Tissu urbain, tissu social : stratégies antagonistes d occupation de l espace à Abidjan - article ; n°2 ; vol.6, pg 261-274
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Tissu urbain, tissu social : stratégies antagonistes d'occupation de l'espace à Abidjan - article ; n°2 ; vol.6, pg 261-274

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Description

Espace, populations, sociétés - Année 1988 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 261-274
La croissance de la ville d'Abidjan s'est accompagnée d'une diversification de la société urbaine. L'étude des structures révèle la complexité des liens tissés entre l'État et les différentes catégories de la société. Après avoir contribué à l'émergence d'une bourgeoisie urbaine en favorisant la constitution de rentes foncières, l'État, avec la récession et le ralentissement de la croissance de la ville a encouragé l'accès à la propriété des classes moyennes. C'est pourquoi après l'explosion de la construction de grand standing et de l'habitat sommaire (envers de la médaille) jusqu'au début des années 1980, on assiste à un rééquilibrage du paysage urbain avec la construction de lotissements modestes et la revalorisation de l'habitat traditionnel.
Urban Landscape and Social Différenciation in Abidjan.
The growth of Abidjan has brought about diversification in social strata and they are complex links between the Government and the different social groups. Until the early eighties, while favouring the creation of ground-rents, the governmental policy served the emergence of an urban bourgeoisie and, as a consequence, the boom of the high standing building sector (but also the development of shanty towns!). At present, with the economic recession and the slackening of the city growth, the authorities are helping the middle class access to property. That is why the urban landscape has found a new balance with the building of housing estates for low-income dwellers and the revitalization of traditional housing.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 113
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Myriam Armand
Tissu urbain, tissu social : stratégies antagonistes d'occupation
de l'espace à Abidjan
In: Espace, populations, sociétés, 1988-2. L'urbanisation en Afrique - Urbanization in Africa. pp. 261-274.
Résumé
La croissance de la ville d'Abidjan s'est accompagnée d'une diversification de la société urbaine. L'étude des structures révèle la
complexité des liens tissés entre l'État et les différentes catégories de la société. Après avoir contribué à l'émergence d'une
bourgeoisie urbaine en favorisant la constitution de rentes foncières, l'État, avec la récession et le ralentissement de la
croissance de la ville a encouragé l'accès à la propriété des classes moyennes. C'est pourquoi après l'explosion de la
construction de grand standing et de l'habitat sommaire (envers de la médaille) jusqu'au début des années 1980, on assiste à un
rééquilibrage du paysage urbain avec la construction de lotissements modestes et la revalorisation de l'habitat traditionnel.
Abstract
Urban Landscape and Social Différenciation in Abidjan.
The growth of Abidjan has brought about diversification in social strata and they are complex links between the Government and
the different social groups. Until the early eighties, while favouring the creation of ground-rents, the governmental policy served
the emergence of an urban bourgeoisie and, as a consequence, the boom of the high standing building sector (but also the
development of shanty towns!). At present, with the economic recession and the slackening of the city growth, the authorities are
helping the middle class access to property. That is why the urban landscape has found a new balance with the building of
housing estates for low-income dwellers and the revitalization of traditional housing.
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Armand Myriam. Tissu urbain, tissu social : stratégies antagonistes d'occupation de l'espace à Abidjan. In: Espace, populations,
sociétés, 1988-2. L'urbanisation en Afrique - Urbanization in Africa. pp. 261-274.
doi : 10.3406/espos.1988.1269
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1988_num_6_2_1269SOCIE iL.AÏIONS,
Myriam ARMAND Bureau des innovations pédagogiques et des technol
ogies nouvelles, Ministère de l'Education Nationale,
107 rue de Grenelle 75007 Paris
Tissu urbain, tissu social:
stratégies antagonistes d'occu
pation de l'espace à Abidjan
INTRODUCTION
L'existence de ce que P. Vennetier nomm marque omniprésente qui la rend peut-être
ait une « coupure fondamentale » dans les incomparable en Afrique. Abidjan créée au
villes africaines (P. Vennetier 1976), entre centre de la région la plus développée du
quartiers traditionnels et quartiers modern pays est incontestablement une ville riche.
es, correspondait à une société pré Cette richesse symbolisée par les hautes
urbaine. Elle ne rend plus compte de toute tours administratives, les villas de luxe et
la réalité. Devenant de plus en plus citadine l'ampleur des programmes de logements
la société urbaine s'organise autour de rap économiques des années soixante témoigne
ports de domination plus complexes que de l'importance du revenu agricole drainé
ceux qui opposaient les expatriés et les par la capitale. La forte croissance du pro
bourgeois africains de la «ville blanche» duit intérieur brut jusqu'au début des
d'une part, à la population de la «ville années quatre vingt (8 °/o par an environ,
noire» de l'autre. Nous allons voir comcroissance presque comparable à celle de
ment, dans le cas d'Abidjan, ces rapports la Corée ou du Brésil), a permis à l'Etat de
s'expriment au travers des structures s'enrichir et de développer son administ
urbaines. ration.
Il s'est produit en presque trente ans de sta Depuis l'indépendance, le gonflement de la
bilité politique, une évolution interne qui ville d'Abidjan est contemporain de l'émer
a modifié le paysage des quartiers anciens gence d'une bureaucratie d'Etat (bourgeois
pendant que d'autres surgissaient de la ie et couches moyennes). Il s'accompagne
«brousse». Le paysage actuel est le résul de la mise en place de processus complexes
tat d'une croissance démographique forte de différenciation sociale. Les structures
(10,5 °7o par an jusque vers 1980, entre 4 et urbaines des années soixante révélaient des
5 °7o depuis selon l'estimation fournie par contrastes plus forts mais moins divers. A
les auteurs de l'ouvrage collectif Orstom cette époque là, il était difficile d'identifier
Karthala 1987) mais exceptionnellement des classes sociales dans les différents grou
organisée dans son extension spatiale. De pes qui constituaient la société (G. Balan-
ce contrôle sur l'espace, la ville porte une dier 1966). Aujourd'hui, les contrastes 262
paysagiques dans la ville témoignent de
l'existence d'une société urbaine finement
stratifiée.
1. LES STRUCTURES URBAINES
Parmi les critères qui permettent de repé à partir du centre historique et tertiaire du
rer différentes strates dans la ville, nous «Plateau». Le second est polynucléaire,
avons retenu les trois suivants, parce qu'ils chaque quartier représentant un noyau
révèlent de fortes disparités spatiales. Ce structuré de manière autonome à partir des
sont le quartier de résidence, l'habitat, options définies par les pouvoirs publics.
l'ethnie. Les zones d'activités secondaires (Le port,
Vridi, les zones industrielles de l'île de
1.1. Le quartier Petit-Bassam) sont séparées et parfois très
éloignées des quartiers résidentiels. L'« image collective» (K. Lynch 1960), qui
transparaît au travers des discours sur Ceux-ci ont élu domicile sur les plateaux
Abidjan fait référence à une structure en qui dominent la lagune à l'est ou à l'ouest
quartiers nettement différenciés. Une telle du centre historique colonial. Deux quart
perception tient probablement autant à la iers plus anciens, en zone marécageuse
font exception : Marcory résidentiel et Zone configuration du site qu'à la forte signif
4, dans l'île de Petit Bassam. La proportication sociale des quartiers.
ion de surfaces bâties y est la plus faible Nettement séparés les uns des autres par des
zones non bâties (bras lagunaires, marécag de la ville, c'est le domaine des villas et jar
dins de grande taille. es, ravins, friches, plantations ou infra
structures routières), les différents quartiers Les quartiers d'habitat de qualité moyenne
ont chacun sa personnalité. Leur complé (type économique ou évolutif) se situent au
mentarité évoque un puzzle. cœur de la ville. C'est le cas des anciens
quartiers de «concessions cours»: Adjamé Ils diffèrent par le plan de la voirie, la taille
Treichville et Marcory, tandis que les quartet la morphologie des îlots, la hauteur, la
qualité et la disposition de l'habitat à l'inté iers populaires plus récents, Abodo,
rieur de ces îlots. A chaque quartier cor Yopouguon, Koumassi sont à la périphér
respond un ou plusieurs tissus urbains, ie. Au sein de tous ces quartiers, on ren
selon les fonctions qui le caractérisent contre des poches d'habitat sommaire en
(carte n° 2). La carte des structures urbai particulier à Abobo, Koumassi et Port
Bouet. nes et celle de la croissance spatiale (carte
n° 1) montrent que chaque axe d'une exten Néanmoins, au cœur des quartiers résident
sion nouvelle est particulièrement bien typé iels de grand standing quelques ensembles
de logements économiques font figure et qu'il témoigne d'un mécanisme d'urba
nisation spécifique (urbanisation économiq d'ilôts plus modestes. Inversement, les sec
ue, rapide et populaire sur les vastes teurs populaires ont leurs quartiers résident
iels, c'est le cas à Yopouguon ou à plateaux d'Abobo et de Youpougon, urba
Lacodjro. Les quartiers ne sont donc pas nisation de qualité sur les sites agréables
homogènes. Le cloisonnement des quartiers proches de la lagune, du centre et des
imposé par le site est atténué par la préanciens quartiers coloniaux).
sence de différenciations internes. Le paysage urbain de chaque quartier cons
Un classement des quartiers obtenu à titue une première approche de sa person
l'issue d'une analyse factorielle où nous nalité historique et sociolo

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