Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de conditionnement (II) - article ; n°2 ; vol.66, pg 511-534
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Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 2 - Pages 511-534
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Delacour
Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de
conditionnement (II)
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°2. pp. 511-534.
Citer ce document / Cite this document :
Delacour J. Rôle de quelques structures cérébrales dans les processus de conditionnement (II). In: L'année psychologique.
1966 vol. 66, n°2. pp. 511-534.
doi : 10.3406/psy.1966.27530
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_2_27530ROLE DE QUELQUES STRUCTURES CÉRÉBRALES
DANS LES PROCESSUS DE CONDITIONNEMENT
IL — Cortex frontal, noyau caudé, amygdalum
III. — Conclusions générales
par J. Delacour
Institut Marey, Paris
Dans la première partie de cette revue nous avons déjà souligné
eL essayé de justifier le caractère artificiel de l'ordre d'exposition suivi.
Nous pensons qu'il aura permis de montrer cependant l'importance
du système limbique dans les processus de conditionnement. Les
données que nous allons considérer maintenant concernent principal
ement les systèmes associés au cortex frontal.
LE CORTEX FRONTAL
Nous considérerons surtout la région préfrontale. Le cortex préfrontal
peut se définir comme la partie du cortex frontal qui s'étend en avant
des aires motrices et qui ne participe pas directement au contrôle de
la motricité. Cette définition, classique, conserve une certaine utilité
(Brutkowski, 1965), mais elle soulève des difficultés importantes lors
qu'il s'agit de comparer des données obtenues sur des espèces dif
férentes. Nous avons vu, au cours de la première partie de cette
revue critique, que, pour les différentes structures étudiées, se posait
déjà le problème de leur homologie du point de vue fonctionnel.
Dans le cas du cortex préfrontal, ce problème se pose sur le plan ana-
tomique lui-même, étant donné le développement très inégal des lobes
frontaux à travers les différentes espèces de mammifères. C'est ainsi
que l'on a pu contester l'existence d'une région préfrontale en dehors
du groupe des Primates. Cependant, il semble que la majorité des
auteurs reconnaît l'existence de cette région chez tous les mammifères.
En raison de leur importance particulière, nous rappellerons quelques
données anatomiques concernant le cortex pré frontal, en nous appuyant 512 KEVUES CRITIQUES
sur la synthèse récente publiée par Brutkowski (1965). L'aire préfrontale
n'est pas seulement une aire « associative » ; ses connexions ne sont pas
exclusivement cortico-corticales : c'est une aire de projection pour le
noyau dorso-médian du thalamus (que nous avons étudié dans la
première partie de cette revue). D'autre part, le cortex préfrontal
est lié par ses efférences à deux grands ensembles de structures : la
partie orbitaire est liée, soit directement soit par l'intermédiaire du
noyau dorso-médian du thalamus, avec l'hypothalamus latéral et
médian et le complexe amygdalien ; la partie dorso-latérale, avec
l'hippocampe et le subthalamus. Ces connexions pourraient être, au
moins en partie, réciproques et la séparation entre ces deux ensembles
ne semble pas radicale. C'est ainsi que pour Nauta (1964) l'ensemble du
cortex préfrontal contrôlerait le fonctionnement de l'hypothalamus
et du système limbique. L'ensemble du cortex préfrontal également
se projette sur les corps striés, en particulier le noyau caudé. Ces quelques
indications laissent prévoir que le cortex préfrontal pourrait n'être pas
seulement le support anatomique des « fonctions supérieures » mais
qu'il contrôlerait d'autres facteurs du comportement.
Des expériences anciennes suggèrent que ce contrôle pourrait s'exercer
dès le niveau de la coordination motrice : des lésions préfrontales per
turberaient l'intégration des réflexes de la locomotion, de la préhension,
ou de la mastication ; elles perturberaient également des activités
végétatives, telles que le fonctionnement de l'appareil digestif (Bykov,
1957), la salivation, la miction, la thermorégulation. Il est probable
cependant qu'une partie au moins de ces effets peut être imputée à
l'atteinte simultanée des aires prémotrices et motrices surtout chez
les mammifères inférieurs où il est difficile de détruire le cortex préfrontal
électivement. Les mêmes réserves limitent la portée des observations
décrivant des troubles sensoriels à la suite de telles lésions. Mieux fondées
paraissent être les données concernant l'activité spontanée, la réactivité
et le comportement émotif, bien que la localisation précise de l'aire
critique soit toujours difficile. Certains auteurs rapportent que les
lésions préfrontales déterminent des états d'hypoactivité, de stupeur,
d'indifférence affective ; mais le plus souvent ces lésions sont suivies
par une hyperactivité qui peut prendre différentes formes : les animaux
lésés manifestent une activité locomotrice exagérée, les périodes de
repos sont plus rares et plus courtes que chez les sujets normaux.
Cette activité présente des caractères d'automatisme et de Stereotypie :
l'animal répète le même acte plusieurs fois, même lorsqu'il est devenu
inadéquat. Divers auteurs signalent également, sans que cela soit
contradictoire avec les données précédentes, que les animaux « pré-
frontaux » ont un comportement plus instable, plus variable ; ils
semblent plus facilement « distraits » par les stimuli nouveaux. Ils
paraissent enfin incapables d'inhiber des réponses naturelles ou établies
avant l'opération. Celte hyperactivité pourrait être due en fait à une
hyper-réactivité : la valeur attractive ou répulsive (innée ou acquise) DELACOUR. STRUCTURES CEREBRALES ET CONDITIONNEMENT 513 J.
de certains stimuli ne pourrait plus être surmontée, de même que les
réactions d'orientation à l'égard des stimuli nouveaux. L'ensemble
de ces faits s'accorde donc assez bien avec certaines conceptions déjà
anciennes (Stanley, 1949) qui attribuent à l'ensemble du cortex frontal
un rôle essentiellement inhibiteur.
Signalons enfin que des modifications importantes du comportement
affectif ont été constatées après des lobotomies frontales, mais le signe
de ces modifications est variable, car si, dans certains cas, les animaux
deviennent hyperphagiques et ont le seuil de leurs réactions de rage
abaissé, dans d'autres cas, les effets sont de sens opposé. Là encore,
la localisation exacte de l'aire détruite ou stimulée semble un facteur
essentiel.
En raison de leur développement particulièrement grand chez les
primates, les lobes frontaux ont été considérés par les premiers auteurs
comme le siège des « fonctions supérieures » : mémoire, intelligence,
attention, etc. Dans un passé plus proche, les interprétations de Jacob-
sen (1936) en font encore la base anatomique de la mémoire immédiate.
L'analyse des données récentes nous conduira sans doute à réviser ces
premières notions, fondées sur des connaissances trop imprécises de
l'anatomie et de la physiologie des structures cérébrales et des compos
antes du comportement.
Données expérimentales
A) Chez le singe
L'expérience de Jacobsen (1936) est à l'origine d'une très longue
suite de recherches. Son résultat essentiel est de montrer que les lésions
frontales déterminent un déficit particulièrement important dans des
tests de réponse retardée. Ces tests, qui ont été utilisés de façon intensive,
comportent en général deux formes : la forme « simple » se présente
comme une discrimination visuelle simultanée utilisant le Wisconsin
General Test Apparatus : sur une table placée à portée de l'animal,
se trouvent deux bols identiques recouverts chacun par un couvercle ;
à chaque essai, seul l'un des deux bols contient la récompense alimentaire.
Au début de chaque essai, l'expérimentateur montre à l'animal quel
est ce bol, puis, en abaissant un écran mobile entre la cage et la table,
il oblige l'animal à différer sa répon

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