Quelques problèmes récents de la psychophysique de la forme - article ; n°1 ; vol.71, pg 185-208
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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 185-208
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 8
Langue Français
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Extrait

F. Molnar
Quelques problèmes récents de la psychophysique de la forme
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°1. pp. 185-208.
Citer ce document / Cite this document :
Molnar F. Quelques problèmes récents de la psychophysique de la forme. In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°1. pp.
185-208.
doi : 10.3406/psy.1971.27730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_1_27730QUELQUES PROBLÈMES RÉCENTS
DE LA PSYCHOPHYSIQUE DE LA FORME
par François Molnar1
d' Esthétique et des Sciences de l'Art Institut
Depuis la parution de la revue critique de Vurpillot E. (1969)
Vers une psychophysique de la forme, le problème épineux de la percep
tion de la forme n'a pas encore été élucidé. Les théories générales
concernant le mécanisme de la perception visuelle ne manquent pas.
Ces théories considèrent ce mécanisme comme une « boîte noire » et
décrivent son fonctionnement hypothétique par des schémas expli
catifs. Loin de nier l'avantage heuristique de ces schémas, Kolers
(1967) fait remarquer que la plupart d'entre eux restent à un niveau
phénoménal, terrain « terriblement glissant ». Nous avons envie, dit-il,
de mettre quelque chose de plus précis dans les petits triangles du
schéma qu'un vague adjectif descriptif.
La psychophysique de la forme doit, pour commencer, préciser
ce qu'est la forme physique. Or, la forme ne se décrit pas sur une seule
dimension physique comme la brillance, par exemple, mais sur plusieurs.
S'il est déjà bien difficile de caractériser physiquement une forme quel
conque non signifiante, il s'avère presque impossible de le faire pour
une forme « naturelle ». Attneave F. (1967), en accord avec Stevens S. S.
(1951), pense que ce qui caractérise le mieux une forme, c'est qu'elle
résiste à un certain nombre de transformations. On voit mal comment
il serait possible de caractériser visuellement la classe des chaises ou une
seule chaise à travers toutes les transformations produites par la pers
pective. Il faut remarquer qu'en prenant la chaise comme exemple,
Attneave se place sur un terrain difficile. En effet, les formes signifiantes
résistent mieux aux transformations que les formes non signifiantes.
Mais sommes-nous sûrs qu'au cours des diverses transformations que
la chaise peut subir, ce soit la « forme » chaise qui reste constante ?
Ainsi les auteurs s'efforcent de déterminer les formes non signi
fiantes par des paramètres plus ou moins arbitraires. Parmi les variables
qui servent à caractériser la forme physique, le rapport périmètre/
surface (p/s) a été l'un des premiers proposés (Casperson, 1950). Cette
1. Chargé de recherche au C.N.R.S. 186 REVUES CRITIQUES
dimension seule ne suffisait pas, de toute évidence, à définir une forme
plus complexe qu'un cercle ou un triangle. On a été rapidement amené
à introduire d'autres paramètres comme le nombre et la direction des
angles, la convexité, la concavité, etc.
Lorsqu'on a commencé à construire, à partir de matrices, des
formes au hasard, la taille s'est imposée naturellement comme l'une
des caractéristiques de la forme.
CLASSIFICATION DES PARAMÈTRES PHYSIQUES
Le nombre des paramètres se multipliant sans cesse, Attneave
(1957) en utilise 70, et Brown D. R. (1968), 80, cela a poussé les cher
cheurs vers un effort de classification. Parmi les classifications proposées
par Vernon (1966), Gibson (1963), Michels et Zusne (1965), Brown L. T.
(1964), nous retiendrons les deux dernières. Michels et Zusne (1965)
ont classé les divers paramètres proposés par les auteurs en trois caté
gories fonctionnelles :
1) Les paramètres transitifs : ceux dont le changement affecte
soit l'information contenue dans la figure, soit sa structure à tel point
que la figure change de catégorie (nombre des inflexions de contour) ;
2) Les paramètres transpositionnels : ceux qui n'affectent pas l'info
rmation et/ou la structure de la figure mais seulement son image rét
inienne (rotation dans l'espace) ;
3) Les paramètres intransitifs : ceux qui affectent la structure de
la figure et non l'information qu'elle contient (grandeur des angles
d'un triangle).
Quant à Brown L. T. (1964), il a proposé une liste relativement
complète de 99 variables physiques intervenant dans la perception de
la forme. Ces 99 sont groupées en trois classes :
1) Variables de la figure (composant variable) relatives à une forme
unique, particulière, caractérisée par une distribution homogène de la
brillance ou de la texture ;
2) Variables inter fi gur ales [pattern variable) décrivant les relations
entre les éléments constituants (le fond y compris) ;
3)de V arrangement (arrangement variable) relatives aux
différentes règles qui relient les éléments de la forme entre eux.
On pourrait décrire par ces variables toutes les formes, y compris
les formes naturelles, dans un espace de 99 dimensions (R99). Encore
faut-il remarquer que les dimensions temporelles ne figurent pas sur
cette liste.
Il faut cependant considérer la liste de Brown comme une liste
établie suivant des considérations méthodologiques plutôt que pour
les besoins de l'expérimentation. Ce caractère théorique est accentué
par le fait que l'auteur lui-même, en entreprenant des expériences F. MOLNAR 187
après la publication de sa classification, n'utilise que cinq variables
pour caractériser les formes Brown (L. T. et coll., 1966).
Quoi qu'il en soit, c'est parmi les variables de cette liste ou d'une
liste similaire qu'il faut rechercher les que les linguistes
qualifient de pertinentes, c'est-à-dire des variables appartenant à la
fois à la forme physique et à la forme perçue. Or, il semble que le nombre
des critères pertinents soit moins élevé. Dans toutes les expériences
d'Attneave, les formes ont été définies physiquement sur un très grand
nombre de dimensions, mais le nombre des dimensions perçues ne
dépasse guère sept ou huit.
De même les sujets de Bresson et de Vurpillot (1960) qui devaient
reconstituer de mémoire 1 272 figures n'utilisaient qu'un petit nombre
des informations qu'ils avaient à leur disposition.
La préoccupation essentielle des chercheurs est, dans ces conditions,
de trouver dans le percept lui-même des critères physiques qui défi
nissent la forme perçue. Ils sont cependant conscients que la qualité
« forme » attribuée au stimulus est le résultat d'un processus de jugement
et que cette qualité définie en termes physiques ne peut jamais être
parfaite.
L'approche phénoménologique pose des problèmes dès le départ.
Selon Luce (1962), il y a quatre questions que l'on doit se poser face à
un stimulus physique :
1) Est-ce que le stimulus est présent ici ? (seuil absolu) ;
2) Lequel est-ce parmi diverses possibilités ? (reconnaissance) ;
3) Est-ce que ce stimulus-ci diffère de ce stimulus-là ? (discrimination) ;
4) Comment diffère ce stimulus de celui-là ? (mesure).
Face à un stimulus constitué par une forme, on peut difficilement
répondre à la première question sans avoir répondu au préalable à la
seconde. On ne peut pas affirmer la présence d'une forme sans la recon
naître comme telle, c'est-à-dire la reconnaître comme différente d'une
autre.
Il semble que les seules formes sur lesquelles on puisse faire des
expériences soient des formes définies par rapport à quelque chose.
Certes, les gestaltistes affirment l'existence d'une qualité gestalt, mais
ils la mesurent comme plus ou moins « bonne », c'est-à-dire qu'ils la
mesurent par rapport à une autre, plus ou moins bonne, ou encore par
rapport à un fond sur lequel elle se détache. La mesure de cette diffé
rence, et plus généralement la mesure dans la perception de la forme,
pose un autre problème théorique. Lorsque la question de définir un
stimulus sur plusieurs dimensions s'était posée, on avait proposé deux
réponses. Toutes deux affirment qu'on peut décrire le jugement par
un modèle spatial (forme à n dimensions). La question qui se pose alors
est la suivante : quelle est la nature de la fonction qui relie la distance
à la différence perçue sur les multiples dimensions des stimuli

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