Tentative de définition du genre Homo. - article ; n°4 ; vol.9, pg 377-392
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1966 - Volume 9 - Numéro 4 - Pages 377-392
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Delattre
R. Fenart
Tentative de définition du genre Homo.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 9 fascicule 4, 1966. pp. 377-392.
Citer ce document / Cite this document :
Delattre A., Fenart R. Tentative de définition du genre Homo. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris,
XI° Série, tome 9 fascicule 4, 1966. pp. 377-392.
doi : 10.3406/bmsap.1966.1367
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1966_num_9_4_1367Bulletins el Mémoires de la Société ď Anthropologie de Paris,
tome 9, XI* série, 1966, pp. 377 à 392.
TENTATIVE DE DÉFINITION DU GENRE HOMO
LE CRANE HUMAIN
par A. DELATTRE et R. FENART
I. — Critères généraux.
Chacun connaît les difficultés éprouvées par les zoologistes
pour définir, avec précision, un genre ou une espèce. En ce qui
concerne le Genre Homo, celles-ci sont encore augmentées,
d'abord par l'absence du critère, essentiel, de l'inter-fécondabi-
lité (seul persiste Homo sapiens) entre espèces voisines, et aussi
parce que l'Homme est son propre classificateur ; il a peut-être
trop tendance à vouloir se placer à part de tous les autres grou
pes.
Bien que, dans la nature, les faits ne soient pas aussi simples,
l'esprit humain a besoin, pour sa propre satisfaction, d'établir
des barrières et des catégories, plus ou moins artificielles. C'est
pourquoi nous tenterons ici, malgré les embûches d'une sem
blable entreprise, de donner une définition du genre Homo, à part
ir de critères tirés de l'étude du crâne, à l'aide de la méthode
vestibulaire d'orientation [4]. Des faits déjà connus seront ainsi
précisés et expliqués, et, d'autres, nouveaux, seront fournis.
II. — Technique.
La solution du problème posé, de la limite inférieure du genre
Homo, nécessite la connaissance parfaite des formes fossiles
qui nous ont précédés. Or, la méthode « vestibulaire » d'orienta-
lion du crâne, basée sur la direction du canal semi-circulaire
externe du labyrinthe, est encore fort peu avancée en ce do
maine de la paléontologie humaine. Jusqu'à ces dernières années,
en effet, seule la dissection de l'oreille interne était à même de
donner les axes recherchés. Mais, tout récemment, une technique SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS 378
tomo-radiologique a été mise au point dans notre Laboratoire [11]
permettant l'orientation vestibulaire des fossiles (et aussi de la
tête in vivo). C'est ainsi que, depuis quelques mois, les crânes
du Pech de l'Azé, de l'enfant de La Quina, et d'Engis, ont livré
leurs axes (fig. 1) (*).
En attendant les résultats précis d'une orientation directe
des principaux spécimens originaux, travail de longue haleine
à cause des problèmes muséologiques posés, il a été fait appel
pour ceux-ci à des méthodes indirectes, basées notamment sur
certaines directions « clé » du splanchno-crâne [1 ] et sur la
courbe générale de l'endo-crâne [3 ].
Fig. 1. — Tomographie parasagittale du rocher du crâne de l'enfant d'Engis
(côté gauche), en vue de l'orientation vestibulaire de ce fossile. On voit nette
ment la section, en deux endroits, du canal semi-circulaire externe. Les axes ves-
tibulaires sont tracés.
III. — Limites.
Lorsqu'on se place sur le plan zoologique pour aborder le pro
blème de la définition de l'Homme, il est indispensable de
poser des caractères positifs et différentiels (Keith) ; mais la
variation et l'évolution les rendent, le plus souvent, non discri-
minatifs. En effet, l'anatomie ne fournit, le plus souvent, que
des processus qui, dans la lignée supposée, paraissent continus.
La frontière inférieure de l'hominisation ne peut être déterminée
vraiment par des caractères anatomiques et, ainsi que le dit
fort bien M. le Pr Piveteau [12], « il convient de réserver les
appellations d'Homme aux représentants de la série ayant
franchi le seuil de la réflexion, tandis que les Hominidés qui ne
sont pas arrivés à ce stade constituent la phase pré-humaine.
La limite entre les deux est d'ailleurs difficile à définir ». C'est
(*) Nous remercions tout particulièrement : M. le Pr Vallois, Directeur de l'Ins
titut de Paléontologie humaine, de Paris ; M. Joffroy, Conservateur en Chef du
Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain, et M. le Pr Ubaghs, du Labor
atoire de animale, de Liège, dont la compréhension et la confiance
ont permis ces réalisations. ET FENART. DEFINITION DU GENRE HOMO 379 DELATTRE
donc l'apparition de l'intelligence (ce que l'anatomie est bien
incapable de montrer !) qui caractérise avant tout le genre Homo.
Nous basant sur les données généralement admises, tirées de
« l'industrie » et des vestiges de l'activité des premiers Hommes,
ce dont nous n'avons pas l'intention de discuter ici, notre fron
tière (exprimée par des chiffres) s'arrêtera, un peu empirique
ment, certes, à l'avènement des Archanthropiens, pour peu que
le caractère considéré soit déterminable sur de tels crânes, orien
tés vestibulairement par méthode approchée.
Il nous est, par contre, beaucoup plus commode d'opérer
sur des crânes de Pongidés actuels, qui ont retenu longuement
notre attention depuis une quinzaine d'années, et c'est pourquoi,
lorsqu'il n'y aura pas moyen de le faire sur un fossile, la limite
inférieure sera abaissée aux Pongidés [2 ]. Cela aura au moins le
mérite de fournir des chiffres précis.
Une telle comparaison n'implique évidemment pas, dans
notre esprit, une filiation, mais elle se justifie par l'existence de
processus généraux qui s'appliquent aussi bien aux uns qu'aux
autres, et donnent l'impression d'une continuité.
La limite supérieure adoptée est constituée par le crâne hu
main adulte actuel « moyen », dont l'étude statistique a récem
ment été effectuée, par nous, pour le neuro-crâne [10 ].
Dans les figures qui seront proposées, à côté de Pongidés
actuels, nous placerons donc des fossiles orientés par méthode
approchée, d'autres par méthode directe, et le tout sera comparé
à l'Homme actuel moyen. Et c'est sur le chemin menant des
premiers au dernier, que doit forcément se trouver (s'il existe)
le stade marquant les premiers degrés de l'hominisation. Il est
rare que les faits anatomiques ainsi analysés « suggèrent » une
frontière précise. Le plus souvent, l'orientation vestibulaire ne
peut aider l'anatomie classique qu'en précisant des limites, et
seuls retiendront notre attention, certains caractères qui ne
peuvent être déterminés, explicités ou expliqués que par la
méthode vestibulaire.
Nous n'aborderons pas certains sujets traités ailleurs, notam
ment par Mme Heintz ; les caractères purement descriptifs ne
nous retiendront pas davantage, le lecteur les trouvera fort bien
mis en lumière dans le travail de M. le Pr Vallois [14], et dans
celui de M. le Pr Piveteau [12].
Des faits ontogéniques, puis « phylogéniques » seront exposés,
en distinguant, parmi ces derniers, les projections sur les trois
plans de l'espace vestibulaire. Et nous terminerons en posant la
question de savoir s'il est raisonnable de rechercher un stade
précis, à partir duquel l'appellation « Homo » devient justifiée. :
380 SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS
IV. — Ontogenèses vestibulaires comparées.
Au cours de nos recherches, l'accent a souvent été mis sur un
phénomène capital dans la croissance de l'extrémité céphalique,
à savoir : le sens lequel un point donné de l'arrière-crâne
ÍN1ON
4 Gorilla \ \
\
\
l
I \ \ Pan fr.
V:.
\
\ e La Quina i \
•P. de l'A-
J *i:
Homo sap.
(Q.v/\ . commun)
Fig. 2. — Comparaison des trajets ontogéniques de l'inion, chez le Gorille, le
Chimpanzé et l'Homme actuel, dans les axes vestibulaires. Les axes de Perez
ont été rendus communs chez les adultes.
En pointillés : la zone d'hominisation, dans laquelle ont été s

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