Région, croissance et développement - article ; n°1 ; vol.62, pg 49-63
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1987 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 49-63
L'auteur décrit l'application de la théorie des pôles de croissance qu'il relie au concept de firme motrice. Une analyse de la stratégie de localisation des entreprises à établissements multiples conduit à celle d'une nouvelle division géographique du travail entre les activités des diverses unités concernées par la décentralisation et d'une nouvelle organisation économique des régions d'accueil.
The author describes the application of the theory of poles of growth which he links to the concept of leading trend setting firms. An analysis of a new geographical division of activities of different departments within the same firm and the analysis of a new study of the economic organisation of the regions where the firms decide to take up their activity.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raphaël Brun
Région, croissance et développement
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 62 n°1, 1987. pp. 49-63.
Résumé
L'auteur décrit l'application de la théorie des pôles de croissance qu'il relie au concept de firme motrice. Une analyse de la
stratégie de localisation des entreprises à établissements multiples conduit à celle d'une nouvelle division géographique du
travail entre les activités des diverses unités concernées par la décentralisation et d'une nouvelle organisation économique des
régions d'accueil.
Abstract
The author describes the application of the theory of poles of growth which he links to the concept of leading trend setting firms.
An analysis of a new geographical division of activities of different departments within the same firm and the analysis of a new
study of the economic organisation of the regions where the firms decide to take up their activity.
Citer ce document / Cite this document :
Brun Raphaël. Région, croissance et développement. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 62 n°1, 1987. pp. 49-63.
doi : 10.3406/geoca.1987.6179
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1987_num_62_1_6179Revue de Géographie de Lyon, 1987/1
74, rue Pasteur, 69007 Lyon
RÉGION, CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT
par Raphaël Brun *
RESUME
L'auteur décrit l'application de la théorie des pôles de croissance qu'il relie au
concept de firme motrice. Une analyse de la stratégie de localisation des entreprises à
établissements multiples conduit à celle d'une nouvelle division géographique du travail
entre les activités des diverses unités concernées par la décentralisation et d'une now
velle organisation économique des régions d'accueil.
MOTS-CLÉS : RÉGION, DÉCENTRALISATION, SERVICE.
ABSTRACT
The author describes the application of the theory of poles of growth which he
links to the concept of leading trend setting firms. An analysis of a new geographical
division of activities of different departments within the same firm and the analysis of
a new studu of the economic organisation of the regions where the firms decide to take
up their activitt).
KEY-WORDS : REGION, DECENTRALISATION, SERVICE INDUSTRIES.
L'une des conséquences les plus notables du processus de décentral
isation administrative entreprise en France depuis 1982 est sans aucun
doute le renouveau des réflexions sur le développement régional. Certes,
la loi visait également les communes et les départements mais elle confiait
explicitement à la Région le rôle d'animer et de coordonner le dévelop
pement économique et social des collectivités territoriales.
* Docteur en Economie spatiale, urbaine et régionale, diplômé d'études supé
rieures spécialisé en administration publique et droit public interne, chargé de mis
sion au Cabinet du Président du Comité Economique et Social de la région d'Ile-de-
France. 50 R. BRUN
Or la volonté de confier aux Régions une telle mission nécessite de
facto une remise en question de la politique d'aménagement du territoire
telle qu'elle a été menée jusqu'ici par la DATAR. Cette dernière s'est
appuyée sur une vision nationale de répartition régionale de la crois
sance. Il s'agit désormais de lui substituer progressivement une vision
d'impulsion par le bas du développement sans remettre en cause l'ha
rmonie du tissu économique global, qui plus est en période de crise.
Cependant un tel objectif ne peut être atteint que si l'on mène une
réflexion approfondie sur ce qu'ont été jusqu'à aujourd'hui les fonde
ments théoriques de la politique d'aménagement du territoire et qui ont
certes permis de faire décoller toute une partie du national
mais selon un schéma qui se révèle à l'heure actuelle particulièrement
inefficace.
En effet la question du développement économique régional a été
bien souvent traitée par prétention et, si elle n'a pas été confondue avec
celle du développement industriel, la confusion demeure dans les esprits.
Et s'il est indéniable que l'industrie demeure au niveau de la Région
l'une des composantes essentielles de la vie économique, ce n'est pour
tant pas un hasard si désormais les principaux projets d'implantation de
nouveaux établissements concernent des entreprises relevant du secteur
tertiaire et si les locomotives de la croissance des années 1960 et 1970
(automobile, construction électrique et électronique) ne sont plus capa
bles de générer des emplois.
Il est incontestable que pour les pouvoirs publics, théorie du déve
loppement et pratique de l'aménagement du territoire n'étaient en réalité
que les deux faces d'une même médaille. La politique menée alors l'était
en étroite symbiose avec la stratégie des groupes industriels, largement
inspirée par tout un courant de pensée qui faisait donc de l'industrie le
moteur exclusif de la croissance et de la polarisation économique un
schéma optimal de l'organisation de l'espace.
Il est singulier de constater que ce qui était plus ou moins remis en
question au niveau national (en France essentiellement), à savoir la
concentration dans un petit nombre de pôles, était élevé en dogme au
niveau régional (les métropoles d'équilibre, etc.). Le hiatus profond entre
théorie et pratique est né d'une vision atemporelle du développement
économique comme si l'introduction ex nihilo de nouveaux éléments
pouvait avoir un rôle identique, dans le cadre d'un schéma de polari
sation, à ce qui s'était peu à peu élaboré au cours de l'histoire.
En voulant faire coïncider trois stratégies a priori inconciliables :
stratégie des groupes, politique économique de l'Etat et développement
régional, on a confondu les deux notions, pourtant bien distinctes de
croissance et de développement. L'euphorie anesthésiante de la période
des « 30 glorieuses » (pour reprendre le titre d'un ouvrage x de Jean
Fourastié) a mis l'accent sur le quantitatif au détriment du qualitatif.
La décentralisation industrielle a certes permis à de nombreuses
régions d'échapper au processus de désertification que le prolongement
des tendances antérieures n'aurait pas manqué de provoquer. Cela est
particulièrement net dans le cas de la Bretagne et plus généralement la
partie occidentale du pays ou certaines régions du Centre (la Bourgogne
notamment) ou du Bassin parisien2. CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT 51 RÉGION,
La polarisation économique comme modèle de développement ne
peut être dissociée de la toute-puissance longtemps exercée par la pensée
de Lord Keynes et ses implications sur l'analyse spatiale (chez François
Perroux et ses disciples) avec les politiques menées dans de nombreux
pays et en France tout particulièrement dans le cadre du développement
régional. De la Tennessee Valley Authority à Fos-sur-Mer il y a beau
coup plus qu'une filiation, mais il y a aussi la prise de conscience
progressive que dans ce domaine aussi, les schémas étaient de plus en
plus inadaptés et que les angles d'approche des problèmes ne permett
aient plus de faire face à la question cruciale d'une croissance harmon
ieuse des activités dans l'espace et d'un contrôle beaucoup plus étroit
par les intéressés des décisions les concernant.
Enfin, la remise en question des théories du développement régional
est une opportunité extraordinaire pour opérer un rapprochement épis-
témologique entre les chercheurs de différents horizons, qu'ils soient
sociologues, économistes ou géographes. C'est à cet objectif que nous
voudrions, bien modestement, nous consacrer dans cet article. Il en serait
un autre, beaucoup plus ambitieux, d'attirer l'attention des élus locaux,
régionaux en particulier, sur la responsabilité immense qui va leur
incomber dans les années qui viennent : faire vivre des territoires qui,
comme Rhône-Alpes, sont de véritables pays !
I. — LA THEORIE DES POLES DE CROISSANCE
S'il fallait résumer d'un mot la théorie des pôles de croissance telle
que Га développée François Perroux, ce serait certainement : « déséquil
ibre » 3. Ainsi écrit

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