Revue de physiologie du système nerveux - article ; n°1 ; vol.12, pg 337-360
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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 337-360
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Fredericq
Revue de physiologie du système nerveux
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 337-360.
Citer ce document / Cite this document :
Fredericq Léon. Revue de physiologie du système nerveux. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 337-360.
doi : 10.3406/psy.1905.3720
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3720II
PHYSIOLOGIE GÉNÉRALE DES FIBRES ET DES
CELLULES NERVEUSES
A. - EXCITABILITÉ ET CONDUCTIBILITÉ DES FIBRES NERVEUSES
Quelle que soit la théorie que l'on adopte sur la signification
anatomique des fibres nerveuses, on peut dire qu'au point de vue
physiologique, les nerfs sont les conducteurs, les fds télégraphiques
qui relient les différentes parties de notre corps, et qui en assurent
le fonctionnement harmonique. Le long de ces fils se transmettent
les excitations, tant centripètes que centrifuges, les dépêches, comme
on pourrait les appeler, si l'on tient à poursuivre la comparaison si
souvent faite entre le système nerveux et le réseau télégraphique
d'un grand pays.
Tout ébranlement suffisamment intense et suffisamment brusque
de la fibre nerveuse (actions mécaniques, chaleur, action chimique,
électricité, etc.), peut lui servir d'excitant artificiel, mettre en jeu
son excitabilité.
L'excitation née en un point se transmet de proche en proche
jusqu'à l'extrémité de la fibre, avec une vitesse très modérée, une
trentaine de mètres à la seconde, comme l'a montré Helmholtz il y
a un demi-siècle. Ces deux propriétés des fibres nerveuses, Y excita
bilité et la conductibilité, continuent à être étudiées avec ardeur par
les physiologistes. Deux tendances se manifestent sous ce rapport.
Pour les uns, le nerf vivant est un objet purement physique, com
parable aux fils électriques d'un télégraphe et fonctionnant à la
façon des schémas, construits au moyen de paquets de fils métal
liques bons conducteurs de l'électricité, entourés chacun d'une
gaine liquide. Sur de tels schémas ou nerfs artificiels, on peut en
effet reproduire une partie des phénomènes présentés par les nerfs
lorsqu'ils sont soumis à l'action excitante d'un courant électrique,
notamment les phénomènes de la variation négative, de l'électro-
tonus, etc. Un argument de grande valeur en faveur de cette con
ception était tiré de la place à part que les nerfs occupent au point
de vue de la nutrition. Seuls de tous les tissus vivants, ils étaient
censés fonctionner sans la moindre usure de leur substance et sans
présenter de phénomènes de fatigue.
Comme on le verra plus loin, cette doctrine est fortement battue
en brèche. Nombre de physiologistes commencent à admettre que
les fibres nerveuses ont besoin, comme les autres tissus, de con-
l'année psychologique, xii. 22 338 REVUES GÉNÉRALES
sommer de l'oxygène, de brûler du combustible; qu'ils sont, comme
eux, susceptibles d'usure et de fatigue. Les phénomènes de la vie
y seraient trop complexes, pour pouvoir dès à présent être assimilés
aux changements très simples présentés par les schémas élément
aires.
Nous passerons successivement en revue quelques-uns des travaux
parus en 1905 sur l'excitabilité et la conductibilité nerveuse.
Excitation électrique des nerfs. — J'ai signalé ici même, il y a
deux ans, la loi de l'excitation électrique des nerfs, formulée par
G. Weiss, reprise et modifiée par M. et Mme Lapicque. Je ne puis
entrer dans la discussion à laquelle cette loi a donné lieu entre
G. Weiss (1), M. et Mme Lapicque (1 à 7), Cluzet (8, 9), Hoorweg.
Lapicque a insisté sur ce fait que la loi d'excitation Weiss-Lapicque,
vraie pour des excitations électriques de courte durée (n'atteignant
pas la durée de la période latente), s'applique tout aussi bien aux
courants excitants de durée indéfinie, tels que ceux que Du Bois-
Reymond avait en vue quand il formulait sa loi d'excitation, affi
rmant que : ce n'est pas la valeur absolue de la densité momentanée du
courant qui détermine la grandeur de V excitation d'un nerf, mais que
c'est la variation de cette densité d'un moment à l'autre. La loi de
Weiss-Lapicque aurait donc une portée tout à fait générale et embrass
erait également les faits auxquels s'adresse la loi de Du Bois-
Reymond.
L. Hermann (10) s'en tient à la loi de Du Bois-Reymond dans ses
considérations sur la physiologie et la physique des nerfs.
Inefficacité de la portion descendante des ondes électriques brèves et
des chocs d'induction. — Louis Lapicque a montré que l'excitation
d'un nerf par une onde électrique très brève naît dans les mêmes
conditions que l'excitation de fermeture classique du courant con
stant, c'est-à-dire au niveau de l'électrode négative, et que, dans ce
cas, la rupture du courant ne joue aucun rôle dans la production
de l'excitation. Les chocs d'induction n'agissent donc comme agents
d'excitation que dans leur portion ascendante; leur phase de
décroissance est sans action.
Relation entre l'intensité du courant et la fréquence de ses inter
ruptions nécessaires pour produire l'excitation. — Bernstein avait
constaté que l'excitation du sciatique de la grenouille, au moyen de
courants induits de haute fréquence (800 excitations par seconde),
pouvait encore donner lieu à un tétanos. D'autres physiologistes
ont obtenu le même résultat avec des encore plus fr
équentes. C'est ainsi que Kronecker a réussi à atteindre la fréquence
de 20 000 excitations à la seconde, et à obtenir une excitation du
nerf, suivie d'effet. Wertheim-Salomonson (11) a utilisé des fr
équences encore plus hautes des excitations électriques du sciatique
de la grenouille (courant sinusoïdal); il a cherché à déterminer la
relation qui existe entre la fréquence des oscillations et l'intensité
du courant nécessaire pour produire l'excitation. Il constate qu'une
augmentation dans la fréquence ne continuera à produire ses effets
excitants que si l'on augmente dans des proportions analogues L. FREDERICQ. — PHYSIOLOGIE DU SYSTÈME NERVEUX 339
l'intensité du courant. En voici un exemple : si un courant de
1,3 microampère agit encore comme excitant avec 2 500 interru
ptions à la seconde, il faudra employer un courant de 358 micro
ampères pour 250 000 interruptions.
Excitation électrohinétique des nerfs. — Danilewsky (14) a étudié
l'action excitante exercée à distance par l'électricité sur la patte
de grenouille munie de son nerf sciatique, ainsi que les modifica
tions de l'excitabilité réalisées par le même moyen. Il donne le nom
d'action physiologique électrokinétique à cette forme d'excitation
s'exerçant sans l'intermédiaire de conducteurs interposés. Il est
impossible d'entrer ici dans le détail des particularités intéressantes
que présente l'excitation électrokinétique.
Action excitante des oscillations Hertziennes. — G. Gallerans (15)
trouve que les appareils neuro-musculaires de la grenouille sont
très sensibles, à distance, à l'action des oscillations Hertziennes,
dont ils constituent des révélateurs extrêmement délicats. L'orga
nisme animal peut donc ressentir les effets des perturbations élec
triques du milieu ambiant.
L'infatigabilité des nerfs remise en question. — On admet en général,
sur la foi des expériences de Bernstein, Wedensky, Bowditch,
Maschek, Szana, etc., que les nerfs sont infatigables, et qu'ils peu
vent être soumis pendant des heures à des excitations maximales
de haute fréquence, sans présenter la moindre diminution de leur
excitabilité ni de leur conductibilité. On peut démontrer le fait sur
la patte galvanoscopique (patte de grenouille munie de son nerf
sciatique) dont on excite le nerf, à condition d'éviter l'intervention
de la fatigue des muscles, qui, elle, se montre promptement. On
prendra par exemple deux pattes A, B, munies de leurs nerfs scia-
tiques. On tétanisera le nerf de A, mais en empêchant l'excitation
d'arriver jusqu'au muscle. A cet effet on abolira temporairement
la conductibilité dans l'extrémité périph&#

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