Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles. A propos de l ouvrage de J.-P. Bardet - article ; n°3 ; vol.40, pg 528-540
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Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles. A propos de l'ouvrage de J.-P. Bardet - article ; n°3 ; vol.40, pg 528-540

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Description

Population - Année 1985 - Volume 40 - Numéro 3 - Pages 528-540
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Blum
Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles. A propos de l'ouvrage de J.-
P. Bardet
In: Population, 40e année, n°3, 1985 pp. 528-540.
Citer ce document / Cite this document :
Blum Alain. Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles. A propos de l'ouvrage de J.-P. Bardet. In: Population, 40e année, n°3, 1985 pp.
528-540.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1985_num_40_3_17886NOTES ET DOCUMENTS 528
ROUEN AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES
A propos de l'ouvrage de J.-P. Bardet (1)
Si la démographie de la France rurale du xvine siècle est maintenant connue,
peu d'études se sont encore attaquées à la démographie urbaine. La quantité des
données à exploiter, la difficulté de saisir une population beaucoup plus mobile
que celle des campagnes font, en effet, obstacle à ces études.
Quelques-unes désormais classiques <2) ont commencé à mieux faire connaître
cette démographie urbaine, mais aucune n'avait tenté de la saisir avec autant de
précision que celle de J.-P. Bardet sur Rouen.
Elle dépasse largement le cadre démographique, mais nous nous bornons
dans cette note, à présenter l'essentiel des résultats démographiques et à les
comparer à ceux de la France.
Ceux-ci couvrent la période 1640-1792 et sont, en grande partie, tirés de la
reconstitution de 15 000 familles, dont près de 6 000 correspondent à des fiches MF
et 4 000 à des fiches MO (3).
Cette reconstitution a été effectuée à partir d'un relevé nominatif limité à la
lettre В (soit environ 12 % des actes) et couplée avec d'autres sources, tels les actes
de tutelles, qui ont permis, entre autres, de confirmer la bonne qualité de
l'enregistrement des naissances. On a tenu compte de l'appartenance sociale, la
profession ou l'état étant le plus souvent mentionnés dans les actes (ce rense
ignement manque pour 16 % seulement des fiches MF et cette lacune se rencontre
surtout aux périodes les plus anciennes).
Nuptialité Examinons-en d'abord les caractéristiques essentielles, la fréquence
du célibat définitif et l'âge moyen au premier mariage.
• Fréquence du célibat définitif
Assimilée à la proportion des célibataires chez les personnes mortes à 50 ans
et plus, on ne peut souvent l'évaluer que pour le sexe féminin, par suite du silence
trop fréquent des actes de décès des hommes sur leur état matrimonial; il en est
ainsi à Rouen.
Dans l'ensemble de la période, cette proportion est de l'ordre de 20 % et ne
montre aucune tendance à la baisse ou à la hausse du milieu du xvne siècle à la
fin du xvnie, alors que dans l'ensemble du pays cette proportion croît des
générations 1660 aux générations 1780.
En 1740-1789, elle est égale à 18,6 % à Rouen contre 5 % environ dans les
campagnes de la Normandie et 12 % à 15 % dans l'ensemble des villes, Paris non
compris. Dans la capitale, elle n'est connue que pour la paroisse Saint-Sulpice en
1715-1744; elle y est de l'ordre de 15 %. A Caen, en 1760-1789, elle tournait autour
О J.-P. Bardet : Rouen au xvif et xvnf siècles : les mutations d'un espace social, Paris,
Sedes, 1983, 2 tomes.
<2) M. Garden : « Lyon et les Lyonnais », Paris, Société d'Editions les Belles Lettres,
1970.
J.-C. Perrot : «Genèse d'une ville moderne : Caen au xvnf siècle », Paris, 1975.
W L'étude n'a pas été prolongée au-delà; la raison principale en étant l'absence de liste
nominative à Rouen avant 1891. NOTES ET DOCUMENTS 529
de 22 %, de sorte qu'on peut se demander si la Normandie ne se signale pas par
une plus grande fréquence du célibat définitif des femmes en milieu urbain.
• Age moyen au premier mariage
Pour les filles, il évolue à la hausse comme dans la France entière (tableau 1),
passant de 25,3 ans en 1670-1699 à 27,0 ans en 1760-1789. Pour les garçons
l'évolution est moins nette et la comparaison avec l'ensemble du pays, limitée à
une courte période, ne permet aucune conclusion.
Tableau 1. — Âge moyen au premier mariage à Rouen et dans la France entière
Garçons Filles
Période
Rouen France Rouen France
1670-1699 27,6 ans 25,3 ans 24,6 ans
1700-1729 28,1 ans 26,2 ans 25,1 ans
1730-1759 29,0 ans 26,7 ans 25,7 ans
1760-1789 28,6 ans 28,3 ans 27,0 ans 26,2 ans
Nota : pour la France entière les âges moyens ont été évalués par interpolation pour les
trois premières périodes. Pour la dernière période, ce sont les moyennes des âges moyens
des trois décennies dont elle se compose.
Les différences entre Rouen et la Normandie rurale sont négligeables chez
les garçons, à la différence de l'ensemble du pays où ils se marient un peu plus
tard en ville qu'à la campagne; chez les filles, le mariage est un peu plus tardif
à Rouen que dans les campagnes de Normandie mais la différence est nettement
plus petite que dans l'ensemble du pays (tableau 2 et graphique page 530).
Tableau 2. — Âge moyen des garçons et des filles mariés en 1740-1789
Normandie France France Rouen rurale urbaine rurale
Garçons 28,8 ans 28,7 ans 28,7 ans 27,9 ans
Filles 26,9 ans 26,4 ans 27,3 ans 25,7 ans
Le même tableau permet de comparer Rouen à la France urbaine : les
garçons se marient à peu près au même âge, en moyenne, dans les deux, alors que
le mariage des filles est un peu plus précoce à Rouen que dans les autres villes,
cependant qu'en Normandie rurale il est au contraire moins précoce que dans la
France rurale.
Aussi bien pour le célibat définitif que pour l'âge au mariage les compar
aisons faisant intervenir la France rurale et la France urbaine sont difficiles à
interpréter du fait que les diverses régions ne sont pas forcément représentées
également dans l'une et l'autre. Il faudrait pouvoir comparer les villes et les
campagnes région par région, ce qui, sauf pour Rouen est actuellement impossible.
• Différences entre milieux sociaux
Elles n'ont été étudiées que pour l'âge au mariage; elles ne pouvaient
d'ailleurs pas l'être pour le célibat définitif des femmes dans une étude limitée aux
familles formées par le mariage des hommes dont le patronyme commence par B. 530 NOTES ET DOCUMENTS
Garçons
France urbaine : 28,7 ans
Nota : Les régions sont celles utilisées dans l'enquête de l'INED (cf. n° spécial de Population, 1975,
pp. 15-64). La valeur du département de la Seine Maritime est celle de Rouen et non de la région
correspondante (la Normandie).
Graphique 1. — Age moyen au premier mariage à Rouen, dans la France rurale
par région et dans la France urbaine, période 1740-1789 ET DOCUMENTS 531 NOTES
Tableau 3. — Rouen - 1640-1792 — âge moyen
au premier mariage suivant la catégorie sociale
Catégorie Maris Femmes sociale
31,6 ans Notables 25,5 ans
Boutiquiers 29,9 ans 26,9 ans
Artisans 28,2 ans 26,1 ans
Ouvriers 27,0 ans 26,2 ans
Ainsi que le montre le tableau 3 les différences d'âge moyen au premier
mariage sont très marquées chez les hommes et assez faibles chez les femmes.
L'âge des maris est le plus élevé en haut de l'échelle sociale; l'âge des femmes
y est, au contraire, le moins élevé de sorte que la différence d'âges entre époux
passe d'un peu moins d'un an chez les ouvriers à 6 ans chez les notables; chez
ces derniers, elle est même proche de 8 ans dans le groupe des négociants et
officiers, où l'âge moyen des maris est 32,8 ans alors que celui des femmes est de
25 ans.
• Le mouvement saisonnier
II va dans le sens des conclusions tirées par J. Houdaille pour l'ensemble
de la France (4) : fort avant la révolution, ce rythme disparaît quasiment pendant
la période révolutionnaire pour réapparaître de façon plus atténuée vers le milieu
du xixe siècle.
Fécondité des mariages Examinons d'abord les taux de fécondité légitime
corrigés du sous-enregistrement des naissances et des
ondoyés décédés, pour les cohortes de mariage 1640-1669, comparés à ceux de la
France du Nord-Ouest. Quels que soient l'âge au mariage et l'âge de la femme,
les taux de Rouen sont sensiblement plus élevés (tableau 4) et atteignent des valeurs
nulle part obtenues dans la France rurale. Cett

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