Prix, superficies, statistique, croissances (II) - article ; n°5 ; vol.16, pg 922-938
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1961 - Volume 16 - Numéro 5 - Pages 922-938
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

René Baehrel
Prix, superficies, statistique, croissances (II)
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 16e année, N. 5, 1961. pp. 922-938.
Citer ce document / Cite this document :
Baehrel René. Prix, superficies, statistique, croissances (II). In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 16e année, N. 5,
1961. pp. 922-938.
doi : 10.3406/ahess.1961.420763
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1961_num_16_5_420763ET COMBATS DÉBATS
Prix, superficies,
statistique, croissances *
AUTRES RÉSULTATS
CONCLUSIONS NOUVELLES
Ce qui, croyons-nous, ne sera pas moins discuté dans ce que nous ap
portons, concerne les mouvements longs des prix et de la mise en valeur,
l'évolution démographique, la répartition des revenus fonciers et, fin
alement, les rythmes de croissance.
I. Mouvements longs des prix et de la mise en valeur.
Nous sommes partis des prix, des mouvements de prix considérés
comme une résultante entre offre et demande, avec l'espoir qu'ils nous
conduiraient aux mouvements de l'offre et aux mouvements delà demande,
peut-être à leur « distorsion », pour parler comme Alfred Sauvy. Ces
mouvements de prix ne pouvaient être que des longs, car
la croissance est un phénomène de longue durée. Nous avons cru, tout
d'abord, voir se profiler des mouvements longs qui auraient duré une
trentaine d'années environ. Nous les avons appelés « périodiques », la
« période » étant plus longue que le cycle, plus courte que la « phase »
de François Simiand. Par analogie avec la terminologie adoptée par ce
dernier, nous parlons de périodes « a » et de périodes « b ». Le xvne siècle
aurait été une « phase В » et le XVIIIe siècle, une « phase A », parce
que les périodes s'y présentent dans l'ordre suivant : b, a, b, pour le
premier ; o, 6, a, pour le second. A ces fluctuations des prix agricoles
paraissent correspondre des variations « périodiques » dans la mise en
valeur : en période « b », abondance des grains, recul des plantations,
augmentation du troupeau ; situation inverse en période « a ».
II. Evolution démographique.
A propos de la croissance démographique, nous croyons avoir montré
que l'accent devait être mis, non sur la mortalité, mais sur la fécondité
et sur la nuptialité. Rappelant la distinction rarement faite par les his
toriens entre flux et stocks, et considérant que toute population est un
> * Cette chronique est la seconde partie de l'étude présentée par G. Fxiiedmannt
dans notre n° 4 (juillet-août), p. 699.
922 STATISTIQUE PRIX,
stock, ou plutôt une somme de stocks partiels, nous avons affirmé
que l'évolution du stock global était commandée, non par le flux de
sortie, mais par le flux d'arrivée, par la natalité. Et, à nouveau, des flu
ctuations de longue durée se sont esquissées. Si l'on ne retient que la po
pulation active (15 à 64 ans), constituée par ceux qui étaient à la fois
les agents essentiels de la production et les principaux consommateurs,
on voit qu'elle croît à des taux différents, généralement plus élevés en
période « a » qu'en période « b ».
III. Répartition des revenus fonciers.
Les statisticiens ont longtemps peiné sur les manières d'étudier une
distribution ; nous devons beaucoup à celles de Robert Gibrat. Les dates
de cadastres ne coïncidant pas toujours avec les limites de nos « périodes »,
il était impossible de chercher si un rythme grossièrement trentenaire se
retrouve ; néanmoins, la loi de Gibrat nous a conduit, sans recourir au
calcul \ à des constations inattendues : l'inégalité des fortunes, c'est-à-
dire la richesse et la pauvreté relatives, ne varie à peu près pas ; on
n'enregistre que de légères oscillations, dues, sauf durant la période
1690-1720, au grossissement des petits avoirs. L'épargne globale grandit
jusque vers 1690, et après 1720 environ ; mais, à partir de cette date,
son taux d'accroissement aurait faibli.
IV. Croissances.
De ces fluctuations longues concernant les prix, la mise en valeur des
terroirs, les stocks partiels de population, les revenus fonciers, nous
attendions des indications sur les rythmes de croissance. Depuis Franç
ois Simiand, on disait qu'une « phase В » était une époque de contract
ion, de récession et que l'expansion avait lieu en « phase A ». Nous
aboutissons à des conclusions toutes différentes. Le XVIIe siècle aurait
connu une croissance bien plus forte que le xvine, et la crise, au sens
large du mot, n'aurait affecté que la période délimitée grossièrement
par les dates de 1690 et de 1730. En termes de croissance, on dirait :
une exponentielle, une logistique, une seconde exponentielle dont le
taux est plus faible que pour la première. Notre conviction résulte des
constatations convergentes précédemment indiquées. Rassemblons-les
rapidement, pour chaque époque de croissance, en considérant succes
sivement le revenu territorial (le gâteau à partager), le nombre de parta
geants, la part de chacun d'eux.
Epoque 1600-1690, dates approximatives. D'une part, le revenu
territorial augmente : le trend des récoltes est généralement ascendant,
les emblavures se multiplient, l'élevage progresse ; les terroirs prennent
de la valeur ; cet enrichissement permet de faire face à une fiscalité
royale de plus en plus exigeante. D'autre part, la population active aug
mente. Cependant, les parts s'arrondissent ; on voit s'enrichir notaires,
1. Il a paru invraisemblable que ces droites aient pu être obtenues sans calculer.
Autre fait parlant.
923 ANNALES
muletiers, artisans et boutiquiers, bouchers, meuniers et boulangers ;
même la situation du salarié agricole s'améliore car il trouve facilement
à s'employer. Il s'ensuit que l'épargne globale ne diminue pas ou grossit ;
l'importance du minimum à posséder baisse et les épargnants sont plus
nombreux ; ce grossissement de l'épargne ou, dans l'hypothèse la plus
défavorable, sa stagnation, explique le développement des investissements,
c'est-à-dire une croissance ascendante, dans une basse-Provence qui,
pourtant, continue à vivre repliée sur elle-même, une Basse-Provence
dont l'économie reste surtout continentale.
En revanche, de 1690 à 1730, que devient le revenu territorial ? Les
procédés qui l'avaient montré en ascension depuis le début du xvne siècle en
registrent tout à coup une chute brutale. Le plafond fiscal est crevé ; l'impôt
est insupportable ; la fuite devant lui se généralise. Quant au nombre
de partageants, il plafonne, lui aussi. Le tassement démographique a
lieu au moment où les terroirs s'appauvrissent. Alors, le revenu indivi
duel baisse, l'augmentation des charges provoque une forte poussée du
minimum à posséder ; même le salarié connaît des conditions nouvelles
car la terre se raréfie sur le marché du travail. Par suite, les épargnants
sont moins nombreux; l'épargne globale diminue; on comprend que la
croissance ait été freinée.
Ce fléchissement aurait duré jusqu'en 1730 environ ; alors, troisième
époque dans cette croissance. L'économie agricole de la Basse-Provence
se transforme ; certes, l'élevage décline et la production de blé faiblit ;
mais les vignes se multiplient et les exportations de vin se développent ;
la région s'ouvre sur la mer. Si bien que chaque terroir reprend de la va
leur ; le revenu territorial hausse moins qu'au XVIIe siècle ; pourtant
il supporte de plus en plus facilement un impôt qui croît moins vite.
Cette reprise économique stimule la croissance démographique, mais
la seconde a dû être plus faible que la première, car l'épargne globale
réussit à grossir légèrement ; le nombre des épargnants va augmentant,
mais moins fortement qu'au XVIIe siècle. Et cette différence de taux
dans l'accroissement de l'épargne viendrait confirmer que la croissance
économique fut, au xvnie siècle, moins accusée qu'au xvnp.
LES OBJECTIONS
A) Les mouvements périodiques des prix.
1) Leur réalité. — L'existence de nos « périodes » de prix a 

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