Systématique phylogénétique des Hippopotamidae fossiles d Afrique : problèmes actuels - article ; n°1 ; vol.17, pg 185-204
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Systématique phylogénétique des Hippopotamidae fossiles d'Afrique : problèmes actuels - article ; n°1 ; vol.17, pg 185-204

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Description

Annales d'Ethiopie - Année 2001 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 185-204
Résumé : Bien qu'ils soient très bien représentés dans les sites du Plio-Pléistocène d'Afrique, les Hippopotamidae constituent un groupe peu étudié. Ainsi, la systématique de cette famille est encore largement débattue. L'origine des Hippopotamidae, tout d'abord, est incertaine : sont-ils issus des Anthracotheriidae ou bien des Tayassuidae ? Ensuite, le genre Hexaprotodon, le plus important en nombre d'espèce doit vraisemblablement être abandonné, car, d'une part, il n'est pas monophylétique ; d'autre part, il n'est même pas possible de le considérer en tant que stade évolutif primitif. L'abandon de ce genre devrait conduire à des remaniements majeurs au sein de la famille. Enfin, la grande variabilité intra-spécifique à l'intérieur du groupe alliée à des descriptions d'espèces à partir de matériel insuffisant sont la cause de difficultés d'identification de nouveaux restes.
ENG : Although the Hippopotamidae are very abundant in the Plio-Pleistocene African sites, so far, they have been hardly studied. For example, the systematic of this family is still discussed. First, the Hippopotamidae origin remains unclear : do they come from Anthracotheriidae or Tayassuidae ? Secondly, the genus Hexaprotodon, the most important in terms of the number of species, should be discarded, because it is not monophyletic, and it is even not possible to consider it as a primitive stage of evolution. This fact may lead to some major changes of the taxonomy of the family. Finally, the identification of new fossils is often problematic, because of the big amount of intra-specific variability among the Hippopotamidae along with the descriptions of species for which the material is insufficient.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Renaud Boisserie
Systématique phylogénétique des Hippopotamidae fossiles
d'Afrique : problèmes actuels
In: Annales d'Ethiopie. Volume 17, année 2001. pp. 185-204.
Résumé : Bien qu'ils soient très bien représentés dans les sites du Plio-Pléistocène d'Afrique, les Hippopotamidae constituent un
groupe peu étudié. Ainsi, la systématique de cette famille est encore largement débattue. L'origine des Hippopotamidae, tout
d'abord, est incertaine : sont-ils issus des Anthracotheriidae ou bien des Tayassuidae ? Ensuite, le genre Hexaprotodon, le plus
important en nombre d'espèce doit vraisemblablement être abandonné, car, d'une part, il n'est pas monophylétique ; d'autre part,
il n'est même pas possible de le considérer en tant que stade évolutif primitif. L'abandon de ce genre devrait conduire à des
remaniements majeurs au sein de la famille. Enfin, la grande variabilité intra-spécifique à l'intérieur du groupe alliée à des
descriptions d'espèces à partir de matériel insuffisant sont la cause de difficultés d'identification de nouveaux restes.
Abstract
ENG : Although the Hippopotamidae are very abundant in the Plio-Pleistocene African sites, so far, they have been hardly
studied. For example, the systematic of this family is still discussed. First, the Hippopotamidae origin remains unclear : do they
come from Anthracotheriidae or Tayassuidae ? Secondly, the genus Hexaprotodon, the most important in terms of the number of
species, should be discarded, because it is not monophyletic, and it is even not possible to consider it as a primitive stage of
evolution. This fact may lead to some major changes of the taxonomy of the family. Finally, the identification of new fossils is
often problematic, because of the big amount of intra-specific variability among the Hippopotamidae along with the descriptions of
species for which the material is insufficient.
Citer ce document / Cite this document :
Boisserie Jean-Renaud. Systématique phylogénétique des Hippopotamidae fossiles d'Afrique : problèmes actuels. In: Annales
d'Ethiopie. Volume 17, année 2001. pp. 185-204.
doi : 10.3406/ethio.2001.999
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_2001_num_17_1_999185
Annales d'Ethiopie, 2001, vol. XVII: 183-201.
Systématique phylogénétique des Hippopotamidae fossiles
d'Afrique : problèmes actuels
Jean-Renaud Boisserie*
Résumé : Bien qu'ils soient très bien représentés dans les sites du Plio-
Pléistocène d'Afrique, les Hippopotamidae constituent un groupe peu étudié. Ainsi, la
systématique de cette famille est encore largement débattue. L'origine des
Hippopotamidae, tout d'abord, est incertaine : sont-ils issus des Anthracotheriidae ou
bien des Tayassuidae ? Ensuite, le genre Hexaprotodon, le plus important en nombre
d'espèce doit vraisemblablement être abandonné, car, d'une part, il n'est pas
monophylétique ; d'autre part, il n'est même pas possible de le considérer en tant que
stade évolutif primitif. L'abandon de ce genre devrait conduire à des remaniements
majeurs au sein de la famille. Enfin, la grande variabilité intra-spécifique à l'intérieur
du groupe alliée à des descriptions d'espèces à partir de matériel insuffisant sont la
cause de difficultés d'identification de nouveaux restes.
Mots-clefs : Hippopotamidae, Néogène, Afrique, systématique phylogénétique,
taxonomie.
Abstract : Although the Hippopotamidae are very abundant in the Plio-
Pleistocene African sites, so far, they have been hardly studied. For example, the
systematic of this family is still discussed. First, the Hippopotamidae origin remains
unclear : do they come from Anthracotheriidae or Tayassuidae ? Secondly, the genus
Hexaprotodon, the most important in terms of the number of species, should be
discarded, because it is not monophyletic, and it is even not possible to consider it as
a primitive stage of evolution. This fact may lead to some major changes of the
taxonomy of the family. Finally, the identification of new fossils is often problematic,
because of the big amount of intra-specific variability among the Hippopotamidae
along with the descriptions of species for which the material is insufficient.
Keywords : Hippopotamidae, Neogene, Africa, Phylogenetic systematic,
Taxonomy.
* Laboratoire de Géobiologie, Biochronologie et Paléontologie Humaine, Faculté des Sciences de
l'Université de Poitiers, France. 186
Les hippopotames sont (souvent) de gros animaux - mais pas aussi gros que les
dinosaures. Les hippopotames ont de grandes canines — mais pas aussi
impressionnantes que celles des "félins à dents de sabre". Enfin, les hippopotames ne
sont pas les ancêtres du genre Homo, du moins à ce qu'il semble.
Voici 3 faits qui suffisent probablement à expliquer le sourire perplexe d'une
personne confrontée à un chercheur travaillant sur les hippopotames fossiles.
Et pourtant, l'étude des Hippopotames africains est associée à une thématique
majeure de la paléontologie, qui passionne tout autant le public que les chercheurs :
l'histoire du Néogène terminal d'Afrique, c'est-à-dire le cadre d'émergence de
l'Homme.
Au cours de cette période, on peut même dire que les Hippopotamidae ont eu
un rôle de toute première importance :
- la diversité spécifique des Hippopotamidés du Plio-Pléistocène est à peine
moindre que celle des Suidés (qui compte 20 espèces (White, 1985));
- en nombre de spécimens récoltés, on peut classer cette famille parmi les
mieux représentées dans les sites fossilifères du Néogène d'Afrique1 (voir, par
exemple, Alemseged, 1998 ; Faure, 1994 ; Weston, 1997);
- ils ont une aire de répartition panafricaine dès le début du Miocène supérieur
(Pickford, 1990);
- la biomasse et l'impact écologique de ces animaux sont considérables dans
leurs zones d'habitat (voir Lock, 1972 pour Hippopotamus amphibius actuel).
Il est toutefois surprenant de constater que, malgré toutes ces "qualités", les
hippopotames fossiles sont peu connus. On peut ainsi se livrer à un test intéressant. Il
suffit de consulter Internet, où l'on trouve en accès libre une compilation des travaux
de paléontologie des Vertébrés (Damuth, 1997, avec environ 112000 références). À
l'entrée "taxon = 'Bovidae' ", on accède à une liste de 2119 titres ; à l'entrée "taxon =
'Suidae' ", on obtient 881 titres ; à l'entrée "taxon = 'Hippopotamidae' ", on recueille :
211 titres !... Les Hippopotamidae constituent donc un large champ de recherche à
peine entamé.
Evidemment, le premier niveau auquel il faut s'intéresser dans un groupe
relativement mal connu est celui de la systématique phylogénétique. Ainsi, on peut
exa-miner brièvement quelques questions soulevées par les hippopotames fossiles
africains au cours des dernières décennies, pour se livrer à un bilan rapide - et tout à
fait provisoire.
Première interrogation : celle de l'origine de ces animaux. En effet, elle ne fait
à l'heure actuelle l'objet d'aucun consensus, et pourtant pourrait avoir quelque
importance pour la classification des Artiodactyles.
Ensuite, si la systématique du groupe semble plus généralement acceptée dans
les pratiques, on peut discuter de la pertinence des genres, et des problèmes qu'ils
soulèvent.
Enfin, au niveau spécifique, on peut reconnaître deux causes majeures de
difficultés : les descriptions basées sur du matériel insuffisant, et la méconnaissance de
la variabilité intra-spécifique.
1 Sans oublier que la collecte des fossiles d'hippopotames pose des problèmes logistiques délicats... 187
Caractéristiques générales des Hippopotamidae
Mode de vie
De nos jours, il existe deux espèces d'Hippopotamidae, toutes deux africaines.
L'hippopotame commun, ou amphibie {Hippopotamus amphibius), est largement
répandu au sud du Sahara. Cet habitant diurne des lacs et des fleuves se nourrit
essentiellement d'herbe qu'il sort brouter à la tombée de la nuit. Femelle, il vit en
troupe avec ses congénères, élevant les jeunes. Mâle adulte, il vit souvent à la
périphérie immédiate des groupes de femelles, et cherche querelle à tout individu
pénétrant son territoire. Il est intéressant de noter que la principale cause naturelle de
mortalité est l

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