Traite sans raids au Cameroun - article ; n°113 ; vol.29, pg 5-32
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1989 - Volume 29 - Numéro 113 - Pages 5-32
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Pierre Warnier
Traite sans raids au Cameroun
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 29 N°113. 1989. pp. 5-32.
Abstract
J.-P. Warnier — Slave Trade without Raids in Western Cameroon.
The highlands or Grassfields of Western Cameroon were a major catchment area of the Atlantic slave trade for nearly three
centuries. Yet, contrary to what obtained in most catchment areas, they were densely populated at the end of the nineteenth
century. Such a situation is accounted for by the fact that slaves were not procured by armed raids, but by sales from within the
descent group, or by kidnapping by deception rather than violence. The article explores the implications of the case at hand as
regards the controversial issues of the relationships between kingship, slavery, the slave trade and the demographie history of
Africa..
Citer ce document / Cite this document :
Warnier Jean-Pierre. Traite sans raids au Cameroun. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 29 N°113. 1989. pp. 5-32.
doi : 10.3406/cea.1989.2134
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1989_num_29_113_2134ET ESSAIS ETUDES
Jean-Pierre Warmer
Traite sans raids au Cameroun1
mane Grassfieids durable régions traite peuplement controversées de et contemporaine Densément généralement tats ce que de esclavagistes on pourvoyeuses et la cependant Fodio volumineuse baie furent peuplés observe Cet pas entre du article par Le un Biafra tels traite cas le ailleurs les des important esclaves le tente elle peuplement des hauts raids Dahomey pendant esclavage Grassneids le établir armés était plateaux prélèvement réservoir comme trois ou au est Il les siècles commerce que permet ne ce resté du émirats esclaves ur vida la fut Cameroun des de Cependant traite dense explorer pas la le esclaves issus au reproduction cas de des Ils loin du ses aux alimentèrent de Grassfieids djihad ne habitants les la Ouest parenté confins différence relations époque sociale Ous- faisait des ou fut les et la
Une traite ancienne et volumineuse
Les témoignages de Koelle 1963) Goldie 1964) Johnston1 ainsi que les
écrits des historiens de la traite atlantique2 de Calabar Northrup 1978
Nair 1972 et du littoral camerounais Ardener 1968 Bouchaud 1952
nous renseignent sur la provenance des esclaves achetés dans les ports
côtiers de Douala Bimbia Rio del Rey et Calabar au xixe siècle une
idée de ce travail été donnée par Bongfen Chem Langhëë qui en 1981
suscita et anima une recherche collective auprès des enseignants en poste
Université de Yaoundé sur esclavage au Cameroun
Les nombreuses publications relatives esclavage et la traite parues
depuis 1981 en particulier celle de MEILLASSOUX 1986 amenèrent
revoir entièrement le texte que je rédigeais alors Je remercie Meillassoux
avoir procédé une lecture très attentive de la version remaniée Ses critiques
ont permis de nuancer et affiner des analyses qui par endroit divergent des
siennes et dont je garde entière responsabilité
Johnston Report on the British Protectorate of the Oil Rivers 1888 Public
Record Office London 84/1882 106-234
CURTIN VANSINA 1964 CURTIN 1969 i88 255 295 LovEJOY 1983
RICHARDSON 1989
Cahiers tudes africaines 113 XXIX-i pp 5-32 CARTE Les Grassneids du Cameroun TRAITE SANS RAIDS AU CAMEROUN
proportion importante de ces esclaves venait des Grassneids cf Carte)
Les sources montrent également que les esclaves grassneids étaient
nombreux et appréciés ainsi en témoigne entre autres le pasteur
Anderson missionnaire Calabar au milieu du xixe siècle dans une
lettre adressée Hutchinson 1967 322) consul britannique pour
la baie du Biafra
have long wished to ascertain the position and distance from Old Kalabar of
country called here Mbrikum les Grassfields ... Many of them are brought
here as slaves They are more liked in Old Kalabar than many brought from other
countries They are peaceable honest energetic
Calabar la forte demande esclaves explique au vu de histoire
de ce port partir du milieu du xvine siècle il fut visité par un nombre
croissant de vaisseaux européens et le passage la traite dite légitime
au début du xixe siècle lui permit de connaître une fortune supérieure
celle de Douala principalement dans le commerce de huile de palme En
1855 Hutchinson 1970 252 indique que Calabar exportait deux fois
plus huile de palme que Douala 4090 tonnes contre no Par la
suite en croire Latham 1973 i5i) le trafic de Calabar accrut
365 tonnes en 1883 alors il stagnait Douala Le développement des
exportations huile vers Europe eut deux conséquences bien visibles
Calabar et dans une moindre mesure Douala la demande esclaves
malgré le déclin de la traite transatlantique se maintint sur le littoral
pendant tout le xixe siècle peut-être même augmenta-t-elle et
arrière-pays fut de plus en plus profondément intérieur des terres
impliqué dans le commerce de huile essentiel des gains faits sur le
commerce par les notables ou kings des ports côtiers était pas investi
en capital productif fixe mais en biens somptuaires et en esclaves Ces
derniers travaillaient la manutention et au commerce de huile sur les
voies eau intérieures et comme pagayeurs sur les centaines de grandes
pirogues monoxyles possédées par les négociants la fois canots de
guerre et de transport Les sources insistent cependant au premier chef
sur importance politique de ces esclaves qui permettaient chaque
notable de gonfler sa maisonnée to make him strong comme le disait
King William de Bimbia Allen et Thomson 1848 II 231 Northrup
1981 montré que cette fonction politique avait des effets non désirés
par les kings qui se faisaient parfois déborder par leurs clientèles dont
la puissance dépassait la leur3
Il en était ainsi au cours du xixe siècle mais on peut se demander si
ce était pas également le cas pendant les deux siècles précédents Les
données suivantes établissent une quasi-certitude en ce sens Il abord
Le lecteur intéressé pourra se reporter une précédente publication WARNIER
1985 173-177 dans laquelle je présente pour le xixe siècle une évaluation de
ensemble des sources qui permettent établir la provenance de ces esclaves
et les routes suivies par eux depuis leur région origine WARNIER JEAN-PIERRE
histoire de la traite dans les quatre ports mentionnés ci-dessus Les
récits de Pacher Pereira 1956 indiquent que dès 1500 les navigateurs
portugais faisant escale Fernando Po se procuraient occasionnellement
des esclaves sur le continent en 1600 les techniques européennes
en matière de construction navale et de navigation ne permirent pas de
mouiller sur la côte du Cameroun Mais dès 1600 cela fut possible et sur
la base des écrits de Samuel Brun 1913) Gaspar da Rosa4 Léon Africain
Leo Africanus 1665 et Dapper 1668) Ardener 1968 estime que les
contacts entre marchands européens et africains Douala étaient régu
liers déjà en 1614 et solidement établis en 1650 Dès les premiers contacts
des esclaves destinés aux plantations du Nouveau Monde nrent partie des
transactions ne fût-ce en petit nombre Vers la fin du xvne siècle la
traite amplifia Douala avec soixante quatre-vingts ans avance
sur Calabar La date tardive du milieu du xvine siècle assignée par
Austen 1977 316-317 intensification de la traite Douala me paraît
erronée Elle ne accorde pas la chronologie de la traite reconstituée par
Curtin 1969 150 et Ardener 1968) et procède une interprétation
discutable des témoignages recueillis par Koelle 1963 auprès de
victimes des raids tchamba interprétation que ai critiquée ailleurs
Warnier 1985 128 151-152 Enfin elle doit être révisée la lumière des
recherches récentes de David Richardson 1989 13-19 dont un des
apports les plus originaux au regard de la chronologie et du volume de la
traite est la démonstration faite partir de sources primaires inédites
que les dates proposées par Curtin et Lovejoy pour le développement de la
traite dans la baie du Biafra étaient trop tardives et leurs chiffres sous-
estimes surtout dans les débuts Il écrit ainsi Exports of slaves from
the Bight of Biafra were according to my figures over seven times
greater in î- 29 than Lovejoy assumed ibid 19 souligné par
moi.J.-P.W.])
autres données laissent penser que la traite entre les Grassfieids
et la côte est importante et que ses débuts remontent plusieurs siècles
Il abord ancienneté la continuité et la densité du peuplement des
hauts plateaux qui comme ai pu le montrer dans une publication
antérieure Warnier 1984 peuvent se déduire du donné archéologique
linguistique et anthropologique ainsi que de étude des agrosystèmes e

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