Tellem, reconnaissance archéologique d une culture de l ouest africain au Moyen-Age : la poterie - article ; n°1 ; vol.53, pg 5-59
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Tellem, reconnaissance archéologique d'une culture de l'ouest africain au Moyen-Age : la poterie - article ; n°1 ; vol.53, pg 5-59

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Journal des africanistes - Année 1983 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 5-59
A bs tract This article continues the presentation of the archeological findings from the caves in the Bandiagara Cliffs in the land of the Dogon (Mali). The pottery of the Sanga region can be descriptively divided into four major types : Toloy, ancient Tellem, middle and late Tellem, and recent Dogon. Hypotheses about datings are made, and the findings are compared with the Do gen's presentday pottery, which seems to have been strongly influenced by the Tellem tradition.
Résumé Cette étude poursuit la présentation du matériel archéologique trouvé au cours de campagnes de fouilles effectuées en pays dogon, dans des grottes de la falaise de Bandiagara (Mali). Elle décrit la poterie de la région de Sanga qui peut être divisée en quatre grands types : poterie Toloy, poterie Tellem ancienne, poterie Tellem moyenne et tardive, poterie dogon récente. Des hypothèses de datation sont fournies, ainsi qu'une comparaison entre le matériel archéologique et la poterie actuelle des Dogon, qui semble avoir été fortement influencée par la tradition tellem.
55 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Rogier M. A. Bedaux
A.G. Lange
Tellem, reconnaissance archéologique d'une culture de l'ouest
africain au Moyen-Age : la poterie
In: Journal des africanistes. 1983, tome 53 fascicule 1-2. pp. 5-59.
Résumé Cette étude poursuit la présentation du matériel archéologique trouvé au cours de campagnes de fouilles effectuées en
pays dogon, dans des grottes de la falaise de Bandiagara (Mali). Elle décrit la poterie de la région de Sanga qui peut être divisée
en quatre grands types : poterie Toloy, poterie Tellem ancienne, poterie Tellem moyenne et tardive, poterie dogon récente. Des
hypothèses de datation sont fournies, ainsi qu'une comparaison entre le matériel archéologique et la actuelle des Dogon,
qui semble avoir été fortement influencée par la tradition tellem.
Abstract
A bs tract This article continues the presentation of the archeological findings from the caves in the Bandiagara Cliffs in the land
of the Dogon (Mali). The pottery of the Sanga region can be descriptively divided into four major types : Toloy, ancient Tellem,
middle and late Tellem, and recent Dogon. Hypotheses about datings are made, and the findings are compared with the Do gen's
presentday pottery, which seems to have been strongly influenced by the Tellem tradition.
Citer ce document / Cite this document :
Bedaux Rogier M. A., Lange A.G. Tellem, reconnaissance archéologique d'une culture de l'ouest africain au Moyen-Age : la
poterie. In: Journal des africanistes. 1983, tome 53 fascicule 1-2. pp. 5-59.
doi : 10.3406/jafr.1983.2037
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1983_num_53_1_2037R.M. A. BEDAUX & A.G. LANGE
TELLEM, RECONNAISSANCE ARCHÉOLOGIQUE D'UNE CULTURE
DE L'OUEST AFRICAIN AU MOYEN AGE : LA POTERIE
Pendant les années 1964, 1965, 1966, 1971 et 1974 l'Instituut voor An-
tropobiologie de l'Université d'Etat d Utrecht a effectué des fouilles* dans
des grottes situées dans la Falaise de Bandiagara (Mali), près du village Dogon
de Sanga. Les fouilles ont fourni du matériel important, dont une partie a déj à
été publiée dans ce Journal (Bedaux, 1972, 1974, 1977 ; Bedaux et Bolland,
1980). Les objets de bois, de cuir, de coton et de laine, tous bien conservés,
sont parmi les plus anciens de l'Afrique subsaharienne. La présente étude
comprend les 1883 poteries complètes et fragmentaires découvertes dans les
grottes étudiées.
Les vestiges les plus anciens de l'habitation humaine permanente dans
cette région consistent en des greniers faits de boudins de glaise superposés.
Deux échantillons C14 extraits des parois de ces greniers ont été datés du
Ше-Пе siècle avant notre ère (Bedaux, 1972). Cette phase culturelle a reçu
le nom de «Toloy», nom dogon de l'endroit où furent découverts les premiers
vestiges de cette époque. Les tessons et les restes végétaux trouvés dans les
parois de glaise des greniers Toloy peuvent aussi être attribués à cette phase.
Jusqu'à présent on n'a trouvé aucun vestige dans la région de Sanga
datant de la période de douze siècles qui sépare les Toloy des premiers Tellem.
Les greniers Toloy ont parfois été trouvés intacts par les Tellem, à leur arrivée
dans la région vers le Xle siècle, et ont été réutilisés par eux pour y déposer
leurs morts.
Par le mot «Tellem» les Dogon désignent les gens qu'ils ont trouvés à
certains endroits lorsqu'ils arrivèrent au pied de la Falaise au XVe siècle.
Nous utiliserons ce nom pour désigner la population dont les squelettes ont
été trouvés dans des nécropoles dans la région de Sanga et pour désigner la
culture matérielle qui y est associée. On peut également attribuer aux Tellem
des restes végétaux et des ossements d'animaux, qui nous fournissent des
renseignements sur leurs moyens de subsistance (Bedaux, 1972). L'architec-
* Les recherches furent réalisées grâce aux subventions suivantes accordées au Directeur de l'Ins
tituut voor Anthropobiologie de l'Université d'Etat dTJtrecht, le Professeur Dr. J . Huizinga :
Fondation Néerlandaise pour le Développement de la Recherche Tropicale (WOTRO), ďen Haag ;
Wenner-Gren Foundation for Anthropological Research, New York ;
Boise Fund, Oxford ;
National Geographic Society, Washington.
/. des Africanistes, 53, 1-2, (1983) pp. 5-59 RM A BEDAUX&AG LANGE
ture Tellem est différente de celle des Toloy. Les Tellem ont utilisé des briques
crues faites à la main, d'une forme spéciale (ibidem, 1977 : 66).
La culture Tellem a existé comme telle dans la région de Sanga du Xle jus
qu'au XVIe siècle. L'extinction des Tellem au XVe-XVIe siècle est une hypothès
e plausible en raison de leur diminution en nombre au cours des siècles précé
dents, et du fait que, selon des critères anthropobiologiques, ils ne peuvent
être considérés ni comme des ancêtres des Dogon, ni comme des ancêtres
d'autres populations limitrophes (Huizinga, 1967). La situation politique et
économique instable (Tymowski, 1974) ainsi que les famines et les épidémies
(Cissoko, 1968) y ont certainement contribué. Il est possible que des recher
ches biochimiques (Lengyel, 1979) puissent encore préciser cette hypothèse.
Des influences culturelles ne sont pourtant pas à exclure, comme le prouve la
nécropole F, datant du XVe-XVIe siècle, où l'qn a trouvé des restes squelet-
tiques Tellem dans des constructions d'une architecture Dogon en pierre.
Dans les rites funéraires également des influences Dogon se laissent deviner
à cette époque.
Selon la tradition orale des Dogon, ceux-ci fondèrent leurs premiers
établissements dans la région de Sanga au XVe siècle, date corroborée par les
recherches de Griaule dans la caverne des masques de Ibi et par la datation
de la grotte F.
Parmi les 21 sites contenant de la poterie, les abris-sous-roche A-2, D et
G et la grotte P en ont fourni la grande majorité. A l'opposé des objets non-
céramiques, qui ont été trouvés surtout dans les nécropoles en tant que dons
d'enterrement (par exemple les appuie-nuques : Bedaux, 1974 et les textiles :
Bedaux et Bolland, 1980), la poterie a été trouvée surtout dans les abris utilisés
pour les rites funéraires dans les grottes ayant servi à l'emmagasinage des
produits de l'agriculture et de la cueillette. Dans ces sites, qui sont en outre
parfois relativement plus faciles d'accès et qui ont donc été réutilisés maintes
fois, les possibilités d'un mélange du matériel de dates différentes sont plus
grandes. Avec l'absence générale de stratigraphie verticale (manque de dépôt
dans les grottes), on peut s'attendre à rencontrer des problèmes de datation
pour la céramique. Pour une description détaillée des sites nous renvoyons à
Bedaux (1972). La nature des sites à poterie, leurs utilisations, le procédé
de leur échantillonnage et le nombre total de poteries étudiée par grotte sont
indiqués sur le tableau 1 .
/. LA POTERIE
La classification chronologique de la céramique étudiée est fondée princ
ipalement sur les critères suivants :
1 . la technologie de la décoration
2. la morphologie des lèvres
3. les formes des poteries RECONNAISSANCE ARCHEOLOGIQUE D'UNE CULTURE: LA POTERIE TELLEM,
Compte tenu de l'absence de stratigraphie et de la réutilisation des sites, les
différences observées entre les poteries peuvent être le résultat de différences
chronologiques, de variation synchronique ou de développements à brève
échéance. L'efficacité de la classification dans cette situation s'est révélée
plus grande par l'attribution d'un ordre d'importance aux critères mentionnés,
variant selon les types (Whallon, 1972). C'est ainsi que la différence entre les
types 14A et 14B réside surtout dans le traitement de la surface, tandis que le
type 14C est caractérisé par la lèvre. Parfois les subdivisions sont basées sur les
différences en succession de bandes de décoration sur une même poterie
(type 6 par exemple).
La décoration (voir tableau 3)
Tout résultat de traitement de la surface de la poterie est nommé ici
«décoration». Il est évident qu'il ne s'agit pas toujours forcément de décoration
au sens strict, flya des décorations (par exemple type 7b) qui sont le résultat
du proc

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