- Recherches expérimentales sur le phototropisme des planaires. Le signe primaire positif et la polarité tropistique - article ; n°1 ; vol.49, pg 175-221
48 pages
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 175-221
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

G. Viaud
VIII. - Recherches expérimentales sur le phototropisme des
planaires. Le signe primaire positif et la polarité tropistique
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 175-221.
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Viaud G. VIII. - Recherches expérimentales sur le phototropisme des planaires. Le signe primaire positif et la polarité
tropistique. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 175-221.
doi : 10.3406/psy.1948.8358
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8358VIII
Institut de Zoologie et de Biologie générale
de V Université de Strasbourg. Laboratoire de Psychologie animale.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LE PHOTOTROPISME DES PLANAIRES
LE SIGNE PRIMAIRE POSITIF
ET LA POLARITÉ TROPISTIQÜE
par G. Viaud.
I. — Buts du présent travail.
De nos recherches antérieures sur le phototropisme des
Daphnies et des Rotifères, nous avions tiré les conclusions géné
rales suivantes :
1° II faut distinguer nettement dans les réactions phototro
piques positives d'un animal, d'une part les processus d'orienta
tion axiale dans le flux lumineux, et d'autre part l'impulsion
motrice positive qui conduit l'animal vers la source d'autant plus
vite que l'excitation lumineuse est plus forte. Cette impulsion
motrice positive est elle-même une réaction complexe dépendant
de deux facteurs : la photocinèse ou mouvements de locomotion
plus ou moins rapides causés par l'excitation lumineuse, et le
signe primaire positif ou polarisation positive, c'est-à-dire une
tendance spécifique constante de l'animal à se tourner vers la
lumière. Dès qu'un animal phototropique est frappé par un
faisceau de rayons lumineux, il essaie aussitôt de faire face à la
source et de se déplacer dans sa direction. Il ira ainsi vers la
lumière aussi longtemps qu'il en pourra supporter l'action exci
tatrice.
L'orientation axiale ne doit pas être confondue avec la pola
risation positive. Parmi les animaux phototropiques, il en est
qui s'orientent avec précision, l'axe de leur corps étant presque MÉMOIRES ORIGINAUX 176
toujours dans la direction des rayons lumineux (cf. théorie de
J. Lœb, orientation tropotactique de A. Kühn), ou faisant un
angle constant avec cette direction (orientation ménotactique
de W. von Buddenbrock et A. Kühn). Il en est d'autres qui
s'orientent beaucoup moins bien. Enfin, il y en a qui accomp
lissent des trajets plus ou moins capricieux, des cercles, des
zig-zags, etc. Mais tous les animaux phototropiques mani
festent une polarisation positive de leur organisme, par rapport
à la lumière, c'est-à-dire une tendance à se tourner et à aller
vers la région de l'espace d'où elle provient. C'est là un phéno
mène physiologique fondamental.
2° Les processus d'orientation axiale sont commandés par les
excitations des yeux chez les animaux inférieurs qui en possèdent,
comme les Daphnies et la plupart des Rotifères; tandis que
l'impulsion motrice positive (photocinèse et polarisation posi
tive) est sous la dépendance d'une fonction photoréceptrice dis
tincte de la fonction visuelle. En effet, d'une part la courbe de la
sensibilité des yeux des animaux inférieurs aux radiations spec
trales d'égale énergie a un maximum vers 530-540 mjx (vert),
tandis que la fonction photoréceptrice qui commande l'impul
sion photocinétique présente dans le spectre une courbe de sensi
bilité toute différente : elle croît continûment du rouge au violet
et probablement au proche ultra-violet. D'autre part, la polari
sation positive se manifeste aussi bien chez des animaux sans
yeux que chez des animaux oculés : par exemple, des Daphnies
aveuglées expérimentalement (H. Schulz, 1928) ou des Roti
fères de l'espèce Asplanchna brightwelli, dépourvus d'yeux natu
rellement (observations personnelles); tous ces animaux finissent
par aller vers la lumière, sans cependant s'orienter axialement
avec quelque précision.
Nous avons cru pouvoir identifier la fonction photoréceptrice
qui commande l'impulsion photocinétique avec ce qu'on appelle
depuis longtemps (V. Graber, 1883-1884) la sensibilité dermatop-
tique, ou sensibilité des téguments des animaux inférieurs à la
lumière, mode de photoréception primitif, qui n'est lui-même
qu'un aspect particulier de la sensibilité photique du protoplasme
en général.
3° Quand l'animal ne peut plus supporter de face l'action exci
tatrice de la source lumineuse, il devient, comme on dit, « négat
if », sa tendance à se tourner vers la lumière étant alors moment
anément inhibée. Les réactions photonégatives sont d'ordre
photopathique, c'est-à-dire dépendent de la manière dont l'ani- VIAUD. LE PHOTOTROPISME DES PLANAIRES 177 p.
mal est affecté par l'excitation lumineuse. L'impulsion est, dans
le cas des réactions positives, sous la dépendance directe des
excitations périphériques; dans le cas des réactions négatives,
elle dépend d'un « état de motivation centrale » (cf. « central
motive state » ou c. m. s. des psycho-physiologistes américains,
C. T. Morgan entre autres); aussi ne varie-t-elle pas, dans ce cas,
d'une manière régulière avec l'intensité lumineuse (réactions
négatives des Daphnies, en particulier).
Les présentes recherches ont eu tout d'abord pour but de voir
si ce schéma général du phototropisme des animaux inférieurs,
tiré de l'analyse du comportement d'organismes fréquemment
positifs, comme les Daphnies et les Rotifères, s'appliquait aussi
au comportement des Planaires, qui sont négatives pour la plu
part. En second lieu, nous avons cherché, en expérimentant sur
ces dernières formes, à approfondir la notion de signe primaire
positif du phototropisme, primum movens de tout le comporte
ment, que nous avons conçu, dès nos premières recherches, comme
lié à l'organisation polarisée de l'animal phototropique. Les
Planaires se prêtent fort bien à des expériences susceptibles de
mettre en évidence des phénomènes de polarité organique, comme
l'ont montré les travaux désormais classiques de C. M. Child et
son école.
La première partie de ces recherches a été présentée en détail
dans la revue Behaviour (de Leyde). Nous n'en donnerons ici qu'un
résumé synthétique. Nous exposerons surtout les recherches nou
velles que nous avons entreprises sur la polarité tropistique des
Planaires.
II. RÉSUMÉ DES TRAVAUX ANTERIEURS
SUR LE PHOTOTROPISME DES PLANAIRES.
Le phototropisme des Planaires a été étudié maintes fois avant
nos propres recherches. Les réactions d'orientation de ces an
imaux à la lumière ont fait l'objet d'observations remarquables
de la part de R. Hesse (1897), P. Steimann et E. Bresslau (1913)
et W. H. Taliaferro (1920). Leurs réactions photocinétiques,
d'autre part, ont été aussi étudiées : les recherches sur ce point
ont mis en évidence non seulement l'effet dynamogénique génér
al de la lumière ou photocinèse, mais encore un effet inhibiteur
antagoniste du premier, ou photo-inhibition (constaté d'abord
par H. E. Walter, 1908), qui joue un rôle considérable dans le
i'année psychologique, xlix 12 MÉMOIRES ORIGINAUX 178
comportement phototropique des Planaires, tandis qu'il n'appar
aît pas dans les réactions à la lumière de beaucoup d'autres
formes, par exemple les Daphnies et les Rotifères, que nous avons
étudiés antérieurement. La distinction du sens visuel et du sens
dermatoptique, ainsi que celle de leurs rôles respectifs dans le
comportement phototropique, ont été faites par la plupart des
auteurs (G. H. Parker et F. L. Burnett, 1901; 0. Werner, 1926;
E. Merker et H. Gilbert, 1932; et surtout Gerda Lemke, 1935).
Enfin, la polarité électro chimique du corps des Convoluta et des
autres Planaires a été invoquée pour expliquer leur phototro
pisme; cette hypothèse a été adoptée par G. Bohn (1911), qui l'a
utilisée par la suite pour constituer une théorie générale des tro-
pismes. Ces quelques indications suffisent pour montrer l'intérêt
des recherches sur le phototropisme des Planaires.
Nou

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