Recherches sur les naevi pigmentaires circonscrits et diffus. - article ; n°1 ; vol.1, pg 9-34
27 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Recherches sur les naevi pigmentaires circonscrits et diffus. - article ; n°1 ; vol.1, pg 9-34

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
27 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1890 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 9-34
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1890
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Variot
Recherches sur les naevi pigmentaires circonscrits et diffus.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 9-34.
Citer ce document / Cite this document :
Variot G. Recherches sur les naevi pigmentaires circonscrits et diffus. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV°
Série, tome 1, 1890. pp. 9-34.
doi : 10.3406/bmsap.1890.3397
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1890_num_1_1_3397VARIOT. — SUR LES NjEVI PIGMENTAIRES. 9 G.
COMMUNICATIONS.
Recherches sur les nœv! pigmentaires circonscrits et diffus;
PAR M. G. VARIOT.
I
Les neevi pigmentaires circonscrits sont communément
désignés sous le nom de signes ou de grains de beauté.
Les nsevi diffus, c'est-à-dire occupant une cer
taine étendue de la surface cutanée, sont classés vulgairement,
avec les nsevi vasculaires, sous le nom à'envies.
Ces envies pigmentaires peuvent être extrêmement vastes,
recouvrir tout un membre ou une grande partie du tronc ;
c'est alors la mélanodermie congénitale, dite aussi, à tort, la
nigritie par les dermatologistes.
Le terme <K envie, qui est populaire, évoque de suite dans l'es
prit ces dérèglements singuliers qu'on observe chez les fem
mes enceintes, sous forme de désirs violents, impérieux, ou
d'impressions cérébrales d'une extrême intensité qui pour
raient avoir un contre-coup direct sur le fœtus.
C'est, en effet, un préjugé presque aussi vieux que le
monde que l'influence de l'imagination de la mère sur la fo
rmation de l'embryon.
On lit dans la Bible que Jacob entremêlait des branches
vertes et écorcées de peuplier et de platane devant les yeux
des brebis, au moment des approches du bélier, pour obtenir
des agneaux tachetés1.
Empédocle conseillait aux mères qui voulaient avoir de
beaux enfants de concentrer leur attention, pendant l'acte de
la fécondation, sur une belle statue de marbre, comme si elles
avaient ainsi le pouvoir de modeler leur embryon.
Ambroise Paré partageait ces illusions.
1 Voltaire, avec son scepticisme railleur, s'étonnait que les brebis qui
avaient les yeux fixés sur l'herbe qu'elles broutaient ne produisissent pas
des agneaux à la toison de même couleur. SEANCE DU 2 JANVIER 1890. 10
Descartes, appuyant ces préjugés séculaires, essayait d'en
donner une interprétation. Il pensait que les impressions, les
images produites dans le cerveau de la mère, se propageaient
au fœtus par les voies de la circulation.
Je ne cite à dessein, dans ce court aperçu historique, que
des noms illustres, pour montrer que les erreurs communé
ment accréditées encore aujourd'hui ont été acceptées par
de hautes autorités.
Demangeon1, dans un ouvrage critique fort érudit et fort
remarquable, est un des médecins qui ont le plus fait pour
jeter la lumière scientifique sur cette question restée jusque-
là un peu mystérieuse. Mais son travail date du commence
ment du siècle et il n'avait pas à sa disposition les moyens
d'investigation qui nous sont familiers maintenant.
J'entreprends, à mon tour, d'interpréter, par l'analyse
microscopique, les taches pigmentaires et les naevi pigmen-
taires circonscrits.
Je crois pouvoir démontrer par ce moyen : 1° que les nsevi
pigmentaires circonscrits et diffus sont de même nature, et
que, si l'on observe tous les intermédiaires comme grandeur
depuis le grain de beauté jusqu'à la mélanodermie congénit
ale, on ne trouve pas de différence fondamentale entre ces
difformités cutanées, au premier abord si dissemblables ;
2° Que les grandes plaques de mélanodermie congénitale,
qualifiées de nigritie, n'ont de commun avec la pigmentation
des nègres que la teinte plus ou moins brune;
3° Que ces pigmentations anormales de la peau concor
dent toujours avec un état irritatif du, derme dont l'origine
remonte probablement à la vie fœtale ou à la première
enfance ;
4° Que les tentatives de destruction de ces taches pigment
aires, quand elles siègent au visage par exemple, sont par
faitement légitimes et peuvent être heureuses, si elles sont
faites par des procédés appropriés.
* De l'influence de V imagination de la mère sur le produit de la gestation. VARIOT. — SUR LES NJïVI PIGMENTAIRES. И G.
Mais jetons d'abord un coup d'œil sur les objets qui vont
servir à notre démonstration.
En premier lieu, les naevi pigmentaires circonscrits, dans
notre race, sont très habituels. Il est peu de personnes qui en
soient entièrement dépourvues. Chez la femme, un grain de
beauté bien placé ajoute un charme de plus à la physionomie.
A certaines époques même, il était de mode de suppléer par
des mouches artificielles à ces petits avantages refusés parla
nature.
Les lieux d'élection de ces petites taches sont la partie pos
térieure du cou, la partie antérieure du thorax, le visage, etc.
Ces taches pigmentaires sont, soit lisses, soit papuleuses, soit
parfois hypertrophiques et souvent pourvues de poils assez
développés.
La teinte varie dujaune clair au noir, suivantla couleur des
cheveux.
Nous avons rapporté antérieurement1 l'histoire d'un jeune
mulâtre de la Martinique qui présentait quelques signes d'un
noir de charbon dont nous avons donné une description
microscopique.
Nous avons retrouvé des taches du même genre sur de
vrais nègres.
Les hommes javanais amenés à Paris pour l'Exposition se
promenaient le thorax à découvert, et nous avons aperçu sur
leur peau des taches pigmentaires.
Le signe est donc un accident cutané d'une grande cons
tance, puisqu'il est commun aux diverses races humaines.
Les taches pigmentaires de l'étendue d'une pièce de un
franc, de cinq francs ou même plus grandes, variant de la
teinte gris sale à la teinte chocolat, sans avoir la fréquence
des signes, sont loin d'être rares.
Entre ces taches et les grands placards de mélanodermie
congénitale, on rencontre tous les intermédiaires.
Les auteurs qui ont étudié les monstruosités, je citerai
1 Bulletins de la Société d'anthropologie, 1889. 12 SÉANCE DU 2 JANVIER 1800.
spécialement Isidore Geoffroy Saint-Hilaire1, la plupart des
derraatologistes, ont rapporté des cas plus ou moins remar
quables de mélanodermie congénitale. Nous-mêmc, qui
avons fixé notre attention depuis plusieurs années sur ce
sujet, nous pouvons ajouter un contingent de faits à ceux de
nos devanciers.
Je rappellerai d'abord l'observation d'un enfant, qui a été
Fig. 1.
publiée par moi dans les Archives de physiologie, en 1887 2.
Une planche représentant exactement la difformité cutanée
est annexée à ce travail.
Il s'agissait d'un petit garçon, né d'un père et d'une mère
blancs, dont presque tout le torse était recouvert im
mense plaque de mélanodermie. La teinte de la peau était
d'un brun chocolat; la région lombaire pigmentée était pour
vue de poils longs et soyeux. Cet enfant présentait d'autres
1 Anomalies de l'organisation.
2 Notes sur les lésions de la peau dans la mélanodermie congénitale, in
Archives de physiologie, avec une planche. VARIOT. — SUR LES NJEVI TIGMENTAIRES. 13 G.
taches pigmentaires beaucoup plus petites, éparses sur les
membres et le visage. Il n'avait aucune autre malformation
apparente des organes, néanmoins il a succombé à la rougeole,
à l'âge de deux ans (fig. 1).
Il est rare que la mélanodermie congénitale acquière de
plus vastes proportions que chez cet enfant.
J'ai rencontré cette année môme, à l'hôpital Trousseau, deux
jeunes enfants ayant des plaques de mclanodermie d'une
moindre étendue et d'une topographie tout à fait différente.
Les photographies intercalées donneront une idée beaucoup
plus exacte de ces difformités cutanées que mes descriptions
abrégées.
L'un de ces enfants est un petit garçon de quatre ans. Il porte
au côté droit delà face une grande tache noir brun qui occupe SÉANCE DU 2 JANVIER 1890. 14
la région temporale, descend sur la joue jusqu'à l'angle de la
mâchoire, s'avance sur la région malaire, couvre les deux
paupières, le sou

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents