Similitude conditionnelle et illusion auditive après une association sons-lettres - article ; n°1 ; vol.59, pg 47-60
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Description

L'année psychologique - Année 1959 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 47-60
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

J. Le Ny
Similitude conditionnelle et illusion auditive après une
association sons-lettres
In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°1. pp. 47-60.
Citer ce document / Cite this document :
Le Ny J. Similitude conditionnelle et illusion auditive après une association sons-lettres. In: L'année psychologique. 1959 vol.
59, n°1. pp. 47-60.
doi : 10.3406/psy.1959.6595
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1959_num_59_1_6595de Psychologie expérimentale et comparée Laboratoire
de la Sorbonne
SIMILITUDE CONDITIONNELLE
ET ILLUSION AUDITIVE
APRÈS UNE ASSOCIATION SONS-LETTRES
par Jean-François Le Ny1
Les travaux sur l'apprentissage, la généralisation conditionn
elle du stimulus et de la réponse, le transfert, ont mis en lumière
l'importance de la notion de similitude (2). Plus deux éléments du
milieu sont semblables, et plus la généralisation est grande de
l'un à l'autre, plus leur différenciation est difficile, plus les inter
férences entre les deux sont importantes, plus le transfert est
aisé d'une situation où le premier est le stimulus à une situation
où c'est le second qui sert d'excitant (3, 4, 5, 8, 10, 11, 12).
De nombreux problèmes se sont posés quant aux caractéris
tiques de la similitude et même quant à sa définition. Celle-ci
est aisée lorsque l'on part de dimensions physiques bien déter
minées (fréquences de vibrations sonores, longueurs d'ondes
lumineuses, distances spatiales, surfaces...) ; elle l'est moins
lorsqu'il faut recourir à des appréciations psychologiques et
obtenir, à partir de jugements d'observateurs, corrigés et mélang
és statistiquement, des échelles de type psycho-physique qui
ne sont pas, comme les premières, garanties contre les variations
inter et intra-individuelles.
C'est pourquoi il semble parfaitement nécessaire de distinguer
entre deux notions.
La première est celle d'une similarité2 physique, qui peut
exister à un degré plus ou moins grand entre les différents aspects,
1. Attaché de Recherches au Centre national de la Recherche scientifique.
2. La langue anglaise utilise pour « similitude » le terme similarity ce qui
conduit parfois à l'usage abondant, en français, du mot similarité.
Notre langue disposant ici, par chance, de deux vocables différents, nous
proposons d'en codifier l'emploi comme ci-dessus ; pour plus de clarté,
les accompagnerons toujours de l'adjectif correspondant. 48 MÉMOIRES ORIGINAUX
objets, stimuli constituant le milieu ; cette similarité physique
est indépendante de la façon dont elle est reçue ou perçue par
un organisme ; c'est elle qui définit la hauteur d'un son en nombre
de vibrations par seconde, une couleur en angstroms, une distance
en millimètres ; c'est aux sciences de la nature (et aux mathémat
iques considérées comme appartenant à ces dernières) qu'il
revient de nous informer sur ces similarités physiques.
La deuxième notion est celle d'une similitude psychologique
qui est la représentation que se fait un organisme ou un sujet,
d'une similarité réelle ou supposée ; cette similitude psycho
logique peut s'exprimer dans un comportement animal ou, chez
l'homme, à travers la conscience et le langage, elle n'en reste
pas moins distincte des caractéristiques physiques ; sans doute,
la similitude psychologique tend à refléter la similarité matérielle,
mais elle n'en est pas un décalque ; il revient précisément à la
psychologie d'établir quelles sont les relations entre l'une et
l'autre.
Ces relations peuvent elles-mêmes être envisagées à partir
d'une seconde distinction.
On peut considérer qu'il existe des similitudes inconditionn
elles, fondées organiquement et qui reposent sur une corre
spondance adaptative entre certaines dimensions du monde
extérieur et les conditions de leur réception ou de leur représen
tation par le système nerveux ; sans doute, les organes des sens
et leurs prolongements découpent-ils dans le réel des
« bandes » de réception plus ou moins limitées et plus ou moins
fidèles, selon la constitution anatomo-physiologique des orga
nismes. On peut néanmoins considérer que les organismes supé
rieurs sont équipés pour connaître assez correctement les simi
larités physiques sur certaines dimensions : les conditions de la
réception des hauteurs et intensités sonores, des proximités dans
le champ visuel ou sur la surface du corps en sont un exemple,
et les correspondances somatotopique, tonotopique, rétinotopique
une illustration. La psychologie des sensations a soumis cet
important domaine à des investigations détaillées (13).
Mais il existe, sans aucun doute, à côté de celles-ci, des
similitudes conditionnelles, acquises au cours du développement
individuel en fonction des conditions de milieu. Ce n'est plus
alors par une correspondance inconditionnelle, mais par le jeu
de mécanismes psychiques, et à travers des erreurs, des correc
tions, des ajustements, que doivent se développer ces similitudes
conditionnelles. J.-F. LE NY. — SIMILITUDE CONDITIONNELLE 49
L'objet de la présente expérience est d'aborder l'étude d'un
de ces mécanismes possibles.
La généralisation secondaire (ou médiate), telle qu'elle a été
imaginée par Cl. Hull, tend en fait à rendre compte de ces simi
litudes acquises (6, p. 194). Elle revient à considérer que c'est
dans la mesure où deux stimuli ont été associés à une même
réponse qu'ils peuvent être ensuite traités par l'organisme
comme des stimuli semblables (6, 1, 10).
L'exigence de l'association à une même réponse pouvant
sembler rigoureuse, on a envisagé (1, 10) de parler aussi d'asso
ciations à des réponses voisines. Il n'y a pas, à notre connaissance,
de support expérimental à cette idée.
C'est à cette question que nous nous intéressons ici ; le
problème général peut s'exprimer de la façon suivante : si des
stimuli ont été associés respectivement à des réponses plus ou moins
distantes les unes des autres, la distance entre les stimuli s'en
trouve-t-elle affectée ?
On peut, dans une telle expérience, partir de stimuli relat
ivement neutres, c'est-à-dire ne présentant pas, avant l'expérience,
de relations de similitude bien solides. Nous avons choisi un
cas inverse, susceptible, en cas de succès, de se révéler plus
démonstratif, et nous avons utilisé des stimuli sonores variant
en hauteur tonale. Le problème devient donc : est-il possible,
en prenant des stimuli qui possèdent des relations de similitude
inconditionnelle bien déterminées, et en les associant à des réponses
ayant entre elles des distances non équivalentes, de changer la
distance subjective entre les stimuli ?
L'argument de l'expérience consistera donc à associer respec
tivement des stimuli équidistants à des réponses non équidistantes,
et à voir si l'on obtient un changement de l'équidistance subjec
tive des premiers. Les réponses utilisées seront les lettres de
l'alphabet prises dans l'ordre normal. Dans un groupe-contrôle,
elles seront d'une distance équivalente (A, B, C, D, E, F) ; dans
le groupe expérimental, on introduira au centre de la série une
distance plus grande (A, B, C, U, X, Z).
Les hypothèses spécifiques sont les suivantes :
1° En vertu du jeu conjugué de la généralisation du stimulus
et de la généralisation de la réponse, les interférences atteindront
leur maximum au centre de la série et leur minimum aux deux
extrémités de la série ; on peut en effet appliquer ici le raisonne
ment utilisé dans le cas d'un apprentissage de syllabes présen
tées dans un ordre temporel constant (5) ; à notre connaissance,
A. PSYCUOL. 59 4 50 MÉMOIRES ORIGINAUX
les conclusions n'en ont pas été testées dans le cas d'un ordre
dimensionnel défini : si l'on considère le stimulus sonore le plus grave
(n° 1), il pourra, par généralisation du stimulus, déclencher des
réponses appelées normalement par le stimulus adjacent (n° 2),
soit B, et, avec une probabilité décroissante, par les stimuli 3,

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