Recherches électro-polygraphiques sur la perception de la musique - article ; n°2 ; vol.56, pg 373-396
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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 2 - Pages 373-396
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Francès
Recherches électro-polygraphiques sur la perception de la
musique
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°2. pp. 373-396.
Citer ce document / Cite this document :
Francès Robert. Recherches électro-polygraphiques sur la perception de la musique. In: L'année psychologique. 1956 vol. 56,
n°2. pp. 373-396.
doi : 10.3406/psy.1956.8880
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_2_8880L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LVI (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
RECHERCHES ÉLECTRO-POLYGRAPHIQUES
SUR LA PERCEPTION DE LA MUSIQUE
par Robert Frances
L'application des méthodes d'enregistrement électro-poly-
graphique à la « stimulation » musicale devait, pour être complète,
être envisagée selon les perspectives expérimentales suivantes :
1. D'une part, la musique offre un contenu perceptif infin
iment riche et divers, une succession dans le champ auditif d'évé
nements qualitativement et quantitativement différents (agré
gats sonores successifs et simultanés, timbres, rythmes, vitesses,
changements et contrastes d'intensité, etc.). Il fallait donc
chercher, dans cette perspective, quels sont les concomitants
physiologiques d'une telle succession tels qu'ils sont révélés par
les tracés. A cet égard, le caractère synthétique de l'enregistr
ement polygraphique est particulièrement précieux, puisqu'on
sait, notamment depuis les travaux de P. Fraisse et coll. (7),
et ceux de R. Husson (10), que les répercussions de l'audition
musicale s'observent à différents niveaux intéressant la motricité
et la vie végétative aussi bien que le cortex cérébral.
2. A un autre point de vue, cette stimulation présente, du
côté des sujets, même lorsqu'ils sont d'âge et de niveau mental
comparables, des degrés très différents de familiarité avec le
stimulus, des formes variables d'accoutumance et de condition
nement vis-à-vis de la musique (non-musiciens, mélomanes, exé
cutants professionnels ou non, théoriciens). Quoiqu'il n'y ait,
à proprement parler, pas d'individu privé de tout contact avec
A.. PSYCHOL. 56 24 374 MÉMOIRES ORIGINAUX
la musique, il y a, entre un musicien éduqué et un non-musicien
des oppositions dans la manière d'appréhender le stimulus et
ses divers aspects (14, 15, 16, 9), oppositions que l'enregistr
ement polygraphique était susceptible de révéler.
3. Enfin, selon la situation expérimentale et les consignes
données aux auditeurs, il est possible d'induire chez eux diff
érentes attitudes perceptives : écoute passive ou active, globale
ou analytique. Nous avons donc été conduits à placer les mêmes
sujets devant les mêmes œuvres musicales qu'ils devaient écouter
soit dans une attitude «. spontanée », soit, une autre fois, dans
une attitude de discrimination visant à reconnaître certains
éléments indiqués au préalable.
TECHNIQUE D'ENREGISTREMENT
Nous avons donc conçu des expériences dans ces trois pers
pectives, expériences qui ont été effectuées en 1954-55 au Labor
atoire d'Électroencéphalographie de la Clinique des maladies
mentales et de l'encéphale à la Faculté de Médecine de Paris1
avec la technique d'enregistrement suivante :
Sur un électroencéphalographe Alvar à huit dérivations,
quatre servaient à l'électroencéphalogramme (E. E. G.), avec
des électrodes reliées selon des montages bipolaires comprenant
les combinaisons suivantes : 1) Frontale médiane-vertex ; 2) Ver-
tex-occipitale médiane ; 3) Occipitale-rolandique droite ; 4) Occi-
pitale-rolandique gauche2.
La cinquième dérivation était utilisée pour le réflexe psycho
galvanique (R. P. G.) transcrit au moyen d'un contacteur
intermittent3 qui évite la déformation du phénomène inscrit.
Ce réflexe se présente ici comme la courbe-enveloppe des elon
gations du tracé correspondant à chaque contact, courbe reflétant
avec une erreur négligeable l'évolution des résistances cutanées.
Les électrodes étaient fixées au-dessous de la malléole interne
des tibias, ce qui libérait l'usage des mains, nécessaire pour les
expériences de discrimination.
1. Laboratoire dirigé par M. le Dr G. Verdeaux auquel nous devons la mise
au point de la technique d'enregistrement et que nous remercions bien vive
ment ainsi que Mme J. Verdeaux de l'intérêt qu'ils ont pris à ces recherches.
2. Les électrodes étaient appliquées sur le cuir chevelu au moyen de tam
pons d'ouate imbibés de collodion et séchés à l'air chaud, ce qui, en supprimant
l'usage du casque, évitait au sujet toute pression du crâne.
3. Selon Ja technique mise au point par Mme Fessard et M. Véron. R. FRANCES. — RECHERCHES ÉLECTRO-POLY GRAPHIQU ES 375
Les sixième et septième dérivations étaient destinées respec
tivement à l'enregistrement du rythme cardiaque (dérivation
vertex-jambe gauche) et du rythme et de l'amplitude respirat
oires, par un système thermo-électrique placé au fond d'un petit
entonnoir recueillant l'air expiré par le sujet. La huitième déri
vation, enfin, recueillait les signaux émis par le sujet ou l'expé
rimentateur au moyen d'un contacteur à manette et les inscri
vait sur la feuille roulante simultanément avec les autres tracés.
Nous avions ainsi le moyen de repérer non seulement le début
et la fin de chaque fragment musical, mais aussi ses grandes
divisions formelles, l'apparition d'éléments sonores divers dont
nous cherchions à voir l'influence sur les tracés. Dans les expé
riences de discrimination, où le signalement de ces éléments
était exigé en cours d'audition à la fois du sujet et de l'expér
imentateur, nous avons branché, en surimpression, un deuxième
contacteur sur la septième dérivation, ce qui, étant donné la
brièveté relative du signal, ne perturbe pas l'allure générale de
l'électropneumogramme.
Un magnétophone placé dans une pièce attenante au laborat
oire et dont le microphone était fixé à un mur de ce dernier, à
proximité de la tête du sujet, permettait d'enregistrer l'ensemble
des messages sonores émis au cours de la séance dans des condi
tions voisines de celles de l'écoute du sujet.
CONDUITE DES EXPÉRIENCES
Les séances d'enregistrement ont eu lieu dans une salle
relativement bien isolée des bruits extérieurs. Les sujets, après
avoir été équipés, assis dans un fauteuil confortable, dans l'obs
curité, les yeux fermés (pour donner une émission optimum de
l'alpha), écoutaient la musique diffusée par le haut-parleur (fixé
à une hauteur de 2 mètres au-dessus du niveau du sol) d'un Barthe,'
electrophone à moteur synchrone, dont la vitesse était
fréquemment contrôlée au stroboscope et le niveau d'in
tensité était contrôlé au moyen de repères fixés pour chaque
morceau. L'expérience commençait lorsque le sujet, accoutumé
à la situation expérimentale, déclarait n'éprouver aucune gêne
et être pleinement attentif. On lui faisait entendre d'abord un
test enregistré à l'orgue comprenant 6 sons isolés balayant tout
le champ des hauteurs usitées en musique (miä, mi bémol4, sol5,
la3, la béinoL, sol bémol^, d'une durée de 6 secondes chacun,
séparés par des silences d'égale durée, puis une série d'intervalles 376 MÉMOIRES ORIGINAUX
séparés par des silences et enfin une troisième épreuve compre
nant deux séries d'enchaînements harmoniques, la première
composée d'accords consonants et usités dans l'écriture clas
sique, la deuxième les excluant et comportant des agrégations
très dissonantes (cinq sons consécutifs de l'échelle chromat
ique en position écartée). L'ensemble de ces tests, d'une durée
totale de 6 minutes était destiné à mettre en lumière le type de
réaction des sujets aux différents éléments de la stimulation
musicale, afin de mieux interpréter les modifications du tracé

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