Science et technique pour le développement : l expérience des pays industrialisés - article ; n°78 ; vol.20, pg 381-401
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Tiers-Monde - Année 1979 - Volume 20 - Numéro 78 - Pages 381-401
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Giovanni Rufo
Science et technique pour le développement : l'expérience des
pays industrialisés
In: Tiers-Monde. 1979, tome 20 n°78. pp. 381-401.
Citer ce document / Cite this document :
Rufo Giovanni. Science et technique pour le développement : l'expérience des pays industrialisés. In: Tiers-Monde. 1979, tome
20 n°78. pp. 381-401.
doi : 10.3406/tiers.1979.5846
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_78_5846DOCUMENTATION
SCIENCE ET TECHNIQUE
POUR LE DÉVELOPPEMENT :
L'EXPÉRIENCE DES PAYS INDUSTRIALISÉS
par Giovanni Rufo*
L'humanité n'a jamais connu un tel écart entre développement des forces
productives d'un côté et blocage des rapports sociaux de production de l'autre.
S'il ne tenait qu'à elles, la science et la technologie auraient un grand rôle à
jouer pour résoudre les graves problèmes qui se posent aux deux milliards
d'hommes vivant dans les pays sous-développés et dominés (psd), et plus
spécifiquement à ces 700 millions d'entre eux qui subsistent dans une « pauvreté
absolue » à l'aide d'un revenu annuel inférieur à 50 $ (moins de 0,70 F par jour !).
Si le problème se complique, c'est que la science et la technologie ne sont
pas seules — elles ne sont pas « tombées du ciel», pour reprendre la belle image
d'Engels dans sa lettre de janvier 1 894 à Borgius — , mais sont encadrées par un
puissant réseau de rapports sociaux de production. D'où, non seulement leur
non-application aux problèmes posés par le sous-développement mais, pis,
transformation en « instruments de domination » (Leite Lopes, 1975)1. L'impér
ialisme scientifique et technique est largement analysé par tous les experts
et son existence commence à être admise dans les cercles officiels : c'est ainsi
que l'on peut lire, dans le rapport sur les options du VIIe Plan, que « dans ce
vaste Tiers Monde où, à la diversité des situations culturelles et géographiques,
s'ajoute l'accroissement des inégalités économiques entre les pays qui le
constituent, la recherche devient de plus en plus une affaire de l'Etat et un
domaine que souhaitent contrôler et orienter les pouvoirs publics, tandis qu'à
tort ou à raison circule l'idée que certaines recherches traduisent le maintien a' un
colonialisme intellectuel ou portent la marque d'un colonialisme scientifique » (dgrst,
1975). Nous-même, nous avons déjà consacré un article à cet aspect du
problème dans La Recherche de janvier 1973 (G. R., La science des pauvres) et
nous tenons cette analyse pour acquise. Il n'en demeure pas moins que si
« certaines recherches » aggravent la domination et le sous-développement,
* Cet article constitue un résumé d'une étude réalisée, en 1976, par G. Rufo, Visiting
Research FeJ/ow, du Science Policy Research Unit de l'Université du Sussex. Le résumé a été
réalisé par la rédaction de Tiers Monde. On peut se procurer le texte intégral de cette étude en
le demandant (cote XII/823/77), à la Commission des Communautés européennes, Direction
générale XII « Recherche, Science et Education », rue de la Loi 200, 1049 Bruxelles.
1. Voir bibliographie à la fin du texte.
Revue Tiers Monde, t. XX, n° 78, Avril-Juin 1979 382 GIOVANNI RUFO
d'autres pourraient conduire à ce « monde de promesses » esquissé dans le
premier des huit volumes que les Nations Unies avaient consacrés au compte
rendu de la grande Conférence de 1963 sur le développement par la science et
la technique et qui porte précisément ce titre évocateur (Nations Unies, 1963).
Plus récemment, M. Perez Guerrero, ancien secrétaire général de la cnuced
et co-président de la Conférence Nord-Sud de Paris (ccei), affirmait que « pour
sauver ce qu'il y a de positif dans ce monde, à savoir les ressources technologiques que
l'humanité contemporaine a développées, il est devenu nécessaire de changer de
cap, sinon la distance et l'aliénation entre les êtres humains et les peuples
s'accroîtra » (Perez Guerrero, 1975). Les scientifiques ont été une des très rares
catégories professionnelles à avoir œuvré, depuis la fin de la deuxième guerre
mondiale, pour ce « changement de cap ». Si certains d'entre eux ont préféré
se mettre au service d'idéologies impérialistes et raciales ou de politiques
menant au génocide — nous ne pensons pas uniquement au Vietnam ! — , il
faut souligner que le leur a toujours été un engagement individuel et personnel
qui n'a jamais contaminé l'activité de leurs associations, qu'il s'agisse, sur le
plan national, des différentes Associations pour le Progrès de la Science (aas)
ou, sur le plan international, des Conférences du Mouvement Pugwash, de la
Fédération mondiale des Travailleurs scientifiques ou de l'icsu (ce dernier
ayant créé lors de son Assemblée générale de Bombay, en 1966, un Comité
delà Science et la Technologie dans les pays envoie de développement, costed).
Malgré les efforts et les pressions des scientifiques organisés, aucune
réorientation significative des activités et techniques en faveur
des besoins spécifiques des psd n'est intervenue jusqu'à maintenant, et les
ressources qui leur sont consacrées par les pays industrialisés demeurent
absolument dérisoires et très en deçà, en tout cas, du seuil qui permettrait
non seulement de progresser vers une nouvelle division internationale du
travail scientifique et technique, mais encore de s'attaquer avec succès à cer
taines formes de mal-développement.
S'il est vrai que trop peu a été fait pour appliquer aux pays du Tiers Monde
la science et la technologie créées dans les pays industrialisés, par les pays
industrialisés et pour les pays industrialisés, il n'en demeure pas moins que des
activités destinées à étudier les problèmes spécifiques* des psd existent. Ce
« trop peu » étant encore très mal connu, nous avons essayé de décrire rap
idement les organismes chargés de ce type de recherche scientifique, en commenç
ant par les pays ayant eu une longue tradition de présence scientifique
outre-mer.
* * *
La Belgique possédait deux instituts prestigieux, opérant presque exclus
ivement en Afrique centrale (Congo, Ruanda, Burundi) : I'irsac, Institut de
Recherche scientifique pour l'Afrique centrale, et Pineac, Institut national
pour l'Etude agronomique en Afrique centrale.
Après l'indépendance, le Zaïre devait maintenir, sinon le personnel, du
moins les équipements et même les sigles des deux instituts, le second devant
toutefois se lire : Institut national pour l'Etude agronomique du Congo.
En 1963, à la demande des autorités zaïroises, la fao devait organiser, en coll
aboration avec le Fonds spécial des Nations Unies et le Fonds européen de
2. Voir Annexe I. SCIENCE ET TECHNIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT 383
Développement, une conférence internationale pour essayer de relancer
l'activité de l'Institut. Mais ce fut un échec.
En Belgique, entre-temps, les anciens chercheurs d'Afrique centrale réus
sirent à mettre sur pied un autre institut, I'ibersom (Institut belge d'Etudes
et Recherche scientifique outre-mer). Cette initiative louable n'aurait pu se
consolider qu'avec l'appui des autorités gouvernementales, mais celles-ci,
craignant probablement d'être accusées de visées néo-colonialistes, forcèrent
les fondateurs à prononcer la dissolution de l'Institut.
Ce furent à nouveau les chercheurs qui prirent l'initiative, au début des
années 70, de créer une Commission des Universités et Institutions scienti
fiques pour la Recherche agronomique outre-mer (interagro), dans le but
d'établir un inventaire de leurs recherches, et afin de relancer l'intérêt des
pouvoirs publics. Mais inutilement... Deux instituts seulement ont réussi à
maintenir, malgré tout, un centre d'intérêt pour la recherche tropicale : il
s'agit de l'Institut de Médecine tropicale Prince Leopold d'Anvers et de la
Faculté des Sciences agronomiques de l'Etat de Gembloux (Technologie des
produits tropicaux, Foresterie des pays chauds et Phytotechnie des régions
chaudes). Il est trop tôt pour savoir si deux fo

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