Sur l étude des idiomes patois par rapport à l ethnologie de la France - article ; n°1 ; vol.1, pg 478-506
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1866 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 478-506
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1866
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

de Ranse
Sur l'étude des idiomes patois par rapport à l'ethnologie de la
France
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 1, 1866. pp. 478-506.
Citer ce document / Cite this document :
de Ranse . Sur l'étude des idiomes patois par rapport à l'ethnologie de la France. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 1, 1866. pp. 478-506.
doi : 10.3406/bmsap.1866.4245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1866_num_1_1_4245478 -, SÉANCE DU 5 JUIILET 4866.
mais ce sont là des questions que l'expérimentation seule
peut résoudre. Quant à présent, il ne s'agit que de l'asser
tion de M. Àubé, dont on avait tiré parti contre la consang
uinité, et cette assertion me paraît entièrement mise à
néant. »
LECTURE.
Sur l'utilité t que peut présenter l'étude comparative des
» idiomes patois dans les recherches relatives a l'ethno
logie de la France.
Par M. de Ranse,
« L'ethnologie d'un pays comprend essentiellement deux
parties : l'une, contemporaine de l'histoire, fait connaître
les aïeux immédiats des habitants actuels; l'autre, anté-his-
torîque, s'efforce de remonter, dansla succession des siècles,
et en suivant la filiation de race en race, jusqu'aux premiers
hommes qui ont peuplé ce pays. La recherche de nos an
cêtres les plus reculés constitue l'un des problèmes les plus
intéressants qu'on puisse se poser, et aussi l'un des plus
difficiles à résoudre ; les données fournies par la paléontol
ogie, l'archéologie, la crâniologïe ont sans doute jeté un
certain jour sur quelques questions, mais l'obscurité règne
encore sur le plus grand nombre, et, pour dissiper les t
énèbres qui les couvrent, si jamais on y parvient, il faudra,
de la part de ceux qui entreprennent courageusement de
semblables recherches, des études longuement poursuivies,
des efforts longtemps soutenus, et, avant tout, l'adoption
générale d'une même méthode dans la coordination des do
cuments empruntés aux différentes sciences tributaires de
l'anthropologie : ces sciences, en effet, doivent converger
vers le même but, et ne pas se poser en rivales les unes des
autres.
Je n'ai pas l'intention d'aborder, dans ce travail, l'ethno
logie de la France, par le côté difficile dont je viens de par- RANSE. — LES IDIOMES PATOIS ET L'ETHNOLOGIE 479 DE
1er. Quels ont été les peuples autochthones de nos contrées?
Ces peuples étaient-ils brachycéphales ou dolichocéphales?
Ont-ils appartenu à une race éteinte, différente de celle des
Ligures ou Ibères, ou se confondent-ils avec cette race, ou
encore ne sont-ils que les Galls eux-mêmes, regardés par
la plupart des auteurs comme d'origine asiatique? Que doit-
on entendre définitivement par le mot Celtes ? Ce mot re-
présente-t-il une race pure ou une race croisée, brune ou
blonde? Est-il synonyme du mot Gaëls ou Galls, ou désigne-
t — il un rameau des races kymro-germanîques dont l'inva
sion dans le pays des Galls aurait précédé celle des Kymris,
ou enfin doit-on l'appliquer à dénommer soit les Gallo-
Kymris, soit, la race croisée des Galls et des Ibères? Toutes
ces questions ont été agitées devant cette Société, et la
discussion à laquelle elles, ont donné lieu n'est pas, et ne
sera probablement pas encore de longtemps épuisée ; elle
reparaît de temps en temps à l'ordre du jour comme pour
témoigner des difficultés du problème.
Quelque opinion, d'ailleurs, que l'on professe sur l'origine
des Celtes et sur l'extension qu'on doit donner à ce mot, il
est un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est
que, lorsque les Kymris, grands et blonds, envahirent la
Gaule, vers le "septième siècle avant l'ère chrétienne, ils trou
vèrent des habitants petits et bruns, et quec'estle croisement
. de ces deux races qui constitue l'élément ethnique capital
de la nation française. Est-ce à dire qu'on doive expliquer
par ce'seul fait la différence des types que l'on rencontre
dans notre pays ? À la rigueur, on le pourrait ; mais il est
difficile d'admettre que les divers peuples qui ont envahi et
occupé successivement- notre sol, né nous aient rien légué
de leurs caractères, et que leur influence ethnique ait été
complètement absorbée par celle des Gallo-Kymris. Dans
ses Recherches sur V ethnologie de la France (1), M. Broca a
(i) Bulletins de la Société d'anthropologie, 1. 1, p. 6 et suiv. SÉANCE D.U 5 JUILLET 1866. 480
démontré qu'il n'en est pas ainsi, et que si l'influence gallo-
kymrique est de beaucoup prépondérante, on ne saurait
entièrement méconnaître celle de l'occupation romaine et
de l'invasion germanique. Comment expliquer, en effet, l'a
ccroissement de la taille des Celtes dans les contrées où les
Kymris n'ont pas pénétré, ou bien la diminution de la tail'e
de ceux-ci dans les pays où ils se sont croisés avec d'autres
peuples que les Celtes ? II est bien d'autres faits qu'il serait
difficile d'expliquer, et qui seraient même contradictoires
dans l'opinion opposée à celle que défend M. Broca, et que
nous adoptons pleinement; nous aurons occasion d'en citer
quelques-uns dans le cours de ce travail ; signalons sim
plement, en passant, la persistance des trois types grec, ro
main et sarrasin, dans une ville, comme Arles (1), qui a
subi tant de péripéties, occupée tour à tour par les Gaulois,
les Phocéens, les Romains,' les Wisigoths, les Sarrasins, et
annexée, plus tard au royaume de Bourgogne.
Il faut donc reconnaître, à côté de l'élément capital const
itué par le croisement des Celtes et des Kymris, des él
éments ethniques secondaires, dus à l'influence des différents
peuples qui ont occupé telle ou telle contrée de la Gaule. Il
s'agit maintenant de faire la part respective de ces divers
éléments, de manière à pouvoir, pour chaque contrée ou
chaque .localité, établir la filiation directe des habitants ac
tuels jusqu'àceux qui les ont précédés dans les premiers siè
cles historiques. C'est là un problème rendu très-difficile par
les nombreuses immigrations qui ont successivement oc
cupé notre territoire, par les mouvements incessants des
populations et par leurs divers croisements, et l'on ne saur
ait, pour en chercher la solution, se priver de documents,
' quelque peu importants qu'ils paraissent au premier abord ;
or on en a trop négligé, croyons-nous, ceux que peut fournir
(1) Lagneau, Ethnologie de la France (Bulletins de la Société d'an
thropologie, 1. 1> p. 333- DE BANSE, — LES IDIOMES PATOIS LT L'ETHNOLOGIE 481
l'étude comparative des idiomes patois. Avant d'entrer dans
les considérations qui tiennent à notre sujet même, exami
nons rapidement les documents historiques, et ceux que
l'on peut puiser dans l'étude des caractères physiques de
nos populations.
Si l'on considère la Gaule à l'époque où les Massiliotes,
menacés par les Ligures, appelèrent les Romains à leur se
cours, et leur ouvrirent ainsi la route pour la conquête du
pays de nos aïeux, on trouve les éléments ethniques sui
vants :
Au midi, entre la Garonne et les Pyrénées, les Aquitains,
issus des Ibères ; des Pyrénées orientales au delà des Alpes,
en suivant une ligne parallèle aux côtes de la Méditerra
née, les Ligures, d'origine aussi ibérienne ; étaient enclavées
dans le pays des Ligures les colonies phéniciennes (Nîmes,
Alais) , rhôdiennes (à l'embouchure et sur les bords du
Rhône), et phocéennes (Marseille, Arles, Avignon, Agde, etc.)
Enfin il faut encore signaler les Bébryces de Bithynie, éta
blis à Narbonne et à Montpellier, et qui avaient fait donner
le nom de mer Bébrycienne à la partie de la Méditerranée
qui baigne les côtes du Languedoc (1).
Au centre, les Celtes, circonscrits par une ligne qui, par
tant de l'embouchure du Tarn et longeant cette rivière, ie
Rhône, l'Isère, les Alpes, le Rhin, les Vosges, les montagnes
du

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