Tendances et Instincts. Émotion. Phénomènes affectifs. Sentiments. Esthétique élémentaire - compte-rendu ; n°1 ; vol.22, pg 445-463
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Tendances et Instincts. Émotion. Phénomènes affectifs. Sentiments. Esthétique élémentaire - compte-rendu ; n°1 ; vol.22, pg 445-463

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Description

L'année psychologique - Année 1920 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 445-463
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1920
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

VI.Tendances et Instincts. Émotion. Phénomènes affectifs.
Sentiments. Esthétique élémentaire
In: L'année psychologique. 1920 vol. 22. pp. 445-463.
Citer ce document / Cite this document :
VI.Tendances et Instincts. Émotion. Phénomènes affectifs. Sentiments. Esthétique élémentaire. In: L'année psychologique.
1920 vol. 22. pp. 445-463.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1920_num_22_1_4456■
TENDANCES ET INSTINCTS. ÉMOTION. SENTIMENTS 445
VI. — Tendances et Instincts. Émotion. Phénomènes affectifs.
Sentiments. Esthétique élémentaire.
PIERRE JANET. — La tension psychologique, ses degrés, ses oscil
lations. — Br. J. of Ps. M. S., 1920-1921, I, 1-4, p. 1-15, 144-164,
et 209-224.
Dans ces trois lectures faites à l'Université de Londres, Pierre
Janet examine successivement : la force et la tension psycholo
giques; la hiérarchie des tendances; et les oscillations du niveau
mental.
Il débute par une profession de foi objectiviste, signalant la nécess
ité pour le médecin, à qui la psychologie des métaphysiciens n'est"
d'aucun usage, de se faire sa psychologie, en étudiant, comme le
naturaliste, le phénomène extérieur observé chez le malade : « La
psychologie est la description et la classification des conduites
humaines, des comportements de l'homme dans les différentes
circonstances où il est placé, et la pensée n'est qu'une de ces con
duites, une attitude, un langage .analogue à ceux que nous voyons
au dehors, mais que ces proportions réduites nous dissimulent en
partie ». La psychologie vraiment médicale devra « présenter sous
forme d'actions et de conduites les opérations les plus élevées de
l'esprit humain », tâche infiniment complexe.
La première lecture fournit une claire définition de ce qu'on doit
entendre par la tension psychologique et son influence sur la répart
ition et l'utilisation des forces élémentaires : les actes doivent être
étudiés au point de vue de leur niveau et non pas de leur qualité
seulement.
La hiérarchie des tendances a son point de départ dans le com
portement animal, dans les réflexes — réactions explosives déchar
geant la tendance —, dans les attitudes suspensives qui permettent
une conduite perceptible, et dans les premières tendances sociales,
ou tendances « socio-personnelles », entraînant une collaboration
de chaque individu avec ses semblables et avec lui-même, en tant
qu'il prend conscience de sa personnalité.
Au-dessus apparaissent les premières tendances intellectuelles,
intermédiaires en quelque sorte entre l'animal supérieur et
l'homme, entraînant des conduites combinées (se comporteT devant
une image d'objet comme devant une image et non devant l'objet
représenté, avoir la « conduite de l'image »). Le langage est-une
conduite combinée de ce niveau; mais son apparition modifie tout,
en intellectualisant; le mot s'ajoute à tousles actes, et il engendre
la mémoire véritable, qui est « une certaine transformation de
l'action de telle manière qu'elle puisse être communiquée, même à ».'
des absents
L'homme ayant le langage, obéissant à la loi fondamentale de se
conduire avec lui-même comme il se conduit avec les autres, s'est
mis à se parler à lui-même, tout bas : La pensée naquit ainsi. ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 446
« parole intérieure à laquelle aucun autre homme ne peut réagir
excepté celui-là mé/ne chez qui elle se développe ».
Deux conduites parallèles peuvent naître dès lors dans une
circonstance donnée, l'action corporelle, efficace, mais lente et
fatigante, et l'action verbale, rapide et peu coûteuse, impuis
sante par elle-même. Les relations de plus en plus compliquées
établies entre la parole et l'acte ont constitué les stades supérieurs
de la hiérarchie psychologique.
La conduite affirmative, créatrice d'êtres, réprésente un stade
primitif du développement de l'esprit, stade prélogique qui reparaît
dans les états de dépression, les suggestions et les délires, auquel
l'auteur réserve le nom de stade des « tendances pithiatiques ».
La discussion sociale dans le bavardage de la conversation inter
venant à sou tour dans le langage intérieur, fait apparaître la
réflexion, le stade de la décision volontaire. Au-dessus de cette
tendance apparaît la tendance rationnelle ou ergétique, au travail,
à l'effort.
Enfin le dernier terme atteint dans l'évolution des tendances est
celui qui consiste dans la transformation du souvenir, de tendance
à raconter en tendance à agir. « II a fallu la longue éducation, de
l'humanité par les religions de morale austère, il a fallu l'acquisition
de la domination sur soi-même, l'habitude de sacrifier ses préfé
rences pour que l'humanité devînt capable de donner de la force à
l'ordre issu du souvenir. La conduite expérimentale est une con
duite vertueuse.... La religion ne devrait pas être trop sévère pour
la science, car c'est elle qui l'a enfantée. »
Mais l'évolution n'est pas terminée, et les tendances progressives
visent à la continuer.
Cette hiérarchie des tendances permet de mettre de l'ordre dans
la. description de tous les troubles mentaux qui apparaissent comme
des degrés d'une dépression plus ou moins profonde.
Le triptyque représente une synthèse lucide et puissante de la
conception à la fois biologique et sociologique que Janet s'est faite
de l'esprit humain, conception suggestive et séduisante, non sans
susciter parfois, parce que trop séduisante peut-être, certaines
résistances.
L'assimilation d'une attitude expérimentale à une conduite ver
tueuse, la genèse de la science par la religion, c'est un point de
vue qui pour ma part ne me satisfait pas, et je vois plutôt une
opposition entre là contrainte sociale du dogme et la libre utilisation
— répondant à un principe biologique — de l'expérience passée,
qui forme l'essentiel de l'attitude scientifique. L'identification
simple de toute forme dépensée avec le langage semble aussi dis
cutable. Et ramener tous les syndromes mentaux à des niveaux .
différents est une tâche difficile.
Mais la riche pensée de Pierre -Janet soulève utilement des pro'
blèmes sur lesquels il projette des vues singulièrement originales.
H. P. TENDANCES ET INSTINCTS. EMOTION. SENTIMENTS 447
J. R. KANTOR. -— A functional interpretation eft human instincts
(Une interprétation fonctionnelle des instincts humains) . — Ps. Rev.,
XXVII, 1, 1920, p. 50-72. — EDWARD GHACETOLMAN. — Instinct
and Purpose {Instinct et Finalité). — Id., 3, p. 217-233. — WALTER
S. HUNTER. — The modifications of instinct from the standpoint
of social psychology {La modification de Cinstinc{ du point de vue
de la Psychologie sociale). — Id., 4, p_ 247-269. — -The misuse of
instinct in the social Sciences (Le mésusage de l'inslinct dans les
Sciences sociales) — Id., XX.VIH, 2, 1921, p. 96-119.
L'étude des instincts a prjs une large place en psychologie
humaine, individuelle et sociale, en rapport avec le développement
de l'attitude objective qui envisage le comportement de l'homme
Comme celui des animaux.
Kantor développe cette idée que, dans les conceptions actuelles
de l'instinct humain, il se glisse trois tendances insidieuses, l'une
métapsychique, qui fait appel à des forces mystérieuses, poursuivant
dans les organismes un but de la vie, comme la conservation de
l'espèce, une autre, qui relève d'un « abstractionnisme biologique»
et qui, résolvant le comportement des organismes, sans différencier
l'homme des animaux, en termes hypothétique&d'éléments nerveux,
entraîne des confusions, et masque la spontanéité de la conduite
humaine, enfin, une dernière qui tend à la simplification psycho
logique en réduisant subjectivement la conduite instinctive, suivant
les vues de Me Dougall, au fonctionnement de disposions psychiques
ou d' « impulses », ce qui ne permet pas de sortir d'une description
structurale du comportement.
Tous les dangers peuvept être évités pour un psychologiste
«fonctionnel », envisageant les données de l

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