Sur l'âge de pierre en Egypte - article ; n°1 ; vol.4, pg 705-710

Pruner-Bey

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1869 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 705-710
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Sociologie, société et politique

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• Publié le: 01 janvier 1869
• Nombre de lectures: 7
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Pruner-Bey
Sur l'âge de pierre en Egypte
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 705-710.
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Pruner-Bey . Sur l'âge de pierre en Egypte. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 705-
710.
doi : 10.3406/bmsap.1869.4963
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1869_num_4_1_4963— SUR L'AGE DE PIERRE EN EGYPTE. . 705 PRUNER-BEY.
C'est après cette coulée qu'ont commencé à se creuser
les vallées actuelles, dans lesquelles on trouve : .
No» 16. Alluvion moyenne
17. de la plaine.
C'est dans ces deux dernières alluvions (16 et 17) que
M. Rames a trouvé, en 1862, des outils en silex.
M. Tardy ajoute que c'est du numéro 13 qu'il a extrait le
silex représenté ci-dessous et que la même nature de silex se
trouve dans le banc n° 8. La couche 12 renferme de nom
breux silex qu'il présentera plus tard si la Société le désire.
Sur l'Age de pierre en Egypte.
M. Pruner-Bey. Dans la dernière séance, je pris la parole
pour réclamer la priorité en faveur de M. Arcelin, en ce
T. IV (2e SÈRIB). - 45 SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1869. 706
qui touche à l'âge presumable de la pierre en Egypte.
Aujourd'hui, j'ai l'honneur de mettre sous vos yeux les
pièces à l'appui de mon assertion. Voici vingt objets en
pierre recueillis par M. Arcelin en différentes stations,
depuis Thèbes jusqu'au pied des pyramides de Gizeh, et
un tesson de poterie grossière faite à la main. En peut-on
conclure que l'âge de la pierre soit ici un fait * certain ?
C'est ce que je vais examiner rapidement.
Rien à priori n'empêche de présumer que l'Egypte ait
eu son âge de pierre comme les pays limitrophes pour
lesquels ce fait est établi, savoir la Palestine et l'Algérie.
Qui plus est, nous savons par les auteurs (Hérodote) que
les Égyptiens aux époques historiques encore usaient de
couteaux en pierre pour l'ouverture du corps humain
destiné à être , momifié. Enfin les archers représentés
dans l'hypogée de Beni-Hassan lancent des flèches dont
la pointe est en pierre. Or tous ces faits, se rapportant, il
est vrai, aux époques historiques, ne prouveraient-ils pas
qu'ici, comme ailleurs, où l'on a constaté l'emploi simultané
de la pierre et des métaux, l'usage de la première a
précédé, dans un temps, celui des derniers ?
Si maintenant nous jetons un coup d'œil sur les pièces,
le minéralogiste nous dira que toutes ces pierres sont bien
indigènes en Egypte. Voilà une hache polie en porphyre
vert, ici un marteau poli en serpentine, et le reste, noyau,
hachetle, couteaux, racloir, ébauches de flèches, etc., en-'
silex d'Egypte. Présentant les mêmes objets à nos archéo
logues, ils diront : Voilà nos armes et outils, tels qu'on les
trouve dans nos cavernes ; ils sont préhistoriques, et quoi
que les pièces taillées ne soient pas précisément belles, le
tout ensemble donne une idée des deux époques, savoir
celle de la pierre taillée et celle de la pierre polie. A cela
M. Arcelin ajoute qu'il a recueilli ces objets, partie sur
les hauts plateaux et les berges au-dessus de l'atteinte des —SUR' L'AGE DE PIERRE EN EGYPTE. 707 PRUNER-BEÏ.
alluvions modernes, partie au-dessous de celles-ci, dans le
gravier diluvien.
Jusqu'ici tout marche vers une solution favorable à
rétablissement de l'âge de la pierre antépharaonique j mais
voilà que l'égyptologue s'oppose énergiquement à une
conclusion trop hâtive, en dis'ant: Non-seulement nous
avons des couteaux et des flèches en pierre qui datent de
l'époque historique, mais il existe même des outils en silex
emmanchés d'une finesse extrême qui probablement étaient
des instruments destinés à l'usage des oculistes ; telle est
au moins leur perfection. Quant à votre hache polie, con
tinue mon égyptologue, ce n'était point une arme, mais un
outil employé par les chaudronniers pour lisser leurs mar
mites en métal, etc. Votre maillet en serpentine est un
objet comme par exemple les Ababdés en font encore de
nos jours. Quant au reste, tout cela pourrait être des
éclats naturels de silex comme on en rencontre par milliers
dans le désert.
•. Voilà, messieurs, en deux mots l'exposé -des faits qui
.se rapportent à la question qui vous est soumise. Pour ma
part, il me parait incontestable que, pour établir solid
ement l'âge préhistorique de la pierre en Egypte, et surtout
son existence à l'époque quaternaire, il faudra encore
toute une série de recherches ; et si tout ne me trompe,
M. Arcelin se tient autant que moi-même sur la réserve.
Et en effet, pour ne toucher qu'à un seul point, jusqu'en ce
moment je ne connais encore rien dans la littérature géo
logique qui soit satisfaisant pour l'établissement du quater
naire en Egypte, presque rien sur la faune qui revient à ce
terrain, etc., etc. Conséquemment , c'est seulement, en
tout cas, après ces premières prémisses à remplir que
nous pourrons, si toutefois ses restes se retrouvent, traiter
de l'homme quaternaire en Egypte et des produits de son
industrie, et aborder la question de savoir si cet homme . SÉANCE DU 16 DÉCEMBRE 1869. 708
fut le même qui plus tard érigea les pyramides, les temples
des dieux et les palais des rois.
Enfin, messieurs,, je vous ai soumis ces objets encore
dans un autre but que voici. Nous ne pouvons douter de
leur authenticité. En sera-t-il de même de ceux qui nous
parviendront peut-être dans un prochain avenir? Déjà
Hérodote nous cite des exemples surprenants de la ruse
égyptienne, et les descendants des anciens Égyptiens n'ont
point dégénéré à cet égard. La preuve en est que les
articles en terre cuite soi-disant antiques et qui sont cont
refaits par les indigènes circulent par milliers. On a même
confectionné des momies entières, etc. Mettons-nous en
garde contre pareilles supercheries, qui dans nos parages
ont eu une influence funeste, bien que seulement moment
anée, sur la question vitale de l'archéologie préhistorique.
M. de Mortillet se montre- beaucoup plus affirmatif
que M. le docteur Pruner-Bey sur la question de l'âge de
la pierre en Egypte. Pour lui, l'existence de cet âge sur les
bords du Nil, avant l'établissement et le développement
de la civilisation égyptienne, ne fait aucun doute.
Les silex recueillis par M. Arcelin et présentés à la
Société par M. Pruner-Bey sont incontestablement taillés
par l'homme.
Hérodote parle de couteaux en pierre qui servaient à
ouvrir le ventre des personnes que l'on voulait embaumer.
L'archéologie vient confirmer le dire de l'historien grec.
Il existe un de ces couteaux d'embaumeur dans le musée
égyptien de Turin, et deux dans celui de Leyde. Ce sont
les trois seuls signalés. Eh bien, tous les trois ont à peu
près la même forme : ils ressemblent beaucoup aux cou
teaux égyptiens en métal. C'est une espèce de lame ayant
en bas un appendice plus étroit et à arêtes moins vives,
constituant un manche. Comme on le voit, ces instruments
des temps historiques sont tout différents de ceux recueillis SUR i/ÂGE DE PIERRE EN EGYPTE.. 709 DISCUSSION
par M.* Arcelin. Ils n'ont de commun avec eux que la
matière, et prouvent que c'est un vieux souvenir, une
simple tradition du passé, maintenue par le culte.
M. Pruner-Bey a aussi parlé d'instruments de chirurgie
recueillis en Egypte, et ayant servi pendant les temps
historiques. C'est possible, c'est même certain, puisqu'il le
dit. Mais les instruments mis sous les yeux de la Société
n'ont certainement aucun rapport avec ces instruments de
chirurgie. Ce sont principalement des scies, très-utiles pour
les usages domestiques et industriels, quand on n'a rien de
mieux, mais qui certainement sont beaucoup trop gros
sières pour avoir jamais servi à faire des opérations chi
rurgicales. Ces instruments, au contraire, sont en tout sem
blables à ceux de l'époque de la pierre que l'on trouve
répandus dans le monde entier. Il est, entre autres, une scie
à tranchant arqué, qui a une analogie de formes frappante
avec certaines scies de la Scandinavie.
A côté des silex taillés se voit une hache polie. M. Pru
ner-Bey admet que ce pourrait bien être un simple outil
de ^-^"dronnier de nos jou * servant à