Réponses verbales et motrices à des mots et à des dessins - article ; n°2 ; vol.87, pg 207-216
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Description

L'année psychologique - Année 1987 - Volume 87 - Numéro 2 - Pages 207-216
Résumé
Le temps de réaction verbale à des noms est plus court que le temps de réaction aux figures correspondantes. On évoque alors un principe de compatibilité. Qu'en sera-t-il si pour les mêmes stimulus on demande un temps de réaction motrice ? On trouve dans ce cas que le temps de réaction motrice aux figures est plus court que pour les mots. Afin d'interpréter ces résultats on peut invoquer le principe de compatibilité entre les figures et la représentation spatiale des boutons réponses.
Mots clés : perception de mots et dessins, réponse motrice.
Summary : Verbal and motor response times to words and pictures.
The fact that it takes longer to name a picture than to read a word is now a standard resuit in experimental psychology. This study compared the pattern of picture versus word processing with verbal responses and motor responses to simple geometric figures and the equivalent words at various stimulus presentation times. The pattern of effects with motor responses was the opposite of that with verbal responses, motor reaction times being longer to the words than to the figures at all presentation times. We conclude that when a motor response is required to a word, the subject must translate a phonetic code into a semanticfspatial code in order to match the word with the corresponding response key. The figure stimuli are automatically given a semantic code and do not therefore require a supplementary processing stage to give a motor response. However, if a verbal response is required, the semantic code attributed to the figure stimuli must be translated into a phonetic code thus entailing a supplementary processing stage compared to the word stimuli which are automatically attributed a phonetic code.
Key words : picture-word perception, motor response.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Paul Fraisse
Shobini Rao
Réponses verbales et motrices à des mots et à des dessins
In: L'année psychologique. 1987 vol. 87, n°2. pp. 207-216.
Résumé
Le temps de réaction verbale à des noms est plus court que le temps de réaction aux figures correspondantes. On évoque alors
un principe de compatibilité. Qu'en sera-t-il si pour les mêmes stimulus on demande un temps de réaction motrice ? On trouve
dans ce cas que le temps de réaction motrice aux figures est plus court que pour les mots. Afin d'interpréter ces résultats on peut
invoquer le principe de compatibilité entre les figures et la représentation spatiale des boutons réponses.
Mots clés : perception de mots et dessins, réponse motrice.
Abstract
Summary : Verbal and motor response times to words and pictures.
The fact that it takes longer to name a picture than to read a word is now a standard resuit in experimental psychology. This study
compared the pattern of picture versus word processing with verbal responses and motor responses to simple geometric figures
and the equivalent words at various stimulus presentation times. The pattern of effects with motor responses was the opposite of
that with verbal responses, motor reaction times being longer to the words than to the figures at all presentation times. We
conclude that when a motor response is required to a word, the subject must translate a phonetic code into a semanticfspatial
code in order to match the word with the corresponding response key. The figure stimuli are automatically given a semantic code
and do not therefore require a supplementary processing stage to give a motor response. However, if a verbal response is
required, the semantic code attributed to the figure stimuli must be translated into a phonetic code thus entailing a supplementary
processing stage compared to the word stimuli which are automatically attributed a code.
Key words : picture-word perception, motor response.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse Paul, Rao Shobini. Réponses verbales et motrices à des mots et à des dessins. In: L'année psychologique. 1987 vol.
87, n°2. pp. 207-216.
doi : 10.3406/psy.1987.29199
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1987_num_87_2_29199L'Année Psychologique, 1987, 87, 207-216
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université René-D escortes1*
National Institute of Mental Health
and Neuroscience2**
RÉPONSES VERBALES ET MOTRICES
À DES MOTS ET À DES DESSINS
par Paul Fraisse* et Shobini Rao**
SUMMARY : Verbal and motor response times to words and pictures.
The fact that it takes longer to name a picture than to read a word is
now a standard result in experimental psychology. This study compared
the pattern of picture versus word processing with verbal responses and
motor responses to simple geometric figures and the equivalent words at
various stimulus presentation times. The pattern of effects with motor
responses was the opposite of that with verbal responses, motor reaction
times being longer to the words than to the figures at all presentation
times. We conclude that when a motor response is required to a word, the
subject must translate a phonetic code into a semantic/spatial code in
order to match the word with the corresponding response key. The figure
stimuli are automatically given a semantic code and do not therefore require
a supplementary processing stage to give a motor response. However, if
a verbal response is required, the semantic code attributed to the figure
stimuli must be translated into a phonetic code thus entailing a supple
mentary processing stage compared to the word stimuli which are auto
matically attributed a phonetic code.
Key words : picture-word perception, motor response.
Un fait est bien établi depuis J. McKeen Cattell (1885) :
à réponse identique, le temps de réaction verbale est plus court
si le stimulus est un nom (lecture) que s'il est un dessin (déno-
1 * Professeur émérite à l'Université René-Descartes, 28, rue Serpente,
75006 Paris, France.
2 ** Lectrice, Department of Clinical Psychology, Hosur Road, Ban-
galor, 560029 India. Paul Fraisse el Shobini Rao 208
mination). Le fait est general, mais son ampleur n'est jamais
inférieure à 50 ms et dépend d'une série de paramètres qui ont
été longuement présentés par l'un de nous (Fraisse, 1984). Nous
prendons comme référence le modèle classique du processus
d'information présenté par Fraisse (1980). Entre le stimulus et
la réponse il y a d'abord un codage iconique mesuré par la valeur
du seuil de reconnaissance ; il est plus élevé pour les mots que
pour les dessins correspondants, ce qui s'explique aisément en
prenant en compte la complexité graphique du stimulus, exemple :
carré-figure : seuil 9 ms ; carré-mot : seuil 14 ras (Fraisse, 1967).
L'explication de la différence entre les deux durées du temps de
réaction verbale (trv : dénomination à la lecture) n'est donc pas
à chercher au niveau du codage iconique. Il ne relève pas non
plus de l'élaboration de la réponse, puisque celle-ci est la même
pour le nom et la figure dans ce genre d'expérience. La diff
érence est donc à rechercher dans le processus d'élaboration qui
se situe entre le codage iconique et la réponse. Nous sommes
arrivés (Fraisse, 1980) à la conclusion que le fait essentiel est la
compatibilité entre le stimulus et la réponse que l'on trouve dans
le cas de la lecture. Dans le cas de la dénomination, une étape
supplémentaire s'impose, celle du codage phonétique du dessin,
voire de l'objet perçu, nécessaire pour donner une réponse
verbale. En nous référant à la figure 1 , on peut dire que du stimu
lus à la réponse, dans le cas des mots, le trajet A -f- G est suff
isant : codage phonétique et articulatoire de la réponse direct
ement induit par le stimulus verbal. Dans le cas d'un dessin,
il faut d'abord l'identifier, puis le coder phonétiquement avant
de donner la réponse, d'où un circuit minimum plus complexe
(B — E — G). La réponse articulée étant, répétons-le, la même,
que le stimulus soit verbal ou non.
Notre but dans la présente recherche a été de comparer les
temps de réaction dans le cas du circuit direct du codage phoné
tique S et R, avec le cas où l'on remplace la réponse verbale par
une réponse motrice (trm).
Utiliser une réponse motrice pose cependant un nouveau
problème, car pour donner des réponses spécifiques à plusieurs
stimulus, qu'ils soient verbaux ou non, il faut utiliser
boutons réponses dispersés dans l'espace, chacun correspondant
arbitrairement à un stimulus. Cette relation doit être apprise,
comme nous avons appris dans notre jeune âge à dénommer les
choses, puis plus tard à lire des signes graphiques (lettres et Réponses à des mois el à des dessins 209
STIMULUS
Fig. 1. — Représentation des principaux processus utilisés
dans la reconnaissance perceptive
et dans le temps de réaction verbale ou motrice
Representation of the main processes involved
in recognition and verbal and motor response execution
mots). Get apprentissage supplémentaire est facile si nous utili
sons peu de stimulus et peu de réponses. Après avoir fait un
essai avec deux stimulus réponses (Fraisse, 1964), nous avons
réalisé la présente expérience avec quatre stimulus réponses. En
utilisant les mots stimulus et les dessins correspondants (trait,
croix, point, rond) notre hypothèse était que les dessins seraient
codés spatialement plus rapidement que les noms correspondants.
Cette hypothèse s'appuie sur le fait encore récemment mis en
évidence par Pezdek, Roman et Sobolik (1986) qu'un objet
(ou un dessin) est codé plus directement avec sa localisation que
les mots correspondants. Dans le cas des mots, le passage du
codage phonétique au codage imagé serait sinon nécessaire, du
moins utile, et allongerait ainsi le temps de réaction moteur.
De plus dans ce cas la meilleure discriminabilité des figures
par rapport aux mots faciliterait le processus de traitement,
tandis que nous avons vu que pour le trv la discriminabilité
n'était pas un facteur suffisant pour expliquer les résultats.
De toute manière, pour neutraliser l'aspect discriminabilité, 210 Paul Fraisse el Shobini Rao
nous avons utilisé quatre durées de présentation des stimulus,
depuis une durée juste supraliminaire jusqu'à une durée presque
égale à celle de la réponse. Ajoutons que n

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