Psychologie clinique et pathologique - compte-rendu ; n°2 ; vol.74, pg 671-685
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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 2 - Pages 671-685
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Psychologie clinique et pathologique
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 671-685.
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Psychologie clinique et pathologique. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 671-685.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_2_28072Psychologie clinique et pathologique
Prévost (Claude M.). — La psychophilosophie de Pierre Janet. —
Paris, Payot, 1973, 348 p. (Claude M.). — Janet, Freud et la psychologie clinique. —
Paris, Payot, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1973, 213 p.
Les nécessités de l'édition ont amené l'auteur à nous livrer sa pensée
sur Pierre Janet dont il avait fait l'objet d'une importante thèse soutenue
en 1973 sous les deux titres ci-dessus, l'un correspondant à une approche
de Pierre Janet « par lui-même et pour lui-même », le second l'abordant
« dans son rapport avec Freud ».
Le premier ouvrage est de haute érudition, trois cent trente-cinq
pages d'analyses serrées, fruit de la lecture exhaustive de l'œuvre de
Pierre Janet, représentée par une bibliographie dont l'on suggère qu'elle
n'est sans doute pas complète, mais qui n'en effraierait pas moins plus
d'un lecteur compétent et consciencieux. L'auteur n'y épargne rien pour
dépasser les clichés faciles et entrer dans une intelligence philosophique
approfondie de la pensée de l'œuvre psychologique de Pierre Janet.
Le second ouvrage est marqué davantage au sceau de l'anecdote :
Janet évincé de la Salpêtrière en 1910, Janet rapportant sur la psychol
ogie devant Jung au Congrès de Médecine de Londres en août 1913,
Janet sonnant en vain chez Freud à Vienne sur le conseil de son gendre
Edouard Pichon.
Ces deux ouvrages procèdent d'une seule et unique pensée : en ces
années de Freudologie impertinente, la psychologie clinique ne peut
que gagner à éclairer sa problématique par l'étude fidèle des œuvres
d'un philosophe psychologue en constante et subtile tension avec le
fondateur de la psychanalyse.
A la lumière des travaux de M. Prévost, un certain Janet, universit
aire un peu brouillon, organo-généticien et héréditariste, partisan d'un
constitutionnalisme suspect va s'effacer ; Janet, professeur de philoso
phie, qui n'aimait pas les philosophes, convaincu de la vertu propre de
l'élaboration conceptuelle fondatrice du savoir, puisqu'elle lui donne une
forme communicable en constituant sa rationalité, passionné par la
maladie mentale, lui applique cette conviction philosophique : donnant
à toute une partie de son œuvre la forme d'une gigantesque présentation
de cas pathologiques, il institue la connaissance du malade mental en
discipline autonome, face à la pensée médicale et à la psychologie expé
rimentale, sous la forme d'une véritable phénoménologie des conduites
qui, dans leur singularité, à travers un mouvement d'intériorisation
qui s'origine dans les tendances, assurent l'émergence de la personne...
Ainsi Janet est-il le père de la psychopathologie, assumant la difficile 672 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
contradiction qui guette tous les psychopathologues d'être clinicien
en usant d'un vocabulaire scientifique, c'est-à-dire général... Et M. Pré
vost, pour consacrer cette paternité de Pierre Janet, de le citer parlant
de Freud : « II appela psycho-analyse ce que j'avais appelé analyse
psychologique, il nomma complexes ce que nommé système
psychologique pour désigner cet ensemble de faits de conscience, et
de mouvements, soit des membres, soit des viscères, qui reste associé
pour constituer le souvenir traumatique, il considéra comme un refou
lement ce que je rapportais à un rétrécissement de la conscience, et il
baptisa du nom de catharsis ce que je désignais comme une dissociation
psychologique ou comme une désinfection morale. Mais surtout il
transforma une observation clinique et un procédé thérapeutique à
indications précises et limitées en un énorme système de philosophie
médicale » [Janet, Freud et la psychologie clinique, p. 61).
Sur le terrain propre de la thérapeutique, une autre surprise est
réservée au lecteur : s'il est vrai que Janet n'entrevoit guère qu'un
remodèlement de l'équilibre relationnel du malade dans l'implication
du soignant pourrait apporter une amélioration, du fait probablement
d'une conception de la sexualité moins diffuse que celle de Freud, nous
découvrons son extraordinaire foi en la portée sociale de son discours ;
il est possible, selon lui, de modifier l'opinion sur la maladie mentale et
dès lors d'améliorer considérablement l'approche du malade laquelle
pourra devenir thérapeutique. Un tel discours est politique dans la
mesure où il traduit cette préoccupation essentielle de Janet que, si
le malade mental constitue cette exception d'une conduite errante,
inachevée, incomplète alors que le développement de l'humanité dépend
assurément de conduites efficaces, significatives et rationnelles, permettre
que soit appréhendé le sens de la maladie mentale inaugurera une
révolution dans la thérapeutique qui, par la reconnaissance de la signi
fication du pathologique, prépare une action d'assainissement au sens
de Saint-Simon, comme l'indique fort bien M. Prévost dans le dernier
chapitre : « Introduction au Janetisme » de la Psychophilosophie de
Pierre Janet.
Janet, fondateur du discours clinique, théoricien de la sociothérapie
prend ainsi un visage nouveau pour le clinicien en 1973.
Faut-il relever ce qui lui permettrait de faire pièce à qui voudrait
l'enfermer dans le piège de l'hérédité étroitement entendue puisqu'il
la considère comme simplement prédisposante, sans compter son insi
stance à marquer l'importance des événements traumatiques...
Faut-il souligner l'intérêt qu'il y aurait à creuser une voie que l'auteur
entrouvre à peine, celle de la relation de la pensée de Janet avec celle de
Schopenhauer auquel Freud s'est aussi référé ?
Il est bien difficile de limiter les interrogations... Cette difficulté
est la meilleure preuve de la fécondité de l'œuvre.
M. Gagey. PSYCHOLOGIE CLINIQUE ET PATHOLOGIQUE 673
Ey (Henri). — Traité des hallucinations. Paris, Masson, 1973,
1 544 p.
C'est un véritable monument à la gloire de l'organo-dynamisme
dont le trouble hallucinatoire, depuis Moreau (de Tours), représente la
clé de voûte. Après l'ouvrage de Brière de Boismont de 1852, et la célèbre
Neurobiologie de V hallucination de R. Mourgue, d'inspiration bergso-
nienne parue en 1932, Henri Ey nous donne un traité véritablement
encyclopédique sur les hallucinations, fruit d'une expérience clinique
et bibliographique de plus de quarante ans, puisque sa thèse de médecine
de 1934, préfacée par J. Seglas, avait déjà pour titre Hallucinations
et délires. Mais c'est aussi pour lui, une défense et illustration d'une
certaine psychiatrie médicale organo-dynamique contre les thèses psy
chogénétiques (psychanalyse) et sociogénétiques (antipsychiatrique)
actuelles. Il ne cache pas, dès la préface, ce projet partisan, et les concept
ions organogénétiques qu'il défend avec rigueur, et même avec une
certaine impatience depuis l'apparition d'une critique systématique
du fait psychiatrique et de la psychiatrie comme spécialité médicale.
« Quatre idées directrices sont développées dans ce traité :
« La première est que l'hallucination est un phénomène pathologique,
c'est-à-dire d'une structure « hétérogène » à l'égard de l'infinité des
illusions qui entrent dans l'exercice normal de l'imagination...
« La seconde consiste à considérer le phénomène hallucinatoire à tous
ses niveaux comme irréductible à la théorie mécaniste qui le tient pour
objet d'une excitation neuro-sensorielle.
« La troisième idée se formule comme une thèse antipsychogénique
de l'apparition hallucinatoire. Celle-ci, en effet, n'est pas et ne peut
pas être seulement la projection d'un affect, fût-il inconscient. Sa
structure négative... est incompatible avec la seule force

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