Recherche comparative sur la menstruation en France - article ; n°1 ; vol.6, pg 724-751

Lagneau

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1865 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 724-751
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1865
• Nombre de lectures: 31
• Langue: Français
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Extrait

Gustave Lagneau
Recherche comparative sur la menstruation en France
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 724-751.
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Lagneau Gustave. Recherche comparative sur la menstruation en France. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I°
Série, tome 6, 1865. pp. 724-751.
doi : 10.3406/bmsap.1865.9797
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1865_num_6_1_9797724 SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE 1865.
Tels sont les principaux résultats du travail de M. Jac-
quart ; ils sont, comme on le voit, entièrement opposés
aux propositions de MM. de Tschudy et de Rivero et vien
nent confirmer les conclusions qui ont été formulées par
M. Gosse.
Recherche* comparative* gur la menatruation en France
Par M. G.Lagneau.
Pour soumettre au contrôle de la statistique l'opinion
généralement reçue relativement à Pinfluence du climat
sur la menstruation, M. Marc d'Espine, de Genève (1), com
para les résultats de ses observations, faites à Paris, à quel
ques documents statistiques antérieurement publiés par
Osiander de Gœttingue (2), par M. John Roberton de Manc
hester, et à quelques notes qui lui avaient été communiq
uées par MM. Girard, de Marseille, et Reynaud, de Toulon.
Il reconnut ainsi que dans notre Europe Occidentale l'âge
moyen de la puberté semblait retarder proportionnellement
à l'abaissement de la température moyenne du lieu d'ob
servation, de telle sorte que l'âge moyen de 43 ans 940
pour les filles de Marseille s'élevait pour celles de Gœttingue
à 46 ans 088. De même il montra que la menstruation
était généralement un peu plus hâtive dans les villes que
dans les campagnes.
M. Brierre de Boismont chercha à apprécier non -seul
ement cette influence du lieu d'habitation, mais aussi celle
de la position sociale plus ou moins aisée sur 1 ,200 femmes
(1) Archives générales de médecine, IIe série, t. IX, p. 5 et 303,
Paris. 1835. Recherches sur quelques-unes des causes qui hâtent ou
retardent la puberté.
(2) Diss. in med de fluxo menstruo alque uteri prolapsu, 1808, in-49 .
Gottiogue. i
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PREMIÈRE MENSTRUATION. MÉNOPAUSE.
Z a M O ^. O ss S ce g -g
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2 21
1 24 1 26 1 27
1 28 1 29 » 30
3 31
32 1 2
3 4 34 6 35 3 7 36 1
1 4 37 7 38 1
1 1 39 18 40 2
41 2 10
42 7 7
4 43 1
44 4 13
13 45 13
46 10 9
47 13 8
48 11 8
49 7 7
50 12 12
51 7 4
52 4 8
53 1 2 9 54 S
2 55
56 2
57 2
58
59
60
108 181
15 ans 460 14 ans 014 I4ans938ou14ans698 14 ans 725 14 ans 88! 14 ans 516 16 ans 148 15 ans 355 46 ans 296 43 ans 541
soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit soit 14 ans 14 ans 14 ans 15 ans 14 ans 14 ans 14 ans 16 ans 15 ans 46 ans 43 ans 11 mois 8 mois 5 mois 8 mois 10 mois 6 mois 1 mois 4 mois 3 mois 6 mois 5jours il 2 jours 14 jours 1 8 jours 24 jours 21 jours 8 jours 24 jours 9 jours 18 jours 17 jours
TOULON Degré sables-d'olonn e LYON PARIS PARIS STRASBOURG STRASBOURG SABLES-D OLONNE PARIS PARIS 43°, T, 28". de latitud* MARSEILLE 13" nord ^ ■ 45°. 45\ 45" 46°. 29', 48". 48°, 50', 13" 48°, 50', 13". 48°. 50'. 13". 48°. 34\ 57". 48°, 34'. 57". 46°, 29', 48'1. 48°, 50', 43°, 17', 52".
TOULON Temptratur 14°,40. moyenne 12o,25. 11°,80. 10°.60. 10°,50. 10°,50. 9°.8O. 9°, 80. 12° 25 10°, 50 MARSEILLE annuelle. 14°,00.
TOULON Tmnpcratnr 23°,40. (?■ 19°. 21°. 11 moyenne 7«.79. 17°,79. ■18°. 30. 18°. 30. 17°,79. 19°. 17°.71>. MARSEILLE eatl-vale. 21°,0G.
1M0. 1°,10. 3°,25. (?) 6°. 3°,25.
Paris). * Le:; Quand, degrés dans de latitiiile. le tableau et de de ce températures mémoire, se moyennes trouvaient annuelle, indiqués estivale pour les et températures hyé:nale, sont moyennes cgmx donnés plusieurs par M. nombres Edmond obtenus Becquerel par divers dans son observateur*, mémoire sur j'ai le choisi Climat ceux de France qui avaient [Annales été corrigés de l'Institut par agronomique ce professeur de de certaines Versailles, erreurs 1832,
résultant du mode d'observation employé. Tels sont les nombres donnés pour Paris et Marseille. Dans le cas où cette correction n'avait pu être faite, j'ai choisi les nombres les plus récemment obtenus. Tels sont les nombres indiques pour L\on et Toulon, dernière ville k laquelle M. A. Garnier donne une température moyenne annuelle plus élevée d'un degré dans son Atlas sphéroïdal et universel de géographie, carte n° 9, 1802. Les températures moyennes de
Strasbourg, non corrigées, sont presque identiques a celles indiquées par MM. Stœ'ier et lourdes, d'après Herrensehneidcr et M. Bœkel. Pour les Sables-d'Ol-mnc la température moyenne annuelle, non corrigée, est la seule donnée par M. Becquerel. Quantaux températures moyennes estivale et hyémile elles ne doivent être regardées que comrns approximatives, car elles ne sont déduites que de la diree'ion des ligues isotîières et isochimènes tracées parce professeur sur la carte de France. LAGNEAU.— RECHERCHES SUR LA MENSTRUATION EN FRANCE. 725
observées à Paris (1). Suivant cet observateur l'âge moyen
des filles lors de la première menstruation serait de :
14,858 ou 14 ans et environ 10 mois à la campagne.
14,765 ou 14 ans et 9 mois dans les villes des départements.
14,842 ou 14 ans et 10 mois a Paris dans la classe pauvre.
14,405 ou 14 ans et 5 mois a Paris dans la classe moyenne.
13,660 ou 13 ans et 8 mois a Paris dans la riche.
M. Raciborski, réunissant aux statistiques recueillies par
lui sur des femmes des hôpitaux de Paris, celles déjà ra
ssemblées par M. Marc d'Espine, celles publiées à Lyon par
MM. Pétrequin et Bouchacourt, ainsi que plusieurs inédites
qui lui avaient été communiquées par M. Huss, de Stock
holm, par M. Faye, deSkeen, en Norwége, par M. le docteur
de Wretholm, en Laponie, et par M. Lebrun, de Varsovie,
croit pouvoir déduire de l'étude de ces nombreuses statist
iques que, d'une manière générale, chaque degré de latitude
faitdescendre ou monter environ d'un mois et quelques jours
l'âge moyen de la puberté, selon qu'on s'approche de
l'équateur ou qu'on s'éloigne vers les pôles, pourvu toutef
ois que la latitude géographique marche d'accord avec la
température, que toutes deux s'élèvent ou s'abaissent
simultanément (2).
Tandis qu'en France les observateurs s'accordaient à
reconnaître la double influence sur la menstruation de la
latitude et de la température, M. John Roberton, de Manc
hester, poursuivant ses recherches statistiques non-seule
ment sur les femmes du comté de Lancastre.mais aussi sur
celles de diverses contrées du globe, d'après les documents
déjà publiés en France et en Allemagne, et d'après de nom-
Ci) De la menstruation. Mémoires de l'Académie royale de médecine.
t. IX, p. 104, etc. Paris, 1841.
(2) De la puberté et de Vâge crit'.que chez la femme, et de la ponte
périodique chez la femme et les mammifères, Paris, 1844. SÉANCE BU 34 DÉCEMBfcB 4865-
bréusês observations recueillies à la Jamaïque et à
par MM. Elliott, Zorn et Nicholson , à Côrfôu , par
MM. Lowndes, Usiglio, Cogevina et Zaviziano, dans l'Inde
par MM. Goodeve, Webb, Crisp, Leith, Dwarikanauth-
das-Bossu et Baboo-Modusoodun Gupta, etc., au Labrador
par M. J. Lundberg (4), fut amené à reconnaître que ks
différences pouvant être attribuées à la latitude et à la tem
pérature étaient loin d'être aussi considérables qu'on était
disposé à l'admettre (1). En effet, parmi les négresses de
la Jamaïque et d'Antigoa, de même que parmi les femmes
des Esquimaux du Labrador, l'âge auquel se manifesterait
le plus communément la première menstruation serait éga
lement entre 44 et 45 ans. Toutefois, malgré cette confor
mité de l'âge commun, l'âge moyen différerait de plus d'une
année, car tandis qu'un assez grand nombre de négresses
seraient menstruées avant cet âge, les femmes du Labrador
ne le seraient qu'à partir de cet âge.
En 4850, M. Tilt reprenant les statistiques publi