people prefer the life-like impression obtained by the use of hasty strokes. Liking for movement usually correlates with lack of restraint or inhibition, self-assertion and drive. Emotionality is generally manifested by a preference for paintings expressing a definite mood.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Cardinet
Préférences esthétiques et personnalité
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 45-69.
Abstract
Summary
The results in generai indicate that the subjects tend to project themselves in their choice of pictures. People like in a picture the
representation of situations or moods which correspond to their own expressed tendencies and dislike the expression of feelings
that they try to repress in themselves. Compensation rarely occurs.
It was found that the practical type of person preferred the naturalistic representation of things. The introvert person preferred
modem and more abstract paintings. The expansive or manic character disliked rigid forms, but specially liked emotional
expression in the pictures. The sociable personality rejected pictures with rigid forms and order.
These relationships are consistent with an explanation in terms of a transfer of cathexis from the real object to the picture. To an
active orientation toward the world and people corresponds an attraction towards the realistic representation of objects and
people. To a passive, subjective attitude corresponds a preference for the world of phantasy of contemporary schools of painting.
Subjects who control thesir agressivity and their emotions reject the representation of agressive scenes or emotional effect in the
pictures. People who are looking for warmth in personal contacts reject coldness and rigidity in the pictures. A relationship
between preference for good form and introversion seems also to have appeared, independently of the subjects' color
preferences, and might express an intolerance for ambiguity in perception.
Where comparison was possible, the results tended to agree with those of previous research in the same field. Some apparently
well established relations on which the studies agree might be summarized as follows : stable introverts like peaceful scenes and
dislike any overt appeal to their feelings. Liking for paintings with straight line strokes indicates an assertive attitude in social
relationships while preference for curves corresponds to a more affectionate disposition toward people. Neatness and order in
paintings is appreciated by people who are self-controlled while impulsive people prefer the life-like impression obtained by the
use of hasty strokes. Liking for movement usually correlates with lack of restraint or inhibition, self-assertion and drive.
Emotionality is generally manifested by a preference for paintings expressing a definite mood.
Citer ce document / Cite this document :
Cardinet J. Préférences esthétiques et personnalité. In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 45-69.
doi : 10.3406/psy.1958.26657
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26657ESTHÉTIQUES ET PERSONNALITÉ PRÉFÉRENCES
par Jean Cardinet
Cette étude a cherché à découvrir s'il existait une relation
entre la préférence pour certains aspects des tableaux d'art et
certains traits de caractère. Son but lointain était de contribuer
par là à relier les aspects affectifs de la perception à la structure
de la personnalité.
A la limite de l'esthétique et de la psychologie, ce problème a
souvent été abordé dans le passé. D'une façon très générale,
on peut classer les opinions qui ont été émises à ce sujet en deux
catégories selon que l'aspect objectif de la beauté ou l'aspect
subjectif du sentiment esthétique ont reçu le plus d'attention.
Certains philosophes cherchèrent une explication de la beauté
dans quelque relation objective, caractéristique des œuvres d'art
(comme le nombre d'or), tandis que d'autres crurent la découvrir
dans quelque besoin subjectif que l'œuvre d'art satisferait.
Les premières recherches des psychologues suivirent ces
deux voies. Fechner présenta des rectangles de différents types
pour trouver celui dont les proportions étaient les plus harmon
ieuses. Birkhoff (2) détermina une formule beaucoup plus
complète pour les formes polygonales, et ambitionna la détermi
nation de lois scientifiques d'esthétique. Les critiques d'art
s'inspirant de la psychanalyse, par exemple, montrèrent comment
certaines productions artistiques étaient l'expression symbolique
des besoins profonds de leur auteur.
La présente étude se trouve à la jonction de ces deux voies,
puisqu'elle recherche des relations permanentes avec des caracté
ristiques des œuvres d'art, mais que cependant elle cherche à
relier le contenu affectif de la perception à la personnalité du
sujet. L'évolution dans la formulation du problème est absolu
ment parallèle à celle qui a été décrite par Frenkel-Brunswick (4)
dans le domaine des études sur la perception : l'attention s'est
déplacée des lois générales de la vers les déterminants
de la perception individuelle. 46 .MEMOIRES ORIGINAUX
Certains faits relevés par les psychanalystes avaient montré
que le même type de réaction pouvait se retrouver dans toutes
les activités d'un sujet. Même au niveau élémentaire de la percept
ion, quelques caractéristiques perceptives semblaient dépendre
de traits de personnalité généraux. De nombreuses études récentes
ont pu démontrer qu'en effet, les valeurs, les besoins et les
défenses du sujet influençaient le contenu de sa perception.
D'une façon générale, cependant, cette influence subjective
ne peut se manifester que lorsque les stimuli sont extrêmement
ambigus. Les préférences esthétiques, au contraire, visant la
réaction affective à une certaine perception plutôt que son
contenu même, sont beaucoup plus indépendantes de la réalité
objective. De plus, certaines études, comme celle de McCleary
et Lazarus (6) ont prouvé que la réaction affective était imméd
iate et antérieure même à la perception consciente. Ces faits
permettent donc de penser que les préférences esthétiques peuvent
être très révélatrices des dispositions profondes du sujet.
L'étude des relations entre et carac
tère a donc paru être intéressante, non seulement parce qu'elle
permettait la compréhension du phénomène esthétique lui-même,
mais aussi parce qu'elle devait mettre en lumière des relations
dynamiques à l'intérieur de la personnalité et qu'elle pouvait
confirmer ainsi un principe essentiel de la psychologie moderne :
l'unité de la personne.
REVUE DE LA LITTÉRATURE
II est couramment admis que des gens de caractère différent pré
fèrent différentes sortes de peintures. De nombreuses hypothèses ont
été avancées à ce sujet, issues de trois domaines principaux de la psychol
ogie : psychologie clinique, psychologie de l'enfant et études factorielles.
Ce sont les hypothèses de Rorschach qui, en psychologie clinique,
semblent se rapporter le mieux à ce sujet. La perception de la forme,
du mouvement, de la couleur, dans les taches d'encre est reliée par
lui à des traits de personnalité. Il est hasardeux d'en déduire que Ja
préférence de ces mêmes caractères dans les tableaux a une signification
identique. Pourtant une étude de J. Ruesh et J. Finesinger (8) a montré
que l'utilisation de la couleur dans des dessins est en corrélation avec
le nombre de réponses « » au test de Rorschach. Si l'on suppose
que les personnes qui utilisent la couleur dans leurs dessins sont aussi
celles qui aimeraient la couleur dans des tableaux, on a une raison
d'escompter une relation entre les hypothèses de Rorschach et les
résultats de cette étude.
Certains des principes d'interprétation du test de peuvent CARDINET. PREFERENCES ESTHÉTIQUES ET PERSONNALITÉ 47 J.
donc être rappelés ici. Une personne dont les réponses sont déterminées
uniquement par la forme agit généralement en fonction de principes
purement logiques et souffre donc d'une certaine rigidité d'adaptation.
Les réponses « couleur » indiquent dans quelle mesure la capacité d'affect
d'un individu peut être influencée par les événements extérieurs. Un
sujet qui ignore la couleur a probablement beaucoup de contrôle de
lui-même et une certaine dureté dans ses contacts avec les autres. Les
réponses FC indiquent une expression satisfaisante des émotions, tandis
que les réponses CF sont associées à l'instabilité émotionnelle. Les
réponses « couleur » pures accompagnent l'impulsivité incontrôl&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents