- Quelques données et réflexions sur le phénomène de la post-contraction involontaire - article ; n°1 ; vol.50, pg 217-235
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 217-235
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Fessard
Auguste Tournay
XI. - Quelques données et réflexions sur le phénomène de la
post-contraction involontaire
In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 217-235.
Citer ce document / Cite this document :
Fessard A., Tournay Auguste. XI. - Quelques données et réflexions sur le phénomène de la post-contraction involontaire. In:
L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 217-235.
doi : 10.3406/psy.1949.8445
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_hos_50_1_8445— Mécanismes nerveux. B.
XI
QUELQUES DONNÉES ET RÉFLEXIONS
SUR LE PHÉNOMÈNE DE
LA POST-CONTRACTION INVOLONTAIRE
par A. Fessard et A. Tournay
École Pratique des Hautes Études, Paris.
Le phénomène de la post-contraction involontaire, dite de
Kohnstamm, décrit en 1915 par cet auteur, fut en réalité pré
senté un an plus tôt par Salmon, qui ne faisait lui-même que
systématiser une observation assez commune, mais à laquelle
les neurologues n'avaient pas encore prêté attention.
Sous sa forme la plus saisissante, le phénomène du « bras qui
se lève tout seul » selon l'expression de Schwartz (1924) se déroule
de la façon suivante :
Le sujet, qui se présente les bras pendants, est prié d'exercer
un fort appui sur un plan vertical, un mur par exemple, en y
appliquant le dos d'une de ses mains; il doit maintenir cet effort
d'abduction contrariée environ 10 sec. au minimum, mieux
jusqu'à une ou deux minutes; après quoi, s'écartant de l'obstacle,
il a la surprise, si c'est sa première épreuve, de voir son bras
s'élever lentement sans qu'il ait aucunement l'impression de
commander à ce mouvement inattendu. A la vérité, le mouve
ment ne commence qu'après un temps de latence de 2 à 4 sec.
et peut durer au total jusqu'à 30 ou 40 sec.
Bien que le phénomène se manifeste de façon très nette chez
beaucoup de sujets, on a trouvé 30 % de réfractaires au cours
d'une prospection faite dans un corps de troupe (donnée rappor- 218 PSYCHO-PHYSIOLOGIE
tée par Forbes et coll., 1926). En fait, l'incitation au mouvement
est tout de même assez subtile pour qu'on puisse supposer qu'une
compensation s'opère parfois à l'insu des sujets lorsque ceux-ci
ne sont pas habitués à analyser leurs gestes. Il est aisé, en effet,
de résister à la sollicitation de la post-contraction, et aussi de
faire disparaître l'étrange impression qu'elle suscite, en la cou
vrant par celle que donne normalement une incitation volontaire
plus puissante, dans le même sens ou en sens contraire.
A la suite des premiers travaux, on trouve dans les années
1920 à 1927 un assez grand nombre de publications relatives à
la post-contraction involontaire, parmi lesquelles nous relève
rons celles de Wertheim-Salomonson (1920), Schwartz et Meyer
(1921), Pinkhof (1922), Matthaei (1924), Pereira (1925), Forbes,
Baird et Hopkins (1926), Allen et O'Donoghue (1927).
Après quoi, il semble qu'on se soit désintéressé presque com
plètement de ce phénomène (voir cependant Holway et coll.,
1937) bien que son mécanisme fût loin d'avoir été tiré au clair
par les auteurs précédents. Ceux-ci s'accordent pour en faire
une manifestation assez générale (identification dans au moins
vingt muscles d'après Matthaei), le deltoïde apparaissant néan
moins toujours comme le muscle de choix pour sa mise en évi
dence; mais, sur le plan théorique, les opinions les plus diverses
se rencontrent et s'opposent. Dans sa récente revue de la ques
tion, Zigler (1944) ne compte pas moins de neuf théories diffé
rentes, qu'il distingue par le nom du processus prédominant
invoqué, soit : suggestion, contraste, catatonus, fatigue, méca
nisme idio-musculaire, tonus musculaire, action antidromique,
mécanisme réflexe, activité centrale tardive.
Étant donné l'insuffisance des moyens dont disposaient les
anciens auteurs, beaucoup des arguments invoqués par ceux-ci
ont perdu toute valeur. Il suffit de se reporter, par exemple,
aux tracés électromyographiques reproduits par Forbes et coll.
(1926) pour se convaincre de la trop faible sensibilité atteinte
avec le seul galvanomètre à corde. Et cependant, ces derniers
auteurs furent amenés à critiquer judicieusement les travaux de
ceux qui, trompés par ce manque de sensibilité, et parfois par
une mauvaise appréciation des artefacts mécano-électriques,
avaient cru pouvoir étayer l'une ou l'autre de deux interpréta
tions anciennes dont nous pouvons sans doute nous débarrasser
aujourd'hui sans arrière-pensée : celle de Csiky (1915), reprise
par Pereira et Wertheim-Salomonson, selon laquelle la post
contraction serait une manifestation « sans courants », d'origine FESSARD ET A. TOUKNAY. POST-CONTRACTION 219 A.
purement musculaire (théorie idio-musculaire); celle de Kohn-
stamm lui-même, invoquant une forme particulière d'innervation
(peut-être sympathique) correspondant à un phénomène « cata-
tonique », interprétation qui devait plus tard trouver un écho
dans les conceptions de Foix et Thévenard (1925), enclins à
accepter l'idée d'une dualité contractile et à voir dans les varia
tions lentes du spot un véritable « Tonusstrom » spécifique (alors
que nous savons bien aujourd'hui qu'elles résultent avant tout
de phénomènes physiques liés aux déplacements des élec
trodes).
Étant donné les progrès de la technique électrophysiologique
et l'enrichissement de nos connaissances en matière de fonctio
nnement nerveux, il n'était pas inutile sans doute de reprendre
l'étude d'un phénomène pratiquement oublié depuis vingt ans.
C'est ce que nous avions commencé à faire à l'Institut Marey,
en 1945, et ce sont les résultats de nos premières recherches que
nous allons présenter ici. Arrêtées provisoirement au stade pré
liminaire, ces recherches font actuellement l'objet de nouveaux
développements dans notre laboratoire 1.
Disons tout de suite, sans pouvoir encore nous étendre sur
ce point, que l'intérêt du phénomène semble dépasser celui qui
peut s'attacher à une curiosité physiologique. Logiquement, il
n'est pas satisfaisant qu'un soit exceptionnel ou
« curieux », et c'est parfois en essayant de le ramener à la loi
commune qu'on s'aperçoit de l'insuffisance de celle-ci et que
l'on amorce de nouvelles façons d'interpréter les mécanismes
généraux. Nous ne sommes pas loin de penser qu'il en est de
la post-contraction involontaire comme, dans un autre ordre
d'idées, des illusions visuelles : on sait comment celles-ci, après
avoir été longtemps considérées comme de simples jeux, sont
devenues la justification de constructions théoriques importantes
dans le domaine des mécanismes perceptifs. Le phénomène de
Kohnstamm, impliquant la mise en jeu d'une sorte d'illusion
sensori-motrice, pourrait nous aider à préciser le délicat partage
entre le volontaire et l'involontaire. C'est, du moins, l'idée qui
nous a guidés au départ et qui continue à orienter les recherches
plus récentes de notre laboratoire.
1. Lors de nos essais initiaux, les conseils techniques de M. Lucien Bull
nous furent précieux. Actuellement, notre élève J. Paillard entreprend
une nouvelle étude de la post-contraction et publiera prochainement ses
premiers résultats (in C. B. de la Soc. de BioL, 1951). PSYCHO -PHYSIOLOGIE 220
Technique.
Nous avons, en général, enregistré simultanément le mouve
ment du bras et l'électromyogramme du muscle deltoïde. Parfois,
nous nous sommes adressés aussi au antagoniste.
L'originalité de notre technique provient surtout du mode
d'enregistrement du mouvement. Il fallait réduire celui-ci de
façon que son image fût con
tenue entièrement dans l'
étroite largeur du papier, soit
6 centimètres. D'autre part,
nous avons cru utile d'éviter
toute contrainte instrument
ale qui eût pu, étant donné
la délicatesse des incitations,
perturber le mouvement lui-
même. Nous eûmes recours
pour cela à un procédé pho
toélec

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