Sur la découverte de sépultures gauloises sur le territoire de Jonchery. - article ; n°1 ; vol.12, pg 16-37

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Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1877 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 16-37
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Sociologie, société et politique

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• Publié le: 01 janvier 1877
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Sur la découverte de sépultures gauloises sur le territoire de
Jonchery.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 16-37.
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Allaire . Sur la découverte de sépultures gauloises sur le territoire de Jonchery. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 12, 1877. pp. 16-37.
doi : 10.3406/bmsap.1877.3205
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1877_num_12_1_3205SÉANCE DU 4 JANVIER 1877. 16
DISCUSSIOX.
M. Broca. fait remarquer qu'un des crânes présentés par
M. Chouquet paraît avoir appartenu à un sujet d'une intell
igence au-dessous de la moyenne.
Les dimensions sont d'une exiguïté anormale, et la soudure
des sutures exclut l'hypothèse d'une extrême jeunesse. Le
sujet, au contraire/devait être parvenu à l'âge de cinquante
ans environ.
La cause de l'arrêt de développement de son crâne a év
idemment été d'ordre pathologique.
L'autre crâne présenté par M. Chouquet est perforé ; mais
la perforation offre le caractère particulier qu'elle siège sur
la ligne médiane. La cicatrisation de son bord est complète.
La perforation a dû être pratiquée dans les premières an
nées de la vie, et le procédé employé a été le raclage.
La preuve directe que cette perforation a été pratiquée à
l'aide d'un raclage, couche par couche, c'est que le travail de
réparation qui s'est accompli par la suite dans le tissu osseux
a favorisé l'empiétement de la table externe du pariétal au
détriment delà table interne. Cette disposition démontre phy-
siologiquement que l'instrument à l'aide duquel la trépanat
ion a été provoquée a été conduit de façon à ménager une
portion de la surface osseuse, d'autant plus grande qu'il pé
nétrait dans des couches plus profondes de l'épaisseur de l'os.
Sur la découverte de sépultures gauloises sur le territoire
de Joncbery s
PAR M. ALLAIRE.
Vers la fin d'août 1876, un tisserand de Jonchery (Marne),
du nom de Jaunet, habile fouilleur qui avait déjà fait quel
ques découvertes d'armes, etc., vint prévenir M. le chef du
génie Pignat que le fossé établi autour du camp de Châlons
présentait, près de la ferme de Jonchery, des éboulements ALLAIRE. — SÉPULTURES GAULOISES DE JONCHERY. 17
lui faisant présumer la présence de sépultures ; d'ailleurs les
fragments de poteries qui couvrent le sol environnant étaient
déjà des indices.
M. Pignat voulut bien nous prévenir, et nous procédâmes,
le 1er septembre, à une première fouille, après avoir reçu du
fouilleur quelques leçons de percussion perforatrice dans plu
sieurs endroits. .
Ce cimetière est exploré pour la première fois, si j'en crois
l'ouvrage intitulé Archéologie celtique et gauloise, où M. A.
Bertrand ne note point, à la date du 8 avril 1876, Jonchery
au nombre des soixante-douze communes de la Marne où se
sont rencontrés des cimetières gaulois. C'est dans ce village
de 460 habitants que les Romains avaient fait une prise d'eau
et construit un aqueduc de 38 kilomètres, pour conduire les
eaux de la Suippe à Reims.
Non loin de là sont des caches que nous nous proposons de
visiter et où l'on a déjà rencontré une assez grande quantité
d'instruments en silex.
Nous rendons compte immédiatement de nos fouilles, mais
nous devons dire que, pendant que Jaunet découvrait avec le
plus grand soin les squelettes et les poteries, le docteur
Bleicher et nous, nous mesurions la profondeur des fosses, la
longueur des os longs, nous étiquetions chaque crâne qui
était mis de côté pour la Société d'anthropologie, nous con
stations l'âge et le sexe, etc. Le comte Simon, numismate dis
tingué, qui n'était pas présent à la première fouille, dessinait
rapidement les divers objets, prenait des notes sur leur cou
leur, leur forme et leur position auprès du squelette, et nous
donnait plus tard des renseignements sur les médailles que
nous pûmes recueillir.
I. Première fouille, faite le 1er septembre 1876, en pré
sence de MM. le chef du génie, docteur Bleicher et nous.
1. Première sépulture (crâne n° i). Fémur, 45. Tibia, 38.
Humérus, 32. Radim, 23. Orientation nord-ouest à sud-est.
Profondeur de la fosse, lm 40. Absence de traces de cercueil
et de poteries. Morceau de silex en forme de tronc de pyra-
T. XII (2* série) . 2 ■ m SÉANCE DU 4 JANVIER 4877. 18
mide, placé entre les tibias. Homme adulte, os en assez mauv
ais état de conservation.
2. Deuxième sépulture (crâne n° 2). F = 42. T = 37,5.
H =30,3. Cubitus = 21,5. R = ». Orientation est-ouest.
Fosse, 2 "mètres de profondeur. Squelette placé sur le dos,
comme le précédent, les membres supérieurs le long du corps.
Traces de cercueil en bois avec ses gros clous. Homme d'un
âge mûr. Entre les jambes existe une grande amphore à une
anse, en poterie commune rougeâtre ; aux pieds un vase
à libations avec ornements en creux, et des débris de
grande soucoupe noire en craquelé, qui a été facilement
reconstruite ; à droite de la tête, un grand plat de pote
rie fine rouge, contenant des os de poulets et des coquilles
d'œufs.
3. Troisième sépulture (crâne n° 3). Le squelette en place me
sure 1Щ,72. Orientation nord-est à sud-ouest. Profondeur,
im,40. Cercueil. Vieillard. Même position avec les avant-bras
croisés sur le bassin. Os en mauvais état de conservation.
Crâne très-brisé. Nous ne pouvons recueillir que des fra
gments de poteries de couleur rouge ou noire, mais il est
impossible d'en constater la forme.
4. Quatrième sépulture (crâne n° 4). F = 42. T = 36.
H=32,4. R=21,5. C = ». Nord-est àsud-ouest. 1ш,60 de pro
fondeur. Traces de cerceuil. Homme d'un âge mûr. Tête un
peu penchée à droite. Occipital brisé. Dans la bouche, monn
aie indéchiffrable de petit bronze ; d'autres monnaies indé
chiffrables à gauche, à hauteur de la main. Un couteau en fer,
adroite, au niveau du bassin. Près de la tête, un plat de
taille moyenne en terre rouge, contenant des débris de côtes,
une dent antérieure et un bassin de lièvre Une grande sou
coupe en terre noire, un vase à libations avec ornements
simples en croix X X X, dans lequel se trouvait engagé un grand
vase à boire en verre mousseline, brisé en plusieurs frag
ments. Petits clous de chaussures à tête large, trouvés avec
les os des pieds du squelette précédent.
II. Deuxième fouille, faite le 14 septembre 1876, en présence — SĚPULTUIIES ' GAULOISES DE JONCHERY. 49 ALLAIRE.
de M. le général en chef Douai, du chef du génie, du comte
Simon, du docteur Bleicheret de nous.
5. Cinquième sépulture. Nord-est à sud-ouest. Profondeur,
{ mètre. Homme adulte. Crâne brisó en petits fragments,
surtout quand la grève s'échappe de l'intérieur. Pas de traces
de cercueil, même position du squelette. Sar sa droite, à
hauteur de la tête, nous trouvons un petit va^e rouge enterre
cuite. Rien ailleurs. Clous de chaussures.
• 6. Sixième sépulture. Nord-est à sud-ouest. Profondeur, \ mèt
re. Pas de traces de cercueil. Jeune enfant. Pas de clous de
chaussures. A hauteur de la hanche droite, un biberon en terre
et un vase en terre cuite de forme cylindrique, dont l'ouver
ture est du même diamètre que la base. Une boule avec objet
mobile à l'intérieur, probablement un jouet d'enfant.
7. Septième sépulture (crâne n° 5). F = 44. Trr: 37,
H = 34. С = 20. R = 2i. Nord-est à sud-ouest. Profon
deur, 1и,60. Traces de cercueil.- Homme adulte. Clous de
chaussures. A hauteur du col et à droite, sont trois vases en
terre cuite : un noir ressemblant assez à une soupière, et deux
rouges, dont l'un est une cruche à une anse et l'autre un vase
à ventre rebondi et à ouverture plus large que le fond. Frac
ture de l'avant-bras gauche à la partie moyenne, consolida
tion avec courbure du radius et effacement du ligament in
terosseux.
8. Huitième sépulture (crâne n°7). Fr=13, Trr 36. Ht=