Psychologie de l enfant et pédagogie - compte-rendu ; n°1 ; vol.67, pg 318-333
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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 318-333
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 14
Langue Français
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Extrait

Psychologie de l'enfant et pédagogie
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 318-333.
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Psychologie de l'enfant et pédagogie. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 318-333.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_29993Psychologie de l'enfant et pédagogie
Piaget (J.), In held er (B). — L'image mentale chez l'enfant. —
Paris, Presses Universitaires de France, 1966, 461 p.
Voici une mise au point des recherches entreprises à Genève depuis
quelques années sur le développement des images mentales chez l'enfant.
Les auteurs préviennent dès le début le lecteur que leurs travaux n'ont
porté que sur les composantes cognitives de l'image, c'est-à-dire que
les images intervenant dans le jeu symbolique, le dessin ou « toutes
les conduites situées en marge de l'intelligence au sens strict » n'ont
pas été envisagées. Le terme « images mentales » est pris ici dans le
sens général de « représentation imagée ».
Une telle étude entre dans le cadre des problèmes épistémologiques
que se sont posés depuis longtemps les auteurs à propos de la nature
psychologique de la connaissance. On sait qu'à l'hypothèse de la connais
sance-copie propre à l'empirisme classique et reprise, sous une autre
forme, par l'associationnisme moderne, Piaget oppose l'hypothèse de
la connaissance-assimilation. Selon qu'on adopte l'une ou l'autre posi
tion, le rôle accordé à l'image et sa définition même ne sont pas les
mêmes. Dans le premier cas, l'image tient une place essentielle dans
la connaissance et est conçue comme un prolongement de la perception
aboutissant à une copie plus ou moins stricte de l'objet. Dans le deuxième
cas qui est, comme on le sait, le point de vue des auteurs, l'image est
encore le produit d'un effort de copie concrète de l'objet, mais elle
prolonge l'imitation et non la seule perception et, surtout, elle joue un
rôle fondamentalement symbolique de « signifiant », la signification
(ou interprétation) de l'objet étant fournie par les concepts.
Dans un domaine aussi peu connu actuellement que celui-ci, il
convenait tout d'abord de tenter une classification heuristique des
images destinée à orienter les recherches expérimentales. On nous
propose donc de distinguer d'une part les images de reproduction évo
quant des objets ou événements connus, d'autre part les images d'anti
cipation représentant par imagination des événements non perçus
antérieurement. Les images reproductrices sont elles-mêmes subdivisées
en 3 groupes : les images statiques (portant sur des objets
ou configurations immobiles), les images reproductrices cinétiques
(portant sur des mouvements) et les de transfo
rmation (représentant des transformations déjà connues du sujet). Les
images anticipatrices peuvent être, quant à elles, soit cinétiques, soit de
transformation. Enfin toutes les images cinétiques et de transformation
(qu'elles soient reproductrices ou anticipatrices) peuvent porter soit sur
le résultat ou produit de l'action, soit sur la modification elle-même. PSYCHOLOGIE DE L'ENFANT ET PÉDAGOGIE 319
Chacune de ces catégories est ensuite étudiée systématiquement par
un très grand nombre d'expériences, dont l'ingéniosité et la simplicité
surprendront sans doute même ceux qui sont familiers de l'œuvre de
Piaget et Inhelder : simple copie d'une ligne droite (image de reproduct
ion statique), anticipation des déplacements d'un avion ou d'un escar
got (image de reproduction cinétique), imagination de la rotation d'un
tube culbutant en l'air (image anticipatrice cinétique), transformation
d'un arc en droite et réciproquement (image reproductrice de transfor
mation), anticipation des enveloppements et intersections après diffé
rents pliages d'un dessin (image anticipatrice de transformation), anti
cipation des niveaux de liquide dans les épreuves de conservation, etc.
L'ensemble de ces recherches vise à apporter des éléments de réponse
à 3 problèmes centraux soulevés dès le début : 1) Existe-t-il, génétique
ment, un ordre de succession des images mentales, c'est-à-dire peut-on
déceler dans ce domaine l'existence de stades de développement ana
logues à ceux qu'on observe dans le développement des structures
opératoires ? 2) Quelle relation y a-t-il entre l'aspect sensible ou simili-
sensible de l'image et son aspect moteur ou postural (dans la mesure
où l'image, prolongeant l'imitation, est une reproduction motrice ébau
chée) ? 3) Quelles sont les relations entre l'image et la pensée et, à ce
propos, quel est le statut des images spatiales ?
Il n'est évidemment pas possible d'entrer ici dans le détail des
résultats expérimentaux. Nous nous bornerons donc à relever les prin
cipales conclusions auxquelles ont abouti les auteurs.
En premier lieu, la classification des images proposée au début ne
paraît pas devoir être maintenue. En effet, aucune différence n'est
apparue entre les images reproductrices cinétiques et les images antici-
patrices cinétiques, des anticipations ou réanticipations étant néces
saires même pour les images reproductrices. Il en est de même pour
les images de transformation, qui apparaissent simultanément (au
niveau des opérations concrètes) qu'elles soient reproductrices ou anti-
cipatrices. En définitive, la seule coupure qui semble légitime au terme
de l'étude, c'est celle qui oppose les images statiques portant sur des
configurations immobiles, et les images anticipatrices représentant par
anticipation flgurale des mouvements ou des transformations. Mais il y
a, par contre, plusieurs niveaux d'anticipations : celles qui portent sur
le produit ou résultat de l'action, et celles qui portent sur les modifi
cations elles-mêmes, ces dernières étant plus tardives à se constituer.
Du point de vue génétique, les images statiques apparaissent vers
18 mois avec le début de la fonction symbolique en général, et elles
caractérisent la période préopératoire. Au contraire, les images antici
patrices se constituent seulement après la formation des opérations
concrètes correspondantes. Comme pour les processus perceptifs, on
ne saurait donc véritablement parler de « stades » dans la formation
des images mentales, car le propre des stades est de posséder des struc
tures qui dérivent les unes des autres par différenciation et combinai- 320 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
sons progressives, alors que l'évolution des images mentales dépend
d'un processus formateur exogène (l'élaboration des structures opérat
oires) dont l'apport est essentiel à leur constitution.
Le troisième point sur lequel insistent les auteurs est la nature
symbolique de l'image. Toute connaissance représentative (par oppos
ition à la connaissance sensori-motrice ou perceptive) suppose la mise
en œuvre d'une fonction symbolique comprenant à la fois les signes
(arbitraires) et les symboles (motivés). Or le système collectif de
constitué par le langage est insuffisant d'une part parce que ces signes
sont toujours sociaux et ne recouvrent donc pas toutes les expériences
individuelles, d'autre part parce que dans le domaine cognitif le langage
ne désigne que des concepts et ne peut donc décrire la totalité de ce
qui est perçu actuellement ou a été perçu. Il faut donc « doubler les
signes verbaux par un système de symboles imagés, puisqu'on ne
saurait penser sans instrument sémiotique : l'image est donc un symbole
parce qu'elle constitue l'instrument sémiotique nécessaire pour évoquer
et penser le perçu » (p. 448). Les images spatiales elles-mêmes, qui
peuvent paraître privilégiées parce que, dans ce cas, il y a homogénéité
de nature entre le symbolisant et le symbolisé, n'ont qu'une fonction
de symbolique servant seulement à « représenter » et n'ont pas une
valeur démonstrative analogue à celle du langage mathématique
axiomatisé.
Quant à la signification épistémologique des images, leur étude en
tant que formes supérieures des instruments figuratifs montre que la
représent

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