Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage - article ; n°2 ; vol.54, pg 177-204
30 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage - article ; n°2 ; vol.54, pg 177-204

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
30 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Population - Année 1999 - Volume 54 - Numéro 2 - Pages 177-204
Thierry Xavier.- Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage On tente ici de décomposer les différents facteurs de la surmortalité des veufs vis-à- vis des mariés : surmortalité immédiate due au «choc du veuvage», surmortalité attribuable aux conditions de vie du veuf, surmortalité existant antérieurement au veuvage. L'article décrit l'évolution des risques de mortalité après le veuvage par sexe, âge au veuvage et surtout selon la durée du veuvage, en utilisant les données françaises d'état civil entre 1969 et 1991. La première année de veuvage est une année critique : la surmortalité est de + 80 % pour les hommes, + 60 % pour les femmes. La deuxième année est une année charnière : la mortalité baisse en valeur absolue entre le premier et le deuxième anniversaire du deuil, bien que les personnes vieillissent d'une année supplémentaire : effet réparateur du temps après le traumatisme de la première année, ou effet de sélection du fait du décès des personnes plus fragiles en début de veuvage ? En terme relatif, la surmortalité des veufs diminue à mesure que le veuvage est plus ancien, les progrès étant rapides au cours des trois premières années, plus lents ensuite. Ce travail illustre l'intérêt d'étudier la santé et la mortalité en fonction de la durée écoulée après tout événement marquant profondément la vie des personnes.
Thierry Xavier.- Risks of mortality and excess mortality during the first ten years of widowhood This article breaks down the different factors responsible for the excess mortality of widowed persons compared with married persons: an immediate excess mortality due to the shock of widowhood, an excess mortality due to the living conditions of widowed persons, an excess mortality that predates widowhood. Using French civil registration data for the period from 1969 to 1991, the article describes the evolution in mortality risks after widowhood by sex, age at widowhood, and in particular by the duration of widowhood. The first year of widowhood is found to be a critical year, with an excess mortality of + 80 % for men and + 60 % for women. The second year forms a turning point, being marked by a fall in the absolute level of mortality between the first and second anniversary of the partner's death, even though the individuals are a year older. Does this reflect the healing effect of time after the trauma of the first year, or a selection effect due to the death of the most fragile individuals early in widowhood? In relative terms, the excess mortality of widowed persons is lower the longer the time since the start of widowhood, the improvement being rapid in the first three years, and slower subsequently. This study demonstrates the value of studying health and mortality in relation to the length of time elapsed since any event having a deep impact on an individual's life.
Thierry Xavier.- Riesgos de mortalidad y de sobre-mortalidad durante los diez pri- meros afios de viudedad En este artículo pretendemos descomponer los distintos factores que explican la sobre-mortalidad de los viudos en relación a los casados: sobre-mortalidad inmediata debida al « shock de la viudedad », sobre-mortalidad atribuible a las condiciones de vida del viudo, sobre-mortalidad existente con anterioridad a la viudedad. El artículo describe la evolución de los riesgos de mortalidad durante la viudedad por sexo, edad al enviudar y, especial- mente, duración de la viudedad, entre 1969 y 1991 basándose en datos franceses del regis- tro civil. El primer ano de viudedad es critico: la sobre-mortalidad supera el 80 % en el caso de los hombres y el 60 % entre las mujeres. El segundo es un afio de recuperación: la mortalidad disminuye en valor absoluto entre el primer y segundo afios de duelo, aunque los indi- viduos tengan un aňo más. ^Efecto reparador después del trauma del primer айо о efecto de selección debido a la mortalidad de los individuos más fragiles al inicio de la viudedad? En términos relativos, la sobre-mortalidad de los viudos disminuye a medida que la duración de la viudedad aumenta; el progreso es rápido durante los très primeros afios, y más lento a continuación. Este estudio ilustra la importancia de estudiar la salud y la mortalidad en función del tiempo transcurrido desde todo acontecimiento que marque profundamente la vida de los individuos.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Xavier Thierry
Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix
premières années de veuvage
In: Population, 54e année, n°2, 1999 pp. 177-204.
Citer ce document / Cite this document :
Thierry Xavier. Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage. In: Population, 54e
année, n°2, 1999 pp. 177-204.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1999_num_54_2_6992Résumé
Thierry Xavier.- Risques de mortalité et de surmortalité au cours des dix premières années de veuvage
On tente ici de décomposer les différents facteurs de la surmortalité des veufs vis-à- vis des mariés :
surmortalité immédiate due au «choc du veuvage», attribuable aux conditions de vie du
veuf, surmortalité existant antérieurement au veuvage. L'article décrit l'évolution des risques de
mortalité après le veuvage par sexe, âge au veuvage et surtout selon la durée du veuvage, en utilisant
les données françaises d'état civil entre 1969 et 1991. La première année de veuvage est une année
critique : la surmortalité est de + 80 % pour les hommes, + 60 % pour les femmes. La deuxième année
est une année charnière : la mortalité baisse en valeur absolue entre le premier et le deuxième
anniversaire du deuil, bien que les personnes vieillissent d'une année supplémentaire : effet réparateur
du temps après le traumatisme de la première année, ou effet de sélection du fait du décès des
personnes plus fragiles en début de veuvage ? En terme relatif, la surmortalité des veufs diminue à
mesure que le veuvage est plus ancien, les progrès étant rapides au cours des trois premières années,
plus lents ensuite. Ce travail illustre l'intérêt d'étudier la santé et la mortalité en fonction de la durée
écoulée après tout événement marquant profondément la vie des personnes.
Abstract
Thierry Xavier.- Risks of mortality and excess mortality during the first ten years of widowhood This
article breaks down the different factors responsible for the excess mortality of widowed persons
compared with married persons: an immediate excess mortality due to the "shock of widowhood", an
excess mortality due to the living conditions of widowed persons, an excess mortality that predates
widowhood. Using French civil registration data for the period from 1969 to 1991, the article describes
the evolution in mortality risks after widowhood by sex, age at widowhood, and in particular by the
duration of widowhood. The first year of widowhood is found to be a critical year, with an excess
mortality of + 80 % for men and + 60 % for women. The second year forms a turning point, being
marked by a fall in the absolute level of mortality between the first and second anniversary of the
partner's death, even though the individuals are a year older. Does this reflect the healing effect of time
after the trauma of the first year, or a selection effect due to the death of the most fragile individuals
early in widowhood? In relative terms, the excess mortality of widowed persons is lower the longer the
time since the start of widowhood, the improvement being rapid in the first three years, and slower
subsequently. This study demonstrates the value of studying health and mortality in relation to the
length of time elapsed since any event having a deep impact on an individual's life.
Resumen
Thierry Xavier.- Riesgos de mortalidad y de sobre-mortalidad durante los diez pri- meros afios de
viudedad En este artículo pretendemos descomponer los distintos factores que explican la sobre-
mortalidad de los viudos en relación a los casados: inmediata debida al « shock de la
viudedad », sobre-mortalidad atribuible a las condiciones de vida del viudo, sobre-mortalidad existente
con anterioridad a la viudedad. El artículo describe la evolución de los riesgos de mortalidad durante la
viudedad por sexo, edad al enviudar y, especial- mente, duración de la viudedad, entre 1969 y 1991
basándose en datos franceses del regis- tro civil. El primer ano de viudedad es critico: la sobre-
mortalidad supera el 80 % en el caso de los hombres y el 60 % entre las mujeres. El segundo es un
afio de recuperación: la mortalidad disminuye en valor absoluto entre el primer y afios de
duelo, aunque los indi- viduos tengan un aňo más. ^Efecto reparador después del trauma del primer
айо о efecto de selección debido a la mortalidad de los individuos más fragiles al inicio de la viudedad?
En términos relativos, la sobre-mortalidad de los viudos disminuye a medida que la duración de la
viudedad aumenta; el progreso es rápido durante los très primeros afios, y más lento a continuación.
Este estudio ilustra la importancia de estudiar la salud y la mortalidad en función del tiempo transcurrido
desde todo acontecimiento que marque profundamente la vida de los individuos.RISQUES DE MORTALITE
ET DE SURMORTALITÉ AU COURS
DES DIX PREMIÈRES ANNÉES
DE VEUVAGE*
Xavier THIERRY*
Le mariage «protège » beaucoup plus les hommes que
les femmes, en ce sens que la mortalité des mariés
est très inférieure à celle des célibataires, alors que l'écart
est nettement plus faible chez les femmes. Mais que se passe-
t-il en cas de veuvage ? Xavier Thierry montre ici un effet
immédiat et un peu plus brutal pour les veufs que pour les
veuves. La mortalité augmente fortement au cours de la pre
mière année après le veuvage : est-ce un effet direct du choc
psychologique résultant du décès du conjoint ? ou la consé
quence d'une sélection préexistante de couples plus exposés
au risque de décès ? ou encore un effet des nouvelles condi
tions de vie du conjoint survivant ? // n'est pas possible de
démêler complètement ces diverses interprétations, mais l'uti
lisation de statistiques assez détaillées permet de conforter
certaines hypothèses.
Le démographe se propose de mesurer les niveaux de mortalité dans
des populations, ces populations étant définies d'après la possession de
caractères (sexe, âge, génération, profession, lieu d'habitat, situation mat
rimoniale,...) qui sous-tendent les facteurs de risques auxquels elles sont
exposées. L'âge au décès des individus (durée écoulée depuis la naissance)
est ainsi une variable universellement répandue qui permet de mettre en
évidence la loi générale de progression de la mortalité à mesure que l'âge
avance. Les données disponibles ne permettent pas toujours à l'analyste
de raffiner l'étude selon autant de catégories qu'il le souhaiterait; mais il
est encore plus rare que la statistique existante lui donne l'occasion de
mesurer précisément la variation des niveaux de mortalité suivant une chro
nologie aussi ancienne que l'acquisition de ces caractères. En effet, la nais
sance n'est pas le seul point d'origine : les individus peuvent, au cours de
leur vie, connaître des changements influençant fortement leur santé et leur
Recherche financée par l'Inserm (convention n° 4M504C).
Institut national d'études démographiques, Paris.
Population, 54 (2), 1999, 177-204 178 X. THIERRY
mortalité. On est alors intéressé de savoir comment varie la mortalité à
partir de ces ruptures biographiques.
La mort du conjoint entraîne la rupture involontaire d'une union; par
son caractère traumatique et par ses conséquences, elle bouleverse la vie
du conjoint survivant. L'objectif de cette recherche est d'analyser la mort
alité des veufs, en faisant intervenir tout à la fois l'âge au veuvage et la
durée du veuvage au moment du décès. Le matériel utilisé est la statistique
annuelle française des décès, et surtout un renseignement original qui y
figure, associé à chaque décès de veuf, l'année du veuvage.
La France est, en effet, le seul pays au monde à avoir introduit et
maintenu dans son système d'état civil, depuis plus d'un siècle, une ques
tion permettant de produire une statistique des décès de veufs répartis selon
le nombre d'années écoulées depuis le veuvage* 1}. Pourtant cette donnée
est passée relativement inaperçue et c'est, à notre connaissance, la première
exploitation qui en est faite(2). Ces données n'ont évidemment pas la r
ichesse d'enquêtes spécifiques, mais elles permettent des mesures précises
de la mortalité des veufs en fonction de la durée du veuvage et de l'âge.
En premier lieu, nous ferons l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents