Reims, à l aube du XXIe siècle : vers une reconquête du centre ville
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Entre 1990 et 1999, Reims gagne des habitants comme la plupart des grandes villes françaises. La ville se distingue cependant sur deux points : d'une part, la reprise démographique s'y est amorcée dès la décennie quatre-vingt ; d'autre part, la ville et ses alentours apparaissent comme un « contre-modèle » du développement urbain. En effet, le schéma classique de l'extension périurbaine y est clairement remis en question, la croissance s'avérant très modeste pour la banlieue et beaucoup moins dynamique que la ville-centre.

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Langue Français

Extrait

Agence d'Urbanisme
et de Développement
delaRégion de Reims
Nº 13 - Avril 2000 - Prix : 15F (2,29€)
eReims à l’aube du XXI siècle
Vers une reconquête du centre villeV
nombreux enfants du baby-boom, Reims doit repousserAvec 6 600 habitants de plus en 1999 qu’en 1990
(+3,6%), Reims ne fait pas figure d’exception parmi les gran encore ses limites. Vers la fin des années cinquante, les pre- -
miers grands ensembles collectifs sortent de terre, et avecdes villes françaises ; la plupart d’entre elles regagnent des
eux les quartiers Barthou et Wilson au Sud-Ouest, Orgevalhabitants durant cette période après avoir souffert d’une cer-
taine désaffection au cours des quinze années précédentes. au Nord. Ils sont suivis, de 1965 à 1973, par une nouvelle gé-
nération composée de bâtiments de très grande taille, édifiésPourtant, Reims se distingue sur deux points : d’une part, la
plus particulièrement dans les quartiers Europe, Châtillons etreprise démographique s’y est amorcée dès la décennie
Croix-Rouge. Lancée en 1973, la dernière étape de l’urbaniquatre-vingt ; d’autre part, la ville et ses alentours apparais --
sation rémoise engendre le secteur Murigny, conçu de tellesent comme un “contre-modèle” du développement urbain.
Le schéma classique de l’extension périurbaine - observé sorte que se côtoient des immeubles de taille moyenne et des
maisons individuelles.encore dans une large majorité des grandes agglomérations
Créés pour répondre à une demande pressante en matière demétropolitaines - y est clairement remis en question, la crois-
sance s’avérant très modeste pour la banlieue (au demeurant logement, les quartiers d’habitat social situés aux franges de
peu étendue), beaucoup moins dynamique que la
ville-centre.
Evolution de la population et des logements à Reims
Certes, la progression actuelle n’a pas grand chose à voir Indice base 100 en 1926
avec l’essor des trente glorieuses, pendant lesquelles la po-
pulation rémoise s’était enrichie de 70 000 personnes, avec
pour conséquence la poursuite et l’aboutissement d’une ur- 300
banisation “en tache d’huile” autour d’un centre ancien, hé-
275ritage de l’époque gallo-romaine. L’augmentation récente du
nombre d’habitants n’a donné lieu à aucune opération d’en- 250
vergure comme celles qu’avait connues Reims auparavant.
La ville s’est en effet développée au fil de son histoire selon 225
un schéma radioconcentrique, en liaison avec les besoins en
200
logements nés de la pression démographique, aggravés à
certaines époques par d’importantes destructions dues aux
175
bombardements. La première grande étape de cette exten-
sion remonte à la révolution industrielle, avec la création des 150
anciens faubourgs et un “étirement” vers le Nord, l’Est et
125
l’Ouest. La deuxième, entre les deux guerres, donne nais-
sance à des quartiers - à l’époque périphériques et formant 100
1920 1960 2000aujourd’hui un groupe dénommé “tissu intermédiaire” - où 1940 1980
sont associés habitat individuel et petits ensembles collectifs. Ensemble des logements Population
Au lendemain du second conflit mondial, pour pouvoir ac-
cueillir les nouveaux citadins venant de la campagne et les Source : INSEE, Recensements de la population
INSEE Flash Champagne-Ardennela ville ont joué pleinement leur rôle 1990-1999 : recul démographique en périphérie
jusqu’aux années quatre-vingt. Entre
1982 et 1990 encore, ils ont bénéficié Laon
de la plus forte progression démogra-
phique enregistrée sur l’ensemble de
la commune, en particulier dans les
secteurs les plus récemment aména-
Orgeval
gés à l’extrême Sud-Est. La tendance
s’est aujourd’hui inversée. Hormis Neufchatel
Charleville-dans le quartier Wilson, qui ne se dé-
Mézières
peuple pas grâce au dynamisme de sa
partie Sud, le phénomène est très
Charles Arnouldmarqué dans les territoires prioritaires Epinettes
du contrat de ville : en neuf ans, l’en- Clairmarais
Cérèssemble formé par Croix-Rouge, les
Châtillons, les Epinettes et Orgeval Paris
Cathédrale
perd plus de 3 000 habitants (-10%).
Centre ErlonDans certains de ces secteurs, la
Chemin vert
baisse démographique va de pair Wilson
Saint-Rémiavec une diminution du nombre des
Croix-Rougelogements. Dans les autres, le parc
immobilier augmente encore entre
Maison Blanche1990 et 1999, mais à un rythme
considérablement ralenti par rapport
à celui de la période 1982-1990. Der-
nier né des quartiers périphériques, le Parc de VesleMurigny-Sud
secteur de Murigny-Sud se démarque Châtillons
Evolution de
Châlons-en-par des gains toujours sensibles en ré- la population (%)
Champagnesidents et en habitations ; une partie Epernay
20de son territoire fait même preuve
8d’une vitalité démographique com-
0parable à celle prévalant au
centre-ville. -8Limite des quartiers
Voie ferrée
Cours d’eau zones d’activité ou spécifiques
Beaucoup plus de
Source : INSEE, Recensements de la population de 1990 et 1999 - © INSEE - IGN 2000
logements qu’en 1990...
La décennie quatre-vingt-dix se caractérise en effet par un re l’évolution démographique y est une nouvelle fois défavo- -
tour vers le coeur de la cité. Au mouvement centrifuge, qui rable, la cité du Chemin Vert étant la plus touchée par la
avait vu Reims s’étendre et les Rémois se fixer nombreux en perte de 17,5% de ses habitants en neuf ans.
périphérie, succède un mécanisme centripète. Déjà percep- Les mouvements de population suivent bien entendu ceux
tible entre 1982 et 1990, période pendant laquelle la moitié du parc immobilier, parfois avec un peu de retard s’agissant
des quartiers centraux avaient gagné des habitants, l’évolu de la construction neuve. Celle-ci s’est déplacée au cours des-
tion se confirme et s’accentue. La population augmente au deux dernières décennies et, à l’édification des grands en-
centre historique et dans les anciens faubourgs, la progres- sembles se sont substituées des opérations plus diffuses et
sion excèdant 20% le long d’un axe Nord-Sud qui s’étend du d’ampleur plus limitée.
quartier de Laon jusqu’à celui du Barbâtre, en passant par La croissance du nombre de logements reste importante au
ceux de Clairmarais, du Centre-Erlon et d’Hincmar. Les au- centre et dans les anciens faubourgs où - globalement - elle
tres secteurs du centre-ville, à l’exception de Saint-Rémi, affi atteint encore 2,4% par an (un peu moins qu’entre 1982 et-
chent une vigueur démographique plus modérée, mais 1990), et s’accélère même légèrement sur l’ensemble du tis-
quand même appréciable (entre 8 et 20%). su intermédiaire pour arriver à 1,8%.
Dans le groupe constituant le tissu intermédiaire, les com- Cet enrichissement notable du parc immobilier est favorisé
portements apparaissent nettement moins homogènes. Ain- par l’implantation, à la place d’anciennes friches industriel-
si, le quartier de Courlancy fait preuve d’un dynamisme les, de Zones d’Aménagement Concerté (ZAC) de petites di-
similaire à celui des secteurs centraux, ceux des Trois Fontai- mensions quant au nombre de logements, mais surtout par
nes, des Maisons de Champagne et de la Faculté des Scien- des opérations de taille réduite réalisées par des maîtres
ces contribuant également à la vitalité de ce territoire. Mais la d’ouvrage publics ou privés. Parallèlement à la construction
plupart des autres voient leur nombre d’habitants stagner, ou neuve, des programmes de modernisation du parc existant
même diminuer (Neufchatel et Parc de Vesle). sont mis en oeuvre afin de redynamiser certains quartiers
Cas particuliers de l’urbanisation de l’entre-deux guerres, les (Clairmarais, Cernay-Jamin). Des actions de restructuration
cités-jardin (Maison Blanche, Charles Arnould, Chemin Vert) sont également menées, se traduisant par exemple par la
sont des quartiers à dominante pavillonnaire agrémentés transformation en résidences de locaux industriels ou com-
d’espaces verts. Déjà orientée à la baisse entre 1982 et 1990, merciaux.
INSEE Flash Champagne-Ardenne1990-1999 : multiplication des logements au centre semble des communes de 100 000 à 200 000
habitants.
Laon Proportionnellement beaucoup plus forte que celle
de la population (+14,6% en neuf ans contre
+3,6%), cette hausse est à rapprocher de deux évo-
lutions touchant, l’une la taille des ménages, l’autre
le développement de la vacance.
... mais moins remplis,

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