Sept ans de psychologie des intérêts (1960-1967) - article ; n°2 ; vol.68, pg 577-591
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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 577-591
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 11
Langue Français
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Extrait

S Larcebeau
Sept ans de psychologie des intérêts (1960-1967)
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 577-591.
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Larcebeau S. Sept ans de psychologie des intérêts (1960-1967). In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 577-591.
doi : 10.3406/psy.1968.27634
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_2_27634SEPT ANS DE PSYCHOLOGIE DES INTÉRÊTS
(1960-1967)
par Solange Larcebeau
Service de Recherches de l'Institut National d'Orientation professionnelle
(Paris)
Sachant que la plus grande partie de la littérature consacrée aux
intérêts est d'origine anglo-saxonne, nous avons consulté d'abord une
revue de synthèse : Annual review of psychology, qui a l'ambition de
faire le point, chaque année, des recherches portant sur des thèmes
classiques de la psychologie et, de temps à autre, de sujets plus spécialisés.
Pour qui veut se documenter sur l'importance relative des différents
thèmes d'études dans la littérature, la lecture de cette revue est très
instructive.
Or, en parcourant les tomes parus depuis 1960, nous avons constaté
que le thème des intérêts n'avait fait l'objet d'aucun chapitre parti
culier et n'avait pas même été évoqué dans les rubriques annuelles sur
la personnalité, qu'elles s'intitulent Personality structure ou Personal
ity dynamics. Cette distinction, rendue nécessaire par la multiplicité
des sujets abordés, repose sur les définitions que Messick a proposées
en 1961 : sont considérés comme structures les aspects relativement
stables et organisés de la personnalité, tandis que le terme dynamics
recouvre des aspects plus fluctuants, liés à l'environnement et aux fac
teurs de situation. On pourrait, semble-t-il, suivant la perspective
dans laquelle on se place, ranger les intérêts dans l'une ou l'autre caté
gorie : ils apparaissent, en effet, comme organisés et assez stables tout
en subissant l'influence de facteurs de situation. Comment alors expliquer
que les auteurs des deux rubriques, de 1961 à 1967, n'aient relevé aucune
publication sur ce sujet ?
C'est seulement dans un chapitre intitulé Counseling, en 1963, et
dans la rubrique Educational psychology de 1964, que les rapporteurs
de Y Annual review ont fait allusion à des recherches sur les intérêts.
La place accordée à ces travaux reflète l'orientation essentiellement
pragmatique qui caractérise la plupart des études sur les intérêts, orien
tation que soulignent les titres des revues publiant le plus grand nombre
d'articles sur le sujet : Journal of Counseling, Personel and Guidance
Journal, Journal of Applied Psychology, Journal of Educational psy
chology, Educational and Psychological Measurement.
a. psychol. 68 37 578 REVUES CRITIQUES
Dès l'origine, avec les travaux de Strong, l'étude objective des
intérêts s'est fixé des buts pratiques (orientation et sélection profes
sionnelles) et, depuis lors, un grand nombre de recherches n'a eu d'autre
objet que de perfectionner, adapter ou valider, en fonction de divers
critères, certaines techniques de mesure.
L'étude des intérêts est étroitement liée à la pratique du counseling
et aux recherches sur le choix professionnel et le vocational development,
à tel point que les théories et les recherches concernant l'origine et la
formation des intérêts se confondent souvent avec celles qui concernent
le choix professionnel. Cette assimilation est en partie justifiée par le
rôle essentiel que jouent les intérêts dans le processus du choix, mais
ce serait limiter leur domaine que de considérer ceux-ci uniquement
dans leurs rapports avec la profession et ses divers aspects : choix,
stabilité, réussite, satisfaction. Les intérêts débordent le cadre profes
sionnel et si le choix d'une dépend d'eux, ils influencent
aussi d'autres décisions importantes. Clark (1961) estime que l'étude
des intérêts caractéristiques de divers groupes professionnels (à la manière
de Strong) est utile, mais qu'on doit aussi étudier les intérêts en eux-
mêmes et dans leurs relations avec d'autres aspects de la personnalité.
LES COURANTS THÉORIQUES DANS LA RECHERCHE SUR LES INTÉRÊTS
Les travaux des factorialistes, notamment ceux de Guilford et de
Cattell, vont dans ce sens. Guilford écrivait déjà en 1954 : « Les analyses
antérieures (des intérêts) ont souvent mis en évidence des facteurs inter
prétables en termes de catégories professionnelles, mais une analyse
plus approfondie pourrait conduire à des facteurs qui seraient en relation directe avec les motivations sous-jacentes. » C'est en effet parmi
les variables dynamiques de la personnalité (hormetic dimensions) que
Guilford (1959) range les intérêts, avec les besoins, les tendances, les
attitudes, et Cattell (1957) les inclut dans l'ensemble des facteurs de
motivation qu'il subdivise en ergs et sentiments. Cependant, malgré un
effort de synthèse, aucun de ces deux auteurs n'est parvenu à intégrer
dans un ensemble cohérent et fortement structuré les multiples facteurs
isolés par des analyses de domaines restreints : motivation, tempérament,
aptitudes.
Vernon (1964), après avoir rappelé les distinctions couramment
établies entre intérêts professionnels et non professionnels, attitudes
ou opinions, valeurs, idéologies, modes de pensée, fait observer qu'un
certain nombre de recherches ont montré que ces notions se recouvraient
partiellement et avaient aussi une parenté avec les variables désignées
habituellement comme traits de personnalité. Il constate que les méthodes
factorielles ont échoué à préciser la nature de ces rapports, ne permet
tant pas de discerner la cause de l'effet. McCall (1965), dans une revue
critique intitulée Trends in the measurement of vocational interest,
déclare qu'il reste beaucoup à faire pour expliquer ce qui relie les LARCEBEAU 579 S.
scores d'intérêts aux variables de motivation, d'apprentissage et de
personnalité.
Parallèlement aux recherches factorielles, et dans une perspective
toute différente, il faut noter les tentatives d'explication des intérêts
par les théories du self-concept et du rôle, qui se sont développées vers
les années 40 et ont donné lieu, par la suite, à des essais de vérification
expérimentale ou à diverses précisions. Des théories psychologiques
fondées sur la structure des besoins ou inspirées de la psychanalyse :
Roe (1956), Bordin (1963), attribuent à des facteurs de milieu agissant
précocement une influence prépondérante dans la formation des intérêts
professionnels.
Ces deux directions de recherche (analyse et construction théorique)
illustrent, dans le domaine des intérêts, la distinction établie par Vernon
entre les approches nomothétique et idiographique dans l'étude de la
personnalité. La première, issue du behaviorisme, considère la personn
alité comme un objet possédant des propriétés universelles qui peuvent
être mesurées scientifiquement ; la seconde, née de la clinique, voit
la personnalité comme un tout structuré, une organisation unique et
individuelle. L'étude des intérêts pourrait, selon Vernon, être le point
de rencontre des deux tendances.
De fait, certains psychologues ont adopté une position intermédiaire
comme Super, Darley et Hagenah et plus récemment Holland (1959).
Ils estiment qu'une théorie des intérêts, pour être féconde, doit tenir
compte à la fois des tendances profondes de l'individu et des influences
de son milieu social et culturel. C'est aussi la conclusion que tire Gaddes
(1959) d'une brève rétrospective des recherches dans le domaine des
intérêts.
Campbell (1964) assigne au Centre de Recherches sur les Intérêts,
créé en 1963 à l'Université de Minnesota, des objectifs à la fois plus
précis et plus modestes : « Sans théorie, on a déjà bien progressé dans
l'évaluation des intérêts », dit-il «... pour qu'elle s'impose, une théorie
des intérêts ne doit pas être inférieure aux simples données de l'expé
rience. Ce qu'il faut, c'est une

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