Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices - article ; n°1 ; vol.20, pg 17-96
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Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices - article ; n°1 ; vol.20, pg 17-96

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Description

L'année psychologique - Année 1913 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 17-96
80 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1913
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Henri Piéron
II. Recherches sur les lois de variation des temps de latence
sensorielle en fonction des intensités excitatrices
In: L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 17-96.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. II. Recherches sur les lois de variation des temps de latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices. In:
L'année psychologique. 1913 vol. 20. pp. 17-96.
doi : 10.3406/psy.1913.4294
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1913_num_20_1_4294II
RECHERCHES SUR LES LOIS DE VARIATION
DES TEMPS DE LATENCE SENSORIELLE
EN PONCTION DES INTENSITÉS EXCITATRICES1
Par Henri Piéron,
Directeur du Laboratoire de psychologie
physiologique de la Sorbonne.
I. — OBJET DES RECHERCHES
Mon but, en entreprenant ces recherches, a été de détermi
ner selon quelle loi se produisait la décroissance des temps de
réaction en fonction de l'augmentation des excitations, et cela
en m'adressant à des excitations sensorielles différentes, afin de
mettre en évidence l'influence supposée des phénomènes de
réception périphérique.
Comme on le verra dans la discussion de nos premiers résult
ats, il semble bien que l'allongement des temps de réaction au
fur et à mesure qu'on se rapproche du seuil de sensation dépend
essentiellement d'une augmentation du temps nécessaire pour
que la transformation de l'excitant physique en phénomène
cérébral de nature sensorielle s'effectue; si l'on descend au-
dessous du seuil, ce temps devient infini.
Il y a là une hypothèse fondamentale, qui paraît pleinement
justifiée par les faits; et en outre on peut penser qu'une part
1. Des notes préliminaires ont été publiées sur ces recherches : De la
variation du temps perdu de la sensation en fonction de l'intensité de
l'excitation. C. R. de l'Académie des Sciences, 15 avril 1912, t. CLIV,
p. 998. — De la relation qui unit le temps de latence de la réaction à
l'intensité de l'excitation. Id., 2 décembre 1912, t. GLV, p. 1176. — De la
décroissance, en fonction des intensités d'excitation, du rapport de la
période latente à la période totale d'établissement pour les sensations
lumineuses. Id., 26 janvier 1914, t. CL VIII, p. 274. — La loi de Weber-
Fechner et le temps de latence des sensations. C. R. des séances de la
l'année psychologique, xx. 2 18 MÉMOIRES ORIGINAUX
importante revient au processus de transformation périphé
rique, ce qui permet alors de viser à une étude indirecte de la
nature des processus de transformation de l'excitant physique
capables de provoquer dans les neurones sensoriels périphé
riques une décharge d'influx nerveux : nous verrons en effet
que la loi de décroissance des temps de latence en fonction des
intensités varie suivant les sensations, ce qui indique que les
processus impliqués doivent être différents, et ce qui peut guider
dans la découverte de la nature exacte de ces processus.
Mes recherches ne visent donc pas tant à préciser notre con
naissance des temps de réaction pris en eux-mêmes qu'à per
mettre, par l'intermédiaire de ces temps de réaction — servant
à déceler les variations des temps de latence sensorielle qui ne
peuvent pas facilement être mesurés à part * — , de pénétrer le
mécanisme de l'excitation sensorielle.
II. — HISTORIQUE
II y a fort longtemps que l'on s'est occupé pour la première
fois de l'influence des intensités d'excitation sur le temps de
latence des réactions : c'est ainsi que Von Wittich, en 1868 2,
cherchant à déterminer la vitesse de l'influx sensoriel et de l'influx
moteur chez l'homme, en employant des excitations tactiles
sur des régions de la peau différemment éloignées du cerveau,
ou en faisant réagir le sujet avec la main d'une part et avec
le pied de l'autre, fît quelques déterminations au moyen d'in
tensités excitatrices différentes ; il excitait la surface cutanée par
des chocs d'induction, changeant l'intensité du courant du
circuit primaire pour faire varier de ces chocs. Il
en fit de même pour des étincelles destinées à obtenir des temps
de réaction visuels.
Voici les résultats qu'il obtint :
Société de Biologie, 20 juillet 1912, t. LXXIII, p. 214. — Des rapports entre
les lois de décroissance des temps de latence des sensations en fonction de
l'intensité des excitations et les marges d'excitabilité de ces sensations.
Id., 17 janvier 1914, t. LXXVI, p. 76-79.
1. Nous parlerons des essais tentés cependant dans ce but par la
méthode indirecte ou par la méthode directe, qui se heurte pour beau
coup de sensations à de graves difficultés pratiques.
2. Von Wittich, Ueber die Fortleitungsgeschwindigkeit im menschli
chen Nerven. Zeitschrift für rationnelle Medicin, 3e S., XXXI. 1868,
p. 87-125. H. PIÉRON. — RECHERCHES SUR LES LOIS DE VARIATION 19
Excitation cutanée.
Nombre d'éléments
du circuit primaire. Temps. Nombre de mesures.
4 0",185 39
6 0 ,188 42
10 0 ,165 43
Excitation lumineuse.
Nombre d'éléments. Temps. Nombre de mesures.
6 0",210 45
8 0 ,184 45
12 0 ,181 46
12 0 ,183 46
L'intensité d'excitation manifestait donc une influence
raccourcissante sur ce que Von Wittich appelait le « temps
physiologique ».
Cette même année 1868, Sigmund Exner, étudiant en médecine,
qui se préoccupait de déterminer les « temps de perception »
pour la vue, fournissait des résultats montrant l'influence
raccourcissante des intensités excitatrices sur ces temps1;
malheureusement ses expériences, faites à l'Institut physiolo-
que de Helmholtz, étaient basées sur une technique assez peu
satisfaisante : avec un dispositif tachistoscopique comprenant
deux disques, tournant à des vitesses inégales derrière une fente
fixe avec lunette d'observation, et portant des échancrures de
dimensions variables, Exner faisait comparer à une plage noire
fixe une plage grise plus ou moins foncée obtenue par rota
tion rapide d'un disque à secteurs noir et blanc, de grandeur
respective variable. L'éclairage n'était pas défini. Le noir
n'étant pas obscur, mais réfléchissant encore une quantité
notable de lumière, Exner n'étudiait donc qu'une sensibilité
différentielle, alors qu'il croyait étudier la sensibilité absolue.
Dans ces conditions, et pensant trouver une relation loga
rithmique, il employa des intensités croissant en progression
géométrique, et obtint des temps, fournissant juste la percept
ion, qui s'ordonnaient, comme cela était prévu, en
arithmétique :
1. Cf. Exner, Ueber die zu einer Gesichtswahrnehmung nöthige Zeit.
Sitzungsberichte der kaiserlicher Akademie der Wissenschaften, Vienne,
Math-Nat-Klasse, LVII, II, 1868, p. 601-632. MÉMOIRES ORIGINAUX 20
I II
Intensités. Temps. Différences. Temps. Différences.
1 0 ,18730 — 0",1851 —
2 0 ,15873 0,02857 0 ,1558 0,0293
4 0,12857 0,03016 0,1280 0,0278
8. ..... 0,103174 0,025396 0,1049 0,0231
16 0",076190 0,026984 0 ,0756 0,0293
En outre Exner chercha, à côté de l'influence de l'intensité,
l'influence de la position dans la rétine, celle de la grandeur de
l'image rétinienne, etc. Pour la grandeur de l'image la loi de
son action fut encore logarithmique. Enfin la même loi parut
encore valable pour l'influence de l'intensité d'une excitation
brève sur la durée de la période croissante de la sensation1,
déduite de la détermination du moment où deux sensations
provoquées par des excitations successives paraissaient égales,
détermination elle-même déduite de la limite des images consé
cutives.
î ii
Intensités. Temps. Différences. Temps. Différences.
1 0",2873 — 0",2654 —
2 0 ,2460 0,0413 0 ,2176 0,0478
4 0 ,2000 0,0460 0 ,1744 9,0432
8 0,1508 0,0492 0,1188 0,0556
En réalité, la technique expérimentale et la légitimité des
déductions ne sont pas sans prêter à de sérieuses objections, et
les résultats ne peuvent être considérés comme bien établis.
Notons seulement la conviction préalable que l'auteur avait de
trouver des relations logarithmiques : elle s'explique ais

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