Succès et échecs du programme de développement intégré « Polonoroeste » — Brésil - article ; n°104 ; vol.26, pg 899-920
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Succès et échecs du programme de développement intégré « Polonoroeste » — Brésil - article ; n°104 ; vol.26, pg 899-920

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Tiers-Monde - Année 1985 - Volume 26 - Numéro 104 - Pages 899-920
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Frélastre
Succès et échecs du programme de développement intégré «
Polonoroeste » — Brésil
In: Tiers-Monde. 1985, tome 26 n°104. pp. 899-920.
Citer ce document / Cite this document :
Frélastre Georges. Succès et échecs du programme de développement intégré « Polonoroeste » — Brésil. In: Tiers-Monde.
1985, tome 26 n°104. pp. 899-920.
doi : 10.3406/tiers.1985.3527
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1985_num_26_104_3527SUCCÈS ET ÉCHECS
DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT
INTÉGRÉ « POLONOROESTE » - BRÉSIL
par Georges Frélastre*
Le Brésil a commencé à ressentir durement les effets de la crise à partir
de 1980. Sa dette extérieure avoisine les 100 milliards de dollars.
Malgré ces difficultés, le gouvernement s'efforce de mener à bien les
programmes de développement régionaux intégrés précédemment lancés. La
politique brésilienne privilégie trois secteurs géographiques prioritaires : le
Nord-Est, le Centre-Ouest et le Nord.
Montant des ressources affectées sur le plan fédéral
aux trois régions prioritaires pour leur développement
1981 1982 1983
Nord-Est I2Ó 192,1 ii7 7°° IO3 5*7.9 ( )
Centre -Ouest 28 559,2 46 66o 41 980,9
26 обо 2O 4OO Nord 17750
En millions de cruzeiros, convertis en cruzeiros 1983.
Le Centre-Ouest, couvrant le Rondônia, le Mato Grosso, le Mato Grosso
do Sul1, le Goias, soit 410 000 km (5 % du territoire national), est le seul
programme des trois régions à connaître, malgré la crise, une augmentation de
ressources (en cruzeiros constants). Cinq projets concernent le Centre-Ouest :
Promat (13 500 millions de cruzeiros en 1983) et Prosul (1 120 millions de
cruzeiros) pour résoudre les problèmes nés en 1980 de la division du Mato
Grosso en Mato Grosso et Mato Grosso do Sul, Pergeb (1 600 de
* Professeur à la Faculté des Sciences économiques de Clermont I, cerdi.
1. Le Mato Grosso ne formait qu'un seul Etat jusqu'en 1980. A cette date il fut divisé
en deux Etats.
Revue Tiers Monde, t. XXVI, n° 104, Octobre-Décembre 1985 900 GEORGES FRÉLASTRE
cruzeiros) qui vise la zone de Brasilia, Polocentro (5 440 millions de cruzeiros)
qui a trait au développement agricole des plateaux entourant Brasilia et enfin
Polonoroeste (2 5 000 millions de cruzeiros), le plus important des programmes
du Centre-Ouest.
LE PROGRAMME POLONOROESTE
Le but de Polonoroeste est de goudronner la route Cuiaba-Porto Velho
(br 364) et en même temps réaliser les investissements suffisants pour per
mettre un développement socio-économique harmonieux de la région irriguée
par la route. Cette route, construite en i960, se présentait jusqu'alors comme
une piste en mauvais état.
Le projet est administré par la superintendance pour le développement du
Centre-Ouest (sudeco). Les crédits prévus pour le programme routier ont
été : i 597,2 millions de cruzeiros en 1981 ; 7 376 millions de cruzeiros (valeur
ier janvier 1981) en 1982; 8 230,5 en 1983, 7819,5 en 1984. En 1985, il est
prévu 5 505,8 millions de cruzeiros valeur 1981.
Polonoroeste comporte deux volets principaux. D'une part l'aménagement
routier, d'autre part des réalisations visant au développement intégré de la
zone.
La route Cuiaba-Porto Velho et autres axes routiers
57 % des crédits totaux prévus de 1981 à 1985 (55,3 billions de cruzeiros)
sont affectés à la br 364, considérée comme l'axe polarisant du développement
de toute cette région, dont les travaux de goudronnage devaient être achevés
en 1984.
En dépit de la crise, les travaux continuent, de jour et de nuit. Ce sont
principalement des entreprises privées qui sont concernées. Il n'est à peu près
pas fait appel à l'armée, contrairement à ce qui s'est passé par exemple pour la
route Rondônia-Rio Branco.
En raison des travaux en cours, la circulation sur cette route est extrême
ment difficile. Sur les 150 km environ qui séparent Ji Parana de Pimenta
Bueno, il y a des déviations tous les 2 km en moyenne, sur des chaussées
défoncées et à peine carrossables. Les avaries de camions sont nombreuses,
et cette période transitoire est difficilement supportée par les riverains. Toute
la vie économique est ralentie, les prix de revient de toutes les denrées sont
fortement obérés. Des nuages de poussière recouvrent toute la végétation sur
des kilomètres, de chaque côté de la route.
Des craintes ont également concerné les méthodes de brûlis, utilisées
pour défricher la forêt, qui constitueraient un danger par le rejet dans l'atmo
sphère de gaz carbonique. Au contraire, selon l'opinion des agronomes, en
triplant la quantité de gaz carbonique de l'air, les récoltes pourraient augmenter
de 40 à 50 %. La forêt détruite est par ailleurs remplacée par des plantes qui
fixent elles aussi le gaz carbonique.
A l'heure actuelle, en raison de la conjoncture économique, l'achèvement
des travaux sur la br 364 reste la préoccupation dominante. La Banque mond
iale insiste sur le fait que Polonoroeste est un projet de développement intégré, PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT « POLONOROESTE » 901
donc que le social est important. Mais la situation financière brésilienne est
grave. Il faut faire des choix. La tendance est de donner priorité à la route,
parce que de très nombreux intérêts économiques sont liés aux travaux.
JLe programme de développement intégré
Trois phases ont été prévues dans le déroulement du Programme. La
première couvre le Rondônia, la seconde le Mato Grosso (pour la partie
concernée dans cet Etat), la troisième visait de nouveaux projets de colonisation.
Les deux premières étapes ont pour objectif d'installer des agriculteurs dans
la гопе couverte par le Polonoroeste. Une étude a été menée, sur l'aptitude des
sols de cette région.
Il en ressort que 51,5 % des terres de la zone sont de bonne ou moyenne
qualité, cette proportion étant nettement plus élevée en Rondônia (69,9 %)
qu'au Mato Grosso (24,7 %).
Il est en effet admis que, dans l'ensemble, les sols du sont meil
leurs que ceux du reste de l'Amazonie, si l'on excepte la partie Nord-Est
de l'Etat, où la qualité est médiocre. C'est ce qui explique le succès de l'expé
rience de colonisation et l'arrivée massive de migrants. L'aspect négatif de
cet envahissement est le recul marqué de la forêt, qui risque de connaître le
sort actuel de la forêt ivoirienne, et se réduire considérablement d'ici quinze
à vingt ans. Ce danger a conduit le gouvernement à choisir comme modèles
des exploitations d'au moins 100 ha. Il est estimé en effet que chaque année,
en moyenne, le défrichage de la forêt par brûlis, puis avec des coupe-coupe,
des haches et des tranches, porte sur 5 ha. L'année suivante, on laisse en jachère
ce qui a été récupéré sur la forêt, en espérant que celle-ci se reconstituera en
vingt ans (5 ha défrichés chaque année pendant vingt ans font 100 ha), avant
d'être à nouveau défrichée. Or il n'est pas sûr d'une part que ce délai soit suffi
sant pour la repousse, d'autre part que le défrichement se limite à 5 ha. Si les
membres de la famille sont en bonne santé, si la malaria ne les handicape
pas, ils pourront aller jusqu'à 7, 8 ha et le cycle ne pourra se dérouler en
vingt ans.
Cette zone se présente comme une mosaïque de micro-terroirs, avec une
grande diversité de situations, à l'intérieur d'une même région de faible
étendue. Des « taches » de terras roxas, de terres rouges très fertiles sont
juxtaposées à des terres pauvres, ce qui donne une grande hétérogénéité.
Le principe de base de la colonisation est que le gouvernement de l'Etat
concerné, Mato Grosso ou Rondônia (par le truchement de I'incra : Institut
national de Colonisation et de la Réforme agraire), a autorisé l'installation
d'agriculteurs sur toute la zone située de part et d'autre des routes fédérales2
(br 364 et 230 en Rondônia), sur une profondeur de 100 km et sur une bande
de 150 km tout le long de la frontière avec les pays voisins (ici la Bolivie)3,
pour assurer la polic

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