Structures sociales traditionnelles en Afrique Noire - article ; n°1 ; vol.1, pg 15-27
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1960 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 15-27
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 97
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Denise Paulme
Structures sociales traditionnelles en Afrique Noire
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 1 N°1. 1960. pp. 15-27.
Citer ce document / Cite this document :
Paulme Denise. Structures sociales traditionnelles en Afrique Noire. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 1 N°1. 1960. pp. 15-27.
doi : 10.3406/cea.1960.2936
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1960_num_1_1_2936DENISE PAULME
Structures sociales traditionnelles en Afrique Noire1
Structures sociales traditionnelles en Afrique Noire le seul énon
cé de ce titre commande la réflexion il existe donc en Afrique des
sociétés indigènes suffisamment évoluées qui ont élaboré leurs cadres
possèdent leurs institutions cadres et institutions différents de ce que
nous connaissons dans notre société occidentale dont néanmoins ob
servation peut être riche en enseignements sur ces peuples eux-mêmes
en même temps elle apportera une contribution aux études socio-
logiques en général La sociologie comparée est une discipline jeune
son champ études pratiquement illimité les institutions que nous
observons chez ceux que nous osons plus appeler des primitifs
se transforment rapidement et objet même de nos enquêtes risque
non certes de disparaître mais opérer sous nos yeux une véritable
mue est ainsi au moment où les paléontologues se demandent
si Afrique pas été le berceau de humanité tout le moins un
des points du globe où homme serait apparu le plus tôt nous nous
apercevons on ne sait presque rien de ces Africains de leur passé
de leurs traditions de leurs structures sociales de leur comportement
a-t-il une civilisation africaine et une seule Le monde noir
forme-t-il un seul bloc Même limitée au sud du Sahara Afrique
apparaît un immense continent avec des zones de climat et de végé
tation qui vont du désert la forêt equatoriale ces zones différentes
abritent des genres de vie sans commune mesure on trouve
côte côte des hommes vivant de la chasse et de la cueillette Bochi-
man du désert de Kalahari Pygmées de la grande forêt des pasteurs
nomades est et au nord-est des peuples pratiquant une économie
mixte élevage et agriculture enfin des agriculteurs sédentaires
côté états centralisés comme les royaumes ashanti du Dahomey ou
du Nupe ouest le Lunda ou le Buganda au centre le royaume
zoulou au sud existaient de nombreuses sociétés dépourvues orga-
Texte inaugural prononcé le 12 janvier 1957 un enseignement de socio
logie de Afrique noire Ecole Pratique des Hautes Etudes Vie section 16 DENISE PAULME
nisation politique chaque agglomération se tenant pour peu près
autonome
Toutefois quelle que soit la diversité des modes de subsistance et
des régimes politiques partout les Africains avaient eu des rapports
avec des étrangers venus Asie ou Europe Les institutions les
coutumes les civilisations de Afrique contemporaine sont le résultat
de contacts anciens et des conditions de vie engendrées par ces contacts
Ceci dit dans la fa on de réagir une situation donnée dans le
comportement de leurs membres dans la démarche de leur pensée
peut-on dégager des traits qui seraient communs toutes les sociétés
africaines et elles seules
Une constatation au moins impose là même où les conditions
économiques paraissent devoir apporter les changements les plus défi
nitifs le passé garde son emprise et les institutions traditionnelles de
meurent la base de la plupart des relations sociales
observation même superficielle enseigne encore hui
presque partout en Afrique Noire la vie est commandée par certaines
attitudes égard des biens et des personnes qui ne sont pas les atti
tudes courantes dans notre société occidentale industrialisée une
manière générale le statut personnel compte plus que le pouvoir éco
nomique les relations personnelles et notamment les liens de la pa
renté demeurent au premier plan Ces attitudes se retrouvent aussi
bien en Afrique occidentale où la prospérité générale dépend de la
vente de la récolte annuelle arachides ou de cacao elle-même com
mandée par les fluctuations des marchés internationaux que dans des
régions situées plus intérieur où la demande de main-d uvre amène
des migrations qui peuvent être de plus ou moins longue durée en
Afrique du Sud où les Noirs doivent quitter les réserves surpeuplées
au sol épuisé pour installer de fa on permanente aux abords des
centres industriels Dans toutes ces sociétés la forme investissement
la plus sure et souvent la seule demeure établissement de droits sur
les personnes Le chef homme puissant est celui qui sait donner sans
compter et groupe autour de lui avec tous les membres de sa famille
une clientèle nombreuse dont il commande les services
Partout nous voyons se désagréger les groupes anciens tels que
clan lignage classe âge castes artisans sociétés plus ou moins
secrètes contrôlant le pouvoir politique leur influence efface tandis
que le développement une économie monétaire les possibilités nou
velles emploi font que individu isolé il en la volonté peut
arriver vivre de son travail sans avoir recours une assistance
quelconque Mais essor économique pas encore et de loin amené STRUCTURES SOCIALES TRADITIONNELLES EN AFRIQUE NOIRE 17
la création institutions nouvelles permettant de faire face aux besoins
anciens qui demeurent Aussi Africain continue avoir recours
ses parents ou ses voisins pour aider dans telle démarche le soutenir
dans telle situation Mais cette solidarité est deux faces il peut
demander leur appui eux de leur côté comptent sur lui Un homme
néglige-t-il ses devoirs envers ses parents ceux-ci lui en font obser
vation il persiste ils abandonneront Leur désertion lui ôte tout
sentiment de sécurité plus personne pour lui venir en aide il perd
sa place il tombe malade plus de soutien pour sa vieillesse il
plus même assurance de funérailles convenables Très vite cet homme
il demeure dans son milieu familial se croira objet de pratiques de
sorcellerie on lui en veut on le persécute il est plus en sûreté La
plupart des hommes riches le sont devenus en négligeant leurs obliga
tions de famille souvent en vivant au loin de manière décourager
la venue de leurs parents ils demeurent accessibles ils cèdent aux
multiples demandes leurs charges sont trop lourdes et les maintiennent
au niveau de vie qui est le même pour tous
Le développement du commerce la multiplication des boutiques où
sont offerts des produits importés pose au salarié africain le problème
de savoir il va dépenser son argent en biens de consommation im
médiate il va faire des économies pour monter une affaire commer
ciale ou une entreprise de transports ou enfin il va offrir ses
parents des cadeaux un étranger jugera inutiles mais qui entretien
dront son égard une bienveillance dont il aura besoin tôt ou tard
Il peut aussi avoir décider il va donner tout son temps exercice
de son métier au risque de baisser dans estime de son entourage
parce il néglige ses devoirs sociaux ou il prendra sur son temps
de travail pour remplir ces devoirs qui lui assurent en fin de compte la
sécurité Un ouvrier ou un employé qui absente pour assister aux
obsèques un parent éloigné court le risque de mécontenter son
employeur risque ses yeux négligeable car ses rapports avec ce
dernier sont temporaires par nature alors que son absence lors une
cérémonie familiale provoquerait une rupture avec ceux dont il est le
plus proche et sur qui il peut compter indéfiniment
Ainsi la richesse continue être évaluée non par le niveau de vie
non par des signes extérieurs évidents mais par ces cadeaux qui nous
paraissent superflus par ce un étranger juge un gaspillage de temps
surtout par le nombre de dépendants ou de parasites un homme
influent soutient entretient plus ou moins et dont il peut chaque
instant exiger le concours De même un chef jadis était jamais
représenté seul par exemple sur les plaques en bronze du Bénin DENISE PAULME
où des personnages plus petits encadrent et le soutiennent de
même dans les rues de Conakry ou de Lagos un homme riche est
toujours accompagné une petite cour tout le moins une famille
nombreuse
Cela ne veut pas dire que la conduite du paresseux qui vit aux
dépens des autres soit proposée comme un modèle Bien au contraire
une manière très générale tous les me

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