The Lapps today in Finland, Norway, and Sweden, II ; n°1 ; vol.14, pg 113-114

Yves Delaporte

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L'Homme - Année 1974 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 113-114
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• Sociologie, société et politique

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• Publié le: 01 janvier 1974
• Nombre de lectures: 2
• Langue: Français

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Yves Delaporte
The Lapps today in Finland, Norway, and Sweden, II
In: L'Homme, 1974, tome 14 n°1. pp. 113-114.
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Delaporte Yves. The Lapps today in Finland, Norway, and Sweden, II. In: L'Homme, 1974, tome 14 n°1. pp. 113-114.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1974_num_14_1_367435COMPTES RENDUS II3
résultats électoraux. Mais la conjonction des deux variables n'est pas immédiate,
comme semble le penser l'auteur. Si dans les villages restés le plus fortement
attachés à la production agricole les groupes de parents interviennent pour assurer
le succès du parti conservateur, ce succès tient moins à l'action directe de la
parenté qu'à une réaction générale de défense de l'organisation sociale traditionn
elle. Pour s'en convaincre, il suffit d'analyser les quelques indications que nous
pouvons glaner çà et là sur le programme politique et les actions (ou plutôt les
inactions) du parti conservateur. Enfin, remarquons le poids du pouvoir municipal
dans ces mêmes villages, presque totalement négligé pourtant par V. Lemieux, en
dehors des situations de « patronage ».
Ce qui implicitement se voulait une ambitieuse synthèse des catégories analy
tiques de l'ethnologie et de celles de la sociologie quantitative, se révèle un échec ;
aucune réévaluation des concepts ethnologiques n'est entreprise à la lumière des
faits singuliers de ce pays, et, en fin de compte, après avoir lu ce livre, nous
sommes toujours aussi ignorants quant aux motivations des habitants de l'île
d'Orléans.
Claude Karnoouh
The Lapps today in Finland, Norway, and Sweden, II. Conferences of Stock
holm 1959, Inari 1959, Kiruna 1962, Edited on behalf of the Nordic Lapp
Council by Rowland G. P. Hill and Karl Nickul. Oslo, Bergen, Troms0,
Universitetsforlaget, 1969, 357 p., bibl., index.
On trouve ici rassemblées, et traduites en langue anglaise, les communications
présentées aux Conférences du Nordic Lapp Council à Inari (1959) et Kiruna
(1962) ainsi que les travaux de la Conférence de Stockholm (1959), plus par
ticulièrement consacrée aux droits des Lapons concernant l'utilisation des res
sources naturelles. La parole est donnée à des spécialistes tels que Karl Nickul ou
Israël Ruong, mais aussi à des Associations lapones et à de simples éleveurs de
rennes. C'est dire que l'intérêt d'un tel ouvrage, le premier de ce genre en ce qui
concerne les Lapons, dépasse largement le cadre purement scientifique.
Diverses contributions, en particulier celles des juristes Par Kettis et Tomas
Cramer (F ombudsman des Lapons suédois), mettent bien en évidence la situation
particulière de cette population, divisée en quatre groupes nationaux (les travaux
laissent ici de côté les Lapons d'URSS). La diversité des politiques gouvernement
ales accroît ce morcellement : la notion de territoire lapon est reconnue en Suède,
tandis que ce privilège (d'ailleurs trop contraignant) n'existe ni en Norvège ni en
Finlande. De même, les Lapons ont l'exclusivité de l'élevage du renne en Suède
et en Norvège, mais non en Finlande. Les critères légaux d'appartenance au
groupe lapon varient également d'un État à l'autre. De la majorité des interven
tions se dégage nettement la nécessité d'unifier les législations à l'intérieur de la
Fenno-Scandie et d'assurer les droits des Lapons à l'utilisation de territoires
qu'ils occupaient bien avant les débuts de la colonisation. Même là où ces droits
sont officiellement reconnus, ils ont en effet fréquemment été battus en brèche
par la construction de routes et de barrages qui désorganisent l'élevage. COMPTES RENDUS 114
L'hétérogénéité culturelle et économique de la population lapone ne facilite
pas l'adoption d'une attitude commune vis-à-vis des gouvernements. L'attention
s'est peut-être portée jusqu'ici trop exclusivement sur les nomades éleveurs de
rennes. Ainsi en Suède, seule la qualité d'éleveur confère des droits particuliers.
Les travaux des Conférences d'Inari et de Kiruna mettent en évidence la discrimi
nation dont ont été victimes à tous égards les Lapons qui ne vivent pas de l'élevage
du renne, et qui représentent la très grande majorité de la population (83 %).
On pourra s'étonner de ne pas rencontrer ici une réflexion sur l'organisation
sociale traditionnelle, en particulier sur les groupes coopératifs d'éleveurs. Malgré
l'administration gouvernementale, ces groupements existent toujours et sont un
facteur essentiel de résistance à la déculturation. Il paraîtrait inconcevable de ne
pas fonder sur une telle réflexion toute tentative de sauvegarde de la culture
lapone, but poursuivi par les participants aux trois Conférences.
Cet ouvrage est fort utilement complété par une bibliographie exhaustive qui
recense tous les travaux concernant les Lapons et la Laponie, parus de 1950 à 1959.
A ce propos, on notera que les travaux proprement ethnographiques restent éto
nnamment peu nombreux. Sans doute faut-il rapprocher ce fait de la remarque
précédente, et regretter qu'une connaissance sérieuse de la société lapone ne
vienne pas soutenir des revendications légitimes.
Yves Delaporte
Problèmes théoriques de l'ethnographie. Moscou, Institut d'ethnographie de l'Aca
démie des Sciences de l'URSS (Rédaction « Sciences sociales aujourd'hui »),
1971, 156 p. (Problèmes du monde contemporain, 3 (10)).
Dans cette série d'études dominent deux préoccupations caractéristiques de
la recherche soviétique dans les domaines ethnographique et anthropologique.
La première est de donner à cette recherche un prolongement dans la pratique
sociale ; elle répond au problème concret — soulevé dès la Révolution d'Octobre —
de la place des nationalités dans la construction du socialisme. L'article de
L. Anokhina, V. Kroupianskaïa et M. Chmeliova, « Le Mode de vie et sa transfo
rmation au cours de l'édification du socialisme », en est un bon exemple. D'autre
part, la problématique ethnographique soviétique met l'accent sur l'étude de la
culture matérielle. Ainsi, dans son article « Les Éléments originaux et les apports
étrangers dans la culture matérielle du Japon », S. Aroutiounov présente une
analyse structurale des transformations de la culture nationale, dans les périodes
de révolution économique et sociale, par suite de l'introduction et de l'assimilation
rapide d'éléments étrangers.
Les articles les plus originaux sont cependant ceux qui, en réintroduisant cer
tains concepts familiers à la réflexion marxiste en d'autres domaines, renouvellent
cette problématique. Y. Bromlei (« A Propos de la définition du terme ethnie »)
montre l'importance majeure dans la définition de l'ethnie de la conscience
ethnique, non comme reflet des relations ethniques constituées, mais comme
facteur de constitution et d'organisation de ces relations. Cette fonction organisat
rice de la conscience ethnique se manifeste dans l'affirmation d'une origine