Recherches sur l interaction anticipée - article ; n°1 ; vol.75, pg 153-167
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Recherches sur l'interaction anticipée - article ; n°1 ; vol.75, pg 153-167

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Description

L'année psychologique - Année 1975 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 153-167
Résumé
Les travaux que nous analysons dans cette note traitent de l'effet d'une interaction anticipée sur la perception d'autrui et le processus d'influence. Les résultats les plus fréquents sont que l'image d'autrui est plus favorable et l'effet d'influence plus fort quand le sujet s'attend à avoir une relation ultérieure avec le partenaire. Nous critiquons l'orientation théorique de ces travaux en nous appuyant sur d'autres résultats expérimentaux.
Summary
In this paper, we analyse some research tvork which bears on the effect of anticipated interaction upon person perception and the influence process. The most frequently found results are a more favourable image of the partner and a stronger influence effect when further relation is anticipated. The theoretical orientation of this research work is criticized and conflicting experimental results are presented.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A.-M. De La Haye
Recherches sur l'interaction anticipée
In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°1. pp. 153-167.
Résumé
Les travaux que nous analysons dans cette note traitent de l'effet d'une interaction anticipée sur la perception d'autrui et le
processus d'influence. Les résultats les plus fréquents sont que l'image d'autrui est plus favorable et l'effet d'influence plus fort
quand le sujet s'attend à avoir une relation ultérieure avec le partenaire. Nous critiquons l'orientation théorique de ces travaux en
nous appuyant sur d'autres résultats expérimentaux.
Abstract
Summary
In this paper, we analyse some research tvork which bears on the effect of anticipated interaction upon person perception and
the influence process. The most frequently found results are a more favourable image of the partner and a stronger influence
effect when further relation is anticipated. The theoretical orientation of this research work is criticized and conflicting
experimental results are presented.
Citer ce document / Cite this document :
De La Haye A.-M. Recherches sur l'interaction anticipée. In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°1. pp. 153-167.
doi : 10.3406/psy.1975.28085
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_1_28085Année psychol.
1975, 75, 153-168
RECHERCHES SUR L'INTERACTION ANTICIPÉE
par Anne-Marie de La Haye
Laboratoire de Psychologie sociale1
Université Paris VII
associé au C.N.R.S.
SUMMARY
In this paper, we analyse some research work which bears on the
effect of anticipated interaction upon person perception and the influence
process. The most frequently found results are a more favourable image of
the partner and a stronger influence effect when further relation is anti
cipated. The theoretical orientation of this research work is criticized and
conflicting experimental results are presented.
Toute structure sociale en état de fonctionner exerce, à un degré
plus ou moins marqué, une certaine régulation temporelle sur les actes
des agents sociaux qui sont en rapport avec elle. Définir le mode
d'« emprise » d'un agent — individuel ou collectif — sur son environ
nement matériel et humain implique non seulement qu'on précise le
contenu de ses actes, leur zone d'application et leur condition d'appar
ition, mais aussi qu'on dégage les lois de leur répartition dans le temps
et les répercussions que cette implantation temporelle des actes d'un
agent donné peuvent avoir sur la temporalité des organismes voisins.
Cette idée générale, qui constitue certainement une évidence première
pour un éthologue, et qui n'aurait rien non plus de surprenant pour
un ethnologue, semble plus difficile à mettre en œuvre en psychologie
sociale. Qu'il s'agisse d'une difficulté théorique fondamentale ou d'une
circonstance fortuite propre au développement actuel de la discipline,
le fait est que la temporalité des conduites sociales n'a pas encore fait
l'objet d'un grand nombre d'études.
Consciente d'aborder là un terrain mal exploré, nous ne nous hasar
derons pas à former d'emblée d'ambitieuses considérations théoriques
embrassant la totalité du problème. Il nous a semblé utile de signaler
1. 18 bis, rue de la Sorbonne, 75005 Paris. 154 NOTES
d'abord l'existence de cette très vaste zone d'ombre de la psychologie
sociale, mais la question dont nous voudrions faire ici la revue est
plus restreinte.
Soient deux ou plusieurs personnes en interaction dans des ci
rconstances et selon des modalités définies. Chaque personne se fait
une certaine idée du temps pendant lequel ce type de relation entre
elles est destiné à se prolonger. Il peut exister une certaine marge de
variation entre les individus dans l'estimation qu'ils font de cette
durée future probable ; mais, dans la plupart des cas, il existe quelque
indice objectif ou quelque règle d'usage qui assure un relatif consensus
à ce sujet entre les participants. La marge de variation interindividuelle
étant elle-même en partie la conséquence de facteurs objectivement
déterminables, on peut définir pour toute situation sa durée future
institutionnellement probable et son coefficient objectif d'aléas. Le pro
blème que nous posons ici est le suivant : en quoi l'anticipation, par
les individus en interaction, de la durée des relations qu'ils auront,
influe-t-elle sur leurs comportements réciproques ? Il existe sur ce pro
blème un nombre encore modeste de recherches ; mais, constatant que
chaque auteur qui y travaille semble mal informé des études déjà
parues, il nous a semblé utile d'en faire la revue, qui est ici notre propos.
L'intérêt des auteurs pour la variable « interaction future » s'est
manifesté principalement dans deux domaines : celui de la perception
d'autrui et celui des relations d'influence. (Le seul fait que cette pré
occupation soit apparue dans des chapitres aussi centraux de la psychol
ogie sociale nous semble un indice de plus de l'importance rapidement
croissante qu'elle devrait prendre dans les années à venir.)
Nous passerons en revue ces deux domaines de recherche et nous
nous efforcerons de faire apparaître dans cette collection assez hété
rogène l'expression de courants théoriques divergents.
INTERACTION FUTURE ET PERCEPTION D'AUTRUI
La plupart des expériences dont il va être question dans cette
rubrique suivent le même schéma, à quelques variantes près. A leur
arrivée dans le laboratoire, les sujets sont amenés à croire qu'ils vont
bientôt être mis en présence d'un autre sujet, et que l'expérience consis
tera à faire diverses choses en compagnie de cette autre personne. Par
exemple, deux jeunes filles discuteront librement de leur vie sexuelle
(Darley et Berscheid, 1967) ou devront « coopérer » dans une activité
non précisée (Lerner, Dillehay et Sherer, 1967). Cette attente d'une
rencontre étant bien établie, les sujets font indirectement connaissance
de leur partenaire futur, en consultant divers documents : photographies
(Mills et O'Neal, 1971 ; O'Neal, 1971), notice biographique ou autre
« portrait » établi par un expert (Berscheid, Boye et Darley, 1968 ; A. -M. DE LA HAYE 155
Darley et Berscheid, 1967 ; Stokols et Shopler, 1973), réponses à un
questionnaire (Lerner et Becker, 1962 ; Mirels et Mills, 1964), interview
enregistrée (Jones et Daugherty, 1959 ; Lerner, Dillehay et Sherer, 1967 ;
La Haye, 1972). Puis ils répondent à un questionnaire qui porte sur
leurs sentiments envers leur partenaire et (ou) la représentation qu'ils
en ont. Leurs réponses sont comparées à celles d'un groupe-contrôle
qui juge le même personnage fictif à partir des mêmes documents
mais sans anticipation d'interaction.
Quelles sont les hypothèses des auteurs sur l'effet de cette mani
pulation ? Un bon nombre d'entre eux se réfèrent aux conceptions de
Heider (1958) pour supposer que le sujet éprouve des sentiments plus
positifs et élabore une représentation plus valorisée de la personne
qu'il s'attend à rencontrer. Mais cette référence est souvent purement
verbale, se limitant à la mention du nom et à l'utilisation de la formule
unit relation pour désigner un vaste ensemble de relations possibles
entre P et 0. En voici un exemple, extrait du récent article de Stokols
et Schopler (1973) : « En se fondant sur la théorie de l'équilibre (Heider)
1958) on fait l'hypothèse que (autrui sera perçu plus favorablement)
dans les conditions où l'observateur s'attend à interagir avec lui que des situations comparables mais ne comportant pas la même
attente. C'est-à-dire que l'anticipation d'une relation d'union (unit
relation) suscitera une relation de sentiment positive b1.
Cette référence à Heider laisse dans l'obscurité un point important :
est-ce bien le simple fait de s'attendre à interagir avec autrui, qui
induit une valorisation de l'autre ? Ce phénomène est-il caractéristique
de toute anticipation d'interaction, quelles que soient les modalités de
la relation ? Ou bien la valorisation d'autrui est-elle limitée aux cas
où l'interaction anticipée est susceptible d'apporter au sujet un bénéfice
quelconque ?
Si l'on s'en tient à la lettre des hypothèses avancées par les auteurs,
c'est bien l

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