Quelle est la productivité marginale des apprentis? - article ; n°3 ; vol.52, pg 683-694

Denis Fougère, Wolfgang Schwerdt

Description

Revue économique - Année 2001 - Volume 52 - Numéro 3 - Pages 683-694
What is the marginal productivity of apprentices?
In this article we evaluate the productivity of apprentices in France and Germany. The econometric analysis is based upon two matched employer-employee datasets. The French dataset comes from two surveys conducted by INSEE, and the German one uses surveys collected by the IAB (Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung). Concerning the productivity of apprentices, our econometric analysis seems to indicate that in both countries there is a structural difference between small and medium-size firms on the one hand, and large firms on the other. The difference is more pronounced in Germany where the motivation of small and medium-size firms hiring apprentices is to reduce labour costs, while hiring apprentices to invest in human capital seems to be the main motivation in large firms.
Quelle est la productivité marginale des apprentis ?
Cet article est consacré à l'évaluation de la productivité des apprentis en France et en Allemagne. L'analyse économétrique repose sur l'exploitation statistique originale de deux fichiers, le premier provenant d'un appartement de deux enquêtes réalisées par l'Insee, le second fichier étant extrait d'un panel allemand d'entreprises. Du point de vue de la productivité des apprentis, l'analyse économétrique fait apparaître une opposition entre PME et grandes entreprises. Ce contraste est toutefois plus prononcé en Allemagne, où l'argument de la réduction des coûts du travail semble prédominant dans les PME, les grandes entreprises recourant plus souvent à l'apprentissage pour investir en capital humain.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 2001
• Nombre de lectures: 27
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Denis Fougère
Monsieur Wolfgang Schwerdt
Quelle est la productivité marginale des apprentis?
In: Revue économique. Volume 52, n°3, 2001. pp. 683-694.
Abstract
What is the marginal productivity of apprentices?
In this article we evaluate the productivity of apprentices in France and Germany. The econometric analysis is based upon two
matched employer-employee datasets. The French dataset comes from two surveys conducted by INSEE, and the German one
uses surveys collected by the IAB (Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung). Concerning the productivity of apprentices, our
econometric analysis seems to indicate that in both countries there is a structural difference between small and medium-size
firms on the one hand, and large firms on the other. The difference is more pronounced in Germany where the motivation of small
and medium-size firms hiring apprentices is to reduce labour costs, while hiring apprentices to invest in human capital seems to
be the main motivation in large firms.
Résumé
Quelle est la productivité marginale des apprentis ?
Cet article est consacré à l'évaluation de la productivité des apprentis en France et en Allemagne. L'analyse économétrique
repose sur l'exploitation statistique originale de deux fichiers, le premier provenant d'un appartement de deux enquêtes réalisées
par l'Insee, le second fichier étant extrait d'un panel allemand d'entreprises. Du point de vue de la productivité des apprentis,
l'analyse économétrique fait apparaître une opposition entre PME et grandes entreprises. Ce contraste est toutefois plus
prononcé en Allemagne, où l'argument de la réduction des coûts du travail semble prédominant dans les PME, les grandes
entreprises recourant plus souvent à l'apprentissage pour investir en capital humain.
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Fougère Denis, Schwerdt Wolfgang. Quelle est la productivité marginale des apprentis?. In: Revue économique. Volume 52,
n°3, 2001. pp. 683-694.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_2001_num_52_3_410348est la productivité marginale Quelle
des apprentis
Denis Fougère
Wolfgang Schwerdt*
Cet article est consacré évaluation de la productivité des apprentis en
France et en Allemagne analyse économétrique repose sur exploitation statis
tique originale de deux fichiers le premier provenant un appartement de deux
enquêtes réalisées par Insee le second fichier étant extrait un panel allemand
entreprises Du point de vue de la productivité des apprentis analyse écono
métrique fait apparaître une opposition entre PME et grandes entreprises Ce
contraste est toutefois plus prononcé en Allemagne où argument de la réduction
des coûts du travail semble prédominant dans les PME les grandes entreprises
recourant plus souvent apprentissage pour investir en capital humain
WHAT IS THE MARGINAL PRODUCTIVITY OF APPRENTICES
In this article we evaluate the productivity of apprentices in France and Ger
many The econometric analysis is based upon two matched employer-employee
datasets The French dataset comes from two surveys conducted by INSEE and
the German one uses surveys collected by the IAB Institut für Arbeitsmarkt- und
Berufsforschung Concerning the productivity of apprentices our econometric
analysis seems to indicate that in both countries there is structural difference
between small and medium-size firms on the one hand and large firms on the other
The difference is more pronounced in Germany where the motivation of small and
medium-size firms hiring apprentices is to reduce labour costs while hiring appren
tices to invest in human capital seems to be the main motivation in large firms
Classification JEL J24 J31
POURQUOI ESTIMER LA PRODUCTIVITE MARGINALE
DES APPRENTIS
Récemment on pu constater un développement substantiel de la littérature
théorique consacrée aux incitations des entreprises investir en capital humain
CNRS CREST-INSEE et CEPR Correspondance CREST-INSEE 15 boulevard
Gabriel-Pen 92245 Malakoff Cedex
** CREST-INSEE et TEAM Université Paris Correspondance CREST-INSEE
15 boulevard Gabriel-Pen 92245 Malakoff Cedex
Cette étude bénéficié des suggestions de Francis Kramarz et Jacques Mairesse ainsi
que de aide de Stefan Bender pour le traitement informatique des données allemandes
Elle été subventionnée par une bourse de coopération franco-allemande PROCOPE
projet no 00311 VG Les auteurs restent les seuls responsables des éventuelles erreurs
contenues dans ce texte
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général ou spécifique et plus particulièrement investir en formation ap
prentis1 Les raisons couramment avancées pour justifier ce type investisse
ment sont de deux types2 La motivation première des employeurs est celle de
la réduction du coût du travail non qualifié les apprentis sont embauchés parce
que leur emploi est moins cher que celui des salariés non qualifiés qui accom
plissent les mêmes tâches eux Le fait que par définition embauche ap
prentis permet aux entreprises adapter plus facilement et moindre coût leur
emploi non qualifié renforce cet argument En second lieu les employeurs
peuvent souhaiter investir en capital humain qualifié en particulier ils
font face des pénuries de main-d uvre qualifiée Leur motivation va dépendre
de la composition anticipée des qualifications offertes sur le marché du travail
ainsi que des niveaux requis de qualification individuelle et de capital humain
spécifique
Alors que le second argument concerne des anticipations de profit le premier
est fondé sur la valeur de la production immédiate imputable aux apprentis
pendant leur période de formation et sur sa comparaison avec les coûts directs
de leur formation Bien que un point de vue théorique analyse du deuxième
argument soit plus exigeante des résultats récents voir Schwerdt et Bender
2000] montrent en France le premier type argument semble plus pertinent
parce que le travail non qualifié est relativement coûteux3 Il en va de même
en Allemagne où Bardeleben et al 1995 ont montré que pour des entreprises
de petite ou moyenne taille le même argument peut jouer un rôle significatif
Toutefois nous ne disposons pour instant aucune évaluation fiable de la
productivité ainsi que du coût des apprentis pendant leur formation Notre article
souhaite combler cette lacune Pour ce faire nous utilisons deux fichiers Le
premier concerne des données entreprises fran aises observées en 1992 il
provient un appariement de Enquête sur le coût de la main-d uvre et sur la
structure des salaires ECMOSS et de Enquête sur les bénéfices industriels et
commerciaux BI toutes deux conduites par Insee Le second fichier est
extrait du panel allemand entreprises de Institut für Arbeitsmarkt- und
Il nous permet observer en 1993 500 entreprises de
tous les secteurs activité
Les estimations réalisées dans cet article sont celles de fonctions de produc
tion de forme Cobb-Douglas et Translog Le cas où entreprise pas recours
apprentissage est modélisé aide une seconde équation probit de telle
sorte que le modèle économétrique est un modèle de type Tobit La première
section contient une présentation du modèle théorique utilisé et la seconde est
Voir pour une revue de la littérature article Acemoglu et Pischke 1999] par exemple Lindley 1975]
Des analyses réalisées aide de données individuelles fran aises montrent par
ailleurs que le passage par apprentissage réduit les périodes de chômage ultérieures
mais peu ou pas effets sur le salaire voir Sollogoub et Ulrich 1999] étude de
Fougère Goux et Maurin 1998 montre également que la formation continue pas
effet spécifique sur les salaires ultérieurs des travailleurs qui en bénéficient Pour la
France une synthèse des résultats concernant évaluation des effets des dispositifs de
formation de stages ou aide emploi sur le devenir des jeunes bénéficaires est
contenue dans article de Fougère Kramarz et Magnac 2000]
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consacrée son estimation La troisième section présente les données la qua-
tdème expose les résultats
LE MOD LE TH ORIQUE
La valeur de la production une entreprise est supposée résulter une
relation fonctionnelle entre un ensemble de facteurs de production observa
bles notés .. G) et une hétérogénéité spécifique entreprise et au
secteur Plus précisément on suppose que la valeur de la production observée est